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Le spectre du fascisme au Venezuela (Venezuela Analysis)

Alci Rengifo

Il était presque inévitable que la crise vénézuélienne engendre des spectres du fascisme. Avec 80 morts au cours d’affrontements de rue persistants, et la nation prise entre une bureaucratie incertaine et une vieille garde de l’opposition, le terrain est prêt pour l’apparition de nouveaux acteurs radicaux.

Le 27 juin, la situation déjà volatile a pris un nouveau tournant lorsqu’un hélicoptère de police détourné fut utilisé pour attaquer plusieurs bâtiments gouvernementaux. Le ministère de l’Intérieur et de la Justice et la Cour suprême furent visés par des attentats à la grenade, sans faire de blessés. Ce qui devrait attirer plus d’attention, c’est la vidéo publiée lors de l’assaut par Oscar Alberto Perez, un officier de l’Agence de police criminelle et scientifique du Venezuela. Perez a non seulement participé à l’attaque, mais prétend faire partie d’un réseau souterrain infiltré dans les forces de sécurité et de l’armée, déterminé à faire tomber le gouvernement sous assaut de Nicolas Maduro. Ce fut un acte qui, par sa méthode de planification, pourrait être qualifié de cinématographique.

La vidéo de Pérez a tout d’une déclaration gothique, avec ombres pesantes et du matériel militaire. Il regarde d’un air sévère la caméra avec un froncement de sourcils à la Mussolini, vêtu d’une tenue de combat. Derrière Perez se tiennent des hommes masqués tenant des mitrailleuses. C’est le travail de quelqu’un qui sait comment projeter une image précise. Avant de devenir comploteur, Perez a également travaillé comme acteur du série B au Venezuela, dans des rôles typiquement machistes dans des films avec des titres tels que Mort Suspendue. Dans les photos tirées du film, on peut voir les yeux froids qui aujourd’hui proclament aux Vénézuéliens que la délivrance du socialisme internationaliste en décomposition est à portée de main.

Une grande partie de la couverture médiatique s’est concentrée sur les déclarations tonitruantes de Perez concernant « la restauration de l’ordre constitutionnel ». Mais écoutez attentivement les autres expressions et termes que Pérez utilise dans la vidéo. Ils donnent un aperçu d’une forme de pensée fasciste qui prévaut en Amérique latine depuis au moins la guerre civile espagnole. Dans la vidéo, Perez marie l’idée de la lutte nationaliste avec l’idéalisme chrétien. En désignant un brassard bleu attaché à son bras gauche, il dit : « Nous utilisons ce signe, qui est la couleur de la vérité et de Jésus-Christ, qui est avec nous ». Il s’identifie explicitement, lui et à ses camarades, comme « nationalistes, patriotes et Institutionnalistes ". Vers la fin, il s’écrie plusieurs fois : « nous sommes des guerriers de Dieu, et notre mission est de vivre au service du peuple. Vive le Venezuela ! » Les centurions masqués derrière Perez soulèvent leurs poings en synchronisme avec le futur libérateur et répètent la dernière phrase. Le langage employé par Perez évoque les slogans de dirigeants fascistes comme Francisco Franco, qui a déclaré : « Je suis responsable uniquement envers Dieu et l’histoire. » Espérons qu’il n’adapte pas le slogan du commandant franquiste José Millan Astray qui a popularisé le cri de « Viva la Muerte ».

Il n’est pas surprenant que certains de l’opposition vénézuélienne décrivent maintenant tout cet épisode comme un faux drapeau organisé par le gouvernement Maduro pour justifier des mesures contre les troubles persistants. Jusqu’à maintenant, la plupart des dirigeants de l’opposition étaient des figures de l’ancienne garde sociale, habillés de polos, de casquettes de baseball et se comportant comme des produits typiques du système d’enseignement privé latino-américain. Le principal dirigeant de l’opposition, Henrique Capriles Radonski, a toujours donné l’impression d’avoir un minimum de lucidité et du genre à marcher dans les rues de Westwood ou de Beverly Hills comme un avocat ou un étudiant boursier.

