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« La grève du 5 décembre est l’opportunité pour les Gilets Jaunes, et au-delà, d’inverser le rapport de force »

Le 17 novembre 2019 marque l’anniversaire de l’apparition des Gilets Jaunes sur la scène politique et sociale. Un mouvement qui pose des questions éminemment politique : quelle est la légitimité des politiques qui accroissent les inégalités ? Quelle est la légitimité d’un système et de dirigeants qui ne prennent pas en compte la volonté populaire ? Quelle est la légitimité d’un système qui mutile des citoyens quand ils expriment des revendications sociales ? François Boulo est avocat à Rouen. Dès le début, il est l’une des voix les plus articulée de ce mouvement. Il revient sur l’apport des Gilets Jaunes et, surtout, sur leurs perspectives.

Après douze mois de mobilisation et de fluctuations dans le nombre de participants aux manifestations et sur les ronds-points quelle analyse faites-vous du mouvement des Gilets Jaunes ?

Nous sommes là parce que les raisons de notre contestation, de notre présence, sont toujours présentes : les inégalités n’ont pas été résorbées et aucune mesure n’a été prise en ce sens. La fiscalité est toujours aussi déséquilibrée en faveur des plus riches. L’impôt sur la fortune n’a pas été recréé et le Référendum d’initiative populaire n’a pas été voté. La colère est plus grande au bout d’un an, à cause du mépris dont fait preuve le pouvoir exécutif, les brutalités policières sans nom et l’instrumentalisation de la justice avec des magistrats qui se sont regroupés sous la bannière de la défense de leur classe sociale. La colère est aussi alimentée par les médias dominants qui jouent à plein leur rôle de protecteurs des pouvoir en place ; ça tout le monde d’un tant soit peu attentif peut le constater.

Les effectifs des manifestations ont quand même diminué par rapport au tout début. L’explication en est simple : les gens se fatiguent au bout de plusieurs mois et une partie d’entre–eux reste à la maison car le gouvernement reste sourd et aveugle. Ils ont subi une répression sans précédent. Une partie a peur de sortir revendiquer des droits pourtant fondamentaux pour cette seule raison.

Le gouvernement aurait néanmoins tort de croire que tout est fini. J’utilise une métaphore : une partie des Gilets Jaunes restent chez elle, mais c’est comme si le mouvement conservait toujours des milliers et des milliers ‘‘d’agents dormants’’ partout sur le territoire.

Expliquez-nous ça...

Pour que les gens se mobilisent, il faut qu’ils aient un espoir rationnel de gagner. C’est ce qui a fait, pour une part, la très grande force de traction du mouvement dans les premiers mois. La forme d’action des samedis doit être réinventée. Même quand nous faisons tout bien, que nous déclarons les trajets et tout, nous nous faisons gazer, nasser, matraquer, tirer dessus... Certains Gilets Jaunes répondent par de la violence. Et la fois d’après nous sommes moins à battre le pavé. C’est un cercle vicieux dont il faut sortir.

Le 21 septembre dernier, nous étions beaucoup parce que les gens se disaient qu’il fallait marquer le coup, montrer que la rentrée allait se passer avec eux, que le mouvement continuait. Et, en effet, il continue. C’est aussi très probable que le 17 novembre, pour l’anniversaire du mouvement, nous serons très nombreux dans les rues.

Mais qu’elle est la perspective d’action en dehors des rassemblements le samedi ?

Il faut bloquer l’économie. Je le dis depuis le début, sur les ronds-points de Rouen : il faut organiser la grève, une grande grève qui opère un changement du rapport de force. Pour cela, il faut un relais entre le mouvement des Gilets Jaunes et la base des syndicats.

Je dis la base parce que je suis excessivement circonspect au regard des choix fait par les dirigeants des grandes centrales. Il semble néanmoins que cette perspective soit à portée de main car les salariés et les agents membres des syndicats poussent fortement pour que la grève, qui commence le 5 décembre, soit importante. Des secteurs stratégiques de l’économie vont être à l’arrêt : les transports en commun, surtout en Île-de-France, les routiers, le pétrole. Il manque encore les dockers pour renforcer le mouvement. Mais cela s’annonce très fort avec un soutien massif dans l’opinion publique en raison de l’opposition à la réforme injuste des retraites que le gouvernement tente d’imposer.

