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La migration vénézuélienne : enjeux politiques autour d’un drame humain

Contrairement à tous ses voisins de la région, la balance migratoire du Venezuela n’a jamais été négative au cours de son histoire. Jusqu’à maintenant.

Durant des années, ce pays caribéen a toujours été une terre d’accueil pour ceux qui rêvaient d’un second départ que ne pouvait leur offrir leur patrie d’origine. En premier lieu, les Colombiens fuyant la guerre et les politiques d’austérité dans leur pays. Ils sont plus de quatre millions à avoir passé la frontière et à s’être établis au Venezuela. Il y a aussi l’Equateur, dont la communauté établie au Venezuela reste la plus grande en Amérique latine. De nombreux citoyens du cône sud du continent ont aussi trouvé refuge dans le pays de Bolivar au moment où la botte militaire écrasait dans le sang toute velléité démocratique au Chili, en Uruguay, ou en Argentine.

Cette immigration massive ne se limite pas aux pays de la région. Le Venezuela compte une des plus grandes communautés syro-libanaises de la région, et par vagues successives des dizaines de milliers d’Espagnols, d’Italiens et de Portugais sont venus s’y enraciner.

Jusqu’en 2016, seules les classes moyennes ou supérieures partaient du Venezuela pour s’installer dans d’autres contrées. Leur intégration, favorisée par leur puissance économique, ne posait aucun problème (1). Au cours de cette année, le processus migratoire s’est accéléré. Outre les étrangers ou binationaux qui ont décidé de rentrer chez eux, de nombreux membres des classes populaires vénézuéliennes se sont expatriés en réponse à la violence économique et politique auxquels le Venezuela a dû faire face (2).

Cette migration des couches les plus humbles a entraîné une augmentation substantielle du nombre de Vénézuéliens dans les pays de la région. N’ayant, par l’histoire de leur pays, aucun exemple migratoire auquel se référer, nombre d’entre eux ont découvert que les paradis imaginés, ou vendus par les réseaux de trafic humain, n’étaient qu’une chimère et que la vie d’un expatrié pauvre dans un pays étranger n’avait rien d’une sinécure. Sans parler de la réception souvent hostile de la part de populations locales, elles aussi en proie à des difficultés économiques, et qui voient d’un mauvais œil l’arrivée de plus pauvres qu’eux. Le voyage devient souvent un aller-simple, faute de moyens pour revenir.

Un sens politique donné à des histoires tragiques

Rappelons que l’émigration représente, avant tout, une constellation d’histoires tragiques, tant individuelles que collectives. Elle sépare les familles, atomise les forces vives, intellectuelles et productives qui devraient participer au développement du pays, et contribue à la consolidation d’une mémoire commune traumatique.

Bien que le phénomène d’émigration massive de Vénézuéliens soit devenu, depuis 2016, un des marronniers favoris de la presse occidentale, nous n’avions encore jamais été soumis, comme depuis quelques jours, à un blitzkrieg médiatique aussi coordonné sur ce sujet.

La plupart des rédactions des médias dominants auraient donc décidé, à l’unisson, en même temps, sans qu’importent les thèmes d’actualité de leurs pays respectifs, « d’informer » leurs concitoyens sur un drame qui serait en train de se jouer, et qui menacerait la stabilité de l’Amérique Latine.

Cette « spontanéité » est d’autant plus étrange que les matrices d’opinions utilisées pour expliquer ce phénomène sont toujours les mêmes, qu’il s’agisse d’un groupe de presse argentin ou anglais, de chaînes de télévisions étatsuniennes ou françaises ou de radios équatoriennes ou espagnoles.

Le thème est présenté sans aucune évocation du contexte politique, sans aucune nuance ou voix discordantes, et sans aucun point de vue du gouvernement vénézuélien comme contrepartie. Le récit monolithique des médias dominants a sacrifié la déontologie journalistique sur l’autel de la propagande. Le consommateur de ces transnationales de la communication ne saura jamais rien de la guerre économique féroce en cours contre le Venezuela, ni des menaces militaires qui pèsent contre le pays caribéen. Les conséquences n’ayant pas de causes, il est ainsi plus facile de faire reposer la responsabilité du processus migratoire sur la seule personne de Nicolas Maduro.

En effet, ce bombardement médiatique intervient dans un contexte particulier. Le président vénézuélien, relégitimé récemment dans les urnes – avec un score qui ferait pâlir d’envie plusieurs présidents de la région, à commencer par les dirigeants non élus du Brésil ou du Pérou (3)– a décidé de lancer une contre-offensive pour tenter de pallier les conséquences de la guerre économique. Il intervient aussi peu de temps après un attentat manqué contre les représentants des pouvoirs publics de l’Etat vénézuélien (4). Les tentatives de déstabilisation du Venezuela entrent donc dans une nouvelle phase. L’exploitation médiatique du thème de la migration n’en est que le prélude.

Malgré ce que disent la plupart des médias, le cas du Venezuela n’est malheureusement pas « inédit ». La plupart des pays latino-américains ont connu, ou connaissent encore pour certains, ce phénomène d’émigration de masse sans que cela n’attire d’ailleurs leur attention (5).

Dans le cas du pays bolivarien, les études récentes les plus sérieuses ont montré que le nombre de Vénézuéliens vivant aujourd’hui à l’étranger oscille entre 6,5% et 9,5% de la population du pays (6). Ce chiffre, à ne pas prendre à la légère, est toutefois bien en deçà du nombre de Portugais, d’Irlandais, de Roumains, ou de Polonais vivant hors des frontières de leur patrie, selon les chiffres de l’Organisation Internationale pour les Migrations (7). Bien qu’il s’agisse pourtant de pays de l’Union européenne, cela n’émeut ni les médias ni les autorités de Bruxelles, qui pourtant s’agitent beaucoup autour du cas vénézuélien (8).

Cette hypocrisie et cette manipulation politique du thème de l’émigration vénézuélienne ne prennent de sens que dans le contexte d’un affrontement politique permanent contre le modèle bolivarien. Si la plupart des émigrés des pays européens cités ont dû abandonner leur pays à cause des mesures d’austérité appliquées par leur propre gouvernement, dans le cas du Venezuela les citoyens partent pour échapper aux conséquences de la guerre économique qui sévit contre leur pays. Spéculation contre la monnaie nationale, contrebande d’extraction des produits de première nécessité, pillage de l’essence, trafic de billets de banque vénézuéliens, baisse de la note de solvabilité du Venezuela malgré le paiement de sa dette, tous les moyens sont bons pour, comme dans le cas du Chili d’Allende, « faire crier l’économie vénézuélienne » et asphyxier la population (9).

