Le capitalisme, un système économique condamné par la science

Lorsque l’on parle de la crise actuelle, on entend tout et n’importe quoi, mais de nombreuses voix s’élèvent et commencent à soulever le problème posé par un système économique qui conduit l’humanité à la catastrophe, un système économique structurellement irrécupérable.

J’avais déjà affirmé que ce système n’était que le reflet de nous-mêmes illustré par la loi de puissance (loi de Pareto) et les fractales. Les pires d’entre nous (et non les meilleurs) réussissant donc, ceux qui sont sans scrupules et dont l’ego est le plus développé, de supers prédateurs en quelque sorte. Quel que soit le système mis en place, la loi de puissance et les fractales s’appliquent (communisme ou capitalisme), or, ne l’oublions pas, la loi de Pareto est une exponentielle, c’est à dire une courbe tendant vers l’infini ce qui est impossible dans un monde fini, notre biosphère.

Pourtant, ce fonctionnement de notre système ne peut échapper à l’un des principes fondamentaux de la science : l’entropie.

Principe d’équilibre

Pour comprendre, il faut reprendre tout dès le début et bien comprendre ce que l’on nomme le principe d’équilibre, un principe qui s’applique aussi à notre système économique.

Les mathématiques sont la clé, mais malheureusement nos chers professeurs oublient l’essentiel, la spiritualité ou plutôt la conscience et l’on finit par être dégoûté d’une matière qui est la clé de tout.

Commençons par le zéro et observons-le : 0. Le mot chiffre nous vient de l’arabe « sifr » qui veut dire le vide. Il représente le vide délimité par un cercle, le serpent qui se mord la queue (Ouroboros) symbole de l’équilibre que l’on retrouve partout dans l’univers à l’exemple de l’atome, la cellule, l’oeuf, la terre, et dans toutes les religions.

Une exponentielle tend vers l’infini à l’exemple de la droite. Vous voyez où je veux en venir, tracer une droite à l’intérieur d’un cercle est impossible, on finit par se heurter à la limite de ce cercle. Pour l’anecdote, ce rapport de l’infini, le chaos (l’exponentielle, la droite) et du fini, l’ordo (le cercle) se nomme pi.

Les sages anciens l’avaient très bien compris et définissaient le principe d’équilibre par la succession des phases de désordre, d’expansion et de contraction, d’ordo ab chao illustré par la théorie du Tsimtsoum.

En effet, rien ne peut se développer à l’infini, et la contraction (le tsimtsoum) finit toujours par se produire. On le retrouve au niveau de l’homme avec la respiration, des étoiles qui deviennent géantes rouges (expansion) puis naines blanches (contraction) mais aussi dans la fameuse histoire de la grenouille qui voulait devenir aussi grosse que le boeuf, un conte qui s’applique à merveille à nos « élites » et à ce qu’il se passe aujourd’hui.

La crise économique actuelle doit être analysée sous cet angle. Notre économie est en phase de destruction, de repli sur elle même, le principe fondamental d’équilibre et surtout d’entropie.

Entropie et crise économique

Einstein expliquait sans cesse qu’à ses yeux la loi la plus importante de la physique était « le second principe de la thermodynamique », c’est à dire la notion d’entropie.

Pour comprendre, ce qu’est la notion d’entropie il faut se référer aux lois de la thermodynamique. Etudier l’entropie d’un système revient en fait à mesurer le degré de désordre d’un système. Selon ces lois, lorsque l’entropie d’un système augmente, il finit par produire du désordre (le chaos) et finit par gaspiller de façon incohérente son énergie,
ce qui s’applique à merveille à nous mêmes et donc à notre système économique.

En effet, l’homme, en consommant de l’énergie de façon incohérente (nourriture, énergies fossiles) augmente le désordre, le chaos (la pollution, la destruction des autres espèces).
D’ailleurs, les mathématiciens Arnaud Chéritat et Xavier Buff viennent de démontrer que le chaos est omniprésent dans les systèmes dynamiques, ce qui s’applique à notre système économique.

Or, ceci est une révolution majeure car ils prouvent mathématiquement l’impossibilité de prédire à long terme le comportement de notre système économique.

