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La go-gauche ne fait plus recette dans les guinguettes

Elles sont désespérées la gauche caviar et la go-gauche cassoulet après une série de défaites électorales sous différentes démocraties bourgeoises dans l’hémisphère Nord comme dans l’hémisphère Sud.

C’est qu’elles espéraient faire recette du malheur des délaissés, des salariés paupérisés, des travailleurs saqués-chômeurs non comptabilisés dans les statistiques des gouvernements déjantés. Depuis 2008 que la nouvelle crise s’épand, le magma social aurait dû normalement fournir un terreau fertile où la go-gauche, en mal de prébendes, devait bénéficier de l’alternance à la gouvernance. Comment expliquer qu’au milieu de la tourmente économico-politique les désœuvrés, les paumés, les chômeurs, les travailleurs, tournent le dos à la go-gauche pour n’aller nulle part (électoralement parlant s’entend) ? Comment reconstruire et mystifier à gauche aussi bien qu’à droite ? (1)

En effet, si une portion des travailleurs s’éprend de la droite fanatique, la grande majorité des ouvriers ne vont plus voter. Les prolétaires se désintéressent des papotages électoralistes et de la politique des riches, et dilapident leur temps à chercher sans trouver des moyens de survivre à la crise systémique du capitalisme.

Pourtant, deux voix discordantes s’élèvent dans la tourmente. La première propose de radicaliser le discours de la go-gauche jusqu’à faire germer chez les pestiférés de la désespérance l’espoir de “réformer” le capitalisme. La seconde voix propose de « rénover » les billevesées mensongères pour faire croire au réchauffé qu’ils déblatèrent. Les pontifes de la go-gauche devraient savoir que ces recettes ont été tentées et qu’elles ont échoué. Les mêmes insignifiances vont donner les mêmes conséquences. Ainsi, Owen Jones, que les médias à la solde présentent comme le conseiller de Jeremy Corbyn, l’homme de la go-gauche au sein du Labour britannique, affirme : « En 2008, une partie de la gauche pensait que la situation entrainerait automatiquement un effondrement du capitalisme, ce qui revitaliserait la gauche. Vu dans une perspective historique, c’était naïf. La crise économique des années 1930, a finalement mené au fascisme. La crise économique des années 1970 a mené au néolibéralisme. La gauche ne profite pas automatiquement d’une crise économique « Seule une crise amène un réel changement. Et si cette crise se produit, ce qui se passe dépend des idées qui existent déjà. » Et ce qui semblait d’abord « politiquement impossible » devient subitement « politiquement inévitable ». Et c’est bien ce qui s’est passé après la crise de 1973. La droite était prête avec ses idées qui, après la crise, ont su conquérir le monde » (2).

Est-il vrai, comme l’affirment Milton Friedman et Owen Jones que les idées gouvernent le monde, l’économie, et la société ? Évidemment non ! S’il en était ainsi, les idées de la droite bourgeoise, qui ont « gouverné » depuis la crise de 1973, à la fois via des partis de « gauche » et via des partis de « droite », auraient réglé les problèmes de l’économie politique et le monde n’aurait jamais connu la crise économique de 2008. C’est l’économie qui mène le monde et le mouvement précède la conscience. Les idées de la go-gauche, comme celles de la droite, sont à l’arrière du cortège, fermant la marche funèbre.

Ce que confirme monsieur Jones qui déclare : « après la crise de 2008, la gauche n’avait pas immédiatement une réponse à avancer (...) Le message de la gauche, c’était : « Stop à l’austérité, stop aux privatisations, stop à ceci, stop à cela », sans qu’elle ait une alternative cohérente ou une vision différente pour une autre sorte de société ».

Est-il vrai que la go-gauche n’avait aucune alternative cohérente pour une autre sorte de société (sic) ? Absolument vrai ! Ce que reprennent les propos de Peter Mertens : « En 1945, le mouvement ouvrier britannique a obtenu beaucoup. Un système national de santé a été instauré, les secteurs-clés ont été nationalisés, un ambitieux plan de logement social a été établi. Plus tard cependant, la bureaucratie au sein de ces institutions a été de plus en plus critiquée. Ce reproche légitime (sic) a été utilisé par les néolibéraux, non pas pour améliorer le système social, mais pour le démanteler et le vendre. La réponse de la gauche ne peut pas être : retour aux années 1960, retour au passé (...) Le dernier gouvernement de gauche que l’on ait connu, c’est le gouvernement de Clement Attlee, de 1945 à 1951. Ce gouvernement a mené de grandes réformes sociales, il a instauré l’État-providence avec les soins de santé nationaux, les droits des travailleurs... Mais, de cette manière, la gauche est présentée comme un courant qui veut inverser le cours des aiguilles de l’horloge pour remonter vers une sorte de passé idyllique. La gauche a toujours été le courant qui regardait vers l’avant et qui modernisait pour donner forme à la société du futur » (3).