Cet enjeu sert de catalyseur. Si nous sommes gagnants, les retombées seront énormes : Emmanuel Macron devra abandonner son mécano à points et du même coup sera totalement brisé pour le reste de son quinquennat. Il ne pourra plus continuer la casse de la Sécurité sociale qu’il a entreprise et devra arrêter les privatisations qu’il a engagées.

C’est un bras de fer très important que vous relevez. L’Assemblée des assemblée, qui regroupe beaucoup de structures Gilets Jaunes, a appelé à rejoindre la grève. Mais avez-vous d’autres perspectives ?

Oui, nous travaillons à la constitution d’une force populaire pour 2022, appelé La ligne jaune. Dans son manifeste, nous exposons le moyen de regagner les 75 % d’opinion favorables que le mouvement obtenait dans le public, et ce malgré l’accent donné par les médias dominants sur « les violences ». Nous regroupons 30 000 personnes et nous cherchons à rassembler le plus possible de citoyens. Nous voulons mener une action de politisation et d’éveil des consciences, à travers la mise en réseau de nos débats qui pourrait fonctionner comme un référendum numérique. Nous y apprenons à développer nos arguments, à sélectionner la qualité de nos sources, à nous former à l’élaboration de problématiques et aux débats.

Nous voulons peser de cette manière sur la politique française. Durant les campagnes électorales, nous sommes partants pour débattre de sujets, de causes qui nous tiennent à cœur, comme la lutte contre les inégalités, l’organisation de la société, la manière de faire émerger et entendre les revendications populaires, etc. En revanche, nous ne prévoyons pas d’entrer sur le terrain du suffrage ni d’alliances électorales avec des forces politiques existantes.

Comment réagissez-vous alors qu’en douze mois de violences policières aucun membre des forces de l’ordre ni les donneurs d’ordres n’ait été condamné ?

Mal, très mal. L’enquête récente de Médiapart montrant la manière dont l’IGPN a tout fait pour éviter qu’à Marseille l’auteur d’un tir de Flash-ball ayant blessé une étudiante ne soit retrouvé et sanctionné m’a révolté. Pour ne prendre que c’est exemple, mais je trouve que dans ce domaine tout est sidérant.

La violence qui s’est abattue de manière institutionnelle sur les Gilets Jaunes traduit la bascule de notre système démocratique vers un régime illibéral dans lequel les formes démocratiques ne fonctionnent plus qu’à vide et de manière de plus en plus restreinte. Nous en sommes arrivés là parce que le mode d’accumulation des richesses est devenu néolibéral depuis une quarantaine d’années et que celui-ci a fait exploser les inégalités partout sur la planète. Désormais, nous sommes sur un tel mécanisme de concentration des richesses que de plus en plus de secteurs de la société sont victimes d’un déclassement social. Cela a commencé par la classe ouvrière, puis les employés, et maintenant cela touche aussi des franges de plus en plus importante de la classe moyenne comme les pharmaciens, les avocats, les enseignants, etc.

L’importance du rôle de la police reflète donc la perte de soutien dans la population à ce mode d’organisation de la société. En 2012, le Parti socialiste et Les Républicains réunissaient encore la moitié des suffrages, en cumul. La rupture de 2017 a été marquée par le fait que ces partis qui ont mis en place ce système sont devenus minoritaires. C’est parce que des grands patrons avaient pressentis cela qu’ils ont mis en orbite Emmanuel Macron, les enquêtes journalistiques sérieuses sont assez nombreuses sur ce point. Sa mission a été d’agréger au-delà des affiliations partisanes un électorat ancré sur le centre, sur le « en même temps », pour continuer sur cette voie. Il n’empêche que sa politique est minoritaire et qu’il le sait.

 https://www.golias-editions.fr/produit/599-golias-hebdo-n-599

COMMENTAIRES  

23/11/2019 13:24 par Mazig

Cette manif du 5 Décembre sent bon l’unité , ce qui est malheureusement rare et fait souvent pencher le rapport de forces du côté de la même caste dominante. Je suis même épaté par la décision des militants CFDT cheminots qui ont décidé de se joindre à la lutte malgré la position de leurs leaders toujours favorables au pouvoir en place.