A cela s’ajoute un féroce blocus économique et financier de la part des Etats-Unis et de leurs alliés. Instauré sous Obama, il a été renforcé par le président Donald Trump. Comme le note l’économiste Pacualina Curcio (10), 64% du total des importations de médicaments et 82% des aliments importés par le Venezuela proviennent des Etats-Unis ou de pays européens et latino-américains alignés sur la politique de Washington et sur sa volonté de pénaliser les entreprises et les banques qui commercent avec des entités publiques vénézuéliennes. Cette guerre économique est un acte criminel qui vise à fabriquer de la misère et pousser les citoyens à aller chercher un avenir meilleur hors du pays. Les émigrés vénézuéliens deviennent, à leur insu, un prétexte pour justifier une intervention humanitaire, terminologie désormais célèbre pour couvrir les horreurs de la guerre.

Lorsque les médias dominants, soutenus par une myriade d’ONGs dont l’objectivité est plus que douteuse (11), insistent sur le récent processus migratoire des Vénézuéliens, en omettant volontairement d’en rappeler les causes, ils ne se livrent ni plus ni moins qu’à une opération de propagande de guerre visant à légitimer un conflit ou une action anti-démocratique contre le Peuple de Bolivar.

Quand la migration devient un enjeu de déstabilisation

En marge du VIIIe sommet des Amériques, le 13 avril 2018, le vice-président étatsunien Mike Pence a participé à une réunion avec des membres de la frange la plus extrême de l’opposition vénézuélienne. Durant la réunion, un des politiciens présents, Antonio Ledezma, qui avait appelé quelques semaines plus tôt la communauté internationale « à renverser Maduro » (12), déclara : « plus que de l’aide humanitaire, c’est d’une intervention humanitaire dont nous avons besoin » (13). Le mot est lâché. Il s’agit donc désormais de créer dans l’opinion publique les conditions justifiant cette aventure guerrière.

Sous le prétexte de la migration de citoyens vénézuéliens, dès mars 2018, les gouvernements du Brésil, de la Colombie et du Guyana ont mobilisé leurs troupes sur leur frontière avec le Venezuela.

Le 27 juin 2018, Mike Pence a rencontré un groupe d’émigrés vénézuéliens à la frontière brésilienne et déclaré dans la foulée que « la liberté et la démocratie devaient être rétablies au Venezuela » (14). Un mois plus tard, le 8 août, c’est au tour de la représentante permanente des Etats-Unis auprès des Nations unies, Nikki Haley, de se rendre à la frontière colombo-vénézuélienne pour y déplorer le sort des émigrés vénézuéliens (15). Elle invite le nouveau gouvernement de Bogota, de droite radicale, à prendre la tête d’une fronde régionale contre le Venezuela bolivarien. Deux semaines plus tard, le 24 août, à la demande de la Colombie, le Pentagone envoie un bateau-hôpital, l’USNS Comfort, afin de soulager la « pression générée par l’affluence d’émigrés vénézuéliens dans le système de santé colombien », comme le stipule le communiqué du SouthCom (16). Un sarcasme lorsque l’on connaît le déplorable état de la santé publique dans ce pays. Ce bateau-hôpital est escorté par des navires de guerre de la marine étatsunienne (17). C’est simultanément à ces manœuvres qu’a commencé l’offensive médiatique actuelle sur les émigrés vénézuéliens.

Les éléments de langage médiatiques qui parlent de « réfugiés vénézuéliens » ne sont en rien anodins. En mars 2018, le Haut Commissariat aux Réfugiés de l’ONU (HCR) avait dû se fendre d’un communiqué pour rappeler que les Vénézuéliens qui décidaient de s’expatrier n’étaient pas considérés comme des réfugiés (18).

Le terme n’est pas anodin. Car qui dit « réfugié » laisse entrevoir la possibilité de construction de « camps de réfugiés ». En août 2017, la Colombie a décidé de construire des camps de réfugiés dans les villes frontalières avec le Venezuela. L’ancien président colombien Juan Manuel Santos avait même dépêché des membres de son gouvernement à… Ankara, pour s´inspirer de la gestion turque face à l’afflux de réfugiés syriens fuyant la guerre dans leur pays (19). Une bien curieuse initiative de la part de Bogota, lorsque l’Histoire nous rappelle que plusieurs camps de réfugiés ont souvent servis de bases militaires et de centres de recrutement pour des groupes armés. C’était notamment le cas dans les camps de El ParaísoOlancho et Gracias a Dios utilisés par la Contra pour attaquer, depuis le Honduras voisin, le Nicaragua sandiniste dans les années 80. Plus récemment, ça a aussi été le cas dans plusieurs camps de réfugiés syriens au Proche-Orient (20).

Cette menace est prise très au sérieux par le gouvernement de Caracas qui a dénoncé le recrutement illégal d’émigrés vénézuéliens dans l’armée colombienne. Selon le ministre de l’Intérieur vénézuélien, cette action a pour but de générer des attentats sous faux drapeaux ou des incidents sur la frontière, prétextes nécessaires au déclenchement d’une intervention militaire (21). 

Pour faire face à la situation migratoire, le gouvernement vénézuélien vient de présenter un plan de relance et de stabilisation de son économie, un réseau de distribution public et participatif d’aliments, et de créer un système de subventions discriminées afin de protéger sa population et l’inciter à participer à la relance de l’appareil productif. Il a aussi lancé un message à la communauté vénézuélienne à l’étranger, incitant ceux qui le veulent à revenir parce que « le pays a besoin d’eux ». 

Des changements économiques à moyen terme dépendra, désormais, le retour de leurs compatriotes, et l’avenir du Venezuela.

Romain Migus

Article paru originalement le 29/08/2018 sur RT en Français

(1) “Los venezolanos compran más de 5 viviendas al mes en Madrid”, ABC, 06/06/2018, https://www.abc.es/espana/madrid/abci-venezolanos-compran-mas-5-viviendas-madrid-201806060103_noticia.html

(2) Voir Romain Migus, “2016-2017, le calme après la tempête”, Venezuela en Vivo, 21/07/2018. https://www.romainmigus.info/2018/07/2016-et-2017-le-calme-apres-la-tempete.html

(3) Élu avec 31,7% des inscrits au premier tour, Nicolas Maduro réalise un score meilleur que ceux des présidents chilien ou colombiens, ou encore de l’ancien président mexicain. 

(4) Voir Romain Migus, “Le drone médiatique explose en plein vol”, Venezuela en Vivo, 04/08/2018, https://www.romainmigus.info/2018/08/le-drone-mediatique-explose-en-plein-vol.html

(5) On pense particulièrement à la grande diaspora colombienne, au 15% d´équatoriens obligés de quitter leur pays au début des années 2000, ou encore aux pays d´Amérique Centrale dont de très nombreux habitants ont émigré aux Etats-Unis. 

(6) L’Organisation Internationale pour les Migrations et le HCR avancent le chiffre de 2,3 millions de vénézuéliens à l’étranger (sur un total de 31,57 millions).

(7) Organisation Internationale pour les Migrations, “Les migrations dans le monde”, https://www.iom.int/fr/la-migration-dans-le-monde

(8) “Crise au Venezuela, l´UE annonce une aide humanitaire”, europa.eu/rapid/press-release_IP-18-4007_fr.pdf 

(9) Des documents déclassifiés ont dévoilé que le président des Etats-Unis Richard Nixon (1969-74) avait demandé à son administration de « faire hurler l´économie chilienne » dans le but de renverser le président socialiste d’alors Salvador Allende (“ to make the economy scream” to prevent Allende from coming to power or to unseat him.”)

