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La nausée. Faites quelque chose, moi je pars dans le désert !









30 mai 2007.


Regardez Roselyne Blanchot, Bernard Kouchner, et tant d’autres, il y a sur leur visage une ressemblance, comme ces joueurs autour d’une table à qui la passion donne un air d’avidité commun... L’ambition, le bonheur « d’en être » pince les narines et tire les mentons, un sourire repu. Comme le président lui-même. C’est le bal des ambitions cyniques, de l’immoralité. Vous exagérez me direz-vous ! Oui si je m’obstinais comme certain à tenter de démontrer que Sarkozy est un fasciste ! Non si j’affirme que « le veau d’or est toujours debout », que le capital s’empiffre, que chacun se presse dans les salons dorés pour lui rendre hommage. Et qu’il ne peut agir ainsi qu’avec notre complicité à tous...
Dehors dans le coup de froid de ce printemps, les badauds regardent les élus habillés en Prada, comme le diable lui-même, escalader les marches de la vraie vie et ils applaudissent... (...)

Pendant ce temps, pour « moderniser » la France, on impose des « franchises », c’est-à -dire en clair des impôts nouveaux, des mesures qui accélèrent la privatisation de la santé. Pour certainement le plus grand profit des mêmes.

Question : en combien de temps avec le prix d’un appartement, fruit des économies de toute une vie, un petit retraité pourra-t-il payer une hospitalisation ?

Entre nous, on peut comprendre tous ceux qui profitent de ce système, les Lagardère, les Forgeard, et même admettre la violence des ambitions d’un Kouchner, de tout ce petit monde des médias , regarder ces cercles concentriques du pouvoir et de l’ambition, où un crottin de cheval d’un carrosse finit par nourrir une volée de moineaux, autant les pauvres retraités à qui ont va voler radiographie, médicaments de conforts et autres soins, pour engraisser les premiers, et qui vont voter pour ce système là me paraissent abominables de bêtise. Ceux surtout qui l’ont fait par haine de l’étranger qui viendrait voler leur pain... Mon dieu est-il possible qu’il y ait un seul individu appartenant aux couches populaires et moyennes qui aille voter pour ces gens là  ? (...)

Cela suffit j’en ai marre :

Balzac ou pas Balzac, honnêtement je crois avoir atteint la limite de l’écoeurement, me battre pour qui et pourquoi ?

Parce que j’ai pris conscience du fait que cela ne pouvait exister qu’à travers mille formes de complicité. Peut-être qu’à ma manière je participe au complot du grand décervelage... (...)

J’ai tout à coup repensé au Tadjikistan, à l’Asie centrale, à la route des caravanes, à Samarkand aux coupoles émaillées d’un bleu intense brillant dans le soleil et j’ai pensé je veux partir dans le désert, voir ce sable d’or... Je ne croyais plus à ces manifestants que j’avais placés dans le logo. Ni d’ailleurs au slogan « croire en l’être humain ». Faut pas pousser, il y a un moment où l’idéalisme devient du crétinisme... (...)

- Lire l’ article http://socio13.wordpress.com




Pour mieux nous piéger, ils parlent, à droite et à gauche de... "recomposition", par Danielle Bleitrach.





COMMENTAIRES  

01/06/2007 10:35 par Raskolnikov

J’ai comme une impression de déjà -vu. Cindy Sheehan ?

L’Humanité n’est qu’un concept idéalisé comme l’Etat ou Dieu. Il n’y a aucune réalité qui y correspond.

01/06/2007 16:06 par Anonyme

Ca dépend, il y a une manière d’inventer à la place du colectif sociale réel un collectif archaïque, mystique,cosmique qui est censé être à la source non seulement de l’inspiration poètique mais d’une nation régénérée, dont on aurait exclu les éléments pernicieux, ceux qui empêchent le traval, famille, patrie... Cette france là ou on l’aime ou on la quitte...
Et puuis il y a effectivement le point d’appui de nos luttes, la manière dont chaque peuple, chaque individu va vers les autres...
Donc pas de négation absolue...
L’antihumanisme peut aller vers un réalisme impitoyable mais il ne gène personne... Il accepte que l’on traite chacun en objet, qu’on le dépersonnalise...
Moi j’attends que chacun reconquiert sa place dansle collectif, qu’il dépasse la fragmentation pour construire ensemble... Plus de mythes... Donc je suis humaniste... parce que le je n’existe pas dans le désert...
Maisil y a des moments ou on se dit "commencez je vous suis !!!"
"Faites un effort pour que j’ai envie de vous !"
DB