23/11/2019 15:24 par Yannis

La convergence des luttes, bien sûr, mais tout est fait de la part du gouvernement Macron & CAC 40, Police et renseignements de plus en plus précis sur la population, offensive médiatique incessante, intimidations et ressorts psy de toutes part instrumentalisés, fracturation par les ismes de tous les communautarismes qui peuvent servir la cause capitaliste (féminisme, terrorisme, islamisme, écologisme, véganisme, infantilisme...), pour que cette convergence n’arrive jamais.

Donc dans le camps néolibéral, les résistances et contre-offensives sont immenses et très réactives, comptant également sur la passivité et le nihilisme de la majorité, qui fait désormais de la France un agrégats d’individualités concurrentes et bavardes. L’idée même de Nation est en jeu, et au delà, de la culture francaise et du rôle historique de ce pays dans le courant progressiste et émancipateur.

Espérons que les "forces de gauche" ne fassent pas preuve une fois de plus de leur grande désorganisation et de leurs aveuglements réciproques.

23/11/2019 18:02 par benzekri

Acte 54 : Reconnaissons-le...

Aux côtés des femmes victimes des violences, les GILETS JAUNES sont toujours mobilisés à Paris, Toulouse, Nancy, Valenciennes avec une rencontre émouvante entre le policier A. Langlois et Manu qui vient d’être éborgné, Bordeaux, et partout en France, dressant des barricades dans une grande dynamique de luttes... A peine dans les cortèges et les gens pensent déjà au 30/11, au 5/12 et la suite jusqu’à la fin du règne Macron, règne des crimes économiques, sociaux et politiques, de la corruption, du clientélisme, de la répression et des violences !

L’honnêteté exige que l’on reconnaisse aux Gilets Jaunes d’avoir réalisé une résistance sans équivalent dans l’histoire des luttes sociales en France : un an de luttes, de mobilisation et ce malgré :

• Une campagne de propagande et de dénigrement accompagnée d’une censure sans précédent qui s’étend jusqu’aux réseaux dits sociaux : FB, Messenger...
• Une répression qui a atteint un niveau de barbarie révoltant : des morts, des mutilés à vie, des milliers de personnes blessées, tabassées, gazées, humiliées jusqu’aux ados agenouillés et des embastillés.
• Un silence complice de certains et des aboiements d’autres qui osent dénoncer le non-respect des droits humains ailleurs et justifient les crimes contre l’humanité en France. Ces collabos vont jusqu’à trouver normal d’éborgner, d’arracher des mains, de défigurer, de gazer et d’embastiller des manifestants !
L’honnêteté exige aussi de reconnaitre aux Gilets Jaunes d’avoir redonné de la confiance et du courage aux formations politiques et syndicales pour relever la tête... Formations qui étaient totalement méprisées par un pouvoir arrogant... Toute la France vivait dans un climat désespérant où des gens en souffrance subissaient en silence.
Maintenant qu’on assiste à un réveil des consciences, à des mobilisations qui touchent pratiquement tous les secteurs d’activité et toutes les professions jusqu’aux policiers eux-mêmes, on voit ressurgir chez certains des réflexes pavloviens qui veulent limiter leur engagement à des revendications sectorielles... Pour ces collabos :
• On oublie les victimes de la répression qui sont en droit d’exiger justice et réparation
• On oublie les causes profondes de cette situation que vit le pays à savoir la rapacité des capitalistes pour qui le profit est la fin et tant pis pour « les dégâts collatéraux » causés à la nature et aux humains
• On oublie la crise de la représentativité dans une démocratie de façade. Démocratie prisonnière des lobbies militaires, financiers et économiques.
• On oublie les injustices et les privilèges insultants pour les riches et leurs chiens aux dépens d’une très grande majorité de pauvres et de la généralisation de la précarité
• On oublie la casse et/ou bradage des secteurs publics pour des intérêts privés
• On négocie quelques miettes, on se contente de donner des os à ronger -à nos syndiqués- ; os jetés par les puissants et on continue à jouer le jeu comme avant...