Pour ceux qui veulent approfondir il s’agit de l’affirmation par ces deux remarquables mathématiciens qu’« il existe des ensembles de Julia d’aire strictement positive ».

L’argumentaire de Paul Jorion sur la nécessaire mise en place d’une interdiction des paris sur les fluctuations de prix vient de trouver un allié de poids, la science !

Vous comprenez donc les implications majeures de cette découverte. La finance ne devrait tout simplement plus exister car elle introduit du chaos dans le système.

Les solutions

Jusqu’à présent, peu de solutions ont été proposées pour résoudre ce dysfonctionnement profond, ce hiatus fondamental entre le fonctionnement de l’homme (microcosme) qui fonctionne en circuit ouvert dans un monde fini (le macrocosme). Or, la vie sur le long terme ne peut perdurer sans l’union des deux, le principe d’équilibre et d’harmonie qui est notre base spirituelle (conscience) commune et qui était la base de la vie chez les peuples dits primitifs.

Frédéric Lordon chercheur au CNRS critiquait l’idéologie néolibérale en affirmant :
« Alain Minc n’est pas capable de bâtir un « argument » économique sans invoquer la loi de la pesanteur. »

Et pourtant, sur le fond Alain Minc a raison, mais seulement il a choisi le pire (loi de la jungle) et non le meilleur (loi de Pareto, entropie et fractales) pour justifier un système économique qui ne résiste pas à trois minutes d’analyse et désormais aux mathématiques. Car pour l’idéologie néolibérale tout est résumé par la loi de la jungle, la loi du plus fort qui devient la loi de puissance (loi de Pareto). « Le côté obscur de la force » donc.

Cependant, Frédéric Lordon ne fait pas que critiquer et il nous laisse une proposition qu’aucun média ne relaie : fermer la bourse. Voilà une idée intéressante car la finance est au coeur du système et c’est elle qui favorise l’évolution exponentielle des dettes et le chaos. De plus, on sait aujourd’hui que 5 banques US contrôlent près de la moitié des produits dérivés (plus de 200 000 milliards de dollars) et ont instauré un gigantesque délit d’initié à l’aide d’algorithmes financiers qui permet de gagner à chaque fois et, bien sûr, ceci déconnecté de toute réalité économique. J’affirmais dans mon article « Pourquoi l’économie mondiale ne s’est pas effondrée en 2009 ? » :

« Il faut bien comprendre que la bourse n’a qu’une seule utilité sociale, celle de fournir des capitaux aux entreprises. Or, c’est l’inverse qui se produit actuellement et c’est l’ensemble de la société qui est prise en otage et se dépouille de ses richesses au profit de quelques-uns. »

Nous sommes de plus en plus nombreux à le crier haut et fort comme Omar Aktouf professeur à HEC Montréal ou Paul Jorion.

Désormais, Frédéric Lordon enfonce le clou sur le vrai fonctionnement de la finance :
« les entreprises vont moins s’approvisionner en capital à la Bourse qu’elles n’y vont s’en faire dépouiller, puisque ce que les actionnaires leur extorquent (en dividendes et en rachat d’actions) finit par l’emporter sur ce qu’ils leur apportent, de sorte que ce n’est plus la Bourse qui finance les entreprises mais les entreprises qui financent la Bourse ».

La finance est donc l’endroit où se concentrent « les métastases » d’un corps malade qu’il faut amputer avant qu’elles ne se propagent.

Cependant, il faut être clair, cela ne serait qu’une étape, la nécessaire remise en cause du capitalisme devant être au coeur des débats. Imaginer un système économique fonctionnant en circuit fermé et dont l’homme et non l’argent serait le coeur. Criminaliser l’excès de richesses en plafonnant le patrimoine personnel. Un système distributif (et non redistributif) qui remette la connaissance à sa juste place et qui élève l’homme au lieu de le transformer en animal (mythe de Circé), en esclave, une constitution pour l’économie.

