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Le double jeu de Recep Tayyip Erdogan

L’appartement que j’avais loué pour mon séjour à Istanbul était juché au quatrième étage d’un vieux mais noble immeuble construit en haut de la colline de Galata. L’emplacement était stratégique : à quelques minutes de la célèbre place Taksim et de la bouillonnante et insomniaque avenue Istiklal. Mais le spectacle le plus saisissant s’offrait dès qu’on ouvrait la fenêtre d’une des chambres. D’un seul regard, il était possible d’embrasser tous les joyaux architecturaux du quartier Sultan Ahmet et de suivre la courbe de l’illustre Corne d’Or. En fin de journée, un éclairage particulier transformait le paysage en un tableau de maître orné d’innombrables minarets pointus et élancés vers le ciel. Il est vrai qu’Istanbul, poumon économique du pays, respire la prospérité et la réussite. A cheval entre l’Asie et l’Europe, cette ville est la vitrine d’une Turquie en pleine croissance.

Cependant, mon réel envoûtement par cette ville et ce pays a rapidement cédé la place à un scepticisme motivé par deux évènements révélateurs.
Le premier a eu lieu à ma première navigation sur Internet. Ayant reçu un courriel m’invitant à visionner une vidéo sur Youtube, quelle ne fût ma surprise de constater que l’accès à ce site était interdit par décision de justice depuis 2007. Le motif invoqué était : « diffusion de clips irrévérencieux à l’égard du fondateur de la République turque, Mustafa Kemal Ataturk » [1]. Il est vrai que cette interdiction a été levée en octobre 2010 [2] mais, en mars 2011, la plate-forme « Blogger » a été, elle aussi, bannie de la toile [3].

Le second évènement dont j’ai été témoin se déroula sur l’avenue Istiklal, une soirée de fin de semaine. Alors que l’artère vitale grouillait de monde, un homme légèrement éméché s’approcha de deux jeunes demoiselles, leur faisant des avances avec insistance, mais sans les toucher. La scène n’a pas échappé à deux hommes en civil (probablement des policiers) qui déambulaient parmi les badauds. Apostrophé manu militari, le malheureux essaya de se débattre tant bien que mal. Quelques dizaines de secondes plus tard, une fourgonnette de police arriva et l’individu fut tabassé en public et jeté comme une vulgaire marchandise à l’intérieur du véhicule. Après un moment de curiosité, les passants continuèrent leur promenade dans le brouhaha ambiant, comme si la scène à laquelle ils venaient d’assister était banale.

Serait-ce possible que cette indiscutable réussite économique n’ait pas été accompagnée par des progrès dans les domaines de la liberté d’expressions et les droits de la personne ?

Est-il pensable que l’arrivée au pouvoir des islamistes de l’AKP (Adalet ve Kalkınma Partisi ou Parti de la justice et du développement) puisse donner un remarquable élan à l’économie (11% de croissance au premier trimestre 2011 [4]) et être en retard sur les libertés fondamentales du citoyen ?

Erdogan, le Padishah

Recep Tayyip Erdogan, l’actuel premier ministre de la Turquie et président de l’AKP a été maire d’Istanbul de 1994 à 1998. A ce poste, il gagne le respect des Stambouliotes en améliorant considérablement les services (distribution d’eau et d’électricité) et en luttant contre la corruption, de sorte qu’il est surnommé le « Padishah » (sultan) de la ville [5,6]. « Pour sa bonne gouvernance, notamment pour les travaux de rénovation urbaine qu’il a entrepris durant son mandat de maire d’Istanbul », il reçut une récompense du Programme des Nations unies pour les établissements humains [7].

Lors d’un meeting en 1998, Erdogan récita un poème jugé subversif et contraire à l’esprit laïque du kémalisme, l’idéologie fondatrice de la Turquie moderne de Mustafa Kemal Ataturk. En voici un extrait : « Les minarets seront nos baïonnettes, les coupoles nos casques, les mosquées seront nos casernes et les croyants nos soldats ». Cela lui a valu d’être destitué de sa fonction de maire et condamné à dix mois de prison (mais n’en accomplira que quatre) [8]. Il faut dire, qu’à ses débuts, Erdogan avait été le chef des jeunes du Milli Gorus, un mouvement islamiste turc antioccidental, nationaliste et théoriquement djihadiste [6].

Erdogan fonde l’AKP en 2001, parti qui remporte les élections législatives de 2002 auxquelles il ne peut participer à cause de sa condamnation. Cependant, la loi ayant changé, il réussit à se faire élire dans une élection complémentaire en 2003. Dès son arrivée au parlement, il est nommé Premier ministre et le restera pour trois mandats successifs.

A la tête de l’AKP et du gouvernement turc, le « Padishah » est crédité de nombreuses et importantes réformes, parmi lesquelles : l’autorisation de la langue kurde dans les médias, l’abaissement de l’âge d’éligibilité (de 30 à 25 ans), l’abolition de la peine de mort, etc. [5].
Cependant, depuis un certain temps, des voix discordantes se font entendre au sujet d’Erdogan et de son style de gouvernance. On n’hésite pas à mettre de l’avant son autoritarisme, ses attaques contre les journalistes [9] et la « poutinisation » du régime [6].

En fait, ce qui est remarquable chez ce chef charismatique c’est son excellente maîtrise du double jeu : l’art de prôner, selon les circonstances, une chose et son inverse.

Erdogan et les libertés fondamentales

Se faisant publiquement le chantre de la laïcité, de la démocratie et des libertés en Turquie, le bilan d’Erdogan laisse perplexe, c’est le moins qu’on puisse dire.
Deux articles parus il y a moins d’un mois donnent le la : « la démocratie turque en danger » [10] et « le tournant liberticide turc » [11]. On y apprend que de nombreux journalistes et universitaires ont été poursuivis et emprisonnés pour avoir donné des conférences sur des sujets controversés de l’histoire ou de la politique turque. On peut y lire : « L’acharnement du pouvoir contre les médias indépendants osant aborder la situation kurde ou la domination de l’AKP est devenu grave, comme l’a souligné Reporters sans frontières dans un communiqué du 26 octobre » et aussi : « Depuis 2009, près de 8 000 personnes ont été arrêtées pour des faits d’exercice de la liberté d’expression. En cela, la Turquie d’Erdogan révèle son vrai visage, celui d’un pouvoir qui a de moins en moins à envier au régime des généraux des années 1980. Rien à voir en tout cas avec la démocratie islamique tant vantée ces dernières semaines ».