(10) Pacualina Curso, “Blocus criminel contre le Venezuela”, Le Grand Soir, 09/04/2018, https://www.legrandsoir.info/blocus-criminel-contre-le-venezuela-ultimas-noticias.html

(11) Sur ce thème voir Maurice Lemoine, “Bonnes et mauvaises victimes au Venezuela”,Le Grand Soir, 18/02/2016, https://www.legrandsoir.info/bonnes-et-mauvaises-victimes-au-venezuela.html, ainsi que Romain Migus et Eva Golinger,La Telaraña Imperial, Caracas, ed. CESE, 2008. Disponible sur http://www.romainmigus.com/2013/06/la-telarana-imperial.html. Il est à noter que ce sont ces ONGs qui recoivent une grande partie de l’ aide économique “humanitaire”.

(12) Patrick Saint Paul, “Antonio Ledezma : « Il faut une intervention pour renverser Maduro »”, Le Figaro, 23/02/2018, http://www.lefigaro.fr/international/2018/02/23/01003-20180223ARTFIG00339-antonio-ledezma-il-faut-une-intervention-pour-renverser-maduro.php

(13) Voir la vidéo de l´intervention d´Antonio Ledezma sur https://www.voanoticias.com/a/antonio-ledezma-reunion-vicepresidente-mike-pence-cumbre-americas/4347460.html#player-set-time=0.00001

(14) “Mike Pence : La libertad será restaurada en Venezuela”, El Nacional, 27/06/2018, http://www.el-nacional.com/noticias/latinoamerica/mike-pence-libertad-sera-restaurada-venezuela_241757

(15) Nikki Haley visitó la frontera entre Colombia y Venezuela : "El mundo tiene que darse cuenta de que Maduro es un dictador", Infobae, 28/08/2018, https://www.infobae.com/america/eeuu/2018/08/08/nikki-haley-visito-la-frontera-entre-colombia-y-venezuela-el-mundo-tiene-que-darse-cuenta-de-que-maduro-es-un-dictador/

(16) “Buque hospital apoyará misión humanitaria en América Latina”, Comunicado del Comando Sur de Estados Unidos, 22/08/2018, https://medium.com/@USAenEspanol/buque-hospital-apoyará-misión-humanitaria-en-américa-latina-65a8d0112f8f

(17) “Ya zarpó : “buque hospital” gringo va hacia Colombia y otros países latinos”, La Iguana, 24/08/2018, https://www.laiguana.tv/articulos/322168-buque-hospital-colombia-comunicado/

(18) “Representante de Acnur aclara que migrantes venezolanos no son refugiados”, Telesur, 12/03/2018. https://www.telesurtv.net/news/Acnur-reconoce-labor-de-Venezuela-con-migrantes-20180312-0046.html

(19) Mariana Escobar Roldán, “Colombia alista campos de refugiados para venezolanos”, 28/08/2018, El Colombiano, http://www.elcolombiano.com/colombia/colombia-alista-campos-de-refugiados-para-venezolanos-EN7186336

(20) “Des combattants de Daech se cacheraient dans un camp de réfugiés à 20 km d’une base US”, Sputnik News, 28/12/2017, https://fr.sputniknews.com/international/201712261034488497-camp-refugies-combattants-daech/

(21) “Venezuela denuncia reclutamientos ilegales en frontera colombiana”, Telesur, 16/02/2018, https://www.telesurtv.net/news/venezuela-denuncia-falsos-positivo-frontera-colombia-20180216-0020.html

 https://www.romainmigus.info/2018/08/la-migration-venezuelienne-enjeux.html

COMMENTAIRES  

30/08/2018 14:14 par pauvre d'eux

Donc, selon l’Organisation Internationale pour les Migrations et pour le HCR, il y aurait environ 13,7% de la population du Venezuela qui quitterait le pays (et c’est en effet beaucoup), mais a-t’on fait un tel foin lorsqu’en 2015, 18,14% de portugais quittaient leur pays ?

30/08/2018 15:23 par Made in Québec

« Le voyage devient souvent un aller-simple, faute de moyens pour revenir. » — Romain Migus

Un Plan de Retour dans la Patrie est offert aux Vénézuéliens-nes désirant revenir au pays et qui n’en ont pas les moyens.

30/08/2018 18:05 par T 34

L’immigration au Venezuela c’etait aussi des immigrés canariens fuyant la misère du franquisme. Le Venezuela les a bien accueillis, tout ce qu’ils craignaient c’était la garde civile espagnole qui les pourchassaient (aujourd’hui encore ils tirent sur des immigrants en train de nager dans le détroit de Gibraltar avec morts à la clef). Comme aujourd’hui ils s’entassaient sur des bâteaux.

30/08/2018 19:30 par Yannis

Le drame que vit la population venezuelienne a de nombreuses causes que ne veulent pas soulever les médias mainstream, on l’a compris grâce à LGS qui est particulièrement en pointe et bien documenté sur le Venezuela et la révolution bolivarienne. On a quand même l’impression d’un sauve-qui-peut général, et d’une accélération du processus de décomposition du pays, ce qu’on ne peut que regretter, mais constater quand même. Chavez avait réussi à maintenir l’unité de son pays, ce que n’a pas l’air de bien réussir Maduro et son équipe dirigeante. Une réalité qui ne peut pas toujours être imputé "aux autres" (USA, partis réacs et compradores) même si la pression qui semble permanente depuis l’arrivée au pouvoir de Chavez s’est renforcée encore, une routine féroce, mais une routine depuis tant d’années pour le peuple venezuelien...

Je continue à lire cela : "64% du total des importations de médicaments et 82% des aliments importés par le Venezuela proviennent des Etats-Unis ou de pays européens et latino-américains alignés sur la politique de Washington et sur sa volonté de pénaliser les entreprises et les banques qui commercent avec des entités publiques vénézuéliennes." et je m’interroge :

Pour autant, les exportations de pétrole en direction des USA on-t-elles complètement cessé ? Il me semble que non. Quid d’une coopération sanitaire avec Cuba, l’Inde, pour éviter de solliciter tous ces méchants que sont les pouvoirs politiques, économico-financiers et occultes des puissances citées. J’ai désormais ce sentiment d’un amateurisme et d’une corruption endémique, d’un deccrochage de nombreux venezueliens (et les chiffres écrasants de la participation aux élections ne suffisent plus pour rééquilibrer, Trump ou Macron ont bien fini par être élu "démocratiquement" eux aussi) que ne réussit pas à voiler une victimisation permanente.