« Pour comprendre, apprenons à rêver ! » - August Kekulé

Gilles Bonafi

COMMENTAIRES  

13/04/2010 11:59 par Crichou

Voila introduit les éléments essentiels à la bonne marche de la société. Albert jacquard a aussi expliqué que les groupes d’animaux, dans la nature, subissent des phases d’expansion, puis dès qu’ils sont trop grand, de régression, puis avant disparition, d’expansion de nouveaux.

Une autre constatation observée dans la nature : c’est l’amour de la mère de famille et son dévouement sans compter qui forme la nouvelle génération. Il est prolongé par toutes les personnes qui aideront avec coeur les enfants dans la vie. Cette attention issue d’un sentiment est le ciment de la société, le moteur du progrès. Le capitalisme financier fait exactement l’inverse. Les gestionnaires qui n’ont pas cette conscience profitent des précédents, quelque soit leur titre et leur prospérité. Ce sont l’amour de la mère, la conscience de tout ceux qui aideront les jeunes humains, la bienveillance de chacun envers ses proches qui ont fait progressé l’humain, petit à petit au cours des âges.

Pendant ce temps la nature a aussi eu un rôle nourricier et protecteur qui a permis à l’homme de vivre et de fabriquer les objets dont il a besoin, (la voiture, la maison, l’ordinateur…). La nature a joué le rôle de la mère de famille le temps que l’humanité acquière la sagesse, la compétence et l’autonomie pour faire son expérience d’adulte. Nous y sommes. C’est l’heure de montrer que nous sommes capables d’appréhender la vie dans son ensemble, dans toutes ses dimensions, de la vivre d’une manière fluide et harmonieuse, de rembourser en quelque sorte la nature de sa participation en matière, par les fruits de notre expérience : le développement de notre conscience. Car depuis Socrate il y a bien eu acquisition de la connaissance de la vie. En tout cas par certains. Et le progrès n’est pas fini.

C’ est pourquoi je souhaite que le thème abordé dans cet article soit repris, développé et introduit dans la gestion de la société. Il y a une demande de sincérité si j’en juge par l’émission de France Inter du vendredi 09 avril 2010 à 20:05 « NOUS AUTRES » Zoé VARIER : Hillel Cohen.

Prendre en considération ce qui nous paraissait inconcevable, la recherche de la vérité par chacun d’entre nous, comprendre le monde qui nous entoure, est un bon allié pour la paix. Si on n’arrive pas à changer quelques dirigeants, il est plus facile à chacun de changer en ouvrant sa conscience au monde. Poussé par le développement sans limite de l’injustice et de la souffrance beaucoup veulent comprendre la vie avec tolérance et ouverture d’esprit, au-delà des concepts. Encore quelque’ uns et la paix sera là .

Maintenant quand je regarde dans le monde, là ou la paix et une éducation de la vie dans son ensemble s’est développé, du Pérou au Mozambique, des USA au Sénégal en passant par le Limbourg (Pays-Bas), je rencontre à chaque fois trois individus et leurs étonnantes réalisations qui avec une simplicité agréable obtiennent un résultat systématique. Ont-ils la possibilité de réaliser nos ambitions ? Il faut investiguer pour le savoir.
Le Dr. David R. Leffler (directeur exécutif du Center for Advanced Military Science at the Institute of Science, Technology and Public Policy). http://www.strongmilitary.org
John Hagelin,
David Lynch Foundation for Consciousness-Based Education and World Peace

Le meilleur de l’article ci dessus :

« ... nos chers professeurs oublient l’essentiel, la spiritualité ou plutôt la conscience..une matière qui est la clé de tout. »
« ...la loi la plus importante de la physique était « le second principe de la thermodynamique », c’est à dire la notion d’entropie. »
« (Microcosme) et (macrocosme). Or, la vie sur le long terme ne peut perdurer sans l’union des deux, le principe d’équilibre et d’harmonie qui est notre base spirituelle (conscience) commune et qui était la base de la vie chez les peuples dits primitifs. »
« La finance ne devrait tout simplement plus exister car elle introduit du chaos dans le système. »
« Il faut bien comprendre que la bourse n’a qu’une seule utilité sociale, celle de fournir des capitaux aux entreprises. Or, c’est l’inverse qui se produit »

Et dans le site cité dans l’article :

http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=16970
« Nos systèmes économiques ne sont donc que les reflets de ce que nous sommes. Vouloir bâtir un système plus juste et redistributif s’oppose donc à l’animal qui est en nous, car au final, nous sommes en guerre contre nous-mêmes. La solution face à la destruction de notre civilisation ne peut donc « passer que par un changement individuel radical, une prise de conscience planétaire. La réponse ne sera pas qu’économique donc, mais avant tout philosophique, spirituelle.

