Dans son éditorial, Paul Ariès rappelle la nécessité de l’antimilitarisme et du pacifisme (1676 milliards de dollars dépensés chaque année pour les armes) et il moque l’ineffable Jean-Vincent Placé (il fallait des Solfériniens pour faire mousser un type pareil) qui a intégré les forces armées avec le grade de colonel, au sein du 13e RDP, régiment spécialisé dans le renseignement espionnage.
Mathilde Detcheverry et Danielle Lanquetuit préviennent : « Nanotech’ ; la commercialisétion progresse, la vigilance patine ! ». Il faut veiller à l’utilisation des nanomatériaux dans l’agriculture, dans le domaine des nanocapteurs (1 nanomètre = 1 milliardième de mètre).
Jean-Claude Paye se demande si Hollande a renoncé à l’état d’urgence permanent, même si, par manque de consensus, il n’est plus prévu de l’inscrire dans la constitution.
Pour Frédéric Thomas, tout ne finit pas en chanson en Haïti (l’ancien président Martelly était un chanteur populaire). Au lieu d’organiser des élections locales, il a déclenché une série de conflits. Haïti est « ouvert » aux investisseurs étrangers mais, suite au séisme de 2010, 60 000 personnes vivent toujours dans des camps.
Pour Jean-Marc Serekian, l’atome tricolore terrorise l’Europe : « Il n’y a plus de capitaine pour piloter le bateau France à la dérive. Et, mauvaise surprise, ceux que l’on regardait encore comme de risibles potiches politiques subalternes sont devenus les garde-chiourmes de la galère. Au poste de contrôle du navire ils s’activent comme des forcenés. Tel est, en image maritime, le tableau possible pour décrire le deux poids deux mesures de la nouvelle politique gouvernementale : état d’urgence férocement répressif contre les activistes écologistes d’un côté, atermoiement permanent dans l’indécision face à la Bérézina nucléaire française de l’autre. « Société nucléaire, société policière » disait un vieux mot d’ordre scandé dans les manifestations en Alsace contre Fessenheim… Nous y sommes… Et chaque jour se confirme partout en France, la pertinence politique de cette sombre association des origines. »
Anna Bednik montre les dessous de la croissance. Elle se méfie de l’expression « dématérialisation de la croissance » qui laisse entendre que l’économie mondiale peut croître plus vite en consommant moins de matières. »
Thierry Brugvin pose la question : « comment concilier solidarité et liberté démocratique en Europe ? » Depuis que l’Etat français est membre de l’Europe, qui se situe entre l’association d’Etats et la fédération, la question se pose directement aux Français.
Suite à la parution de son livre sur Capitalisme et djihadisme, Les Zindigné(e)s se sont entretenus avec Michel Surya. Pour le philosophe, « à ceux qui ont des mansuétudes pour la religion islamique, parce que c’est là que se recueillerait la plainte justifiée des peuples de l’histoire de l’islam, il faut se souvenir que l’islam n’est pas moins asservissant que toute religion, qu’il l’est plus même depuis qu’il regarde en arrière, jusqu’au vertige. » Dans son liuvre, Surya expose ce point important : « La difficulté qu’on n’a alors vu presque personne aborder : les rapports ne sont-ils pas en train de changer au point que penser selon les termes des puissances respectives du capitalisme et de son opposition ne suffit plus. Une autre puissance émerge qui ravage des territoires entiers, y répandant la terreur (terreur qui n’atteint encore l’Europe qu’épisodiquement), qui n’est sans aucun doute pas moins hostile à l’anticapitalisme qu’au capitalisme lui-même. De là que l’étau se resserre : plus de gauche ou presque, où que ce soit ; un plébiscite au contraire pour un libéralisme sans fard ni frein ; une extrême droite à l’affût et aux portes du pouvoir ; et, enfin, le déferlement d’un archaïsme historique qu’on ne voit pas à quoi comparer sinon à une variante du fascisme. »
Christian Araud (un polytechnicien qui vit dans les quartiers nord de Marseille , explique qu’il faut oser la solidarité face à la crise globale : « le collectif est une occasion pour chacun de penser à sa propre transition intérieure. »
Les Zindigné(e)s se demandent, suite à C.L.R. James, s’il ne faudrait pas décoloniser la révolution. Tout au long de sa carrière militante et intellectuelle, James se sera attaché à défaire la réduction de l’Histoire du monde à l’Histoire de l’Occident en donnant à voir la multiplicité des sujets et des lieux de l’initiative révolutionnaire.
Le survivalisme est-il politiquement compatible avec le projet éco-socialiste, demande l’anarchiste de droite Piero San Giorgio ? Un penseur stimulant qu’on s’étonne de voir dans cette revue dans la mesure où il organise des stages de survie (des camps d’entraînement) pour l’extrême droite.
Photo d’illustration : Piero San Georgio