30/08/2018 19:44 par Yannis

Pour préciser mon post, le terme de victimisation étant un peu fort (mais je pensais ici à l’image publique de Maduro), je crois que la compassion ne suffit plus. L’économie venezuelienne pourrait être florissante avec toute les ressources naturelles du pays. Le principal problème n’est-il pas sa sous-industrialisation chronique ? Des programmes outre que sociaux, comme par ex. de relance de l’économie, de l’agriculture locale, une sensibilité à l’écologie et au développement durable, une planification, vestige de l’ère communiste, comme par exemple savent encore très bien faire les Chinois - dans leur désormais empire économique tentaculaire et pourtant parti de peu - y existent-ils ??

30/08/2018 21:01 par Assimbonanga

Merci à Romain Migus pour cet article, courageux dans le contexte général des médias. (Yannis, on se demande si vous avez lu l’article : les causes y sont citées. L’accélération du processus provient directement de l’offensive qui est menée contre ce pays, dans le but de faire échouer Maduro et de le faire tomber. Le Venezuéla a été déclaré par Obama dangereux pour la sécurité des USA : dangereux idéologiquement. Le socialisme est pensé comme un danger, un fléau, le diable, par les USA. Le comprenez-vous ?)

30/08/2018 21:33 par CN46400

@ Yannis
Le Vénézuela est riche de pétrole, encore faut-il le vendre. Hors, le principal client sont les USA qui ont déclaré leur hostilité (Obama) à ce pays et qui, de plus, produisent maintenant du pétrole (de schiste) chez eux.
Mais, comme dans tous les pays producteurs de matières première, le syndrome hollandais (les produits manufacturés importés de chez les clients-USA dans ce cas-sont moins chers que ceux qui seraient fabriqués sur place) joue à plein. Il suffit donc de briser le circuit commercial traditionnel pour générer des pénuries puisque la production nationale est défaillante. C’est à cela que s’emploie désormais aussi bien la bourgeoisie compradore vénézuèlienne qui, encore, domine ce commerce, que le gouvernement de Trump. Cette bourgeoisie reçoit de l’état les dollars du pétrole pour importer les produits manufacturés de chez les clients du pétrole, USA surtout, qu’elle revend en bolivars à Caracas. Ce circuit est le point faible de l’économie vénézuèlienne.....
Ceci étant, il faut remarquer que Maduro, pas plus que Chavez d’ailleurs, n’ont encore attaqué cette bourgeoisie pour la soumettre financièrement et politiquement à l’état. On peut toujours discourir sur le "socialisme du 21°siècle", si la bourgeoisie continue de commander une parcelle de l’état, elle s’en sert pour essayer de reconquérir les parcelles de privilèges qu’elle a perdu et fera tout pour rayer le "socialisme" de la carte. Pour cela il faut un parti révolutionnaire uni et décidé, le PSUV et le PCV sont-ils à la hauteur ?... Et quel est le degré de corruption de l’état ?...

30/08/2018 23:32 par Yannis

Assimbonanga, bien sûr que j’ai lu l’article, et pas que celui-ci sur le sujet ! Mais répéter comme un mantra "c’est de la faute à l’impérialisme us et ses alliés" ne me convainc plus. Je ne crois pas que Maduro soit vierge de tout défaut, maladresse ou soupcon, les Venezueliens qui s’expriment sur la situation catastrophique ne sont pas tous des ultra droite ou des agents de l’étranger. Quitter son pays dans la panique, ce n’est pas un choix politique mais de survie. Ou faut-il croire que plus de la moitié des Venezueliens sont désormais des traitres à leur pays ? Y a un truc qui cloche là dedans, et je ne suis pas venu ici pour troller ou créer une polémique stérile (qui finit en général "tu es avec ou contre nous/moi") mais tenter de comprendre pourquoi la situation s’enfonce dans le chaos malgré "l’énorme soutien populaire" qui parait fondre comme neige au soleil. Les causes extérieures ont été maintes fois évoquées ici, mais les erreurs intérieures beaucoup moins, et il y en a très certainement, à commencer par la corruption et le manque de conviction politique, les pratiques clientélistes. Une faiblesse qui n’est pas anodine en Amérique latine.

30/08/2018 23:42 par Yannis

@CN46400 - Merci pour cette réponse :) Les seuls arguments, dans le développement de Romain Migus, qui peuvent appuyer le fait qu’un effort est fait par le gouvernement pour contrer la misère galopante est cet extrait, qui ressemble une incantation plutôt qu’à un réel programme de stabilisation / relance face à un effondrement général :

"Pour faire face à la situation migratoire, le gouvernement vénézuélien vient de présenter un plan de relance et de stabilisation de son économie, un réseau de distribution public et participatif d’aliments, et de créer un système de subventions discriminées afin de protéger sa population et l’inciter à participer à la relance de l’appareil productif. Il a aussi lancé un message à la communauté vénézuélienne à l’étranger, incitant ceux qui le veulent à revenir parce que « le pays a besoin d’eux ».

Des changements économiques à moyen terme dépendra, désormais, le retour de leurs compatriotes, et l’avenir du Venezuela."

Quel plan, quels secteurs concernés, comment, quelles échéances ?? Un peu court...

31/08/2018 08:39 par CN46400

@ Yannis
Migus nous informe avec ce qu’il voit, nous, nous nous forgeons une opinion avec ce qu’il écrit certe, mais aussi avec ce que nous entendons, ou lisons, dans nos médias dominants qui ne sont pas hors de complaisance par rapport aux mensonges du capital. Mais rien ne nous empêche de raisonner, même si nos raisonnements reposent aussi, parfois, sur du sable.
Quand vous écrivez : "l’inciter à participer à la relance de l’appareil productif", vous oubliez plusieurs données :
1- Dès Chavez, cette "relance", en fait "création" a été à l’ordre du jour, mais les produits fabriqués sur place (montage automobiles par exemple) ont beaucoup de mal pour être compétitifs par rapport à ceux qui sont importés par des capitalistes "compradore" qui jouent leur survie dans l’affaire, sans parler du dumping, momentané et intéressé, qui peut aussi exister en amont chez les fabricants occidentaux qui n’ont aucun intérêt à voir émerger un concurrent sérieux en Amérique du sud. A cela il faut ajouter que le "pic oil" annoncé en grande pompe voici quelques décennie tarde à se manifester, ce qui renforce la position commerciale des pays consommateurs (USA notamment), par rapport aux pays producteurs (Vénézuèla notamment).

2- La solution existe pourtant, mais elle n’est pas sans défauts, c’est le contrôle strict du commerce extérieur. Mais pour cela il faut disposer d’une administration puissante, compétente et vaccinée contre la corruption et le bureaucratisme. Je ne suis pas sûr que le Vénézuèla puisse, actuellement et rapidement, disposer d’une telle force. Mais cela suppose aussi d"envisager un éventuel boycoot total du pétrole vénézuèlien par les USA, ce qui obligerait à trouver d’autres débouchés.

En 1920, avec la NEP, l’URSS se trouve dans une situation un peu analogue, Lénine, fondateur idéologique de la NEP, se bât contre ceux, dont Staline, qui veulent, pour doper la NEP, lever le contrôle du commerce extérieur....