Dans le précédent paragraphe, vous retrouvez un condensé des sophismes que présentent les thuriféraires de la go-gauche pour obtenir leur accréditation auprès des grands patrons afin qu’on leur redonne le pouvoir étatique tant convoité, ce que le prolétariat semble leur refuser. Analysons les trois sophismes de ce salmigondis de gauchiste.

A) Ce ne sont pas les gouvernements de la gauche bourgeoise qui ont donné en cadeau les avantages sociaux. Ce sont les travailleurs qui ont guerroyé durement pour vendre chèrement leur force de travail salarié. Étant donné qu’à cette époque les hausses de productivité du travail salarié étaient importantes, à tout le moins suffisantes pour augmenter à la fois les taux de profits et la valeur de la marchandise « force de travail », la bourgeoisie a consenti à des hausses de salaire dont l’État bourgeois a exproprié une partie (taxes et impôts) afin d’assurer les services publics nécessaires à la reproduction de la main-d’œuvre de plus en plus éduquée et dispendieuse à reproduire, mise en scène que la go-gauche bourgeoise a appelé l’État providence aujourd’hui révolu étant donné l’anémie des hausses de productivité du travail salarié et la concurrence outre-Pacifique entre contingents de main-d’œuvre salariée.

B) Il est vrai que des secteurs-clés de l’économie ont été « nationalisés », à la demande du grand capital et à son profit. Ces « nationalisations » visaient strictement à s’assurer que les États capitalistes y investiraient les capitaux requis pour remettre en état ces services clés de l’économie capitaliste. Ces « nationalisations » n’ont jamais été un pas pour la construction du socialisme. Il était bourgeoisement normal qu’une fois remises sur pied ces entreprises soient retournées, valorisées, à leurs propriétaires « affamés », de profits. Ce qui fut fait à compter des années 1970, les néolibéraux, et la go-gauche « démocratique » n’ont pas imaginé ces rétrocessions, ils en ont assuré l’exécution et n’ont servi que de faire valoir dans toute cette histoire.

C) La classe prolétarienne n’a jamais demandé que l’on abolisse les services publics ni les avantages sociaux qu’elle avait difficilement obtenus. Ce sont les intellectuels petits-bourgeois, de gauche comme de droite, qui se sont fait les portes-voix des patrons et qui ont dénigré la « bureaucratie – Top Down » et les services publics “léthargiques” afin de justifier les politiques d’austérité présentement imposées. Il faut être particulièrement tordu pour dénigrer les mouvements ouvriers de résistance aux politiques d’austérité et au démantèlement des services publics nécessaires à la reproduction de la force de travail. En effet, tous les ouvriers savent que si l’État abolit les services publics ils devront assumer par eux-mêmes les frais d’éducation, de soins de santé, de garderie, de médicaments et de retraite. Si de résister à ces attaques du capital s’apparente au retour au passé, alors oui, les prolétaires sont en faveur que l’on préserve les concessions obtenues dans ce passé pas si éloigné. Mais il faut en convenir, les ouvriers ne parviendront pas à maintenir les services publics, ni leur emploi, ni leurs conditions de vie et de travail. C’est une guerre de classe perdue d’avance, mais qu’importe, il faut la mener...

Il faut admettre avec les socialistes Mertens et Jones que la gauche caviar et la go-gauche cassoulet n’ont aucune « alternative cohérente ou une vision différente pour une autre sorte de société » à proposer, raison pour laquelle elle végète dans les sondages et cela n’est pas dû à leur « incapacité à communiquer », au contraire, leurs intentions réformistes visant à réchapper la vieille société de production capitaliste sont si évidente que la go-gauche ne trompe plus personne – raison de leur défaite électorale en cascade. Ce ne sera jamais par la “démocratie électoraliste bourgeoise” que le prolétariat renversera le mode de production capitaliste. D’ici là, la classe ouvrière comprendra un jour que la guerre de classe pour la sauvegarde des « acquis » cédés chichement par la bourgeoisie « providence » est une bataille d’arrière-garde perdue d’avance et que « Lutter contre l’austérité, c’est pas assez » (4).

(1) Et maintenant, comment reconstruire à gauche ? http://legrandsoir.info/et-maintenant-comment-reconstruire-a-gauche.html
(2) La gauche doit apprendre à communiquer autrement. http://www.legrandsoir.info/la-gauche-doit-apprendre-a-communiquer-autrement.html
(3) http://solidaire.org/articles/entretien-entre-peter-mertens-et-owen-jones-la-gauche-doit-apprendre-communiquer-autrement
(4) Lutter contre l’austérité c’est pas assez. http://www.les7duquebec.com/7-au-front/lutter-contre-lausterite-cest-pas-assez/

»» http://www.les7duquebec.com/7-au-fr...
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Le Capital a horreur de l’absence de profit. Quand il flaire un bénéfice raisonnable, le Capital devient hardi. A 20%, il devient enthousiaste. A 50%, il est téméraire ; à 100%, il foule aux pieds toutes les lois humaines et à 300%, il ne recule devant aucun crime.

Karl Marx, Le Capital, chapitre 22

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