Ces personnes ont réussi à mettre à feu les rues du Venezuela en raison d’une crise économique désastreuse et d’un gouvernement maladroit. Pourtant, ils ont manqué la vision et le talent dramaturgique nécessaire pour diriger une révolution. C’est une raison - en plus de leur identification avec les classes supérieures – pour lesquelles ils ne pourraient jamais rivaliser avec la figure éloquente et hors normes de feu Hugo Chavez. Lorsque les prix du pétrole était au plus haut, et que Chavez semblait capable de contourner les structures capitalistes du pays pour financer son projet, quelqu’un comme Radonski ne pouvait jamais se comparer au titan rouge. Avec Chavez mort, et remplacé par un Maduro moins charismatique, il semble que le fascisme révolutionnaire commence à relever la tête, en utilisant l’image et la violence pour gagner des convertis.

En tant qu’acteur, Perez savait comment planifier l’attaque d’un hélicoptère pour être plus théâtral que mortelle. Une bannière pendait sur le côté de l’hélicoptère qui lisait « Liberté. Article 350. » Ce fut un geste dramatique utilisant l’article de la constitution vénézuélienne qui donne aux citoyens le droit de se rebeller contre un régime tyrannique. Ironiquement, c’était la constitution fondée par Chavez lui-même après avoir assumé le pouvoir à la fin des années 1990. Mais au cœur du drame, ce qui compte, c’est l’impact de l’image. Jusqu’à présent, l’opposition vénézuélienne n’avait aucun sens du romantisme politique. Perez a compris le besoin de gestes héroïques, mais avec les arts noirs du fascisme.

La situation au Venezuela est un étrange mélange d’escalade et d’impasse. L’opposition a rassemblé suffisamment de soutien pour poser au moins une menace électorale au gouvernement de Maduro, mais ils n’ont toujours pas pu pénétrer pleinement les secteurs pauvres et ouvriers - ceux qui s’accrochent encore aux programmes sociaux du Chavismo. Si un mouvement nationaliste radical émergeait avec la capacité de mordre sur les secteurs des opprimés, alors l’équilibre des forces pourrait changer pour le pire.

Il existe déjà des signes que les mouvements fascistes traditionnels, mis en sommeil, profitent de la crise actuelle pour refaire parler d’eux. Parmi ces mouvements figurent ORDEN : Movimiento Nacionalista (ORDRE : Mouvement nationaliste), qui dispose d’un site Web techniquement bien fait, de vidéos de propagande léchées et d’un journal. Le logo du groupe transforme le cheval blanc du drapeau national en un éclair équestre. Comme Aube Dorée en Grèce, ORDEN se drape dans un discours de salut national tout en organisant une iconographie classiquement fasciste. Il est facile de trouver des bannières ORDEN dans certaines des marches actuelles de l’opposition. Ils ne sont en aucun cas représentatifs des tendances dominantes au sein de l’opposition, mais si la situation atteint de nouveaux niveaux de violence, ils pourraient avoir une opportunité.

L’opposition a mené des actes de sabotage et de violence visant des symboles sociaux spécifiques du gouvernement qui donnent au conflit son caractère idéologique. Le site de presse Venezuela Analysis rapporte que les groupes anti-gouvernementaux ont mis le feu à 50 tonnes de nourriture dans un centre de distribution du gouvernement dans l’état d’Anzoategui. Des graffiti inscrits sur les murs du centre exclament « Maudits Chavistas ». Cela vient en plus des récents assassinats de militants chavistes, de lynchages et Chavistas présumés dans les rues et de l’assassinat du juge Nelson Antonio Moncada Gomez, qui a été impliqué dans la condamnation à la prison de la figure de l’opposition Leopoldo Lopez. Lopez fut accusé de mener une vague de violence pendant les manifestations de 2014. Même si des personnages de l’opposition tels que Radonski, Machado ou Lopez ne tolèrent pas ouvertement ces actes de violence, le goût du sang se développera si le statut quo se poursuit.