Les citoyens de France ont ici une chance à ne pas rater ; le 5 décembre -avant et après- doit être l’occasion de se préparer et de préparer les conditions pour un changement radical qui permet aux énergies de servir l’humain d’abord, aux citoyens de retrouver des raisons de vivre et de partager, aux anciens de finir le restant de leur vie dignement et aux jeunes de constater des signes forts qui leur permettent d’espérer.

Et je dis à certains dirigeants syndicaux : trêve d’hypocrisie, vous passez votre temps à nous dire : « nous sommes un syndicat on ne fait pas de politique » or vous consacrez votre vie à ne faire que cela, la politique qui sert les capitalistes aux dépens des travailleurs puisque avec votre complicité des milliards -fruit du travail- ont transité des salaires vers la rémunération du capital... Les gens ont vu où mène « le mieux que rien » !

Les citoyens veulent vivre vraiment dans un monde plus juste et solidaire. Au-delà de se nourrir, de se loger, de s’instruire, l’humain a besoin de s’épanouir dans les arts et loisirs, dans les échanges et voyages pour découvrir dans une France qui respire... ; ce qu’empêche le règne Macron qui réserve un traitement très spécial pour les milliardaires qui veulent toujours plus : des employés qui triment plus avec des salaires de misère et un statut précaire.

Les Gilets Jaunes ont dit non aux employeurs de Macron et vous ? L’avenir proche nous le dira ! HB

23/11/2019 19:46 par Pie Niouf

Il serait temps de s’intéresser à ce qui nous concerne directement, plutôt que de pérorer sur le bolivarisme ou de discourir sur le redoutable obscurantisme sournoisement diffusé par l’horrible Blanquer, machiavéliquement téléguidé par Stanislas.

Ne comptons pas non plus sur un Mélenchon dans les choux pour baliser la voie à suivre et galvaniser les troupes : même les municipales ne l’intéressent pas, c’est qu’il n’a pas que cela à faire le bougre, le 9 décembre, voilà ce qui le préoccupe.

Ne parlons même pas de nos syndicats réformistes, qui arborent depuis des lustres ce jaune de la traîtrise sans aucun rapport avec la couleur des gilets.

Les manifestants du 5 décembre seront bien tout seuls pour allumer la mèche, mais la colère contenue est telle que l’incendie pourrait prendre.
Le climat est insurrectionnel parce que la démocratie participative ne fonctionne absolument plus, parce que la liberté d’expression nous a été confisquée, parce que les injustices sont obscènes et, surtout, parce qu’aucune alternative n’est possible.

L’Europe a tout verrouillé et nos dirigeants sont contraints d’appliquer les directives absurdes de Bruxelles qui nous enfoncent chaque jour davantage.
Aussi, le peuple se retrouve dans la situation d’un chat acculé au fond d’une impasse et qui n’a pas d’autre choix que d’attaquer pour se défendre.

Il est par ailleurs assez délicieux de se rappeler les violentes diatribes de nos gouvernants envers l’URSS alors que, sans en copier les qualités, ils en ont repris à peu près tous les défauts : l’autoritarisme, la nomenklatura, la police politique, la désespérance de la population, la soumission au dogme...

Nul ne sait ce qui se passera en décembre mais la situation est explosive, en France comme dans beaucoup de pays, et nous n’allons pas vers des lendemains qui chantent.