L’ouverture d’un procès, le 22 novembre 2011, contre les deux célèbres journalistes Nedim Sener (lauréat 2010 de l’Institut international de la presse) et Ahmet Sik a vu la mobilisation d’environ 200 journalistes et défenseurs des droits de l’homme, réclamant leur libération. Les deux journalistes sont accusés d’avoir oeuvré dans la branche média du réseau « Ergenekon », organisation soupçonnée de préparer un coup d’état militaire contre le gouvernement d’Erdogan. Il est à noter que N. Sener a publié un livre sur le meurtre d’un journaliste dans lequel il critiquait l’enquête de la police. Ahmet Sik, quant à lui, a vu ses brouillons être saisis sur ordre du tribunal : il travaillait sur un essai portant sur l’infiltration de la police par les milieux islamistes. Alain Franchon, journaliste et directeur éditorial du Monde, commente ainsi l’affaire : « Avec d’autres, Sik et Sener ont mené des enquêtes qui embarrassent le gouvernement : corruption, affaires, pénétration de la police par des militants islamistes. Ils gênent. Comme des dizaines d’autres journalistes eux aussi emprisonnés, à l’heure où le pouvoir mène une campagne d’intimidation contre tous ceux qui osent le critiquer » [12].

A ce sujet, Johann Bihr de Reporter sans frontières (RSF) a déclaré que « quelque 70 journalistes sont actuellement emprisonnés en Turquie, dont au moins 15 ou 20 pour leur activité journalistique » [13].

D’ailleurs, le classement mondial RSF 2010 place la Turquie à une position peu enviable en matière de liberté d’expression : 138e sur 178. Elle se classe loin derrière des pays qui ne connaissent pas le boom économique turc tels que la Tanzanie (41e), le Burkina Faso (49e) ou le Sénégal (93e). Considéré comme un « pays sous surveillance » dans la catégorie « Ennemis d’Internet », RSF explique le mauvais rang de la Turquie « par la multiplication frénétique des poursuites, incarcérations, condamnations de journalistes. Parmi eux, nombre de médias et de professionnels, soit kurdes, soit abordant la question kurde » [14].

Finalement, la consultation des rapports annuels de l’Human Rights Association montre que le nombre de cas de torture et de mauvais traitements en Turquie est passé de 876 en 2002 (date de l’accession au pouvoir de l’AKP) à 1835 en 2009 (soit plus du double) [15].

Erdogan et Israël

Lorsqu’en 2009 Erdogan quitta en colère un débat public avec le président israélien à Davos, il est instantanément devenu le héros des arabes et des musulmans. Je lui ai même personnellement consacré un article élogieux, vantant la témérité et la bravoure de son coup d’éclat en faveur du peuple palestinien qui venait de vivre le massacre de Gaza par l’armée israélienne [16]. Par la suite, l’épisode de la flottille de la liberté qui a coûté la vie à neuf citoyens turcs en mai 2010 a envenimé les relations entre les deux pays et un état de quasi rupture des relations diplomatiques est actuellement en vigueur.

Mais qu’en est-il vraiment des relations entre Erdogan et l’état sioniste ?

En fait, la position d’Erdogan à l’égard d’Israël était claire dès son accession au pouvoir. Contrairement à son prédécesseur islamiste Necmettin Erbakan, il ne contestait pas l’alliance de son pays avec Israël [17]. Rappelons qu’en 1996, Erbakan avait refusé de ratifier un accord de coopération avec Jérusalem et tenta de suspendre des manoeuvres navales turco-israélienne, contre l’avis de ses militaires.

La reconnaissance d’Israël par la Turquie ne date pas d’hier. C’est même le premier pays musulman à l’avoir fait dès 1949, ce qui fait dire à Noémie Grynberg : « …depuis près de 60 ans, les deux pays entretiennent des relations diplomatiques et coopèrent dans de nombreux domaines. Israël et la Turquie partagent beaucoup d’intérêts communs : économique, énergétique, stratégique, militaire, politique » [18].

Quant à Erdogan, il a largement favorisé et dynamisé les relations entre les deux pays. Entre 2002 et 2009, la plupart des groupes israéliens renforcent leur présence en Turquie et les contrats bilatéraux atteignent 2,5 milliards de dollars. En parallèle, l’armée israélienne a activement contribué à la modernisation des forces armées turques, en particulier l’aviation [19].

D’autres « incongruités » sont à signaler dans la politique turque actuelle vis à vis d’Israël. La première, médiatisée, concerne l’acceptation en octobre 2011 de l’aide israélienne lors du récent séisme qui a touché la région turque de Van. La seconde, passée sous silence, est en relation avec l’incendie du Carmel, en Israël. La Turquie avait envoyé deux avions pour lutter contre l’incendie en décembre 2010, alors que les relations « officielles » étaient au plus bas [20].

Mais le geste qui réjouit probablement le plus Israël est l’acceptation par la Turquie d’accueillir l’installation antimissile américaine que l’OTAN va déployer dans le territoire turc pour contrecarrer les éventuelles attaques iraniennes [12]. En plus, selon le journal turc Hurriyet, les données recueillies par les radars seront directement transmises aux Israéliens, décision qui a enchanté Ehoud Barak, ministre israélien de la défense : « La Turquie n’est pas en train de devenir un ennemi d’Israël » a-t-il déclaré. Sur ce même sujet, un haut responsable américain a reconnu que « le déploiement du bouclier antimissile est la plus grande coopération entre la Turquie et les États-Unis au cours des vingt dernières années » [21]. Le récent déploiement de drones américains Predator en Turquie et la vente imminente d’hélicoptères d’attaque pour lutter contre les séparatistes kurdes du PKK (Partiya Karkerên Kurdistan ou Parti des travailleurs du Kurdistan) [22] est certainement une forme de remerciement pour la collaboration turque dans le dossier du bouclier antimissile.

Cette décision a fait bondir aussi bien l’Iran que la Russie. Le premier a prévenu qu’elle attaquerait les installations turques en cas de menace [23]. La seconde a déclaré qu’elle songeait à déployer ses missiles vers le site antimissile turc [24].

La politique turque du « zéro problème avec nos voisins » vient d’en prendre un sacré coup. Et ce n’est pas le seul.

