Neige artificielle, tout voiture, abandon du bio... Comment la droite prend sa revanche sur l’écologie

Des canons à neige contre la crise climatique ? Depuis un an, une majorité de régions françaises sont gérées par des élus Les Républicains. Quelles conséquences en matière d’écologie ? Des fédérations de chasse largement subventionnées au détriment des associations de protection de l’environnement, la route privilégiée par rapport au rail, l’agriculture paysanne et biologique sabrée, des millions d’euros pour acheter des canons à neige... Basta ! s’est penché sur les nouvelles orientations budgétaires de ces régions, laboratoires de la droite française.

Lors des élections régionales de 2015, sept régions sont passées à droite [1]. Un an et demi après ce changement, l’heure est au bilan. Sur les enjeux écologiques, quelles sont les nouvelles orientations ? Quelles décisions ont été mises en œuvre ? Du côté de la politique des transports, le revirement semble important. « La voiture en soi n’est pas polluante », assume Gérald Darmanin, vice-président régional Les Républicains en charge des transports dans les Hauts-de-France. Après avoir rouvert aux automobilistes le centre-ville de Tourcoing dont il est maire, il défend sa politique pro-voitures à l’échelle régionale. « J’aime bien la voiture car c’est la liberté, ça permet aux familles nombreuses de faire leurs courses, aux gens de transporter des choses », affirme-t-il, critiquant vertement le plan de circulation de son prédécesseur socialiste.

« La première décision du mandat a été de mettre en place une aide au transport pour les gens devant faire plus de trente kilomètres en voiture pour se rendre sur leur lieu de travail, relève Jérémie Crépel, secrétaire régional d’Europe Écologie – les Verts (EELV). Un parti pris que dénoncent les écologistes, qui préfèreraient un investissement dans les transports publics. En région Île-de-France, les élus écologistes dénoncent aussi la mise en place « d’un plan routier à 200 millions d’euros » et l’opposition de Valérie Pécresse à la piétonnisation des berges de la Seine. « Apparemment, pour la droite régionale, la santé de tous passe après les possibilités de quelques-uns », écrivent-ils.

Du côté de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca), l’hémicycle du conseil régional est composé exclusivement d’élus Les Républicains, UDI, Modem et Front National – la gauche s’étant retirée au second tour pour éviter une victoire du FN. Le développement des trains régionaux pourrait y être fortement compromis, alors même que l’offre a augmenté de 38 % entre 2007 et 2015. « Paca est la région laboratoire de la privatisation du rail », alerte Sophie Camard, ancienne conseillère régionale EELV. Christian Estrosi veut « faire des économies en cassant le cadre régional des transports », explique-t-elle. Ce dernier refuse « de payer 36 millions d’euros à la SNCF, il a également fait voter une délibération dans laquelle il "ordonne" à la SNCF d’exécuter un plan de transport unilatéral en 2017, en dehors de tout cadre contractuel. Il veut moins de ferroviaire, plus d’autobus. »

Des canons à neige artificielle pour lutter contre la crise climatique ?

La région Paca fait partie des territoires en France les plus exposés aux impacts du changement climatique [2]. Un groupe régional d’experts sur le climat avait été mis en place sous la précédente mandature pour étudier et anticiper ces évolutions. Mais le nouveau président, Christian Estrosi, semble bien moins intéressé par ce sujet. « Il n’y a aucune volonté politique régionale en la matière ni de stratégie globale, déplore Sophie Camard. Aucun élu n’a de responsabilité sur la prévention des risques naturels, le mot "climat" a même disparu de l’intitulé de la délégation à la région » La vice-présidente du conseil régional chargée du développement durable n’est autre que Maud Fontenoy, qui défend pêle-mêle diesel, nucléaire, OGM et gaz de schiste (notre enquête sur les nouvelles figures du climatoscepticisme).

