D’abord le lycée catholique subventionné
Mesdames et monsieur,
Un reportage diffusé hier à la télévision (LCP) avec forte recommandation de Télérama, nous apprend que le journaliste Éric Darbré était présent lundi 15 janvier 2024 dans votre lycée Saint-Louis (de Lorient) pour rencontrer une classe de première et l’assommer de quelques mensonges pesants comme « l’ONU reconnaît le génocide ouïghour ». (1) Eh bien non, justement et je le démontre dans mon livre « Ouïghours, l’horreur était dans nos médias » en citant longuement le rapport du Haut Commissariat aux Droits de l’Homme de l’ONU et les déclaration de sa responsable.
Pour M. Darbré, il y a des avortements forcés, des stérilisations de ouïghoures, preuves d’un génocide. Mais il cache l’extraordinaire progression démographique depuis un demi-siècle. La population ouïghoure était de 5,5 millions d’habitants en 1978, de 11,6 millions en 2018. Elle est de 12, 7 millions. Elle augmente plus vite que la population des autres régions. La loi de l’enfant unique n’a jamais été en vigueur au Xinjiang.
Pareillement, j’ai étudié de près Adrian Zenz (principale source de Darbré) : un allemand qui vit aux Etats-Unis, un évangeliste qui affirme que Dieu lui a ordonné une croisade contre la Chine, qui ment comme il respire (voir dans mon livre quelques-uns de ses mensonges) et qui menace les juifs de crémation.
Tout ce que montre et dit Eric Darbré est une insulte au métier de journaliste et à l’intelligence de son public. La prise en otage de lycéens d’un lycée privé subventionné qui ont dû étudier son documentaire et préparer des questions sous la houlette d’un professeur est déplorable.
Les affirmations, baptisées preuves par M. Darbré, l’usage répété du conditionnel (« Il y aurait... »), le recours à la technique du doigt mouillé (« On estime que », « des observateurs pensent... », des témoins anonymes... »), le recours à de faux témoins sans qu’il soit fait l’effort de vérifier leurs dires, la production de photos satellites débarrassées des indications originelles de longitude et latitude (sans lesquelles elles ne valent rien), sont des entorses à la déontologie journalistique et à la « Charte des journalistes ». Je pense à la séquence grotesque où un charlatan qu’on voit sur tous les plateaux de télé exhibe une chaîne de 3 mètres qui le ligotait en prison (ainsi que des centaines de milliers de Ouïghours, n’est-ce pas ?).
Un peu partout dans le monde, jusqu’au cabinet d’avocats qui conseille la présidence des Etats-Unis, en passant par des intellectuels qui conseillent le secrétaire général de l’ONU sur les questions de génocide et sans oublier la mission d’enquête de l’ONU au Xinjiang en 2022, la fable du génocide ouïghour est niée. Pas dans nos médias et pas dans votre « établissement catholique d’enseignement [qui participe] dans un grand respect de chacun, à la formation humaine et spirituelle des jeunes ».
Mesdames, monsieur,
Vous vous êtes tirés une balle dans le pied en promouvant un combat ouïghour dont les fers de lance au Xinjiang sont les frères de combat de ceux qui, partout où ils sont au pouvoir ou qui oeuvrent pour y parvenir, égorgent les chrétiens.
Voyez, ce n’est pas pour la liberté religieuse (elle existe pleinement), ni pour la préservation de la culture que se battent et tuent des fanatiques islamistes au Xinjiang, c’est pour la création d’une théocratie à l’Afghane (le Turkestan oriental) dans laquelle la loi serait celle de l’Islam, la charia. Les chrétiens du Xinjiang devront périr ou se convertir. Ne participez pas à cette tragédie.
Je ne plaide certes pas pour l’importation en France du système politique, médiatique, économique, judiciaire, etc. chinois. Je ne suis pas pro-chinois. Je suis pro-vérité.
Je suis écrivain, auteur de 25 livres, j’ai été récompensé par trois prix littéraires, j’ai été le référent littéraire d’Attac, je suis publié dans plusieurs pays d’Europe, d’Asie, d’Amérique (dont les Etats-Unis), je suis allé trois fois au Xinjiang et j’ai écrit deux livres sur le sujet :
- « Ouïghours, pour en finir avec les fake news » (2020)
- « Ouïghours, l’horreur était dans nos médias » (2024).
Si vous le souhaitez, je vous les ferai envoyer en SP (service de presse gratuit) afin que vous puissiez, au moins, dire à vos élèves que la parole de M. Darbré est contestée, en France et à l’étranger.
Si vous pensez être suffisamment (et bien) instruits sur le sujet, inutile de me répondre. Je vous écrirai moi même un jour, quand le temps, balayeur des mensonges, aura fait son office.
Comme vous participez à la formation humaine et spirituelle des jeunes, je suis sûr que vous montrerez ce mail à vos élèves abusés par M.Darbré. Je suis tout disposé à leur parler du Xinjiang si vous m’y invitez.
Bien à vous.
Maxime VIVAS
NB. La photo du logo nous montre Valérie Brochard de LCP, Eric Darbré et Valérie Niquet, maître de recherche à "la fondation pour la recherche stratégique" (?) en "débat" devant une classe de troisième au collège public Le Luzard à Noisiel (Seine-et-Marne). Copie de cette lettre a été adressée au Principal de ce collège de la République.
Note (1) Comment Eric Darbré a-t-il le culot de vous dire cela en 2024 alors que le rapport de l’ONU, paru le 31 août 2023, après son enquête sur place nie l’existence d’un génocide ?