01/06/2007 18:36 par Anonyme

Je viens de découvrir pour Cindy Sheenan, ils l’ont utilisée, elle sa douleur de la perte d’un enfant… Bande de salauds de politicards…
Une femme et son enfant c’est une pierre cuisant sa douleur, alle se bat dans la folie…
Et après elle est rejettée à cause de ses excès… Mon dieu que ces gens sont abominables…
Il faut vraiment changer le monde, je voudrais prendre Cindy dans mes bras, la bercer… Comment lui dire que nous sommes là autour d’elle ? Quelqu’un a-t-il une idée
Danielle bleitrach

01/06/2007 14:52 par Anonyme

je veux bien partir avec vous , -futur petit retraité avec une petite retraite- avant de me décomposer rapidement dans les affres de leur recomposition le nouveau leurre à la mode dans les médias dominants ...

01/06/2007 17:52 par Anonyme

Pourquoi pas ? mais le Grand soir ce n’est pas METIC...

Voici pour vous ce que j’ai écrit pour dire ce que je ressentais en ce moment, en fait c’est un vrai dialogue que j’ai eu au téléphone avec un copain qui s’étonnait que la révolutionnaire de choc paraisse baisser les bras... :

- Je ne sais pas si tu connais Witold Gombrowicz ?
- Oui bien sûr ! Mais quel est le rapport ?
- Je suis en train de relire Bakakaï ! Je me sens en proie comme lui à un sadisme universel fait de lâcheté, de mesquinerie, d’étroitesse d’esprit, d’avidité, d’arrivisme, j’en passe et des meilleures. Des monstres mâles et femelles me poursuivent, avec cette dure brutalité, cet amusement méchant qui caractérise l’humanité, oui ! L’humanité ! Innocence et immaturité qui la poussent à se conduire comme l’enfant arrachant les ailes d’une mouche. Par moment la mouche c’est moi !…

Si l’humanité, à laquelle j’ai beaucoup donné du moins en esprit, sans parler des souscriptions au journal du même nom, a décidé comme le capitaine du navire, seul maître à bord, de Gombrowicz de me condamner, moi pauvre passager trop perspicace, à un sort affreux, c’est moins « pour ma souffrance que pour son propre plaisir ». Le moindre individu possédant un pouvoir quelconque semble décidé à l’exercer sur ma personne, longuement, avec une certaine créativité, il combine la façon dont il pourra grâce à moi, éprouver des émotions qu’ils n’auraient jamais osé affronter en personne « un peu comme cette anglaise qui avait mis un ver de terre dans une boîte d’allumettes et avait jeté celle-ci dans les chutes du Niagara »…

Le temps était maussade il est vrai… je pars le 19 juin...

danielle Bleitrach

01/06/2007 21:55 par Yves Agapè

Je pars aussi si vous avez besoin d’un médecin dans ces contrées où beaucoup manque sauf l’essentiel... la dignité...

01/06/2007 19:42 par Soleil sombre

"...Parce que j’ai pris conscience du fait que cela ne pouvait exister qu’à travers mille formes de complicité. Peut-être qu’à ma manière je participe au complot du grand décervelage..."

Un peu de découragement, beaucoup même. Nous sommes tous encore assommés par cette défaite.

Mais votre article pose aussi le problème médias.
Les médias sont, par nature, fait pour imposer. Le discours qu’ils véhiculent le mieux est simple et imagé au maximum.

Ainsi toute parole analytique n’y passe pas, parce que le fait qu’il y ait analyse contrevient, obliquement ou directement, à l’imposition que les médias opèrent.

Si une analyse réussit à passer, elle n’est pas recevable, ou peu, par quelques-uns, parce que la forme du discours analytique est rendue incongrue et obsolète par le flot de propos raccourcis, simplistes, affectives seulement qui se promènent à longueur de temps dans les médias.