31/08/2018 10:31 par Assimbonanga

@Yannis, tu " ne crois pas que Maduro soit vierge de tout défaut, maladresse ou soupçon ". Ça alors ! Voici un argumentaire très original. Lorsque quelqu’un te fait une guerre incessante et sans merci dans le but de te faire disparaître, généralement, ça produit des résultats, même si tu es sans défaut, vierge et insoupçonnable. Mais toi, tu pars du principe que ses défauts seraient, en somme, davantage la cause. Hé bien , si tu veux.
Peut-être aurais-tu également quelque soupçon sur "le personnage" de Mélenchon ? Tant qu’à faire, exprime-toi : généralement l’un ne va pas sans l’autre.

31/08/2018 15:25 par Yannis

CN46400, merci pour ce dialogue constructif et apaisé (les batailles d’égo, les "je pense que tu penses que..." et autres accusations/surinterprétations ne permettent certainement pas d’avancer dans la reflexion collective, pour conclure avec Assim...).

Effectivement c’est une terrible guerre idéologique avec tous les moyens économiques, financiers, plus ceux de la Justice "internationale" (donc us) qui sont mis en oeuvre par les garants du néolibéralisme (couplé au néocolonialisme) depuis l’arrivée de Chavez. Je me permets de reformuler cependant qq critiques à l’encontre de Maduro et son équipe : autoritarisme et victimisation, amateurisme ?? Ce qui dans le paysage latino (je vis au Mexique) est très classique. En tout cas dans n’importe quel régime politique, l’idolâtrie n’a jamais rien réglé. Que Maduro soit un homme sympathique ou odieux, ce n’est pas le sujet ici, il est en tout cas très attaché à une conception traditionaliste du catholicisme, rien d’original mais pas tant progressiste non plus, quand on connait les arcanes moisies du Vatican et ses effets sur la population des croyants,,,

Certainement que la proximité des USA n’aide en rien, mais je croyais qu’il existait une plus grande coopération économique au niveau des BRICS, alors que chacun joue finalement sa partition de son côté et finit par se faire plumer par l’oncle Sam et affidés, comme l’Argentine, comme le Brésil, comme... Les peuples d’Asie semble bien mieux s’en sortir, après pour quel modèle, c’est autre chose ! mais Chine et Inde joue désormais dans la cour des grands et peuvent dire NON, pas le Brésil, encore moins le Mexique. Le problème des compradores ne sera réglé que par les peuples d’Amérique latine, mais cela demande aussi des changements radicaux en terme de fonctionnement au quotidien et de prise de conscience, avant que de nouveaux drâmes humains (dû en grande partie au désintérêt de l’écologie, Dilma Roussef n’a pas particulièrement brillé dans ce registre, ni Chavez d’ailleurs qui continue de soutenir la pétroindustrie - le Costa Rica, qui n’est pourtant pas particulièrement révolutionnaire tire bien mieux son épingle du jeu) ne surviennent à grande échelle. Et le quotidien des Latinos est pour une large majorité dramatique, fait de soumissions et laisser faire, et va en s’aggravant. Au Mexique il est à nouveau question de dévaluation malgré l’arrivée d’AMLO, un socialiste bon teint...

Je terminerai par ceci qu’on ne fait pas de réel changement politique par procuration. Et apparemment ce n’est pas l’Amérique latine, qui pourtant a toujours nourri l’imaginaire révolutionnaire international, qui va impulser en l’Europe un sursaut pour se secouer de ses propres chaînes.

31/08/2018 17:43 par Assimbonanga

Amateurisme ? Certes... En politique, il est bien connu que tout se passe professionnellement, éthiquement et sans le moindre amateurisme ! Alors-là, je crains que ce soit le contraire. L’Histoire avance par à-coups, coups de pots ou de malchance.
Mais peut-être le professionnalisme d’Obama, Macron, Phillipe, Lemaire, sont-ils probants ? Où forme-t-on les hommes politiques sûrs de leur coup ? Lesquels peux-tu citer comme chefs efficients ? Napoléon, de Gaulle, Pompidou, autre ? Au Venezuela, quelle personne serait en mesure de régler tous les problèmes tout en restant socialiste (bolivarien) ?
Personne ici n’idolâtre Maduro, si c’est ce que tu crois, mais il a pris le package et il fait ce qu’il peut, avec les moyens du bord et l’état des lieux tels qu’ils sont. Il a déjà une volonté, et c’est pas si mal...
En Chine et en Asie, c’est pas le Pérou non plus ! Nulle part !

31/08/2018 17:45 par Assimbonanga

@Yannis, au fait ! C’était une vraie question sur ton sentiment à propos de Mélenchon. J’espérais que tu y répondrais. Dans l’échange.

31/08/2018 17:54 par CN46400

@ Yannis
"ni Chavez d’ailleurs qui continue de soutenir la pétroindustrie"*
Je ne pense pas que Chavez, ni d’ailleurs Maduro, ne connaissent pas les limites de la "pétro-industrie" et ne sauraient pas que l’avenir matériel de leur peuple, à long terme, dépend d’abord de la capacité de ce peuple à produire, lui-même, l’essentiel de ses besoins. La pétro-industrie n’étant qu’un moyen pour mobiliser le capital nécessaire à l’exploitation de la seule richesse, vraiment pérenne du Vénézuela, à savoir, la force de travail de son peuple.
Chavez, et Maduro ont développé l’éducation et la santé (le Vénézuela affiche maintenant, dans ses domaines, des résultats excellents) mais le pétrole domine toujours, et de très loin, le PIB, c’est la malédiction du pétrole. Et pour en sortir, les vénézuelien ne peuvent compter que sur eux-même et ...sur les chausses-trappes du capitalisme dominant et pourtant déclinant... là, la lutte des classes concerne toujours les mêmes, l’infime minorité bourgeoise qui veut conserver ses prérogatives et l’immense majorité prolétarienne qui veut vivre de son travail, mais elle se déroule au milieu d’une apparente, et incommensurable, richesse ...

31/08/2018 18:33 par Assimbonanga

A propos de pétrole, voici un court reportage de France 2 en Ouganda. C’est pas de l’amateurisme ! Et je ne déflore pas sujet puisque je vous laisse deviner quelle est la compagnie pétrolière : https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/ouganda-chasses-par-le-petrole_2918163.html
Durée 3:40 mn

31/08/2018 20:13 par Renard

@Yanis L’effondrement du prix du baril de pétrole décidé par les americano-saoudites, principalement dans le but de déstabiliser le bloc russo-iranien, est le déclencheur de la crise actuelle au Venezuela. À cela vient s’ajouter la guerre économique menée par l’oncle Sam (auquel les russes et iraniens ont droit aussi) via son pantin colombien.

L’économie industrielle n’étant pas encore assez développés - malgré les efforts de Chavez - et les programmes sociaux étant principalement financé par l’argent du pétrole, tout a foutu le camp quand le cours du baril s’est effondré. Que se soit Chavez ou Maduro n’y aurait pas changé grand grand chose même si le charisme du premier aurait pu légèrement atténuer la crise.