24/11/2019 06:32 par Gege

@Yannis

« tous les communautarismes qui peuvent servir la cause capitaliste (féminisme, terrorisme, islamisme, écologisme, véganisme, infantilisme...), »

Vous affirmez n’importe quoi ! Si vous vous étiez donné la peine de participer ou de vous informer à propos de la manifestation contre la violence faite aux femme de ce samedi, vous sauriez qu’un des slogans scandés par les manifestant-e-s était « anticapitaliste, féministe, pas raciste ». C’est cela « servir le capitalisme » ? Visiblement on ne doit pas parler la même langue. Une chose est certaine , c’est qu’avec vous , la convergence des luttes n’est prêt de se faire.

24/11/2019 11:06 par Assimbonanga

La démocratie serait représentative s’il y avait la proportionnelle à l’Assemblée Nationale. Cette notion basique semble disparaître des esprits. Le RIC fait fureur, à brûle-pourpoint, génération spontanée. On oublie tout ce qui existe, on veut tout réinventer, y compris l’eau chaude. De LR au FN ont bien œuvré sur ces notions d’antiparlementarisme. On peut dire que ça a eu du succès. L’anti-syndicalisme aussi a bien prospéré. Foutez-moi tout ça à la poubelle et on oublie l’héroïsme du quotidien, les luttes en entreprises, les victoires. Marine cause tellement bien, dans ses jolies tenues, avec ses jolies lunettes djeunes. On oublie de savoir combien ça nous aura coûté ces mises en scènes médiatisées. (La masse salariale plombe les finances du Rassemblement national) .

Le fait que Macron ait cru bon de créer une convention citoyenne sur le climat de 150 citoyens tirés au sort par un institut de sondage privé me semble parfaitement anti-constitutionnel . Macron change les règles du jeu et personne ne s’en offusque. Tout passe, tranquille pépère ! Ce débat relève de la représentation parlementaire mais l’Assemblée est toute acquise à Macron. Pas de démocratie possible dans un tel état des lieux.

Macron règne en toute idéologie, avec un background foncièrement de droite. On dirait à certains moments que des agriculteurs de droite lui chuchotent à l’oreille en temps réel. Il n’a pour eux qu’attentions délicates. Dédommagements, indemnisations pressantes de calamités diverses et variées, ou suppression du mois sans alcool pour complaire à la filière viticole, report de décision sur le glyphosate, autorisation de chasse de gibier en voie de disparition, relèvement du minimum vieillesse parce ces pauvres agriculteurs sont jaloux de la retraite des cheminots. Or les cheminots cotisent à donf tandis que les agriculteurs de la FNSEA considèrent les exonérations de cotisations sociales et les défiscalisations comme des victoires syndicales !

L’esprit de droite préside en macronie, la punition, la sanction, la répression, la prison, rajouter de nouvelles limitations de droits aux contrevenants, instaurer la dénonciation en vertu patriotique. Mais attention, surtout des lois qui ne coûtent pas ! L’époque est aux économies, à la résistance à l’impôt, à la cotisation. La droite n’a généralement pas d’idée c’est pourquoi l’on se trimbale cette idée de génie datant de Sarko de la défiscalisation des heures supplémentaires, totem qui ne bénéficie qu’à ceux, et celles, qui font des heures sup et qui, concrètement, réduit les embauches supplémentaires.

Diminuer les impôts et les cotisations, c’est, clairement, dépouiller la sécu, les retraites, les chômeurs, les hôpitaux, les transports en commun, les mairies, le logement social, l’éducation. C’est de l’idéologie, du fanatisme de droite. Est-il normal qu’un étudiant travaille en même temps qu’il est à la fac ? Etudier n’est-il pas un travail en soi ? Peut-on se plonger dans les bouquins en rentrant du boulot ? Cette situation nous ramène deux siècles en arrière où les études n’étaient l’évidence que pour les classes dominantes, la perpétuation d’une caste. Faire ses humanités, voyager de Rome à Saint-Pétersbourg et rentrer prendre la succession du père comte, magistrat ou chevalier d’industrie.