Erdogan et le néo-ottomanisme

En créant la Turquie moderne, Mustafa Kemal Ataturk a non seulement enterré l’empire Ottoman, mais a aussi tourné le dos au Moyen-Orient. « Messieurs et citoyens !... Sachez bien que la République turque ne peut pas être le pays des cheikhs, des derviches, des disciples, des adeptes. Le chemin le plus droit est celui de la civilisation » disait-il. Cette situation à prévalu avec tous ses successeurs et s’est poursuivie jusqu’à la prise du pouvoir par l’AKP qui va opter pour un repositionnement géostratégique, mais sans jamais renoncer au rêve de voir un jour la Turquie faire partie de l’Union Européenne. L’esclandre d’Erdogan à Davos en est certainement un acte hautement symbolique mais probablement aussi un geste médiatique à saveur populiste.

Ce revirement turc vers les pays de l’ancien empire Ottoman s’explique par le fiasco du panarabisme, « la faiblesse du bloc arabe qui se dispute le leadership (Égypte, Arabie saoudite et Syrie), l’échec du projet US du grand Moyen-Orient remodelé, la quasi inexistence de l’Europe dans la région et les difficultés actuelles du régime iranien » [25].

Le changement de cap de la politique étrangère de la Turquie a été initié par Erdogan, mais s’est accéléré avec la venue d’Ahmet Davutoglu, un universitaire très respecté, nommé ministre des Affaires étrangères en mai 2009. Surnommé « M. Zero Problems » par la presse anglophone, il prône la doctrine de « zéro problème » avec son voisinage proche. Cette politique d’ouverture vers le monde arabo-musulman nommée « néo-ottomanisme » marque un changement considérable par rapport à l’idéologie kémaliste.

La récente participation de la Turquie à un forum arabo-turc organisé au Maroc, en marge d’une réunion de la Ligue arabe consacrée à la Syrie, en est une illustration.
Pourtant, en plus d’avoir des relations privilégiées avec les États-Unis, la Turquie est membre de l’OTAN, du Conseil de l’Europe et frappe toujours à la porte de l’Union Européenne.

D’ailleurs, n’avait-il pas cité Ataturk, en 2002, le soir même de la première victoire de l’AKP [17] ?

Erdogan et le « printemps arabe »

C’est probablement une application éclairée de la politique « zéro problème » avec les voisins qui a motivée la relative indifférence d’Erdogan au commencement des révoltes de la rue arabe. En effet, ce n’est que le premier février 2011, entre le départ de Ben Ali et celui de Moubarak, qu’il a apporté son soutien aux manifestants arabes. Quelques jours plus tard, il atténua cette timide déclaration en « affirmant qu’il n’avait pas non plus l’intention de s’immiscer dans les affaires intérieures des pays arabes » [26].

Même son implication dans la guerre civile libyenne fut précédée d’une longue hésitation, mais il finit pas « suivre » la France et la Grande-Bretagne [12].

Cette hésitation est compréhensible car les échanges avec ce pays étaient si importants que 26 000 turcs y étaient présents. Mais une autre raison, plus « sentimentale » celle-là , peut être avancée : le 1er décembre 2010, il a reçu, à Tripoli, le prix Kadhafi des droits de l’homme décerné par le colonel Kadhafi, soit quelques mois à peine avant l’engagement de la Turquie en faveur des rebelles du Conseil national de transition libyen (CNT) qui ont fini par assassiner sauvagement le « guide » libyen [27].

Le 3 juillet 2011, le chef de la diplomatie turque, M. Ahmet Davutoglu, reconnaissait le CNT, lui offrit un prêt de 100 millions de dollars et prit le contrôle de la banque turco-libyenne A&T Bank dont la Libyan Foreign Bank possède environ les 2/3 des parts.

« M. Zero Problems » venait d’enterrer une seconde fois sa politique de « bon voisinage ».

Pragmatique et soucieux de maintenir un taux de croissance dans les deux chiffres, Erdogan effectua, entre le 12 et 16 septembre, un voyage dans les pays du « printemps arabe » : l’Égypte, la Tunisie et la Libye. Il était accompagné d’une imposante délégation composée de 280 hommes d’affaires, sept ministres et de nombreux conseillers. Sans états d’âme, le néo-ottomanisme passe nécessairement par le « business » [28].

L’implication de la Turquie dans les évènements syriens est autrement plus épineuse car, dans ce cas, il s’agit d’un réel « voisin » avec lequel il partage une frontière, une histoire et un contentieux territorial.

Le rapprochement entre la Syrie et la Turquie s’est matérialisé en 2004 lors d’une visite officielle de Bachar El-Assad qu’Erdogan considérait, jusqu’à naguère, comme un ami personnel. Cette visite fut suivie par la signature, en septembre 2009, d’un accord de coopération bilatérale et l’institution d’un Conseil de coopération stratégique [25]. Le conflit territorial concernant la province du Hatay, actuellement sous domination turque mais revendiqué par la Syrie, a constitué la pomme de discorde entre les deux pays. Ironie du sort, c’est dans cette province que quelques milliers de réfugiés syriens sont actuellement cantonnés, sous protection turque.

Comme dans le cas libyen, la décision de rompre le dialogue et de soutenir les insurgés contre le régime en place n’est pas venue naturellement. Elle a été prise le 21 septembre 2011, aux États-Unis, à l’issue d’un entretien avec le président Obama et en « coordination » avec l’administration américaine. Moins d’un mois après, Davutoglu rencontra officiellement à Istanbul le Conseil national syrien (CNS), organisme représentant les différentes sensibilités de l’opposition syrienne qui compte dans ses rangs des Kurdes syriens [29]. Étrange partition que joue « M. Zero Problems », hébergeant des Kurdes syriens « révoltés » contre le gouvernement syrien et bombardant, pendant une bonne partie de l’été dernier, les Kurdes du PKK « révoltés » contre le gouvernement turc !

Le rôle actif de la Turquie dans la déstabilisation du régime syrien et dans son aide inconditionnelle aux dissidents syriens se concrétise de jour en jour. Comme une intervention de l’OTAN sous l’égide de l’ONU n’est pas envisageable à cause des vetos russe et chinois, une autre solution est en préparation. En effet, des officiers français de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure) et britanniques du MI6 (Service de renseignements extérieurs) sont actuellement en Turquie, dans la région frontalière avec la Syrie, pour former les premiers contingents de l’Armée syrienne libre à la guérilla urbaine. D’autre part, les trafics d’armes aux frontières de la Syrie sont tolérés, voire favorisés par les Français et les Turcs [30].