Au passage merci à romain migus pour ses articles, j’adore la méthode de faire parler les gens ordinaires d’un pays pour en comprendre la situation réelle.

01/09/2018 18:15 par Mede in Québec

Un exemple (parmi des milliers) des conséquences des sanctions et blocus imposés par les États-Terroristes-Unis d’Amérique et l’Union Européenne, le Brésil, voisin direct du Venezuela, est incapable d’honorer sa facture d’achat d’énergie électrique de 40 millions et se voit obligé de négocier avec le Venezuela pour éviter que les états du nord du Brésil se fassent couper la livraison d’électricité.

02/09/2018 22:09 par alain harrison

Bonjour.

La liste des crises humanitaires initiées volontairement et en toute connaissance de causes par l’Occident-US-EU et leurs rouages économiques (FMI...………) a été inauguré par le très alcoolique qui a entendu la parole de dieu, le bien nommé Busch-fils : le nouvel ordre mondial (lisez les lèvres : vous êtes avec moi ou………). En fait il s’agit de la troisième guerre mondialisé : guerre "humanitaire" limité dans l’espace et illimité dans le temps. Une guerre à valeur ajoutée puisque durablement profitable. À quand son entré en bourse ?

Un article à lire, il vise juste et d’aplomb, qui résume bien la guerre multilatérale contre l’Amérique Latine et le Vénézuéla en particulier….. puis le Nicaragua (erreurs et compromissions….), bientôt la Bolivie…..
L’enfer Lybien et ci. au menu de l’occident-US ?

Extrait :
« « internationale puisque l’argent quitte le pays pour être investi ailleurs, notamment au Canada.
Pour Frédéric Boisrond, la communauté internationale n’a pas de raison de s’impliquer dans ces événements. « Au moment où le Venezuela a mis en place ce programme qui rassemble 18 pays des Caraïbes, les États-Unis s’y sont opposés, notamment la pétrolière ExxonMobil. Ce qui intéresse la communauté internationale, c’est l’échec de la politique vénézuélienne ». » »

https://www.msn.com/fr-ca/actualites/quebec-canada/« c’est-méchant-ce-qui-se-passe »-des-haïtiens-de-montréal-dénoncent-la-corruption/ar-BBMKFN2

04/09/2018 03:22 par Vania

@ Yannis,
Lisez l’article sur la crise économique au Venezuela ,ici même au Grand soir, cela pourrait vous éclairer..Aidons à informer au lieu de tomber dans la critique peu constructive (comportement fréquent chez les révolutionnaires de salon)
https://www.legrandsoir.info/les-causes-de-l-hyperinflation-au-venezuela-la-marea.html

04/09/2018 23:56 par francisca

Le blog d’Estéban, anarchiste vénézuélien.
PS : Estéban vient de finir sa tournée en France, nous l’avons rencontré.
https://lalibertaria.contrapoder.org/fr/blog/2018/04/03/aujourdhui-le-venezuela-manger-se-soigner-resister/

05/09/2018 09:53 par Assimbonanga

Comment Esteban a-t-il réussi à payer ses billets d’avion pour venir en France ? Sa mère probablement a dû le lui offrir. Ou son organisation ? Quel est le prix d’un billet d’avion Caracas-Paris ? Ça doit être astronomique...
Le torrent d’accusations d’Esteban ne me convainc pas car c’est vraiment too much et j’observe avec soulagement qu’il a provoqué le rejet chez Indymédia. Ouf. Lui, apparemment, est un petit dégourdi, dans sa trajectoire de vie. Tout cela est difficile à démêler.

05/09/2018 10:32 par Hugo

Je viens de lire le lien vers le blog d’ Esteban. C’ est drôle ces anarchistes qui "meurent de faim" mais qui s’achètent une ferme, et font plusieurs fois l’ aller-retour Caracas-Paris, le tout en á peine 2 ans....

05/09/2018 11:12 par bostephbesac

Et bien Francisca, vous direz à Esteban que, moi (et nombres de gens), on ne comprend pas qu’ il y a des gens "du peuple’ (ou dit comme telle) qui soutiennent des personnages comme le micron/macaron et ses "marcheurs" . Pour ne citer qu’ eux du monde occidental ! Et avec l’ expérience "des libérations" qui ont été faites au Kosovo, en Irak, en Libye et en Ukraine "de l’ Ouest", dîtes lui que je l’ assure qu’ il ne trouvera rien de bon si le gouvernement Bolivarien tombe : simplement toujours plus de misère, et les propres richesses de son pays volées par "les gringos" (chez nous, les manoeuvres de GE par exemple) .

Pour ce qui est de la télévision au main du gouvernement (c’ est pas la lecture que j’ en ai), que pensez vous de notre presse occidentale ? Du coup, vive l’ internet et à bas la future loi des soit disantes "fakes news".....................au passage, France 2 en a fait une belle tout récemment à propos de Poutine (cf UPR), et il n’ y a eu aucune sanction, comme par hasard : "fake news" si, en fait, les infos ne conviennent pas à l’ élite occidentale (c’ est ça que Esteban veut servir ?) !

05/09/2018 17:56 par latitude zero

LGS, le site lalibertaria.contrapoder , présenté par francisca est bidon, site lié à Indymédia, la plateforme américaine de médias "alternatifs" présente dans une soixantaine de pays.
francisca est bidon, esteban "l anarchiste venezuelien" est bidon, tout est bidon !
Site de propagande grossière anti-chaviste , multiplié sur beaucoup de plateformes aux noms de domaines différents , destinés à drainer, réunir , manipuler et tromper les naïfs ou simplement les gens désinformés qui ont une "sensibilité " tirant vers la gauche ou l’extrême gauche, anarchiste et autre.
Vous avez connu ça avec les sites antifas ... !

05/09/2018 21:49 par Francisca

D’abord merci au Grand Soir de ne pas encore avoir dégagé mon commentaire, merci pour la libre expression, on s’attendait à une plus grande sévérité de LGS avec des agents pro chavistes maquillés en libertaires. comme suggéré plus haut.

Ce n’est pas parce que l’internet est par excellence le lieu de l’anonymat que ceux qui sont derrière le clavier font nécessairement parti de vos - nos- ennemis , quand bien même ça ne va plus, mais alors plus du tout, dans le sens des lecteurs de ce site.

Ou alors on ne voit plus qu’infiltrations et complots partout. C’est surtout CELA qui serait un peu gros à mon sens.

Hugo les billets d’Estéban sont envoyés de France, payés par les camarades.(impossible de les acheter de l’intérieur)

Il aura encore fallu qu’on soit un paquet de personnes bien réelles et pas nées de la dernière pluie à se faire manipuler cet été :
https://lalibertaria.contrapoder.org/fr/
(voir le nombre de lieux alternatifs et libertaires ou Estéban est passé )
Et puis enfin et surtout Estéban a aussi un passé, un passé engagé avec des compagnons d’ici que je connais (squats divers, lieux autogérés ),pas étonnant vu sa filiation, alors je me dis (ne croyez qu’au début je n’ai pas douté aussi) les copains qui l’ont revu après toutes ces années, ils ont rencontré un sosie ?
la CIA lui a lavé le cerveau durant toutes ces années ?

bon sur ce dernier point c’est la parole d’un anonyme contre la vôtre...