13/04/2010 19:31 par RedGuff

Bonjour.
Une étape vers la soumission de la bourse à l’intérêt commun, avant disparition éventuelle, est sa forte taxation.
Taxons !

14/04/2010 20:15 par vincent stevens

votre article est remarquable. vous savez, des solutions existent et sont proposées.. les médias étant manipulés par les grandes multinationales, internet est le seul moyen d’en prendre connaissance.

le mouvement zeitgeist est né il y a quelques années et travaille en parallèle avec le projet venus, oeuvre de jacque fresco. son objectif : l’élaboration d’une économie basée sur les ressources, où le système monétaire n’est plus qu’un mythe, où les hommes vivent en paix avec eux-mêmes et avec la nature et où chacun profite des progrès technologiques.

merci pour votre clairvoyance. sachez que beaucoup partagent vos idées. le plus difficile reste de les faire admettre autour de soi...

vincent stevens.

15/04/2010 16:57 par norodon

condamné par la science un grand OUI mais qui ne sert a rien.
les classes au pouvoir sont tres vigilantes plus vigilantes que les classes pauvres tres preoccuper pour survivre alors que les tenants du systeme on tout le temps pour speculer et reflechir aux magouilles qui leurs permettent de rester en place.Cela dure
depuis plus de deux milles ans,comment veut tu que cà s’arrete ??
Le materialisme dialectique et historique qui explique les changements des modes de productions grace a la contradiction entre forces productives et moyens de production est toujours valable,seulement,les temps on changer,marx prevoyer l’ecroulement du systeme capitaliste par une pauperisation generalisée au monde entier.Cà n’a pas etait le cas,la construction de l’URSS etait devenue la cible a abattre,tous les pays au monde etait contre la Russie,on a etait jusqu’a pousser les musulmans contre les Russes pour venir en aide a l’occident capitaliste.Maintenant il y a une tendance et un dessin d’une gouvernance mondialisée.Malheureusement tous les dirigeants politiques d’une grande majorité de pays souscrivent a cet abandon de souveraineté parceque ils ont etaient apatés et corrompus par le dollar et les charmes discrets de la société de consommation.On peut facilement scématisé, nous avons d’un coté les peuples soumis et de lautre les classes dirigeantes qui s’entendent parfaitement.Heureusement que nous avons queques resistences de pays encore debout,mais a qui les gringos et leurs alliés reservent le meme sort que celui de l’URSS.Bien sur çà devient flou,comment changer les choses, ?? qui va faire la revolution ?? .J’aimerais bien me tremper,mais apparement le retour en force du religieux tout azimut rends encore plus difficile la lecture geostraregique et geopolitique de la situation actuelle.Mais avec tout cà la domination imperialiste continu son chemins.Contrairement a ce que pense certains analyste,l’islam n’est pas une resistence suffisante a la volonté
de domination imperialiste,puisqu’il ne desaprouve pas la loi de "la main invisible du marché".En plus,en ce momment extremement dangereux ou justement la solidarité des peuples arabes et musulmans est absolument necessaire pour faire contre poids a la volonté des gringos et d’israel d’attaquer l’iran est pratiquement absente.

25/04/2010 03:08 par Ivane

Très intéressant.

Où placer les "sous-prolétaires" "lumpen" et comment envisager le rapprochement politique de tous les groupes précarisés ?

24/01/2015 15:07 par martial

Maurice Allais prônait également la fin de la cotation boursière en continu. D’une façon + generale, je pense qu’il devrait être interdit de gagner de l’argent en ne faisant rien hors revenu minimum universel : interdire la spéculation et la location de bien me parait essentiel.

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