C’est un terrain toxique, mûr pour la formation de forces fascistes. Du côté bolivarien, la situation devient incertaine et fracturée. Bien que Maduro poursuit son projet pour une assemblée constituante, il a déjà prévenu qu’un renversement du système sera combattu par la lutte armée. La dissidence dans les rangs bolivariens est maintenant apparente avec la rébellion ouverte de la procureure générale Luisa Ortega, qui a été frappée par une interdiction de voyager et un gel des avoirs par la Cour suprême. C’est une situation surréaliste qui donne l’image d’un gouvernement empêtré dans ses propres luttes internes de pouvoir. L’acteur déterminant sera les forces armées. Si une figure dans le style de Perez émerge des échelons supérieurs, alors ces sont les tanks qui régleront la situation comme au Chili en 1973 ou en Égypte en 2013. Il est révélateur que Perez n’a pas été capturé par les forces de sécurité, malgré la chasse active du gouvernement. La question doit être soulevée s’il a effectivement des alliés au sein des forces armées ou d’autres secteurs gouvernementaux qui l’abritent.

Il est incertain si une assemblée constituante réglera quelque chose au Venezuela, alors que Maduro cherche de plus en plus à faire des concessions au milieux d’affaires tout en faisant des annonces populistes sur les consultations de rue et en augmentant sans cesse le salaire minimum. L’expérience bolivarienne n’a jamais eu une théorie ou un cadre clair et défini - Chavez semblait improviser et réviser de 1998 jusqu’à sa mort en 2013. En sortant des modèles marxistes du siècle précédent, Chavez semblait tenter une transformation progressive par des étapes qui étaient parfois inspirées et parfois floues. Vers où le Venezuela se dirigeait restera une question sans réponse après la maladie et la mort de Chavez.

A présent Maduro se retrouve dans d’étranges limbes social-démocrates, avec Perez qui signale l’émergence d’éléments fascistes très clairs et déterminés à détruire le projet bolivarien. La monnaie vénézuélienne a perdu 99,8 pour cent de sa valeur au cours des cinq dernières années, et le pays lutte maintenant avec seulement 10 milliards de dollars de réserves. Ce n’est pas un échec du socialisme, comme l’affirme trop rapidement la classe capitaliste, mais le résultat d’une tentative improvisée de réforme radicale du XXIe siècle basée sur une seule marchandise - le pétrole - qui n’a jamais transformé le tissu social du pays.

Le danger est que le fascisme, élevé dans les classes dirigeantes et le système économique mondial dominant, est toujours clair sur ses intentions. Perez dans sa vidéo proclame explicitement le nationalisme et la religion comme base idéologique. Comme l’explique Enzo Traverso dans Fire and Blood : La guerre civile européenne 1914-1945, son étude clé sur les guerres européennes et leurs racines idéologiques, le franquisme en Espagne a clairement défini les côtés opposés comme « la patrie et l’anti-patrie ». C’est ainsi que Perez et d’autres groupes comme ORDEN définissent la lutte au Venezuela, en tant que nationalistes contre les personnes infectées par l’idée étrangère (particulièrement cubaine) du socialisme et de l’internationalisme, et l’opposition prend toujours de condamner les généreuses offres pétrolières vénézuéliennes aux pays alliés. Si le Venezuela n’est pas engagé dans une guerre civile ouverte, il est certainement au milieu d’une guerre sociale féroce définie par des antagonismes idéologiques clairs.

Le drame terrible du Venezuela devrait être surveillé de près par les mouvements de gauche dans les Amériques et au-delà. Toujours errant dans des brumes post-guerre froide, des mouvements tels que Die Linke en Allemagne, Podemos en Espagne et Syriza en Grèce ont tenté de manœuvrer dans des eaux sociales agitées à mesure que de nouvelles forces réactionnaires, basées sur le culte du sang et de la terre, s’organisent. Alors que la gauche cherche à redécouvrir quels programmes offrir à l’âge de l’austérité et de Trump, le camp de la réaction violente offre des options claires et chauvines. Ils emploieront l’esthétique et les actions audacieuses, laissant leurs adversaires ressembler à des bureaucrates périmés. En ce sens, le danger ne réside pas tant dans le fascisme qui deviendrait une force idéologique dominante au Venezuela, mais dans comment elle peut profiter d’une situation fracturée. Les dirigeants de la révolution doivent se battre pour un projet qui demeure incertain et indéfini. Le fascisme peut alors se glisser par la porte arrière, drapé dans les symboles rassurants du drapeau et de la tradition. Le temps nous dira si une population épuisée par la violence et l’incertitude va réagir ou préférer attendre et voir comment la situation évolue. Perez n’aura peut-être eu que ses 15 minutes de renommée, mais ce sont 15 minutes qui mettent en garde contre une tempête qui se prépare.