Mais ceux là ? :

https://libcom.org/library/venezuela-capitalisme-et-lutte-de-classes

Et aussi :

Appel depuis le Venezuela aux anarchistes d’Amérique latine et du monde : La solidarité est beaucoup plus qu’une parole écrite (en français)

La rédaction de El Libertario

Nous nous adressons à tous les organes d’expression du mouvement libertaire, en particulier ceux de notre continent, non seulement pour attirer votre attentionsur la situation que nous vivons au Venezuela depuis avril 2017,mais sur ce qui est pour nous une urgence, c’est-à-dire faire en sorte que l’anarchisme au niveau international s’exprime plus fortement en ces dramatiquescirconstances, avec des attitudes et des actions cohérentes par rapport à ce qu’a été la prédication et la pratique de l’idéal anarchiste durant son parcours historique.

Il est déplorable de voir que pendant qu’une partie du gouvernement chaviste - dirigé par aujourd’hui par Maduro – utilise ses relais médiatiques à l’extérieur du pays, les opposants de droite et de la social-démocratie mènent descampagnes tapageuses pour vendre à l’opinion mondiale leurs visions également biaisées et chargées.Cs campagnes n’ont pour but que de s’emparer du pouvoir.Pendant ce temps de nombreuses voixanarchistes, en dehors du Venezuela, ont maintenu un silence qui représented’une certaine manière l’acceptation tacite de ce que les uns ou les autres des candidatsavident de pouvoir de l’État veulent imposer comme « vérité ». Nous savons que les voix qui nous sont proches n’ont pas accès aux moyens d’information des étatistes de tout poil, et que les compagnons affrontent des réalités complexes où il y a des thèmes et des problèmes qui par leur urgence réclament leurs immédiates préoccupations, mais nous pensons que cela ne devrait pas être un obstacle afin que d’une certaine façon si modeste soit-elle, s’exprime l’attention, l’intérêt et la solidarité par rapport à ce qui se passe au Venezuela, de même que par rapport à tout ce que divulguel’anarchisme dans cette région.

En bref, voici résumé de ce que l’anarchisme local dit aujourd’hui.L’actuelle conjoncture met en évidence la nature fasciste du régime de Chavez - et sa séquence avec Maduro-, les gouvernements militaristes réactionnaires qui nous avons toujours dénoncé dans notre journalEl Libertario. Ce système a toujours été lié au crime, au trafic de drogue, au pillage, à la corruption, à la prison pour les opposants, aux tortures, aux disparitions en dehors de la gestion désastreuse au niveau économique, social, culturel et éthique. Chavez a réussi à impacter avec sonleadership messianique et charismatique financé par la hausse du prix du pétrole. Mais après sa mort et la fin de l’abondance, le soi-disant processus bolivarien s’est dégonflé car il étaitsoutenu par des bases faibles. Cette « révolution » a suivi la tradition rentière historique initiée au début du XXe siècle avec le dictateur Juan Vicente Gómez, poursuivie par le militaire Marcos Perez Jimenez, et qui ne cessa pas dans l’ultérieur régime démocratique représentatif.

Certaines personnes au niveau international (Noam Chomsky en est le meilleur exemple) ont corrigé leur soutien initial à l’autoritarisme vénézuélien et aujourd’hui ils le dénoncent sans ménagement. Cependant, nous notons avec une grande préoccupation le silence des anarchistes de ce continent et d’autressur les événements au Venezuela. Un adage dit :
« celui qui se tait consent », ce qui arrive à la perfection lorsqu’on affame et on réprime de manière criminelle un peuple, quand ceux qui devraient protesterne disent que peu ou rien. Nous appelons ceux qui portent les drapeaux libertairesà se prononcer s’ils ne l’ont pas fait au sujet de notre tragédie. L’indifférence n’a aucune justification si vous avez une vision du monde anarchiste. L’inverse estde couvrir la farce du gouvernement vénézuélien, en oubliant ce qui a été dit par les anarchistes de tous les temps sur la dégradation du socialisme autoritaireau pouvoir. Peut-être que dans le passé le mirage « progressiste » du chavisme a pu tromper certains libertaires, mais en étant conséquent avec notre idéal, il est impossible aujourd’hui de continuer à soutenir cette croyance.

Nous sommes en présence d’un gouvernement agonisant, délégitimé et répressif qui cherche à se perpétuer au pouvoir, désavoué par l’immense majorité de la population, qui assassine à travers ses forces répressiveset les collectifs paramilitaires, qui favorisent aussi les pillages. Un gouvernement corrompu qui exerce un chantage avec lescaisses d’aliments vendus au prix du dollar noir, qui est impliqué dans toutes sortes de négociations, un gouvernement de bourgeois bolivariens et de militaires enrichis avec les revenus du pétrole et les minesécocides. Un gouvernement qui affame et assassine, tout en appliquant un ajustement économique brutal en accord avec le capitalisme transnationalqui paie régulièrement une dette externe criminelle.

Il est temps de démanteler les manœuvres pseudo-informativesde ceux qui prétendent à l’extérieur du pays contrôler le pays, comme elles de ceux qui aspirent à contrôler l’État vénézuelien, et pour cela nous espérons pouvoir compter sur le soutien actif des individus et des groupeslibertaires aussi bien en Amérique latine que dans le reste de la planète.

Toute manifestation de solidarité anarchiste sera bienvenue pour le mouvement libertaire vénézuélien. Un mouvement petit et qui agit malgré de nombreuses difficultés, mais qui dans l’actuelle conjonctureappréciera énormément de savoir que nous pouvons compter sur les compagnons du reste du globe, soit par la reproduction et la diffusion des informations que publient les anarchistes du Venezuela, soit en générant des opinions et des réflexions qui démontent les visions qu’essayent d’imposer les autoritaires de droite et de gauche, et - ce qui serait beaucoup mieux –en faisant la promotion ou en soutenant les initiatives d’actiondans leurs pays respectifs où se dénoncent les circonstances, la faim et la répression qui se vivent aujourd’hui au Venezuela. Maintenant, plus que jamais, votre présence et votre voix est nécessaire dans tous les scénarios possibles où sera dénoncé la tragédie dans laquelle est plongé le peuple vénézuélien.

Traduction : Daniel Pinós

Note finale de El Libertario : Voir l’analyse plus approfondie et détaillée etdes informations sur ce qui se passe au Venezuela (en espagnol), ainsi chaque jour, en le blog de El Libertario

05/09/2018 23:13 par legrandsoir

la nature fasciste du régime de Chavez

Je m’attendais à un délire. Je l’ai rapidement trouvé.