C’est une contradiction majeure pour un discours de gauche qui a nécessité de déconstruire et de proposer des alternatives, forcément différentes, forcément à réfléchir, parce que construire du lien, de l’échange, de la société est bien plus difficile.
Bien plus difficile que de répéter le même, que de laisser aller, ou d’adapter mesures, postures et réflexions à la forme médiatique.

La contradiction vient de cette opposition entre un projet de gauche et le passage qu’il doit réaliser au travers des médias.

Pour le moment, naturellement, nous sommes perdants. Les médias tels qu’ils sont nous refusent, nous sabrent, nous dénaturent, nous et nos projets. C’est leur nature de le faire.

Ainsi, il faut que la gauche pense et mette en place d’autres médias qui permettent l’échange, la construction commune de paroles égales dans leur statut et dans la réponse qu’elle se donnent.

Pratiquement, les télés associatives, radio et autres...Mais nous retombons dans le problème de départ : médias dominants il y a, aux formes esclusives, aux contenus qui baignent l’ensemble de la société.

Comment faire autre chose, autre chose qui se fasse entendre et reconnaître, investir et prendre en charge par une majorité, ou du moins une fraction significative, pour une transformation sociale ?...

Je n’ai pas la solution, malheureusement.

01/06/2007 21:38 par Anonyme

Chère Danielle,

Le désert, c’est une métaphore ou un voyage réel.
Avez vous réellement pris un billet ?

Si billet il y a vous en reviendrez toute ravigotée prête pour de nouveaux combats avec vos armes, votre plume qui peut paraitre souvent être inutile et pourtant qui laisse des traces indélébiles dans la conscience de l’humanité.

Si c’est une métaphore alors nous partons tous avec vous avec notre vague à l’âme, sac à dos parce que d’un coup nous ne comprenons plus cette société qui se jette comme les moutons de panurge collectivement dans le précipice.

Si c’est un destin personnel et que ce texte est lancé comme une bouée à la mer car vous n’avez pas l’intention de prendre de billet de retour, sachez que nous irons vous rechercher car nous vous apprécions vous, votre sincérité et vos états d’ames.

Alors c’est quoi ?

Bambuck

02/06/2007 08:54 par vladimir

Lorsque M. Lagardère a cédé 7,5% du capital d’Eads, le 20 mars dernier(2006), c’est en effet l’État qui, à travers la Caisse des dépôts, s’est porté acquéreur de 2,25% de cette participation. C’est donc lui qui a acheté, au prix fort, des titres détenus par M. Lagardère avant que ceux-ci ne baissent brutalement - une mauvaise opération... A l’époque, M. Thierry Breton était ministre des finances et, selon la Tribune du 29 mai 2007, c’est lui qui a demandé à la Caisse des dépôts de se porter acquéreur des titres de M. Lagardère. Les excellents rapports entre MM. Breton et Lagardère sont de notoriété publique, tout comme le poids de M. Lagardère dans la presse et sa disposition à s’en servir pour favoriser ses affaires industrielles et politiques (M. Lagardère a ouvertement soutenu l’élection de M. Nicolas Sarkozy à la présidence de la République).

Cette information a parue le 1er avril 2007,en pleine campagne electorale,signée Francois RUFFIN,excellent journaliste qui suit l’affaire EADS en autre pour le Monde Diplomatique,
qu’en ont fait nos candidats "futurs resistants" ,
ce fut le silence !!!
nous avions tous les arguments mais ???

Lagardère et Airbus  : vol d’un saigneur
dimanche 1er avril 2007

http://www.fakirpresse.info/frontoffice/main.php?rub=article.php&id=276

02/06/2007 12:12 par JACQUES RICHAUD

NOUS NE PARTIRONS PAS …

Le temps de l’effondrement, du désenchantement, du doute existentiel ; le temps de la tentation de l’abandon total, le temps du renoncement et de la délégation aux générations futures de la tache de réussir ce en quoi nous avons échoué ; ce temps là a traversé toute l’histoire des hommes.

De période en période, d’une oppression vaincue a un autre tyran qui se lève ; d’un avenir meilleur entrevu à une chape de plomb et de fer qui retombe ; d’un matin lumineux aux joies partagées à un soir de larmes inconsolables ; ce temps a traversé l’histoire des hommes et des femmes sans cesse humiliés dans leur prétention émancipatrice bafouée.