« Il faudrait modifier les plans d’urbanisme, intégrer des critères climatiques dans la politique d’aménagement du territoire pour prendre en compte les inondations », commente Sophie Camard. Christian Estrosi préfère lancer un plan « smart mountains » de 100 millions d’euros sur les six prochaines années, pour « dessiner les stations de ski du 21ème siècle »... « En allant aux urnes, les électeurs imaginaient-ils que leurs impôts allaient financer des canons à neige artificielle ? », s’interroge l’opposante écologiste, qui s’inquiète des nouvelles orientations : « Disparition du programme "Agir" qui a financé des centaines de projets de transition énergétique, réduction de moitié des subventions pour l’éducation à l’environnement, pas de crédits pour les nouveaux parcs naturels régionaux. »

La région Auvergne-Rhône-Alpes prévoit également un « plan montagne » de dix millions d’euros dès 2016, axé sur l’enneigement artificiel. « Ce n’est pas un "plan montagne" mais un "plan neige" ou "ski", rectifie Corinne Morel Darleux, élue régionale (Parti de gauche). Tous les arguments que l’on développe en commission ou en plénière sur le surendettement des stations, avec ces équipements qui risquent fort de ne pas fonctionner à cause des températures trop hautes ou de ressources en eau hypothétiques et rares, sont balayés d’un revers de la main. »

Dans les Hauts-de-France, ce sont les énergies renouvelables qui voient leur développement entravé. « Xavier Bertrand a mené campagne en Picardie sur le fait qu’il n’allait pas construire de nouvelle éoliennes, souligne Jérémie Crépel. Or il y avait beaucoup de champs d’éoliennes offshore en projet avant qu’il n’arrive. » Le président de région mise plutôt sur le nucléaire. Il a même déclaré vouloir un EPR dans les Hauts de France, synonyme selon lui « d’indépendance énergétique et de milliers d’emplois », alors même que la facture du projet EPR à Flamanville explose... [3]

Moins de soutien pour l’agriculture paysanne

Depuis un an, dans ces régions passées à droite, le discours est unanime : les agriculteurs sont une priorité. Le budget consacré à l’agriculture augmente [4]. En pratique, si les chambres d’agriculture voient bien gonfler leurs subventions, « toutes les structures dans le domaine de l’agriculture paysanne ont eu une baisse de financement », déplore Marion Trinquesse, coordinatrice régionale de la Confédération paysanne Rhône-Alpes. L’association Solidarité Paysans, qui accompagne les paysans en difficulté, subit par exemple une baisse de 20 % de ses financements en Rhône-Alpes. Terre de Liens, qui acquiert du foncier via l’épargne solidaire pour installer des paysans, doit réduire ses effectifs. L’Ardear, qui accompagne les paysans dans leur autonomie, est aussi touchée (notre reportage sur la rencontre régionale des semis organisée en 2016 par l’Ardear). Licenciements, cessation d’activités... Selon Marion Trinquesse, « ces coupes ont un impact direct sur la dynamique et la présence sur le terrain ».

La nouvelle majorité en Auvergne-Rhône-Alpes, présidée par Laurent Wauquiez, justifie ces coupes par des redondances dans les missions d’animation et d’aide au développement menées par les différentes structures. « Ils mettent en avant l’efficacité et la rationalisation pour faire des économies de fonctionnement, considérant que ces structures faisaient doublon par rapport aux chambres d’agriculture, souligne Corinne Morel Darleux. Mais ce raisonnement ne tient pas car les chambres agricoles ne s’occupent pas d’agriculture familiale et paysanne. » Celles-ci sont représentées en majorité par la FNSEA, un syndicat agricole qui promeut une agriculture à tendance productiviste, tournée vers l’exportation et les économies d’échelle. « Ce qui est politiquement et humainement dur, c’est de voir comme il est facile et rapide de faire disparaître des choses qui ont mis des années à se construire, se désole l’élue d’opposition. C’est le fait du prince... Même si l’orientation change, ça mettra beaucoup de temps à se reconstituer. »

« Un non sens historique »

Le même processus est à l’œuvre en région Île-de-France où, malgré les réserves formulées par une grande partie des groupes politiques représentés (PS, EELV, Front de gauche, Modem, UDI), la majorité Les Républicains a décidé de réduire drastiquement les financements attribués aux structures historiques d’accompagnement de l’agriculture biologique [5]. Alors que le budget pour les Chambres d’agriculture est multiplié par trois, l’aide pour les structures du Pôle Abiosol – qui regroupe notamment les agriculteurs bio, le réseau des Amap – subit une baisse de 55% [6].