Il est clair qu’Erdogan a mené son pays sur la voie de la prospérité économique et lui a donné une indéniable importance géostratégique. Cependant, force est d’admettre que cela n’a pu se faire qu’en pratiquant une politique de « double jeu ». Prôner la liberté d’expression et persécuter les journalistes ; se lancer dans des diatribes contre Israël et continuer, en catimini, à commercer avec ce pays ; prêcher une politique de « bon voisinage » et oeuvrer dans la déstabilisation des voisins ; se proclamer néo-ottomaniste et continuer à être kémaliste ; se tourner vers l’Orient tout en gardant des relations privilégiées avec l’Occident (en particulier les États-Unis, la France et la Grande Bretagne) ; considérer les autocrates arabes comme des amis et accepter leurs prix tout en n’hésitant pas à les laisser tomber lorsque le moment de choisir son camp se fait sentir.

Est-ce de la clairvoyance, du réalisme politique ou de l’opportunisme ? Je vous laisse le soin d’en tirer les conclusions.

Au fait, j’ai omis de vous dire que mon voyage sur les rives du Bosphore s’est très bien déroulé. La Turquie est réellement un beau pays et, en ce temps, même les boules de cristal les plus omniscientes ne pouvaient prédire ce fameux « printemps arabe ».

Ahmed Bensaada

http://www.ahmedbensaada.com/

Montréal, le 6 décembre 2011

1. Tom Zeller Jr, « YouTube Banned in Turkey After Insults to Ataturk », The New York Times, 7 mars 2007, http://thelede.blogs.nytimes.com/2007/03/07/youtube-banned-in-turkey-after-insults-to-ataturk/

2. AFP, « YouTube bientôt accessible en Turquie », Le Figaro.fr, 30 octobre 2010, http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/10/3/97001-20101030FILWWW00435-youtube-bientot-accessible-en-turquie.php

3. Le Monde.fr, « La plate-forme Blogger bloquée en Turquie », 4 mars 2011, http://www.lemonde.fr/technologies/article/2011/03/04/la-plate-forme-blogger-bloquee-en-turquie_1488224_651865.html

4. AFP, « Turquie : croissance de 11% au T1 », Le Figaro.fr, 30 juin 2011, http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2011/06/30/97002-20110630FILWWW00407-turquie-croissance-de-11-au-t1.php

5. Élections en Europe, « Recep Tayyip Erdogan - Biographie », 29 mai 2011, http://www.electionseneurope.net/2011/05/recep-tayyip-erdogan-biographie.html

6. Sophie Shihab, « Erdogan, l’homme du nouvel ordre turc », Le Monde.fr, 11 novembre 2011, http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/11/11/erdogan-l-homme-du-nouvel-ordre-turc_1599162_3232.html

7. ONU-Habitat, Conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour les établissements humain, Rapport du Directeur exécutif, « Activités du Programme des Nations Unies pour les établissements humains », 21 janvier 2011, http://www.unhabitat.org/downloads/docs/9483_4_593374.pdf

8. Etienne Copeaux, « Erdogan destitué et incarcéré », Esquisses sur la Turquie des années 90, 10 octobre 2011, http://www.susam-sokak.fr/article-esquisse-n-19-erdogan-destitue-et-incarcere-1998-1999-86268686.html

9. Le Monde.fr, « Forces et faiblesses de l’AKP de Recep Tayyip Erdogan », 12 juin 2011, http://www.lemonde.fr/international/article/2011/06/12/forces-et-faiblesses-de-l-akp-de-recep-tayyip-erdogan_1534702_3210.html

10. Ali Bayramoglu, « La démocratie turque en danger », Le Monde.fr, 11 novembre 2011, http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/11/11/la-democratie-turque-en-danger-par-ali-bayramoglu_1602314_3232.html

11. Hamit Bozarslan, Vincent Duclert et Ferhat Taylan, « Le tournant liberticide turc », Le Monde.fr, 11 novembre 2011, http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/11/11/le-tournant-liberticide-turc_1602422_3232.html

12. Alain Franchon, « Les tribulations d’un Turc dans le monde arabe », Le Monde.fr, 23 septembre 2011, http://acturca.wordpress.com/2011/09/23/les-tribulations-dun-turc-dans-le-monde-arabe/

13. AFP, « Turquie : début du procès de deux journalistes jugés pour complot », L’Express.fr, 22 novembre 2011, http://www.lexpress.fr/actualites/1/economie/turquie-debut-du-proces-de-deux-journalistes-juges-pour-complot_1053864.html?actu=1,%201

14. Reporters sans frontières, « Classement mondial 2010 », http://fr.rsf.org/press-freedom-index-2010,1034.html

15. Human Rights Association, « 1999-2009 comparative summary table », Human Right Violation in Turkey, http://www.ihd.org.tr/images/pdf/1999_2009_COMPARATIVE_SUMMARY_TABLE.pdf

16. Ahmed Bensaada, « La valse à quatre temps de Amr Moussa ou l’évanescence de l’arabité politique », Le Quotidien d’Oran, 12 février 2009, http://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=53:la-valse-a-quatre-temps-de-amr-moussa-ou-levanescence-de-larabite-politique-&catid=37:societe&Itemid=75

17. L’Express.fr, « L’étrange M. Erdogan », 7 novembre 2002, http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/l-etrange-m-erdogan_497634.html

18. Noémie Grynberg, « Tayyip Erdogan : la Turquie laïque deviendrait-elle islamiste ? », Noémie Grynberg.com, http://www.noemiegrynberg.com/pages/politique/tayyip-erdogan-la-turquie-laique-deviendrait-elle-islamiste.html

19. Michel Gurfinkiel, « Turquie-Israël/ De l’alliance à la confrontation », Michel Gurfinkiel.com, 6 juin 2010, http://michelgurfinkiel.com/articles/298-Turquie-Isral-De-lalliance-a-la-confrontation.html

20. Gérard Fredj, « Turquie - Israël : l’aide humanitaire aux cotés de ses ennemis », Israël Infos, 27 octobre 2011, http://www.israel-infos.net/Turquie--Israel--l-aide-humanitaire-aux-cotes-de-ses-ennemis-7145.html

21. Infos d’Almanar, « Presse turque : la data du bouclier anti-missile sera transmise à …Israël », 8 octobre 2011, http://www.almanar.com.lb/french/adetails.php?eid=33626&frid=18&seccatid=35&cid=18&fromval=1

22. Institut Kurde de Paris, « Des drones américains basés en Irak repositionnés en Turquie », 14 novembre 2011, http://www.institutkurde.org/info/depeches/des-drones-americains-bases-en-irak-repositionnes-en-turquie-3475.html?utm_source=twitterfeed&utm_medium=twitter

