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Le riz se raréfie sur le marché - L’éthanol met le feu au marché des céréales, Dominique Baillard.








RFI, 20 juin 2007


« Toutes les conditions sont réunies pour que survienne une pénurie de riz dans les prochains mois », avertit un négociant européen qui achète en Asie pour vendre en Afrique. Jamais les prix n’ont grimpé aussi vite et aussi haut.

D’une saison à l’autre, les cours ont bondi de 30%. 290 dollars la tonne de riz au départ du Pakistan, c’est le niveau de prix entrevu cette année. Une hausse provoquée en partie par la diminution de l’offre, en partie par l’inflation du fret qui affecte l’ensemble des matières premières transportées en vrac.

Premier facteur, la baisse de l’offre. Actuellement, la Thaïlande est le seul pays disposant encore de riz à exporter, mais bien trop cher pour d’éventuels acheteurs. Tous les fournisseurs traditionnels du riz consommé en Afrique sont aujourd’hui à court : le Pakistan, l’Inde et même le Vietnam. Le deuxième exportateur au monde après la Thaïlande a préféré stopper les commandes pour sécuriser la couverture de ses besoins.

Deuxième facteur qui pèse sur ce marché : le fret. Les Vietnamiens prétendent qu’ils ont été contraints de limiter leurs expéditions au premier semestre faute de bateaux. Il est vrai que les armateurs ne se battent pas pour décrocher un contrat sur une livraison de riz. « On charge sur des pays difficiles pour décharger sur d’autres pays encore plus difficiles », explique notre interlocuteur. Les assureurs en savent quelque chose, un chargement de riz sur l’Afrique qui se déroule sans réclamation est presque une exception.

Pour l’instant, impossible de définir le niveau réel des importations africaines. On sait qu’elles ont augmenté de 20% au Sénégal au cours du premier trimestre, mais elles ont simplement permis de reconstituer des réserves en dessous de la normale saisonnière. L’engorgement du port de Lagos laisse penser que le Nigeria, pays pétrolier au portefeuille bien garni a procédé à des achats massifs au cours des six premiers mois de l’année, mais aucune donnée chiffrée ne le confirme.

Quant à la production locale du continent, elle aurait augmenté de 8% cette année, mais elle reste anecdotique au regard des besoins. Faute de bateau, faute de riz à un prix abordable, le marché est au point mort en ce moment. Serait-ce le calme qui prévaut avant la tempête ? Selon le négociant interrogé, si la pénurie n’est encore qu’un risque, le manque de riz lui est bien réel. Seule note d’espoir pour le continent africain, les cultures locales qui sont récoltées en septembre permettront peut-être de faire la soudure jusqu’à ce que la nouvelle récolte pakistanaise de riz arrive sur le marché, vers la fin de l’année.

Dominique Baillard



L’éthanol met le feu au marché des céréales.


RFI, 18 juin 2007.


« Il faut que les Africains protestent et demandent aux Occidentaux d’arrêter de mettre des céréales dans leur moteur ». Commentaire énervé entendu, vendredi 15 juin, à la Bourse du Commerce de Paris où se sont retrouvés tous les opérateurs du marché des céréales, après une semaine de folie sur les marchés à terme. Pour ce courtier qui préfère rester discret, « tout ça, c’est-à -dire le blé au plus haut depuis onze ans à Chicago, le contrat novembre à plus de 180 euros la tonne à Paris, c’est la faute à l’éthanol, une monumentale connerie », d’après lui, un avis qu’il se garde de donner publiquement car la société qui l’emploie a investi dans les biocarburants. Des pics similaires de prix ont déjà été observés, notamment en 2003, après la sécheresse, mais ils ont rapidement disparu des courbes, tandis que la tension actuelle sur les marchés de céréales est faite pour durer, prédisent la plupart des opérateurs présents à la Bourse du Commerce.

D’une part, en raison de la demande croissante en céréales pour nourrir les habitants de la planète, mais aussi en raison du développement des biocarburants qui absorbe une part croissante de la production. La Chine est en passe d’interdire le recours aux graines issues des cultures alimentaires pour la fabrication de l’éthanol. A l’opposé, les Etats-Unis et l’Europe misent sur les céréales pour couvrir leurs besoins en essence verte. Aujourd’hui, les stocks restants, au niveau mondial, correspondent à 45 jours de consommation, un niveau extrêmement faible que le moindre contretemps climatique peut encore affaiblir. Après la défaillance patente de l’Ukraine, une nouvelle sécheresse en Australie où l’on moissonne en novembre serait une véritable catastrophe. « Dans ce schéma de tension persistante sur l’offre, les prix sont devenus anecdotiques », explique un courtier, la vraie question qui se pose pour un importateur est de savoir où trouver des disponibilités. Une vraie question pour les gros acheteurs déclarés comme l’Inde, les pays du Maghreb ou l’Irak.

Sur ce marché survolté, les céréaliers continuent à se plaindre haut et fort de la hausse des intrants ou du coût du fret qui les pénalisent pour se réjouir mezzo vocce des juteux bénéfices engrangés ; l’année dernière, à la même époque, la tonne de blé rendu à Rouen se vendait à 115 euros ; cette année, elle part à 175 euros. Ironie, peut-être provisoire, de l’histoire : les grands perdants de cette folle campagne sont les céréaliers sous contrat avec les fabricants d’éthanol, ils se sont engagés à fournir du blé pendant trois ans sur un prix fixe avoisinant les 100 euros la tonne.

Dominique Baillard


- Source : RFI www.rfi.fr



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- Dessin : Alex Falco Chang


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