« Les actrices et acteurs de la transition commencent à souffrir durement, relève Mounir Satouri, président du groupe écologiste en Île-de-France [7]. Un soutien quasiment exclusif à l’agriculture industrielle alors que les populations réclament plus d’agriculture de proximité, de qualité et respectueuse de l’environnement et de la santé, c’est un non sens historique ». Le développement de filières agricoles biologiques locales pour approvisionner les cantines pourrait être entravé par une volonté politique exclusivement centrée sur le « consommer local », sans prise en compte des conditions de production, polluantes ou non. « Dans le plan régional pour l’agriculture biologique, il n’y a rien sur les cantines dans les lycées alors que c’est le levier principal en termes de débouchés, renchérit, Corinne Morel Darleux, en Auvergne-Rhône-Alpes. La priorité de Laurent Wauquiez ce n’est pas le bio mais le local. L’impact sur la santé et la qualité alimentaire ne sont pas pris en compte » (lire notre enquête sur les cantines scolaires avec des repas 100% bio et locaux).

Pas d’austérité budgétaire pour les chasseurs

Les coupes budgétaires dans ces régions concernent également les associations d’éducation à l’environnement, comme la Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature (Frapna), dont la contribution financière de la région passe de 750 000 euros par an à moins de 400 000 euros. Ce qui pourrait contraindre l’association à la suppression d’une vingtaine d’emplois. Laurent Wauquiez réalise là l’un de ses engagements, lui qui dans un courrier aux agriculteurs de la région, dénonçait les « ayottolahs écologistes (…) qui ne cessent de dicter leur volonté au monde agricole » [8]. Ou bien encore « ces structures doryphores qui vivent sur la bête et ne se préoccupent que de la beauté du paysage, mais se moquent de l’agriculture ».

Laurent Wauquiez veut faire 75 millions d’euros d’économies cette année. Cette politique d’économie budgétaire connait pourtant quelques entorses. Le président cajole la fédération régionale de chasse en faisant voter une subvention de trois millions d’euros, dont une partie est dédiée à « l’éducation à l’environnement ». « Le problème n’est pas de travailler avec les chasseurs, mais d’avoir écarté du dispositif la Ligue de protection des oiseaux (LPO) et la Frapna, relève Corinne Morel Darleux. Nous sommes passés d’une convention tripartite à un seul acteur. C’est un parti-pris idéologique mais aussi électoraliste. »

Les chasseurs ont aussi les faveurs de l’exécutif des Hauts-de-France, présidé par Xavier Bertrand (Les Républicains). En novembre, le conseil régional a présenté dans son hall d’entrée une exposition de la fédération de chasse du Nord sur la chasse, avec la volonté « de confier au monde de la chasse la préservation et la restauration de la biodiversité ». Le président de la Fédération de chasse de l’Oise, Guy Harlé d’Ophove, a également été nommé président de la Commission environnement au conseil régional. « Ma première action a été de demander sur quel critère les 12 millions d’euros étaient versés aux organisations écologiques. Je puis vous assurer que tout cela va changer, et que plus jamais nous ne subventionnerons des associations qui veulent la disparition de la chasse et des chasseurs », a t-il annoncé dès sa prise de fonction.

« Ce qu’on déplore, c’est que la gestion de la biodiversité soit confiée à une seule des parties, souligne Jérémie Crépel, d’EELV. Toutes les associations qui défendent la biodiversité et la cause animale sont menacées de perdre leurs subventions. C’est une vraie politique revancharde dans laquelle les associations environnementales sont remplacées par des chasseurs présentés en gardien de la nature. »

Quand l’opposition s’organise

En Île-de-France et en région Auvergne-Rhône-Alpes, les structures de l’agriculture paysanne et biologique lancent des pétitions pour défendre le maintien « de la diversité des structures d’accompagnement agricole » [9]. Laurent Wauquiez a réagi par une coupe supplémentaire dans les aides accordées à deux structures qui se rebiffaient. « Ça pose beaucoup de questions sur la manière dont on continue à se mobiliser », concède Marion Trinquesse de la Confédération paysanne Rhône-Alpes. « La loi du silence est assez forte en Paca », confie Sophie Camard. « Dans notre région, il n’y a plus de gauche et d’écologie, ni de force d’opposition. En disant ouvertement que leur organisation a des difficultés, les gens ont peur que ce soit encore pire. »

Comment réagissent les élus d’opposition qui siègent dans les hémicycles ? « Nous sommes huit élus sur 204, répond Corinne Morel Darleux. On ne compte donc pas uniquement sur nos votes en plénière pour changer les choses... » Outre des recours au tribunal administratif sur des suspicions de conflits d’intérêts, ces élus tentent de fédérer les initiatives des personnes ou des structures victimes des décisions de la majorité. « On réfléchit collectivement à d’autres programmes de subventions européens ou nationaux. On publie aussi des notes d’infos et de décryptage, des vidéos sur les réseaux sociaux [vidéos #DécodonsWauquiez], pour que les citoyens soient au moins informés des décisions prises et rendre compte du mandat. » [10]

Une préfiguration du programme de François Fillon ?