23. AFP, « L’Iran, si menacé, prendra pour cible la Turquie », Lalibre.be, 26 novembre 2011, http://www.lalibre.be/actu/international/article/702770/l-iran-si-menace-prendra-pour-cible-la-turquie.html

24. Le Nouvel Observateur, « Medvedev : la Russie pourrait déployer ses missiles en réaction à la stratégie américaine en Europe », 23 novembre 2011, http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20111123.FAP8262/medvedev-la-russie-pourrait-deployer-ses-missiles-en-reaction-a-la-strategie-americaine-en-europe.html

25. Jean-Baptiste Beauchard, « La Turquie ou le retour de l’Empire ottoman au Proche-Orient », Alliance Géostratégique, 15 mars 2010, http://alliancegeostrategique.org/2010/03/15/la-turquie-ou-le-retour-de-lempire-ottoman-au-proche-orient/

26. Jean Marcoux, « L’expérience turque de transition politique, un modèle pour l’Égypte post-Moubarak ? », LeJMed.fr, 12 février 2011, http://www.lejmed.fr/spip.php?page=imprimir_articulo&id_article=895

27. Daniel Pipes, « Erdogan accepte "le prix international Al-Kadhafi pour les droits de l’homme" », Daniel Pipes.com, 28 février 2011, http://fr.danielpipes.org/blog/2011/02/erdogan-prix-kadhafi

28. Joséphine Dedet, « Printemps arabe : Erdogan superstar », Jeune Afrique, 21 septembre 2011, http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAJA2645p010-011.xml0/

29. AFP, « La Turquie a rencontré officiellement le Conseil national syrien », L’Express.fr, 18 octobre 2011, http://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/la-turquie-a-rencontre-officiellement-le-conseil-national-syrien_1041732.html

30. Claude Angeli, « Une intervention limitée préparée par l’OTAN en Syrie », Le Canard Enchainé, 23 novembre 2011.

COMMENTAIRES  

08/12/2011 21:18 par SF

le sujet est un peu résumé je pense on rentre pas dans la cour des grands du jour au lendemain, il faut savoir peser le pour et le contre, vous pouvez ni faire confiance au dictateur du monde arabe ;d afrique ou d europe, je pense qu une avancé ne se fais pas seule, vous voulez etre independant mais vous dependez des autres (la richesse ne se fait pas seule surtout quand on a pas de gaz é pétrole), je pense que erdogan est le seul a etre capable de negocier avec tout les pays et dire ce qu il pense, il est obligé de prendre des positions nettes avec ses alliées, il soutient aussi bien l iran que la palestine (en contact regulier avec le president iranien) soit vous negocier en pensant a ton peuple soit tu es isolés et on organise un embargo a ta frontiere ; on peut pas comparer l iran et la turquie, si on avais erdogan avec l argent du quatar ou meme juste leur petrole le discours seré plus proche de celui de l iran,on agi avec ce qu on a ; sinon on s isole et deviens marginaux. je pense que l akp est un modele pour le printemps arabe, il a fallu que le peuple se souleve pour les hommes politiques (dictateur se revele), je sais pas il a fallu un turk pour dire les 4 vérites sur la palestine. si il pensais autant a c interet il se mouilleré pas a une histoire vieux depuis 1948. LA TURQUIE FAIT PARTIE DE C PAYS IRAN RUSSIE LIBAN CUBA VENEZUELA MAIS AVEC UNE APPROCHE PLUS MODERES. regarder juste ce que font les occidentaux et americains pour alimenter l opposition, on nom de l liberté d expression on creer des guerres civiles ou on eclate le pays en petite commlunauté.

10/12/2011 14:37 par mich

Erdogan est clairement un "iki yüzlü" comme on dit en turc. Il a deux visages... Mais l article est tendancieux et un petit peu malhonnete par moment... On ne peut mettre sur le plan du double discours, deux faits s etant déroulés a deux moments tres differents. Erdogan reste un homme qui peut changer, progresser ou regresser c est selon. Pour ce qui est des discours pro Islam on va dire, et des discours Kemalistes, ils ne sont pas incompatibles. La Turquie est les deux a la fois. Cela a toujours ete un juste mélange des deux. Meme Mustafa Kemal n etait pas aussi anti religieux qu on veut nous faire croire. Il etait contre ce qu on avait fait de l Islam a la fin de l Empire Ottoman. Mais pas anti Islam...
Il est aussi important de souligner que sur la question kurde, l AKP n est pas aussi hostile au PKK qu il veut le faire croire... La politique concernant le PKK, est un juste milieu entre repression et protection. Le gouvernement ayant besoin d un ennemi commun pour tous les citoyens turcs pour rester au pouvoir... Demandez aux soldats envoyés ds les provinces de l est de la Turquie quels sont les ordres bizarres qu ils reçoivent parfois. Sans oublier que des chefs de villages de ces provinces sont acquis a la cause du PKK tout en jouant un rôle ds les elections turques (pressions sur les citoyens, financement, etc.). L AKP en a donc bien besoin.
Parlons mnt de la liberté d expression en Turquie. Bien sur ce n est pas parfait. Tout comme ça ne l est pas en France, au Maroc, en Belgique, en Libye, aux Etats Unis, ou en Syrie. Tous ces pays comme bien d autres font attention aux voies dissidentes et essaient de les museler meme si certain de ces pays se targuent d etre droit de l’hommistes et d avoir une liberté d expression totale (c est faux pour tous ces pays). La Turquie n echappe donc pas a la regle. Il faut aussi savoir que les coups d Etat en Turquie font partie de l histoire du pays et cela meme a l epoque de l Empire Ottoman. Il faut absolument prendre ce fait en considération lorsque l on parle de la repression de possibles ou supposés coup d etat en Turquie.
Au sujet de l aide humanitaire acceptée pour l incendie ds l entité sioniste ou le tremblement de terre a Van, il ne faut pas dire n importe quoi. Ces aides si elles sont légitimes (elles l etaient ici c est pas l aide humanitaire a coup de bombes de l Otan en Libye) doivent etre acceptées peu importe les relations entre les deux pays... C est la vie des gens qui importe ici et non pas la politique de leur gouvernement.
Il faut aussi signaler aussi par rapport a la question kurde que le PKK n est pas le peuple kurde. La Turquie est une mosaique de peuples et d origines comme l est la Syrie. Les kurdes de Turquie sont des Turcs a part entiere et bcp le ressentent comme telle.
Il est évident que la politique de la Turquie concernant la Libye et la Syrie est contraire a nos principes et qu elle est dirigée par les puissances occidentales. J espere que la Turquie ne fera pas la même erreur que les arabes durant la premiere guerre mondiale en combattant leurs freres aux cotés des occidentaux pour une promesse qui ne sera pas respectée. Mais je pense qu en tant que turc instruit, ni Davutoglu ni Erdogan ignorent ce fait.
Il faudrait aussi dans votre article parler de la lutte des pouvoirs au sein meme de l AKP. Il est primordial de parler un minimum de politique interne lorsqu on aborde la politique etrangere d un pays ou d un gouvernement.
Enfin, lorsqu on aborde un sujet de façon plutot contraire a la politique occidentale (pour ce qui est d israel, de la Libye ou de la Syrie ici), il vaut mieux ne pas prendre ses sources dans des torchons tel que Le Monde ou Hürriyet. Ce sont des journaux tenus par des gens malhonnetes de courant sioniste et capitaliste même si on tente de nous dire le contraire. Hürriyet a beau etre un joli mot qui vient je pense d ailleurs de l arabe signifiant "liberté", ce journal n en a que le nom et est loin d etre un defenseur de la liberté (en tout cas pas celle des peuples et des citoyens).
Je suis loin d etre un pro Erdogan (l opposition proposée n est pas mieux d ailleurs), il ne faut pas verser dans la propagation d informations déformées meme si comme vous j ai ete déçu du revirement de situation donné par Erdogan... J ai l avantage de n avoir des le debut pas vraiment cru a ses frasques mediatiques concernant israel, c est peut etre ça qui m empeche de m acharner sur lui par deception. Attention aussi a ne pas prendre parti pour des pays ds votre article qui n ont pas encore retourné leur veste officiellement mais ou la liberté d expression n est pas bcp plus grande qu en Turquie. La Russie dont vous parlé est loin d etre un modele de principes tant au niveau de la liberté d expression qu au niveau politique exterieure et interrieure même si la masse médiatique ne nous parle plus pour l instant de la repression des musulmans tchetchenes. Même chose pour la Chine ou la liberté d expression est loin d etre ideale et ou la repression envers les tibetains ou les musulmans du Turkistan (tiens un peuple turc) est tres séveres pour ne pas dire abjecte (les musulmans du Turkistan sont forcé de mangé du porc, on l interdiction d avoir une boussole pour pouvoir prier et bien d autres choses...).
Pour terminer, j espere que la politique des dirigeants arabes et turc n est pas dictée par une envie de se debarasser des chiites, alaouites ou alevi. Même si je partage leur septissisme concernant ces doctrines, c est en tant que musulmans qu ils doivent avancer. Et meme en tant que dissidents. La Turquie reste j en suis perçoidé, proche des gouvernements venezuelien, bresilien ou même iranien pour que les opprimés par le capitalo-sionisme, sortent la tete de l eau...