24/11/2019 11:32 par Assimbonanga

Réduire les impôts, les "charges" , l’impôt sur les sociétés : normal que la Justice n’ait plus les moyens, ni la police, pour accueillir dignement les femmes battues et tous les autres plaignants et les jeunes au bord de la délinquance. Tout est logique ! On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre.
Il faut ranimer le consentement à l’impôt qui permet une société plus juste et égalitaire. Et développer le thème de la cotisation sociale tellement dénigrée par la propagande de droite et d’extrême-droite depuis Sarko et que l’on sentait poindre sous Chirac d’ailleurs.

25/11/2019 15:17 par Dieter

Justice doit être rendue aux milliers de victimes des violences policières
https://www.justice-victimes-gilets-jaunes.fr/

26/11/2019 12:10 par Georges SPORRI

La classe ouvrière organisée ne doit absolument pas se mettre à la remorque des gilets jaunes et surtout pas se rallier au RIC ! Nous devons agir pour "CHANGER la VIE" ce qui passe par des revendications immédiates, pas par une promotion de fétiches politiques démocratiques petits bourgeois. Pour le moment la lutte qui s’annonce n’est que défensive mais elle devra très vite devenir une contre offensive qui s’inspirera aussi des méthodes des excellents gilets jaunes anti taxes sur les consommations et anti radars.

27/11/2019 06:33 par babelouest

Décidément les propositions de Georges se font toujours à contre-courant de la solidarité naturelle, pour museler toutes les bonnes volontés sous le carcan de "la classe ouvrière", un concept qui ne repose plus sur grand-chose, mais qui a l’avantage d’empêcher de faire quelque chose. L’important n’est-il pas de crier bas et doucement, mais surtout pas d’agir ? On sait ce que valent les syndicats, et singulièrement leurs têtes : elles appliquent à fond la maxime de Maurice Thorez, ou du moins les six tout premiers mots.

« Il faut savoir terminer une grève dès que la satisfaction a été obtenue. Il faut même savoir consentir au compromis si toutes les revendications n’ont pas encore été acceptées mais que l’on a obtenu la victoire sur les plus essentielles revendications. »

Aujourd’hui, dès qu’une grève spontanée se déclenche, les syndicalistes haut perchés font des pieds et des mains pour reprendre la main, puis bloquer le processus. De quoi, pour des travailleurs qui n’ont plus rien à perdre, parce qu’ils ont tout perdu, l’avoir très mauvaise. Eh oui, la DOCTRINE passe avant la vie, tout simplement Et aussi le bien-être des grands dirigeants, et là je repense à une scène de Moi y’en a vouloir des sous, où Jean Yanne fait camper à Bernard Blier un rôle mi-figue-mi-raisin avec les patrons et.... après.

27/11/2019 08:04 par jean-marie Défossé

A quelques jours de ce fameux 5 Décembre , je dois avouer pour ma part une certaine inquiétude pour ce laps de temps qui précède cette grève , laquelle pouvant sérieusement changer la donne dans ce pays .

Nous connaissons tous maintenant le peu d’état d’âme et le peu d’empathie de nos gouvernants vis à vis des travailleurs français qui cependant les nourrissent grassement .et qui en plus , sont pourtant les rouages essentiels et indispensables de la richesse française .
N’oublions pas que ces gouvernants ne sont que des pions subalternes à un Système occidental hégémonique sans scrupule et sans la moindre parcelle de morale ; pions subordonnés à une Europe pro-monarchique (12 en comptant le Vatican reconnu comme pays et comme monarchie absolue ???.)

Système occidental mafieux qui ne s’embarrasse même plus de l’avis des peuples , corrompt à tout-va et auto-proclame dorénavant des dirigeants aux bénéfices de leurs seuls intérêts .
Peut-être aurons-nous bientôt sur le "modèle" américain un milliardaire français comme Président , ou pire un roi , distinction élitiste si bien considérée par toutes les Instances Européennes .

Une Europe qui n’a de cesse de remettre en question tous les acquis sociaux et démantèle les administrations publiques françaises au profit du privé , au point de fragiliser et de mettre à mal TOUT le régime républicain français.