Alci Rengifo

Alci Rengifo est un écrivain et critique basé à Los Angeles qui contribue régulièrement à Los Angeles Review of Books et est rédacteur en chef associé à Brooklyn et Boyle à l’est de Los Angeles.

Traduction "on joue avec les mêmes règles du jeu ou on ne joue pas" par VD Pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles.

 https://venezuelanalysis.com/analysis/13224

COMMENTAIRES  

09/07/2017 13:40 par Geb.

Très bonne analyse qu a au moins le mérite d’être claire...

OK.
Le Mouvement bolivarien n’a jamais été un mouvement "révolutionnaire" mais il avait le mérite d’en désigner la direction. C’était probablement le désir de Chavez, mais l’Histoire en a décidé autrement.

Aujourd’hui, le Mouvement révolutionnaire vénézuélien il est où ??? Depuis dix ans ils ont pas eu le temps de préparer, éduquer , armer les Masses ??? En ce moment c’est pas la Garde Républicaine Bolivarienne qui devrait être dans la rue armée de lances-pierres face aux mortiers des factieux. C’est le Peuple prolétarien en armes appuyé par l’armée, (En espérant qu’elle soit assez loyaliste pour ça)qui devrait occuper les rues et s’occuper radicalement des porteurs de boucliers.

Les bonnes âmes vont me dire que ce que je décris là c’est la "guerre civile". Et que c’est pas "politiquement correct" ???

Eh bien c’est exactement ça. avec en plus la notion qu’il y a deux sortes de guerres civiles : Celles que les opprimés gagnent et celle qu’ils perdent. Et celle qui se passe en ce moment à Caracas c’est celle qu’ils vont perdre par la manque de clairvoyance et d’esprit de décision de leurs dirigeants.

Le Parti Communiste Vénézuélien il est où ??? Quel poids représente t-t-il dans les masses ? Quelles sont ses options et stratégies déclarées, ou en gestation, (Y compris militaires), face au drame qui se dessine pour ceux qui ont fait confiance à Chavez, puis à Maduro.

Ces question sont loin d’être anodines. Y compris pour nous en France qui avons vu venir un "mouvement" proclamé "insoumi" sans grand contenu révolutionnaire pour ne pas dire "sans aucun". Et ceci dans l’absence totale d’un vrai parti communiste révolutionnaire, (Le PCF actuel étant plus nocif que bénéfique par sa présence et ses prise de positions félones), qui pourrait infléchir de l’intérieur ce mouvement afin de le vacciner contre les dérives sociaux démocrates.

La situation au Vénézuéla est de nouveau la preuve que sans contenu révolutionnaire poussant vers un changement radical de la Société capitaliste porté fortement par des élément compétents ancrés dans les masses, et la prise immédiate de contre-mesures envers les secteurs clefs compradores de cette Société il ne pourra jamais y avoir de changement.
Pire cela prouve qu’engager un mouvement dans ce sens sans aller jusqu’au bout de la logique non seulement contribue à détruire la confiance des opprimés dans les forces du changement mais que cela débouche sur encore plus d’horreurs et de malheurs pour ces mêmes opprimés.

Apparemment le seul qui l’avait bien compris, (Et c’est pour ça que Cuba est encore un peu "libre"), c’est Castro et les Cubains.

Au Vénézuéla on pourrait presque dire : Tout ce bastringue pour en arriver là ? Sortir la tête de l’eau à des centaines de milliers d’opprimés pour permette dix ans après qu’on vienne la leur trancher ? On est où là ??? Alliende et les centaines de milliers de Chiliens assassinés ça leur a pas suffit ???

Et qu’on se comprenne bien.

Le Vénézuéla c’est notre avenir si on continue comme on le fait à ne pas aller au bout des raisonnements logiques et qu’on continue à voir nos stratégies politico-économiques à travers les lunettes de nos pires ennemis.

Caracas c’est bien loin, mais pour que Paris le devienne il n’en aurait pas fallu beaucoup lors de la dernière Présidentielle.