10/12/2011 17:16 par legrandsoir

l interdiction d avoir une boussole

Ca, ça doit être tout droit sorti d’un manuel de propagande de la CIA

10/12/2011 21:07 par mich

Euh je ne comprends pas trop le sens de votre critique... Vous n etes pas sans savoir qu un musulman est censé se tourner vers La Mecque pr prier ? Et vu qu ils sont parqués ds des camps de concentration made in china (appelés camps de réfugiés en occident) et arrachés a leur terres, je pense que la boussole est un bon outil pour pouvoir connaitre cette direction...
Je suis en tout cas ravi que ce soit la seule chose que vous critiquiez ds la tartine que j ai écrit... Et pr ce qui est de la CIA, ecoutez je ne sais pas... Posez la question a Thierry Meyssan. Vu que certains de ces articles ont deja trouvé echo sur votre site et que sur certains sites complotistes, on le décrit comme travaillant en secret pr le compte de la CIA aux cotés de Roberts Mesnard, vous devriez avoir plus de details que moi sur les écrits de la CIA. J ai quant a moi appris cela, a l ecole... Grace a un des rares professeurs qui donnent encore cours correctement et de façon indépendante... Il était bien trop mal habillé pour appartenir a la CIA :)
Bonne soirée

11/12/2011 00:45 par legrandsoir

Euh je ne comprends pas trop le sens de votre critique...

Prétendre qu’on leur interdit la possession d’une boussole, c’est totalement absurde ET inutile. Ca ressemble exactement à ces "affirmations" ridicules que la CIA faisait courir sur le Nicaragua, sur Cuba... Si vous ne voyez pas l’absurdité de la chose, c’est que vous êtes vraiment un "bon client", comme on dit.

11/12/2011 02:00 par mich

Je ne trouve pas ça plus ridicule que de dire qu’ Erdogan a hésité a soutenir l Otan en Libye parce que Kadhafi lui avait remis un prix qq temps avant... Pas plus ridicule non plus que de dire que la Turquie est un pays de terreur ou on emprisonne tous les journalistes qui écrivent qqch contre le gouvernement. Donc je suis sans aucun doute un bon client. C est surement pr cela que je lis de temps en temps les articles postés sur ce site. Je dois etre friand de rumeurs infondées. D ailleurs en y reflechissant nous sommes tous de bons clients. Moi je gobe les délires de la CIA relatés par un professeur. L auteur de l’ article gobe les conneries que lui racontent certains de ses amis journalistes pro-CHP lors de son passage en Turquie. La ménagère de plus de 50ans gobe les mensonges de TF1 (ou d autres sources du main stream). Et vous aussi, il vous arrive d’ avaler des couleuvres en postant, par exemple, un article de M Mehmet Ali Birand (encore tiré de Hürrriyet) où il délire completement cherchant en fait, a justifier la guerre en Syrie et les sanctions envers l’ Iran. Le meme Mehmet Ali Birand qui a participé a une fameuse reunion "Bilderberg" en Turquie et qui apres a essayé de nous faire croire que rien d interessant ne s y est dit.
Mais au fond, vous avez peut etre raison. Qui sait ? Je peux me remettre en question. J’ attends un article qui me dira que la CIA a infiltré les écoles en Europe pour pouvoir inventer ses histoires au Türkistan pour pouvoir qq annees plus tard inventer de ttes pieces le fait que des gens se font sauter la bas.
Je veux bien remettre en question la véracité de ce que j ai dit, mais sortir un bout de phrase de son contexte et d un écrit entier pr la tourner en ridicule et ainsi nier le reste du texte, est assez malhonnete de votre part.
Interdire la boussole est peut etre en soi inutile. Mais lorsqu’ elle fait partie d’ une longue liste d’ interdictions et d’obligations elle prend tout son sens...
Peut etre que ds un autre pays, une personne dit a une autre qu’ "interdire le voile dans les ecoles françaises est inutile et ridicule et que la personne qui dit ça doit etre manipulé par qqn qui veut dénigrer la France".