Il serait donc étonnant et j’espère en toute bonne foi me tromper ,que notre Exécutif n’essaie pas de créer avant la date du 5 Décembre un événement RETENTISSANT capable de supplanter et de reléguer cette importante manifestation et grève populaire ...AU SECOND PLAN des priorités .

Ils en sont capables vu le peu de scrupules qui les animent au quotidien et aussi ...vu le choix très discutable de nos "alliés" de longue date pour lesquels seuls l’argent et la mainmise sur les peuples doivent être prééminents .

27/11/2019 13:51 par Georges SPORRI

@ Babelouest / Ce que j’appelle "classe ouvrière organisée" ne se réduit surtout pas aux syndicats qui sont trop bien installés dans des routines, trop intégrés à l’état et aux entreprises, et parfois trop bureaucratiques surtout depuis qu’ils consacrent trop de temps à rester compatibles avec l’exécrables CES. Pour que la classe se constitue, il est indispensable que des AG et des coordinations débordent ces routines mortifères et ces pratiques quotidiennes de collaboration de classe.

Sinon la classe ouvrière organisée ne se réduit pas aux ouvriers et employés. Certains techniciens et chefs d’équipe sont très exploités et opprimés. Les fonctionnaire des catégories B, C et D aussi.

27/11/2019 14:24 par Yannis

@Gege. Premièrement vous me faites un procès virtuel de non-participation à une manif qui frise la réduction de l’interlocuteur à un objet de projections dans un forum.

Deuxio, « anticapitaliste, féministe, pas raciste », je suis bien d’accord. Surtout quand féminisme rime avec déconstruction raisonnée et méthodique des archétypes et des crimes sexistes, mais surtout pas quand il promeut le compationnel et le victimaire, et encore plus la construction d’un bouc émissaire (l’affreux mâle blanc dominateur, violeur et colonisateur) caricature du genre humain. Selon cette logique, les égorgeurs intégristes islamistes seraient la réalité générale du monde musulman (pour fleurter avec une autre dérive à la mode en ce moment).

Cependant en lisant les délires féministes crû 2019, souvent étalés dans la presse en ligne, les blogs, prétextant d’injustices pour tout, absolument tout mettre sous le registre sexué, à commencer par l’écriture (et non l’oral) en promouvant cette aberration linguisitique qu’est l’écriture inclusive, vous me permettrez d’avoir quelques doutes sur les motivations personnelles et les intentions véritables de nombre d’ultraféministes. Surtout quand on commence à analyser un peu la structure de beaucoup de tribunes et prises de positions, certaines complètement hors-sol. Un effet de loupe.

Je comprend qu’en Amérique latine le sujet de la violence masculine soit crucial, les chiffres sont là : Toutes les trois heures au Mexique, une femme est assassinée. ... Ainsi, en 2018, les autorités ont recensé 3580 féminicides https://lvsl.fr/le-mexique-ou-lenfer-des-femmes/ - Population totale au Mexique : environ 130 millions d’hommes et de femmes.

Comparons avec la France : Malgré un arsenal législatif conséquent, 72 féminicides ont déjà été recensés en 2019. En 2018, elles étaient 107 à mourir sous les coups de ... https://www.lefigaro.fr/actualite-france/pourquoi-les-feminicides-augmentent-encore-en-france-20190704 - population totale en France : environ 70 millions. Tous les deux jours une femme meurt sous les coups d’un homme.

Donc en 2018 un taux de 3580 mortes pour 130 millions. En France 107 pour 70 millions... Au Mexique ce n’est pas le double du taux de féminicides comme pour la population, mais 30 fois plus environ.

Donc pourquoi ce sujet semble devenir l’urgence absolue du moment (avant un autre thème consensuel) ? à mon sens parce que cette focalisation procède d’une diversion savamment entretenue par les médias, le gouvernement, qui créent événements et non-événements selon leurs besoins de calendriers électorals, les "réformes" chômage, retraite, etc.

