Les médias misent sur Valls pour renforcer le climat raciste et sécuritaire en France

Anthony TORRES

Une campagne dans la presse lancée par le Journal Du Dimanche s’interroge sur la possibilité de voir l’actuel ministre de l’intérieur Manuel Valls à la tête du gouvernement. Des sections de la classe dirigeante voient en Valls la personne la mieux placée pour tenter de freiner l’érosion de la cote de popularité du gouvernement au moyen d’appels sécuritaires.

Le gouvernement du président François Hollande et du premier ministre Jean-Marc Ayrault est miné par l’impopularité de ses politiques antisociales, mais l’auréole médiatique autour des mesures policières de Valls lui permet d’être le moins impopulaire des ministres. À la question : « Valls ferait il un bon premier ministre ? », 47 pour cent des gens interrogés répondent positivement. Chez l’UMP et le FN, 45 pour cent et 34 pour cent des sympathisants respectivement pensent que Valls serait un bon ministre.

Dans un article intitulé « Valls, premier choix des français pour remplacer Ayrault », RTL rapporte les propos tenus par le chef de l’État lors du dîner de l’Association de la presse présidentielle : « La meilleur façon de se préparer (à la présidentielle) c’est d’être loyal et d’être meilleur à son poste ».

Valls remarque qu’il entretient aussi ses forces : « Je suis protégé par ma popularité et par mon statut de ministre de l’Intérieur ».

Il est possible, comme l’annonce Hollande, qu’il pourrait ne pas se représenter à l’élection présidentielle de 2017. Hollande est le président le plus impopulaire de la Ve République, et son premier ministre Ayrault est lui aussi très bas dans les sondages.

Valls est le représentant de l’aile la plus sécuritaire du Parti Socialiste (PS). Après la défaite du PS lors des élections européennes en 2009, Vall – alors député de l’Essonne – préconisait de « transformer de fond en comble le fonctionnement du PS, nous dépasser, tout changer : le nom, parce que le mot socialisme est sans doute dépassé ; il renvoie à des conceptions du XIXème siècle ». Au mot « parti » qui « nous enferme dans quelque chose d’étroit », il dit préférer l’appellation « mouvement ».

Valls fait partie de la section du PS la plus ouvertement hostile à la classe ouvrière. Lors des élections primaires présidentielles du PS, c’était le candidat le plus clair sur son intention d’appliquer un programme sécuritaire et d’attaquer les acquis sociaux de la classe ouvrière.

La promotion médiatique de Valls reflète la crise profonde du gouvernement Hollande-Ayrault. Un an après son élection, Hollande et son gouvernement sont profondément discrédités, et Valls est perçu par la presse et des sections de la bourgeoisie comme un potentiel premier ministre ou candidat PS pour les présidentielles de 2017.

Le gouvernement PS est allé plus loin dans les attaques contre les acquis sociaux de la classe ouvrière et dans la politique interventionniste de la France que ce ne fut le cas sous le gouvernement de droite. En étroite collaboration avec les syndicats, Hollande et Ayrault ont négocié les accords de compétitivité, les fermetures d’usines, la réforme du marché du travail et maintenant la réforme des retraites. Le gouvernement PS mène une politique d’intervention militaire au Mali et soutien des préparatifs pour une intervention directe en Syrie.

La politique actuelle du gouvernement, et celle d’un gouvernement sous la direction de Valls, établissent le racisme et les sentiments d’extrême-droite comme éléments dominants de la vie politique.

Pour contrer la colère des travailleurs envers ses politiques antisociales, le PS s’appuie sur les mesures racistes et sécuritaires du prédécesseur de Hollande, Nicolas Sarkozy, afin de diviser la classe ouvrière sur des bases ethniques et religieuses. En tant que ministre de l’Intérieur, Valls s’applique à attaquer le droit démocratique des Roms à s’installer en France en les expulsant.

Il y a quelques jours, dans la ville de Trappes, une femme portant un voile intégral a été arrêtée par la police pour qu’elle enlève son voile. Cette interpellation dégénéra à cause des provocations des agents de police, des émeutes éclatèrent devant le commissariat, exprimant la colère sociale profonde qui se développe. Cette opération musclée de la police renforce le climat sécuritaire et la propagande médiatique autour de Valls.

Dernièrement Eugène Caselli, président PS de la communauté urbaine de Marseille a souhaité voir toute la ville de Marseille placée en zone de sécurité prioritaire, ce qui verrait le nombre de policiers s’accroitre considérablement, assiégeant la ville.