11/12/2011 21:41 par Safiya

@ Mich

"même si la masse mediatique ne nous parle pas pour l’instant de la répression des musulmans tchetchenes. Même chose pour la Chine.....où la repression envers les tibetains ou les musulmans du Turkistan (...) est très sévère pour ne pas dire abjecte (les musulmans du Turkistan sont forcés de manger du porc, ou l’interdiction d’avoir une boussole pour pouvoir prier et bien d’autre choses...)

Quand elle (la masse mediatique) se mettra à en parler verra-t-on les hordes djihadistes armées et entraînée par l’Otan et consorts se lancer contre la Russie pour leurs frères tchetchenes et contre la Chine pour leurs frères musulmans du Turkistan (sont-ce les Ouïgours ?) hein ? qu’en pensez-vous ?

Est-ce pour ce futur que les islamistes ont le vent en poupe aujourd’hui ?

"Pour terminer, j’espère que la politique des dirigeants arabes et turc n’est pas dictée par une envie de se débarasser des chiites, alaouites ou alevi. Même si je partage leur septissisme concernant ces doctrines..."

En passant, les hordes djihadistes sunnites iront aussi nettoyer l’Iran de ces chiites et débarrasser la Syrie de ses alaouites et alevi, hein ? qu’en pensez-vous ?

"La turquie reste, j’en suis perçoidé, proche des gouvernements venezuelien,.... ou même iranien pour que les opprimés par le capitalo-sionisme sortent la tête de l’eau..."

En faisant partie de l’Otan ?, en étant la force terrestre de l’Otan ? Combien y-avait-il de soldats turcs engagés auprès de l’Otan dans la guerre contre la Corée ? (voir à ce sujet le site de Mounadil el Djazaïri).

Que je sache, ni le Venezuela ni l’Iran ne collaborent avec l’Otan, cette association me surprend et plus encore me révolte !

Heureusement que vous ne soutenez pas Erdogan, qu’en serait-il alors....

12/12/2011 19:18 par mich

Ecoutez... Je ne suis pas pr la guerre en Libye ou en Syrie comme je ne suis pas pr une intervention en Iran... Bien au contraire. Je vomis sur ces attardés Wahabistes qui pronent le Djihad sans savoir ce que c est... C est au nom du Djihad qu a l epoque, les arabes ont combattu les Ottomans pour le compte des occidentaux pr avoir une terre a eux... Demandons aux palestiniens quel est le resultat de cette erreur... Si seulement ils savaient ce que veut dire Djihad, ils n agieraient pas comme ca... Mais ces gens sont des ignorants, des gens manipulables et manipulés... J ose esperer que Erdogan ou Abdullah Gül ou d autres ne sont pas aussi ignorants que les sauvages de Benghazi...
Je ne mets donc pas ds le meme sac Erdogan et ces gens...
Pour ce qui est de la Chine etc (je n ai pas mis le Venezuela dedans vous l avez remarqué). Je veux juste faire remarquer qu il ne faut pas tomber ds un camps qui meme s il est meilleur que l autre n est pas exempt de tous reproches... Il ne faut pas adorer ce qui n est pas adorable... Ce n est pas parce que la Chine et la Russie sont des alliés pr l instant qu il faut les suivre aveuglement et legitimiser tout ce qu ils font... Quand est ce que la Chine ou la Russie ont fait qqch pr les palestiniens ? En Afghanistan et en Irak, ils n ont heureusement pas participer au massacre des populations mais sont qd meme venu chercher une part du gateau apres... Ils ne travaillent que ds leur interet... Pas ds l interet de l Iran, pas ds l interet des musulmans et pas ds l interet des principes et de la bonne morale...
La Turquie fait partie de l Otan parce qu elle s est faite baisée... Tout simplement. Et j utilise expres le mot vulgaire... Parce que lui seul peut exprimer cela... Ils ont intégré l Otan en esperant un jour faire partie des puissance europeennes (le Moyen Orient l a rejeté pendant la premiere guerre). Et il n y a pas que son obligation de participer aux massacres comme element negatif de son adhesion a l Otan... En contre partie, il y a aussi des obligations comme l obligation d exporter son petrole... Ce qui fait qu en Turquie le peuple paie encore plus cher qu en Europe alors qu ils ont des gisements... Et les USA se frottent les mains en rachetant ce petrole pr une bouchee de pain... Il y a aussi l installation de bases millitaires occidentales ou d installations anti missiles... En attendant, la Turquie a pu beneficier d un essort economique indeniable... Erdogan a participé a cet essort mais il a bcp surfé sur la vague aussi... Et en tire les benefices aujourd hui...
Non je ne suis pas pro Erdogan... En Turquie, tous les partis sont corrompus et ne correspondent pas a mes valeurs... Le CHP est pro occident et anti musulman... La liberté d expression ils la pronent pendant qu ils sont ds l opposition mais arrivés au pouvoir on retrouvera la meme liberté d expression qu en France (c est a dire qd ca les arrange)... Le MHP, c est un parti nationaliste anti Europe mais dirigé par des abrutis... Je ne pense pas qu ils changeront la donne... Et l AKP c est un parti a double visage qui bouffe a tous les rateliers... Difficile de les mettre ds une case vu qu ils donnent un peu a tout le monde qu il tape puis caresse tout le monde par rapport au sens ds lequel tourne le vent...
Mais ce n est pas parce que je n aime pas Erdogan, que je dois laisser passer des malhonnetetés (voulues ou pas) ds l article...
On parle de la Turquie comme d une super puissance qui ne devrait pas tenir avec les americains... Mais ca n en est pas encore une... Ils ne font rien contre les USA ou israel c est vrai parce qu ils en ont peur et besoin en meme temps... Mais ils ne font rien contre la Chine concernant les Uygur (oui c est de eux que je parle) non plus... Ils ne font rien contre les Russes non plus dont des bateaux militaires empechent les pecheurs du nord de la Turquie a exercer leur travail en mer noire... (en leur tirant dessus de tps a autres). La Turquie leche un peu le cul de tt le monde pas uniquement des USA... Pour l instant... Et je pense que leur politique actuelle est la pr vraiment devenir une super puissance et plus tard avoir son mot a dire contre israel, contre les USA mais aussi contre les Russes ou les Chinois... C est une erreur, oui... on est d accord... Mais simplement une erreur... Je ne pense pas qu Erdogan cherche vraiment a imposer un dictat sunnite ds la region... Erdogan est aussi proche de Ahmadinejhad que de Bachar El Assad ou de Obama... Je pense...
La guerre sunnite chiite n est d ailleurs qu une strategie des americains aidés par les saoudiens pr diviser... Ne tombons pas ds ce piege comme les abrutis ds leur 4X4 equipé de mitraillettes made in israel... La vraie rebellion ds le secteur est autant chiite (Hezbollah) que sunnite (Hamas ou autres)... La rebellion n est pas du coté des ignorants qui crient La Ilaha ilAllah en egorgant des innocents juste parce qu ils sont noirs...
En conclusion, ne versons pas ds la facilité en attaquant Erdogan de façon malhonnete parce qu il est lache. Lui aussi utilise les armes de la malhonneteté intellectuelle pr denigrer El Assad. N utilisons pas les memes procedes.

