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La France, une puissance coloniale maritime à la faveur de la violation du droit international (Cas des Iles Eparses)

La France vient de faire savoir par 4 décrets qu’elle étend de 500 000 km² son domaine maritime au large des DOM-TOM (Guadeloupe, Martinique, Guyane, Nlle Calédonie et les Iles Kerguélen), ramenant ce dernier à une superficie totale de 11,5 millions de km² (!!) et faisant de la France la 2ème puissance maritime mondiale derrière les USA.

Cette extension fait suite à la demande déposée par la France auprès de l’ONU, dans le cadre de la Convention de Montégo Bay sur le droit de la mer. Cette Convention internationale permet, en effet, à un pays de revendiquer l’extension de sa Zone Economique Exclusive (ZEE) au-delà des 200 milles ( 370 kms environ) traditionnels jusqu’à 350 milles (650 kms environ), en faisant valoir les limites de son plateau continental sous-marin. Pour info, l’île de Juan de Nova n’est qu’à 150 kms des côtes malagasy.

Et nos Iles Eparses ?

Que la France en ait fait la demande et obtenu gain de cause, c’est son droit le plus strict. Mais, force est de rappeler que la FRance, qui se targue d’être la 2ème puissance maritime mondiale, le doit en grand partie au mépris des règles internationales concernant notamment les Iles Eparses.

Ces îles du Canal de Mozambique, annexées par la France à la veille de l’indépendance de Madagascar par décision de De Gaulle de les rattacher au ministère de l’Outre-mer, font partie intégrante et revendiquées à juste titre par les Malagasy. En 1979, l’assemblée générale de l’ONU demandait à la France d’entamer « sans plus tarder des négociations avec le gouvernement malgache en vue de la réintégration des îles qui avaient été séparées arbitrairement de Madagascar » (Résolution 34/91 du 12 Décembre 1979 & Résolution 35/123 du 11 Décembre 1980). Mais la France n’en a cure, bafouant au plus haut point le droit international. Au contraire, en 2007, telle une provocation, elle a légiféré de manière unilatérale pour intégrer les îles éparses au sein des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF – 5e district).

Du côté du gouvernement malagasy, ni le régime putschiste ni celui de Rajaonarimampianina, le co-putschiste légitimé, n’a rien fait de substantiel sauf des discours et déclarations de bonnes intentions. M. Rajaonarimampianina a parlé de « co-gestion », un terme vide de sens, incompréhensible et inacceptable pour les Malagasy. C’est un terme qui équivaut à une reddition et à l’abandon des revendications malgré la faveur du droit international. C’est d’autant plus incompréhensible que le pays qui se noie dans la pauvreté extrême aura fortement besoin des richesses sous-marines importantes de ces zones (halieutiques, gaz, pétrole). Mais que peut-on attendre des dirigeants cupides, dépourvus de tout sens patriotique qui ne pensent qu’à vendre la Patrie aux intérêts étrangers ?

Le cas de Mayotte, soustraite arbitrairement à l’archipel des Comores en 1976 à l’issue d’un mascarade de référendum, constitue aussi une entorse grave au droit international de par le caractère illégal de sa départementalisation, la Résolution 31/4 du 21 octobre 1976 en fait foi. D’ailleurs, la France a fait l’objet de plusieurs condamnations par l’ONU mais elle a toujours brandi son véto pour continuer à violer le droit international.

Bref, la France entend garder sa présence et sa domination dans cette zone du Canal de Mozambique. Elle y agit en hors-la-loi depuis des années et n’hésite point à violer le droit international pour faire main basse sur les richesses pléthoriques de cette zone. Il faut dénoncer ici la mauvaise foi et le double discours hypocrite de la France. D’un côté, un pays qui se veut le chantre des droits de l’homme, qui crie au respect du droit international et de l’intégrité territoriale (en Ukraine, au Mali, en Centrafrique, en Syrie) et de l’autre, un Etat voyou qui bafoue les règles et les institutions internationales lorsqu’il s’agit de ses propres intérêts. C’est ni plus ni moins que la continuité de la colonisation avec la complicité des dirigeants pantins.

Les Iles Eparses et leurs ZEE appartiennent et doivent revenir aux Malagasy. Point barre !!

TG

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Iles Eparses : Elles appartiennent à la France, dixit Mme l’Ambassadeur ! Quelle provocation !

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Hélène Berr. Journal. Paris, Tallandier, 2008.
Bernard GENSANE
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