La pseudo-gauche est également responsable de la montée des politiques sécuritaires du PS. Il est important de noter que 38 pourcent des sympathisants du Front de Gauche interrogés par Ifop soutiennent Valls comme premier ministre. Ils sont donc à l’écoute des discours sécuritaires et racistes du gouvernement.

L’éditorial du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) intitulé « Valls, sarkozyste zélé » déclare : « Il sait [en parlant de Valls] que la politique d’austérité de son gouvernement génère l’insatisfaction et accumule les motifs de révolte. En alimentant les réactions hostiles face aux explosions de colère comme en se présentant en super flic, adepte de la violence d’Etat, Valls fait le lit du FN ».

Cette mise en garde contre le danger d’une montée du FN est entièrement fausse et cynique. En fait, le NPA fait partie de l’ensemble des forces politiques qui favorisent la montée de l’extrême-droite, que seule une lutte politiquement indépendante de la classe ouvrière peut stopper.

Le NPA savait lors de la présidentielle qu’une fois élu, un gouvernement PS appliquerait des mesures d’austérité, et qu’il mènerait les mêmes politiques sécuritaires et d’intervention militaire. En soutenant Hollande en mai 2012, le NPA a aidé à installer un gouvernement réactionnaire mené par le PS, dont la réaction pro-sécuritaire à son impopularité grandissante était entièrement prévisible.

COMMENTAIRES  

19/08/2013 13:14 par Amar Bouzouar

Valls est un révélateur. Il dévoile la réalité sombre de ce "parti" imposteur : il n’est pas socialiste et encore moins de gauche.

Ce faisant, Valls montre aussi son opportunisme : un parti ne sert que les ambitions personnelles. Son idéologie et ses convictions sont accessoires.

Les mêmes personnels politiques peuvent migrer d’un parti à l’autre sans trahir leur profil tant c’est blanc bonnet et bonnet blanc.

Ce qui reste à faire, c’est dénoncer l’imposture des "partis" dits "de gauche". Quand on défend bec et ongles le capital et l’Empire, on est au minimum un laquais et un renégat comme la plupart des journaux obliques français : Libération, Marianne, Le Monde...

19/08/2013 18:38 par babelouest

Pour rebondir sur Amar Bouzouar : le FdG, le NPA, même LO, souhaitent manifestement un réaménagement du $¥$T€M€, mais pas sa disparition. Vont-ils jusqu’à la disparition de la propriété privée, donc de la monnaie ? Même les révolutionnaires de l’An Un n’ont pas osé y toucher, pourtant à mon sens le problème de base est là.

20/08/2013 08:11 par cunegonde godot

Le NPA savait lors de la présidentielle qu’une fois élu, un gouvernement PS appliquerait des mesures d’austérité, et qu’il mènerait les mêmes politiques sécuritaires et d’intervention militaire. En soutenant Hollande en mai 2012, le NPA a aidé à installer un gouvernement réactionnaire mené par le PS, dont la réaction pro-sécuritaire à son impopularité grandissante était entièrement prévisible

On ne va quand même pas faire semblant de dévoiler, en 2013, que le trotskysme mondain roule pour le PS depuis quarante ans au moins, et donc par-là pour le capitalisme et sa bourgeoisie ? Si ? Ah bon...

20/08/2013 15:50 par triaire

J’ignore pour qui roule le NPA, et les autres, par contre je pense très fort que ces gens de bonne volonté , plutôt à gauche quand même, se sont faits peu à peu avoir par les médias, les télés etc...Alors, ils en arrivent à dire et à faire de grosses bourdes politiques .
Je n’arrive pas à comprendre que le peuple encense un Vals, capable de faire en pire ce que faisait son modèle Sarkosy...Quelque chose ne colle pas .Manque de réflexion ? de lectures ?amour des miettes laissées aux pauvres par le capital ?Vals est un affreux de droite roulant exclusivement pour lui, il ignore même que ses lointains ascendants Espagnols ont été maltraités par la France en 1939, c’est dire...
Quant à l’UMPS, eux, ils ne sont rien sinon un autre versant de la droite heureuse de l’etre à droite .!
Ce que je vois est ahurissant !
Quant aux gens du FDG qui aiment Vals...Mélenchon va devoir me convaincre que ce sont des nuls sinon je ne voterai pas non plus pour sa formation qui me semblait etre dans cette gabégie, ce que l’on faisait encore de mieux .

19/10/2013 06:59 par RAMBOUR

Une Kippa n’a jamais empêché de reconnaitre un visage, ni de conduire un véhicule en toute sécurité.

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