06/09/2018 00:38 par bostephbesac

Francesca (ou plutôt "Francesca" !) , LGS est bien plus libre que la presse merdias occidentale et que votre presse pro-US/capitaliste/"globaliste/pro-Soros pour qui vous travaillez . Mais tout ce que vos amis globalistes nous font subir depuis des décennies, cela fini par nous ouvrir tôt ou tard les yeux sur vos mensonges - pour moi, c’ est "les printemps arabes" et l’ Ukraine (avec "une préparation Georgienne" (2008)) qui m’ ont aidé à m’ échapper de "vos soutiens" . J’ estime avoir assez perdu de temps à vous répondre !

06/09/2018 02:20 par latitude zero

Francisca,
J’ai passé dernièrement 9 mois au Venezuela sur les années 2016 et 2017 , soit à peu près les périodes que décrit votre « témoin » Esteban en qui vous semblez accorder une confiance totale sur le récit qu’il vous brosse de la situation vénézuélienne , ( pour plus de crédibilité enlevez l’accent aigu sur le deuxième e d’ Esteban , le e espagnol se prononce é).
J’ai voyagé dans tout le pays , (de jour de nuit à pied en bus en avion en taxi en porpuesto en pirogue à dos de mulet) rencontré et parlé avec des dizaines de Vénézuéliens dont beaucoup sont devenus des amis ( et pas seulement des chavistes .) et je peux vous assurer que je ne reconnais absolument pas le pays que j’ai vu dans le récit caricatural de votre protégé , récit qui colle parfaitement et reprend quasiment mot pour mot la propagande la plus grossière de l’extrême droite vénézuélienne ., et si j’en crois Esteban je serais déjà mort plusieurs fois, criblé de balles , ma femme aussi !
Pas beaucoup d’imagination donc , et j’attendais au détour d’une phrase de sa prose bien rodée , ce qu’on entend parfois au Venezuela de personnages tel Esteban, ( parce qu’ il y en a ) que les gentils étudiants vénézuéliens emprisonnés étaient torturés dans les geôles de l’immonde dictateur, un oubli impardonnable de sa part !
Je n’ai pas le temps de commenter point par point l’article que vous nous avez proposé en lien, article repris en boucle par plusieurs autres sites car c’est son but, comme Indymedia Nantes et autres.
Parmi ces sites , beaucoup le font avec l’enthousiasme des « idiots utiles » , mais votre Esteban , à qui vous payez des billets d’avion se fout de vous et de tous vos camarades , désolé de vous le dire.
Donc , vous , vous n’êtes pas bidon , admettons , mais alors vous êtes d’une naïveté stratosphérique ! Un défaut mineur pour moi , même plutôt amusant et touchant, mais quand il commence à impliquer l’avenir de tout un peuple et que vous vous faîtes l’innocent ( admettons) relais d’un menteur/profiteur (peut être récupéré et mandaté …) dénommé Esteban qui ajoute par ses propos à la justification d’ une possible intervention militaire « humanitaire » dans son pays , c’est là que ça devient vraiment grave parce qu’en réalité vous ignorez tout de ce qu’il se passe vraiment dans ce pays et vous devez admettre que vous n’avez réellement aucune connaissance factuelle du Venezuela autre de ce que vous avez choisi de croire en vous fiant à des sources plus que douteuses, pour ne pas dire carrément frelatées !
Oui vous êtes « un paquet » à vous faire manipuler, c’est bien là le problème.

06/09/2018 06:37 par babelouest

On s’aperçoit effectivement que Francesca est du genre libert’à rien, mais PAS DU TOUT anarchiste (la vraie anarchie est égalitaire, PERSONNE au-dessus, PERSONNE en-dessous) : des libertaires qui soutiennent OBJECTIVEMENT la dictature de l’État profond US ne peuvent se donner le nom d’anarchistes. Le gouvernement bolivarien de Caracas est un MODÈLE à suivre au moins en Amérique du Sud (en Europe il y a trop de contextes différents). Bien entendu cela ne plaît pas au Pentagone et aux industriels mondialistes qui le manœuvrent.

bab, anarchiste égalitaire

06/09/2018 10:18 par francisca

Bonjour LGS,

pardon pour l’accent sur le 2ème E d’Esteban, mais je n’ai pas prétendu à un moment ou un autre être familière du monde latino américain ?

Je m’attendais à sortie de l’antienne - auquel les anars ont droit depuis la russie soviétique - on est des soutiens objectifs de l’impérialisme , des Eu et au final de la bourgeoisie.
Tout en finesse.

Mais alors dis moi Babelouest, dans l’histoire juste "récente" on doit être à paquet de "libertariens" manipulés par la presse bourgeoise, de Voline jusqu’à Durruti en passant par Makhno ?
Pourtant Durrutti n’avait jamais foutu les pieds en Russie, Makhno assez peu que je sache

Il est possible que vous sous-évaluiez l’ampleur de la répression et de la corruption là bas, bien que les vénézuéliens que tu as croisé il y a peu ne partagent pas ce point de vue Latitude zéro.
Sur ces témoignages je ne remet pas en doute ta parole, bien que la "naiveté stratosphérique" et autres termes mesurés avec lesquels vous me classez devraient dorénavant m’inciter à plus de méfiance..

PS : les grands médias se gardent bien de reprendre les analyses des sites en question, pas plus qu’ils n’ont invité Esteban à s’exprimer.

06/09/2018 20:30 par legrandsoir

J’ai lu le texte en question. Comme je m’y attendais, pas un mot sur la guerre économique menée par les Etats-Unis. C’est même apparemment le gouvernement qui provoquerait la crise pour maintenir la population en état de choc. Ca me rappelle les articles sur les "difficultés à Cuba" (et elles sont nombreuses) sans un mot sur le blocus. Ce qui de facto les rend nuls, inutiles, et même complices de la guerre économique ("lorsque la vérité est remplacée par le silence, le silence devient un mensonge").

06/09/2018 11:27 par Hugo

Francesca, si vos camarades "meurent de faim", envoyez leur de l’argent pour la nourriture pas Pour des billets d’avion ou Pour investir dans l’immobilier. Vous n’avez pas de cœur ? :-)

06/09/2018 22:27 par Jérôme Dufaur

Mieux vaut laisser la Francisque là où elle est. Je dis ça, je dis rien. Mais que fait donc la police daniel-bessonienne ???

07/09/2018 07:26 par Hugo

"Les médias n’ont pas invité Esteban a s’exprimer" FAUX FAUX FAUX . Si effectivement la personne physique n’a pas été présente sur un plateau (au nom de quoi d’ailleurs ?), ses idées sont répétés en boucle par tous les éditorialistes de droite (de BHL a Barbier). Il serait judicieux que vous vous demandiez pourquoi vous avez les mêmes arguments que la droite libérale la plus dur . Une fois que vous aurez répondu, le thème de l’idiot utile vous paraîtra évident. Et oui, ça dur depuis l’union soviétique. Ça fait 100 ans que l’on vous dit que vous dit que vous êtes des idiots utiles et cela fait 100 ans que vous faites mine de ne pas comprendre. Il faut qu’en meme être idiots !

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