Même si - faut-il le dire encore - en France, pire au Mexique, l’accueil des plaintes des femmes victimes par la Police est exécrable, et si une femme (mais aussi un homme) assassinée est toujours un meurtre de trop.

Je pense aussi que la société devenant de plus en plus structurellement violente, les femmes, mais aussi les cultures étrangères, les chômeurs, les employés, les auto-entrepreneurs etc. subissent de plein fouet cette violence sociale, mais dont les médias-machines à propagande, ne retiennent que la part qui les intéresse pour masquer le reste.

On en arrive des particularismes et associations ridicules, ainsi ces "militantes féministes web 2.0" défendant le port du voile (qui serait une spécificité vestimentaire et juste une mode) à Paris et banlieue, tandis que d’autres femmes luttent ailleurs pour s’en débarrasser, et surtout de tout ce qui vient avec. Porter le voile ou le retirer serait donc exactement un même effort, un même geste selon ces postures féministes, dans une vision en fait complètement franco-centrée et disymétrique.

29/11/2019 09:05 par dani

J’ai la faiblesse de croire que si cette date a été choisie par un certain nombre de dirigeants syndicaux au plus haut niveau, c’est précisément pour se donner toutes les probabilités qu’elle n’ai aucuns lendemain et que la reconduction annoncée soit un flop, un de plus, même si par ailleurs cette gréve a de bonne chances d’être massivement suivie. La prochaine sera sans doute pour le mois de mars de l’année prochaine, et ainsi de suite jusqu’en 2022....
Ainsi Macron peux dire un grand merci à toute cette camarilla syndicale liée à la CSL et qui n’ose même pas désigner la responsabilité supérieure de l’UE, même si cela ne dédouane en aucuns cas Macron, dans toute la casse du système social français. Il y a bien un jeu de rôle entre Macron et ces dirigeants qui font semblant d’être indignés, et le scénario est écrit d’avance.

01/12/2019 15:44 par Dominique

Sur les femmes, je ne comprendrais jamais comment certains peuvent trouvent normal d’aller chercher l’exemple du pire pour justifier des critiques de la dénonciation du fait que ce sont généralement les femmes qui sont les victimes des violences conjugales. Vous pouvez-pas imaginer une société où les violences conjugales soient reléguées, avec d’autres comme les guerres, au musée des horreurs de la civilisation, c’est au-dessus de vos forces ? En attendant ce jour, vivement que les femmes aient leurs black blocs !

Quand à cette grève, elle n’a pas encore commencé que les centrales en sont déjà à jouer à leur jeu favori : diviser pour régner. J’ai été regarder le programme du 5, c’est édifiant, à la place d’un grand cortège unitaire, ce sera une série de défilés où chaque syndicat suivra l’autre à la queueleuleu. Ils ont vraiment peur que les travailleurs puissent se retrouver entre eux et ils ne disent pas combien ils ont dépensé pour leurs drapeaux.

Ils ne disent pas non plus dans ce programme que les directions de ces centrales se sont déjà organisées pour que les casseurs de grève soient pleinement opérationnels : des milliers de trottinettes électriques et d’autres moyens de transport fournies par des sociétés privées et payées par les services publics avec la bénédiction des centrales syndicales.

Bref, voilà qui va donne déjà raison à celles et ceux qui, confrontés à une crise qui n’en finit pas et à une gauche qui ne sait plus rien faire d’autre que collaborer avec l’ennemi et reculer, sont de plus en plus nombreux et nombreuses à considérer que leur seule chance de parvenir à changer les choses dans un sens progressiste est de revenir ou passer à l’action directe et à l’auto-organisation des luttes. Ainsi débarrassés de directions sclérosées par les dogmes, l’audimat et l’électoralisme nécessaires à leurs luttes de pouvoir, il se pourrait même que les citoyens réussissent à faire converger leurs luttes. La suite nous le dira !

Une petite idée : il faudrait réquisitionner et saisir ces moyens de transport privés gracieusement subventionnés par les pouvoirs publics afin de pouvoir transporter facilement les grévistes, les gilets jaunes, les jeunes pour le climat, etc..

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