10/07/2017 02:07 par T 34

Le PCV est un vrai parti révolutionnaire mais son poids politique est faible (moins de 5%). Il demande qu’on cesse les concessions avec la bourgeoisie (entre autre les dollars aux entreprises qui se les mettent dans la poche sans participer à l’activité économique). Il demande un approfondissement de la révolution. Il a formé un front anti impérialiste et antifasciste avec d’autre organisations (qui n’ont pas beaucoup de poids politiques elles non plus). Sa stratégie en cas de coups dur c’est de passer à la clandestinité (militairement il n’a aucune force).

Au Venezuela les émeutiers ont dressés des barrages routiers où ils extorquent les automobilistes. Et pour ceux qui ne paient pas ils sont brulé vifs (AVERTISSEMENT : dans le lien que j’ai donné il y a la vidéo de deux hommes brulés vifs au seconds twit, les personnes sensibles doivent s’abstenir de la regarder) et on en est à 9 brulés vifs.

Autre mauvaise nouvelle, Leopoldo López (en prison pour 43 morts et 900 blessés) a été transféré en détention domiciliaire. Maduro espère qu’il lancera un appel au calme (sic). Il peut toujours attendre car celui-ci a appelé à continuer les manifestations. D’autres terroristes devraient être libérés lors des prochains jours. Tout ça c’est un peu comme si le gouvernement français relâchait Salah Abdeslam en pensant vainement que cela freinera la vague d’attentats. C’est le problème principal au Venezuela, le laxisme du gouvernement qui ne met pas les conspirateurs (toujours les mêmes depuis 2002) en prison (alors ils continuent sachant qu’ils ne risquent rien) et n’enlève pas le pouvoir économique à la bourgeoisie (qui lui sert à financer la déstabilisation) en l’expropriant, on voit très bien les limites d’un projet réformiste.

10/07/2017 07:46 par ozerfil

Comme le Brésil, le Venezuela est perdu pour les valeurs de gauche. Puis ce seront la Bolivie et le Nicaragua.

L’étau US se referme une fois de plus sur l’Amérique du Sud.

Dans l’habituel assourdissant silence de nos médias et bonnes âmes prêtes à s’enflammer pour l’Ukraine et la Syrie, en s’appuyant sur tous les grands principes creux de Liberté, Démocratie et Droits de l’Homme, sans jamais regarder le dessous des cartes et la triste réalité de ce monde unipolaire impitoyable et normalisateur...

Il reste et restera Cuba que D. Trump a heureusement décidé d’ostraciser à nouveau ; "heureusement" car son c’est paradoxalement cette mise au ban qui garantit à Cuba son indépendance et la difficulté à renverser son régime !!

Pour revenir au Venezuela, la chute de son expérience révolutionnaire a débuté avec la perte de son leader charismatique H. Chavez que le peuple vénézuélien aurait suivi et défendu, ce qu’il ne fait pas avec N. Maduro qui n’a pas son aura...

10/07/2017 08:42 par babelouest

Mais pourquoi Maduro est-il si mou ? Peut-on nous l’expliquer ?

10/07/2017 11:45 par Claude

Il faut toujours dire aux fascistes si vous bougez sous n’importe quelle forme vous en prendrez pour votre compte.

10/07/2017 18:03 par Lyendith

« Mais pourquoi Maduro est-il si mou ? Peut-on nous l’expliquer ? »

Personnellement je pencherais pour la peur d’une intervention militaire de l’Oncle Sam. En étant « mou », Maduro est déjà dépeint partout comme un dictateur sanguinaire, et sachant que le Vénézuéla est déjà classé comme « menace exceptionnelle » pour les États-unis grâce au modéré et pacifique prédécesseur de Trump, je te laisse imaginer ce qui se passerait s’il se décidait à devenir « dur ». D’un autre côté on peut se dire qu’il n’a rien à perdre, vu qu’à ce rythme-là il n’est pas sûr que son gouvernement passe l’hiver… Mais au point où on est, une défaite de Maduro par les urnes en mars prochain serait presque un moindre mal. Je suppose qu’il veut au moins tenir jusque là.

Ou alors je me fourre le doigt dans l’œil, ce qui est possible aussi.

10/07/2017 22:23 par KB

“Autre mauvaise nouvelle, Leopoldo López (en prison pour 43 morts et 900 blessés) a été transféré en détention domiciliaire. Maduro espère qu’il lancera un appel au calme (sic). Il peut toujours attendre car celui-ci a appelé à continuer les manifestations. D’autres terroristes devraient être libérés lors des prochains jours. Tout ça c’est un peu comme si le gouvernement français relâchait Salah Abdeslam en pensant vainement que cela freinera la vague d’attentats.”