Mais vivre c’est ne pas, ne jamais se résigner. D’autres avant nous l’ont vécu aux périodes ou la plus noire désespérance pouvait seule paraître « raisonnable » au regard de la force et du poids du joug qui écrasait l’humanité. D’autres ont eu à taire la colère possible contre les masses résignées ou collaboratrices pour ne pas se tromper d’ennemi, l’oppresseur et non sa victime. D’autres ont cru devoir risquer l’incompréhension, risquer leur vie parfois, pour ce pari fou de la victoire certaine de la liberté et de la fraternité.

En auraient-ils trouvé la force pour eux-mêmes seulement ? Ou leur grandeur était-elle de ne pas fléchir, même face à ceux qui les désavouaient, car c’était aussi pour eux qu’ils agissaient ? Ils ont eu pour nom Spartakus ou Louise Michel, Rosa Luxembourg ou Jean Moulin, Franz Fanon ou Lucie Aubrac, Jean Pierre Vernant ou Germaine Tillion qui au soir de leur vie nous rappelaient encore l’essentiel… Certains enfants encore comme Guy Môquet, qu’aucune récupération abjecte ne salira jamais, ont payé comme leur aîné Manouchian au prix le plus fort le renoncement du plus grand nombre…

Alors nous ne partirons pas dans le désert. Je sais bien moi, que Danielle et des milliers d’autres seront encore là dans le vent de l’histoire, sans concéder à l’infâme qui nous gouverne désormais, plus qu’une très provisoire victoire…

Salut à toi, Danielle si clairvoyante toujours ; sous nos pieds la douceur du sable peut être un jour une chaleur nécessaire, mais nous savons aussi les douleurs des peuples des sables ; pour nous, la rudesse du pavé reste le vrai lieu de nos vies, celles de nos filles et de nos fils aussi.

JACQUES RICHAUD 2 juin 2007

02/06/2007 14:51 par Anonyme

C’est bien joliment exprimé.

Léon Trotsky vers la fin de sa vie évoquait "les fronts troués" qui venaient le hanter la nuit.
Il s’agissaient de ces vieux bocheviks qui avaient pris dasn la nuque une balle au fin fond d’une cave de la Loubianka.
Jusqu’à la fin,ils n’ont jamais renoncé.

Le fascisme en Europe, le stalinisme en
Urss, il était alors minuit dans le siècle.
Les blessures les plus douloureuses sont celles qui sont décochées par son propre camp.

Comment se situer aujourd’hui, c’est bien difficile à anticiper.

On a tous nos moments de faiblesse et de découragement car on est génétiquement programmé pour une génération. Or la politique obéit à des cycles plus longs.

En période de Rome décadente (comprendre le capitalisme pourrissant) il est difficile d’imaginer les siècles et les luttes à venir et les internationales sans numéro selon un long cycle millénaire.

Alors quelques cassures intimes et on cède à la mélancolie.

Bambuck

03/06/2007 09:46 par Anonyme

Ce n’est pas parce que les "éponges" ont le pouvoir qu’il faut "déserter" Danielle, patience, le désert vient à nous !

04/06/2007 21:54 par marievb

Ce sont les courtisans à la cour.
Mais les intrigues ne vont pas tarder à apparaître et les traitres et les flatteurs vont s’entretuer par devant, par derrière. Et les médias au service des uns, des autres, par devant, par derrière ne sauront plus qui défendre, qui démolir... Patience, le bal des nuls va bientôt commencer.

05/06/2007 11:06 par misraf

Il y a de quoi etre decourager quand on voit les trahisons de la gauche, du centre, enfin tout le bal des va et viens politique.Mais,chere camarade Danielle, cela n’est pas du tout etonnant dans ce monde de materialisme vulgaire.je me permet de te rappeller que"la politique est l’expression condensé des rapports economiques" disait Karl Marx.En plus moi aussi je me sent a plat mais j’arrive quand meme
a me rappeler de Victor Hugo quand il dit" ceux qui vivent ceux sont ceux qui
luttent"

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