Ces régions sont-elles définitivement anti-écolo ? « Le programme Agir était assez emblématique des deux derniers mandats, illustre Sophie Camard. Cette ligne budgétaire finançait les projets exemplaires de transition énergétique en Paca. Elle a été immédiatement supprimée à l’arrivée de Christian Estrosi. ». Le projet de Parc naturel régional (PNR) des sources et gorges de l’Allier a également été abandonné, tout comme celui de la Dombes dans l’Ain. « Laurent Wauquiez qualifie les PNR d’"usines à gaz" et préfère donner de l’argent directement aux collectivités locales pour mettre au point les projets, commente Corinne Morel Darleux. Au détriment de tout le travail de concertation et de coordination que ne font pas les communes. »

Le clientélisme à l’œuvre est également largement dénoncé. « Laurent Wauquiez se sert de la région comme caisse de résonance des signes qu’il envoie au national », écrit Jean-Jacques Queyranne, le président socialiste déchu de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Parmi les décisions critiquées : le projet d’autoroute A45, doublon d’une autoroute existante, qui va coûter 132 millions d’euros, ou les 300 000 euros de subventions pour « mettre en lumière » le Puy-en-Velay, ville dont Laurent Wauquiez a été maire entre 2008 et 2015...

« Laurent Wauquiez fait de la région Auvergne-Rhône-Alpes son laboratoire, il y applique ce qu’il ferait s’il était élu au niveau national, observe Corinne Morel Darleux. Il travaille la communication de la région pour en faire une communication gouvernementale en entretenant volontairement la confusion. Sa ligne idéologique, anti-écolo et réactionnaire doit être une sonnette d’alarme concernant l’application du programme de la droite dure. » Comme un avant-goût de ce que propose le candidat François Fillon pour la France ?

Sophie Chapelle

En photo : des canons à neige

[1La droite a remporté 7 régions : Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, Auvergne-Rhône-Alpes, Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Pays de la Loire, Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’Ile-de-France et la Normandie. La gauche a obtenu elle 5 régions : Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, Bourgogne-Franche-Comté, Bretagne, Centre-Val de Loire, Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. La Corse a été emportée par les nationalistes.

[2Source : I4CE, 2015, d’apr§s Giec (2014), Meem (2014 et 2015), Onerc (2010) et Météo France. Voir la carte.

[3Lire cet article sur la question des EPR

[4Voir en région Auvergne - Rhône-Alpes cette déclaration d’Emilie Bonnivard, la Vice-présidente déléguée à l’agriculture, et cet article sur l’augmentation du budget de l’agriculture en région Île-de-France.

[5Voir cet article de Reporterre

[6Ce pôle comprend notamment le Groupement régional des Agriculteurs Bio, qui voit sa subvention passer de 470 000 euros à 330 000 euros, et le réseau AMAP Île-de-France de 170 000 euros à 110 200 euros. La couveuse d’activités « Les Champs des Possibles », qui permet aux futurs agriculteurs franciliens d’expérimenter leur projet en grandeur réelle avant installation, ainsi que Terre de Liens Île-de-France ne seront plus financés.

[7Voir le communiqué d’EELV Île-de-France

[8Télécharger le courrier que s’est procuré le site Reporterre

[9Voir cette pétition en région Auvergne - Rhône-Alpes et l’appel des structures d’Abiosol en Île-de-France.

