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La guerre de l’Empire contre le journalisme d’opposition continue de s’intensifier (Medium)

Le journaliste Glenn Greenwald a été inculpé par le gouvernement Bolsonaro au Brésil avec le même angle d’accusations que celui utilisé par les Etats-Unis pour cibler le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange.

Selon le New York Times :

Citant des messages interceptés entre M. Greenwald et les pirates informatiques, les procureurs affirment que le journaliste a joué un "rôle évident en facilitant la commission d’un crime".

Par exemple, les procureurs affirment que M. Greenwald a encouragé les pirates à supprimer des archives qui avaient déjà été partagées avec The Intercept Brasil, afin de brouiller les pistes.

Les procureurs affirment également que M. Greenwald communiquait avec les pirates alors qu’ils surveillaient activement les conversations privées sur Telegram, une application de messagerie. Six autres personnes ont été inculpées, dont quatre qui ont été détenues l’année dernière en relation avec le piratage de téléphones portables.

Cet argument est essentiellement indissociable de celui utilisé actuellement par l’administration Trump pour inculper Assange de 17 chefs d’accusation de violation de la loi sur l’espionnage. Le ministère américain de la Justice prétend qu’Assange a tenté de fournir au soldat Manning des conseils et de l’aide pour couvrir ses traces tout en divulguant des documents auxquels elle avait déjà accès, faisant ainsi d’Assange le complice d’une conspiration contre les États-Unis.

Il n’est pas surprenant que le Brésil se lance dans la même guerre contre le journalisme que celle que nous avons connue aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Australie et en France. Avec l’élection du ouvertement fasciste Jair Bolsonaro en octobre 2018 (une élection dont les fondations corrompues ont été mises à nu par les reportages de Greenwald avec The Intercept Brasil), le gouvernement brésilien s’est aligné sur l’empire centralisé des États-Unis, ce qui explique que son investiture ait été célébrée avec enthousiasme par des personnages comme Donald Trump, Mike Pompeo, John Bolton et Benjamin Netanyahu.

De la même manière que nous avons assisté à une coordination entre les États-Unis, le Royaume-Uni, la Suède, l’Équateur et l’Australie pour immobiliser, puis faire taire, puis emprisonner Julian Assange, nous assistons à un mouvement uniforme visant à faire taire le journalisme d’opposition dans tout l’empire centralisé des États-Unis. En effet, la montée en puissance de la Chine et le confort croissant du groupe de nations qui ont résisté à l’absorption dans le blob impérial mettent grandement en péril la position des États-Unis en tant que dominateur mondial unipolaire, ce qui signifie que l’empire doit rapidement consolider le contrôle mondial afin d’éviter d’être dépassé et remplacé par d’autres structures de pouvoir.

Pour y parvenir, il va falloir adopter un comportement très néfaste. Beaucoup d’escalades militaires, beaucoup de coups d’état de la CIA, beaucoup d’intimidation et de subversion, et beaucoup de propagande pour graisser les rouages du consentement public. Des mouvements aussi importants, aussi frénétiques, aussi agités, peuvent être facilement révélés par une presse libre, et c’est précisément la raison pour laquelle la presse libre est maintenant réprimée. L’empire établit tous ces précédents juridiques contre le journalisme d’opposition parce qu’il a pleinement l’intention d’utiliser ces précédents à l’avenir. Il a pleinement l’intention d’utiliser ces précédents juridiques à l’avenir parce qu’il sait qu’il va devoir rendre les choses laides.

Tout cela est fait pour empêcher le public de comprendre clairement ce qui se passe réellement dans leur monde, parce que si le public avait une compréhension claire de ce qui se passe dans leur monde, l’empire perdrait à jamais sa capacité à les contrôler et à les diriger.

Celui qui contrôle le récit contrôle le monde. Les impérialistes le comprennent. Le public, dans l’ensemble, ne le comprend pas. Et les impérialistes ont l’intention de le maintenir ainsi.

Glenn Greenwald a passé les trois dernières années à être faussement sali comme un larbin des gouvernements autoritaires alors qu’en réalité il faisait plus de mal à un gouvernement autoritaire que tous ses détracteurs réunis. La confiance du public dans les institutions oppressives (comme les institutions oppressives que les loyalistes de l’empire ont protégées en salissant Greenwald en tant qu’agent du Kremlin et marionnette de Poutine) peut être gravement affaiblie par l’exposition de leurs sombres manigances à la lumière de la vérité.

Les impérialistes le savent, et ils sont déterminés à ne pas permettre que cela continue. D’où leur persécution d’Assange, et donc leur persécution de Greenwald.

Caitlin Johnstone

Traduction "après Assange, les grands médias commerciaux peuvent continuer à dormir tranquilles" par Viktor Dedaj pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles

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