Semblable à ce qui s’est produit en Syrie en 2011, quand le "régime" a libéré les "prisonniers politiques" dans l’espoir de calmer les manifestations. Prisonniers politiques qui ont ensuite formé Al-Nosra, Jaish-al-Islam, etc.
Je suppose que si la situation tourne mal au Venezuela, les médias et leur honnêteté habituelle accuseront Maduro d’avoir libéré Lopez et ses semblables pour discréditer l’opposition en favorisant ses secteurs extrémistes. C’est ce qu’ils disent pour la Syrie.

11/07/2017 01:58 par T 34

Aujourd’hui on a :

7 policiers blessés avec une bombe.

Tentative de lynchage frustré par la police.

Après les mortiers artisanaux le lance roquette multiple artisanal.

11/07/2017 07:03 par Ernesto Bustos

Il n’est pas facile de gouverner un pays, l’Europe sombre dans le néolibéralisme, l’appauvrissement des travailleurs et la négation d’acquis sociaux conquis par les générations qui nous précèdent, malgré qu’il existe des partis politiques, des militants et dirigeants sociaux qui ont des bien meilleures idées et programmes pour améliorer la vie de nos concitoyens.

Arrivé a prendre et conserver le pouvoir politique d’un pays, surtout en Amérique Latine ou l’initiative de gouverner pour la justice sociale nécessairement menace et atteint les intérêts des oligarchies au pouvoir depuis la colonisation et mafias, les intérêts de groupes financiers internationaux dont parfois leur PIB est supérieur a celui de toute la nation, qui de plus sont soutenus médiatiquement, militairement et par les services secrets des EEUU prêt a assassiner, déstabiliser, renverser le gouvernement par tous les moyens possible est très compliqué.

Il est préférable de nuancer les critiques, un peu comme un spectateur de la coupe du monde d’un combat de boxe donne des leçons et sait mieux que le boxeur lui même comment obtenir la victoire. Hugo Chavez et aujourd’hui Nicolas Maduro fait de son mieux, on souhaiterais plus, lui même souhaiterais plus.

Hugo Chavez rappelait souvent en campagnes électorales "la campagne parfaite, la victoire parfaite", et pour cela il faut absolument combattre tout sectarisme, pour gagner il faut y aller tous ensemble et parfois mitiger ses actions pour conserver l’union et le soutient du peuple, des militants et des partis politiques.

12/07/2017 03:00 par T 34

Assassinat de José Luis Rivas Aranguren candidat à l’assemblée constituante en plein meeting.

Le député Miguel Pizarro propose aux émeutiers des armes et jusqu’au 2000 $ pour l’assassinat d’un policier.

12/07/2017 23:01 par Geb.

A lire tout ça je me pose réellement la question sur la représentativité concrète de Maduro au sein des Masses.

Quand je lis ce qui est exposé j’en déduit que les émeutiers sont relativement marginaux quand ils ne sont pas tout simplement des mercenaires étrangers.

Un "député" propose des armes et de l’argent aux émeutiers... Bien !

Qu’attend Maduro pour en faire autant chez ses militants. J’imagine qu’ils doivent piaffer d’impatience à se faire brûler vifs sans même avoir droit à un extincteur...

Il est vrai que Chavez, en tant que militaire, aurait été mieux placé plutôt qu’un ancien chauffeur de bus syndicaliste, pour appréhender la situation. La stratégie militaire, et révolutionnaire, ça s’apprend, et ne s’improvise pas général qui veut. Mais l’exemple Castriste nous a bien démontré que la capacité au combat, stratégique et politique n’était ni l’apanage des militaires, ni celui des politiciens.

Contrairement à ce qu’imaginent les bisounours, même si Maduro est éjecté électoralement, le cycle des violences, des disparitions, et des tortures, va recommencer illico. Outre l’extrême dégradation du niveau de vie des masses, le pays va être confronté à une campagne d’extrême violence pour éradiquer tout ce qui a pu ressembler à un Bolivarien. Les mercenaires étasuniens de la "School of America" sont sur les starting-blocs.