12/12/2011 19:31 par mich

J ajoute encore qq petites choses en ayant remarqué que je n ai pas repondu a tte vos questions :
L Iran et le Venezuela n ont pas le meme parcours que la Turquie que cela soit historique, geographique ou politique... Les comparer concernant l Otan est donc un petit peu bizarre...
Quant au futur que pronent les islamistes... Je n aime pas le mot islamiste... Il a ete créé pr nous dire qu il y a un mauvais islam et un bon islam... Pour moi, il n y a que des musulmans... Des musulmans ignorants et manipulés et des musulmans cultivés... Et les musulmans ignorants (appelés islamistes par les occidentaux) ont tres souvent travaillé avec les occidentaux. Meme le Hamas qu on dit islamiste, a collaboré avec israel pendant un moment pr contrer le Fatah... (Mais leur volonté de faire la paix avec "l autorité palestinienne" montre que cette page est tournée et que l ennemi restera le sionisme...) Il y aurait donc des bons islamistes et des mauvais islamistes ? Apres les bons musulmans et les mauvais musulmans ? Un musulman est un musulman. Qu il soit sunnite chiite ou carrement wahabiste. Seul son degré d education, et sa compréhension des paroles Divines, font une difference.
Voila dsl pr la longueur du texte et bonne soiree "Safiya

10/01/2012 04:59 par moi5

Voilà une manière simple de vaincre ses ennemis, placer l’un de ses amis qui joue un certains temps le jeu de l’ennemi et même plus farouchement que les plus acharnés. Le temps passant il prendra naturellement le leadership de la cause de l’ennemi puis à ce moment lui remettre la nouvelle feuille de route qui consiste à protéger les intérêts américano-sioniste. Détaillons en quelques lignes cette stratégie : L’occident met en place le premier ministre turc Erdogan, qui se fait remarquer par quelques sorties antisionistes médiatisées à outrance. Quelques années et quelques victimes plus tard (victimes turques de la flottille pour la Palestine, ses propres compatriotes qu’il a manipulés et envoyés à la mort certainement avec l’accord d’Israël et en sachant à l’avance le sort qui leur était réservé) il prend la place du sauveur de la cause musulmane. A ce moment là il reçoit sa nouvelle feuille de route, protection de l’état d’Israël et destruction de ses ennemis dans la région, et afin que ce changement de politique du tout au tout ne soit pas trop perceptible il applique la stratégie de un coup à droite un coup à gauche ce qui signifie j’avance mais que l’on ne remarque surtout pas trop vers où ? Erdogan applique cette stratégie à merveille ; en même temps qu’il fait semblant de se fâcher avec Israël et renvoie son ambassadeur, il installe le bouclier antimissile américain sur son territoire pour protéger Israël. Dans le même temps qu’il dit que la cause Palestinienne est la cause la plus sainte de l’islam, il demande la fin du régime syrien (et par effraction la fin du hezbollah libanais) tout en sachant que la très grande majorité de l’aide vitale à destination de Gaza arrive par La Syrie et le Liban). On ne peut même pas dire de lui qu’il est un traître parce qu’en fait il a toujours été le même, un ami d’Israël ayant fait semblant d’être un musulman. Erdogan ce faussaire de l’Islam, celui qui charge sur la flottille de la mort ses compatriotes en sachant à l’avance ce qui va leur arriver, puis fait semblant de les pleurer, ne mérite qu’à être destitué et jugé par un tribunal populaire turc. Cette stratégie est aussi appliquée aux médias, comme Aljazeera qui se montrait au départ comme étant ultra islamique et antisioniste alors qu’elle émet depuis Qatar qui en passant est l’un des alliés les plus fidèles des américains, afin de prendre le leadership des médias du monde musulman, puis une fois cette idée acceptée, on leur montre ce que l’on veut et orientons leurs pensées à volonté, Erdogan faux musulman, Aljazeera médiamensonge, tous deux fabriqués pour les intérêts de l’oncle SAM.
· Maintenant si on souhaite s’informer sur la religion et son point de vue, je vais détailler cela pour les croyants. Les musulmans pensent selon les prophéties qu’un sauveur descendant de leur prophète viendra sauver le monde de la tyrannie, c’est le MAHDI, l’équivalent du Messie. Il y a une prophétie qui dit : Quand Mahdi viendra, constantinople (Istanbul) sera reconquis par l’Islam, ce qui signifie qu’avant son arrivée la Turquie ne sera pas islamique. Alors en se basant sur les concepts religieux, cela confirme bien aussi qu’Erdogan est un faussaire.
Puis le double langage permanent d’Erdogan prouve bien son hypocrisie, quand après la première révolution égyptienne il y a quelques mois il est parti faire un discours au Caire, il leur a dit d’instaurer un état laique, curieux pour un ultra musulman comme lui non et d’ailleurs cela a déclenché une colère des frères musulmans de l’Egypte trahi par leur invité.
Erdogan porte toujours Ataturk en héro, alors que c’est Ataturk qui a désalamisé la Turquie par la force et a fait arraché le foulard des cheveux des femmes turques, toutes les photos d’Erdogan sont à côté de celle d’Ataturk. Curieux cette schizohrénie permanente, il parle beaucoup et crie fort pour sauver la Palestine mais c’est bien lui qui a permis à l’armée de l’air israelienne de s’entrainer dans l’espace aérienne turque, c’est l’état qui a le plus de collaboration économique et touristique avec l’état de sion. Erdogan est vraiment un TRES GRAND HYPOCRITE, et un très GRAND ENNEMI DES MUSULMANS.
Erdogan = love usa = love CIA = love israel

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