Dans son éditorial, Paul Ariès craint que la vraie gauche de gauche puisse disparaître en 2017. Parce que « La fausse gauche “socialiste” est déjà convaincue que l’élection se gagnera sur le terrain de l’identité … terrain de chasse traditionnel de la droite et de l’extrême droite. Ajoutez-y une pincée de religieux et vous obtiendrez la recette parfaite pour que la gauche disparaisse en 2017 et ne laisse face à face qu’une droite plus outrancière et plus forte que jamais et une seconde droite “socialiste” toujours vivante mais rabougrie ».
Paul Ariès interroge Roger Martelli suite à la parution de son livre L’Identité, c’est la guerre : « La guerre des civilisations, nous dit-on, a radicalisé l’islam jusqu’à le constituer en armée visant à l’extermination de l’autre. La mondialisation, par ailleurs, a accentué le flux de population vers les pays riches, créant des poches civilisationnelles de plus en plus compactes et visibles.
Jean-Claude Paye se demande si le Brexit est un problème économique ou une question politique : « Si la Grande Bretagne faisait partie de l’UE tout en restant dehors, maintenant, elle sera dehors tout en restant dedans ». Bien vu !
Fatima Martin et Femenino Rural dénoncent les « vautours du micro-crédit » qui « sous prétexte de lutter contre la pauvreté avec la bénédiction d’organismes comme les Nations Unies (PNUD), USAID ou encore la Banque européenne d’investissement, les escroquent, les endettent et les ruinent ».
Ne faisons pas les étonnés : les insectes font de la résistance (Eva Lacoste). Ils « survivent à des pesticides, associés à des plantes génétiquement modifiés porteuses d’un gêne toxique. Les multinationales de l’agrochimie et autres Terminator n’ont rien d’autre à offrir qu’une fuite en avant destinée à nourrir des actionnaires résistants à toute forme de biodiversité et d’intérêt général ».
Jean-Luc Pasquinet se demande où relocaliser l’émancipation : « à la fois moyen et fin de la décroissance. Il existe dès le départ un parti pris, c’est celui de la décroissance de notre empreinte écologique comme condition de notre survie ».
Claude Calame réfléchit à l’avenir de l’homme et de son environnement : « L’urgence climatique exige de s’interroger sur l’impact des acticités humaines sur une nature envisagée non plus comme ensemble de ressources à disposition des hommes, mais comme écosystème à l’équilibre précaire. Quelles causes au changement climatique et à la dégradation de l’environnement ? Quelles conséquences, quelles alternatives ? »
Jean-Marc Sérékian analyse le fétichisme de l’énergie : « Signes persistant des temps de crise... va-t-il falloir nous y faire ? Désormais ce n’est plus par de grandes affiches ou de somptueux prospectus publicitaires touristiques que nous découvrons des iles de rêve et les sites paradisiaques de la planète, mais, de plus en plus et presque exclusivement, par des crimes d’écocide liés à des projets miniers ou pétroliers. Avec la crise de croissance du « Système technicien » et la résurrection high-tech de l’extractivisme, notre découverte des merveilles du monde s’apparente de plus en plus à une descente aux enfers...
On se trouve en présence d’une logique totalitaire arrivée au stade terminal de son développement... Le Système technicien, autonomisé et toujours plus obsédé par sa volonté de puissance, continue sa croissance perpétuelle pourrait nous dire Jacques Ellul. De fait, la frénésie extractive possède désormais les moyens technologiques et son vaste complexe industriel pour satisfaire encore sans entrave politique sa volonté d’expansion permanente. Le Système technicien apparaît aujourd’hui comme une véritable superpuissance transnationale autonomisée. Avec, exacerbé en première ligne, la technique de fracturation hydraulique, ivre de sa perfection, cette méga-machine impose partout une ruée vers la roche mère et son cortège de sacrifices environnementaux... Comment expliquer la possibilité de permis gazier sur l’île d’Anticosti, lorsqu’on a appris où se situe ce petit paradis ? »
Pour Thierry Brugvin, il ne faut naturellement pas confondre les antiproductivismes de gauche avec ceux de l’extrême droit. Soyons attentifs aux « partisans de l’écologie de la postmodernité » pour qui la solution réside dans la recherche de l’équilibre entre les excès de l’“hyperliberté”, de l’hypermodernité, de l’ordre conservateur, de l’ordre traditionaliste et de l’ordre autoritariste ».
Yann Fiévet explique qu’en France souffle le sale air de la peur : « Un climat de peur semble envahir inexorablement le royaume de France. Le monarque et ses ministres se servent allègrement de ce climat en même temps qu’il le suscite sournoisement. D’où vient la peur montante, à quelles sources s’alimente-t-elle ? Un tri est indispensable entre causes objectives et causes subjectives du phénomène. S’agissant de ces dernières il est difficile de nier que la production d’un environnement social anxiogène ne peut qu’être que propice à l’exacerbation de la peur. Parmi les facteurs anxiogènes, la dérive sécuritaire que représente l’accentuation du rôle répressif du couple police/justice ces dernières années en France est pour le moins déterminante. »