Si Maduro a encore confiance en son armée il est vital, s’il ne se sent pas capable de prendre des mesures radicales, qu’il remette les pouvoirs à quelqu’un de plus capable et qu’il distribue les armes aux Masses en les organisant contre les factieux.

"Incompétent", le simple fait qu’il n’ai pas prévue cette situation démontre qu’il l’est. Surtout le fait qu’il n’ait pas prévue la nécessité de l’existence et de la constitution discrète de Forces populaires anti-guérilla entraînées fidèles au Bolivarisme. S’il était "compétent" le jour du scrutin il ferait en sorte "à l’insu de son plein gré" que le Peuple bolivarien en armes prenne le pouvoir, le destitue, mette en place quelqu’un avec moins de scrupules, en choisissant un dirigeant plus efficace afin d’éradiquer illico les factieux.

Bien sûr les USA "risquent" de "répondre", (Plutôt par mercenaires interposés, pour faire politiquement correct, ou par une agression hondurienne), mais je ne vois pas pourquoi le Peuple devrait attendre de se faire massacrer désarmé sans même avoir tenté de faire front.

Si le Palais de Mirafiore tombe entre les mains des "escuderos" c’est un nouveau Chili qui va recommencer.

Avec le "panache" en moins. Dans ce cas de figure non plus, n’est pas Alliende qui veut.

Personne, Maduro en premier, ne pourra dire qu’il ne "savait pas".

P.S. Le 10 juillet Maduro a eut une conversation téléphonique avec Poutine, (TéléSur), afin de "finaliser" une coopération bilatérale sur l’Energie. Faut-il souhaiter qu’ils aient aussi parlé d’autres choses en "off"et que Vladimir en ait profité pour lui expliquer que s’il continuait de ce pas ça n’est pas avec lui que cette "coopération" se finaliserait ?

13/07/2017 09:06 par Ernesto Bustos

Bonjour camarade @GED, salutation du Pérou,

Parmi les manifestants violents, l’opposition recrute a la force même des adolescents mineurs, les auteurs intellectuels de la violence au Venezuela, les véritables fachistes détenteur du grand capital et soumis aux intérêts de l’impérialisme ne vont pas aux manifestations ni commette eux-mêmes les attentats terroriste.

L’extrême droite sait très bien également que ces actions violentes ne vont pas renverser le gouvernement, c’est la stratégie de "la guerre des chiens" qui est appliqué, mettre les vénézueliens a se tués entre eux, c’est la mèche qui doit enflammer le pays pour semer le chaos et la misère, et ensuite justifier une invasion militaire.

Pour sortir de la crise, Nicolas Maduro a convoquer une nouvelle Assemblée Constituante, l’élection des constituants de toutes les communes du pays se réalisera le 30 juillet prochain, les candidats élus le seront également par catégories, le constituant pour les paysans, pour les ouvriers du pétrole, les conseils communaux, petits entrepreneurs etc. La nouvelle Constitution prendra effet suite a être approuvée par référendum national.

Cela ne détiendra pas l’opposition, mais il est aussi prévu une Commission pour "la Vérité et Réconciliation", qui aura les pleins pouvoir pour emprisonner les responsables des violences. Le Venezuela compte également de presque 1 million de miliciens armés pas encore activés, mais en cas d’invasion militaires ou coup d’état, ces miliciens résisteraient avec Forces Armées Bolivarienne.

Le Venezuela n’est pas le Chili de Salvador Allende, mon avis personnel est que l’opposition ne parviendras pas a prendre le pouvoir par la force ni la violence.

13/07/2017 17:35 par Geb.

@ Camarade Ernesto Busto.

Merci pour ces infos complémentaires. J’ignorais cette histoire de Milices populaires. Et tes précisons sur le déroulement de la Constituante sont précieuses afin de comprendre la stratégie du Gouvernement.

Il est vrai que d’ici tout ça paraît assez confus et que nous avons aussi l’habitude de mesurer ce qui se passe chez les autres de la même manière que si c’était chez nous. Ce qui peut entraîner parfois des confusions.

En Europe c’est le black out total sur le sujet et une absence d’analyses approfondies totale dans les médias officiels. Le moulin à endoctriner fonctionne plein pot.

Fraternellement mes Amitiés révolutionnaires.

Geb.
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