[10Voir notamment les vidéos #DécodonsWauquiez publiées sur facebook

 http://www.bastamag.net/Ces-regions-passees-a-droite-qui-sabordent-l-ecologie

COMMENTAIRES  

31/01/2017 02:48 par Georges SPORRI

Je ne comprend pas la phobie que provoquent les bagnoles qui sont des objets plutôt pratiques et qui garantissent une certaine liberté individuelle en matière de mobilité... Les pires cargos et les pires porte-containers polluent comme 55 millions de bagnoles et les plus magnifiques navires de croisière comme 12 millions... L’interdiction de circuler pour les vieilles bagnoles est donc carrément une injustice et une agression contre les pauvres (cf. article "la vertu punie et, bien sûr, le vice récompensé" sur mai68.org spip)
Les récentes pollutions sur PARIS et LYON avaient 3 causes réelles : le vent d’EST qui a balancé les fumées des usines électriques pourries de l’ALLEMAGNE qui crament de la lignite - Le grand froid sans vent qui s’est installé après quelques jours de vent d’est a fixé les émissions répugnantes des cargos qui sillonnent la MANCHE et ces pollutions finissent par s’étaler parfois jusqu’en POLOGNE - Les villas et les pavillons des bourgeois et petits bourgeois, chauffés au fioul 24 heures sur 24, amplifient un peu ces 2 causes principales... S’attaquer aux bagnoles des pauvres, des bricoleurs et des collectionneurs est bien une injustice... A force de cautionner ces règlementations abusives, réactionnaires et autoritaires, les écolos vont multiplier le nombre de leurs ennemis et faire échouer leurs meilleures propositions (interdiction du gaz de schiste, des OGM...etc...).
De même, la véritable alternative à l’uranium et aux énergies fossiles c’est l’HYDROGENE liquide, produite massivement sur le GULF STREAM (hydroliennes), mais à force de proposer des niaiseries "renouvelables" , des capteurs solaires qui produisent zéro la nuit et des éoliennes qui produisent zéro lorsqu’il n’y a pas de vent (et bousillent les paysages), les écolos vont favoriser d’autres solutions, moins propres que l’hydrogène (thorium...etc...).

31/01/2017 07:30 par "Personne"

À Georges SPORRI,

Quand la Liberté (ou sens fort de libre arbitre) se résume à une « certaine liberté individuelle », on peut alors vénérer cet objet « plutôt pratique ».
On peut toujours dire que la pollution est la faute au vent mauvais, au froid, et ne pas questionner nos mauvais choix (étalement urbain, prix de l’immobilier en ville, temps consacré aux déplacements quotidiens,...).
Les éoliennes « bousillent les paysages » quand les autoroutes les embellissent !

On peut s’intéresser à l’Hydrogène, mais vos arguments gâchent tout !

La meilleure énergie est celle qui n’est pas consommée !

D’accord sur un point, les gros rouleurs ont droit de polluer : il leur suffit d’avoir la bonne vignette « antipollution » (terme étrange).

31/01/2017 08:19 par babelouest

Revenons au maximum au train, bon sang ! Il faut s’arranger pour que l’autoroute ne soit plus "rentable", à coups de taxe à l’essieu, en particulier (d’où l’intérêt majeur de quitter l’union européenne) pour les camions étrangers. Et il faut s’arranger pour que le trafic en porte-containers perde son intérêt en raison des taxes à l’arrivée. Et bien sûr il faut s’arranger pour que ces porte-containers ne déchargent pas à Anvers et Rotterdam, en surveillant toute la frontière nord et ses camions y compris sur des routes secondaires. Fini le made in China tous azimuts. On peut le faire, ce n’est qu’une volonté politique.

Nous sommes en période électorale, c’est le moment ou jamais d’insister là-dessus.

31/01/2017 12:08 par Georges SPORRI

Mes arguments pour l’hydrogène gâchent les options niaiseuses des écolos...volontairement ! ( cf. article : " 2025-2040 : hydrogène liquide ou thorium ?" sur mai68.org spip)
Les trains ? Je suis plutôt pour si le trajet PARIS-MARSEILLE coûtait 18 euros et SVP au moins 1 wagon entier pour les fumeurs avec un bon système d’extraction-renouvellement de l’air !!! Sinon : que les trains néopuritains et chers aillent se faire f...
Les bagnoles les moins polluantes sont les très vieilles bagnoles, les cargos polluent comme des dizaines de millions de bagnoles, je tiens à diffuser ces infos édifiantes et stratégiques...Auxquelles s’ajoute mon mépris pour la très dégueulasse industrie électrique allemande !
Excellente idée, multiplier par 5 le prix des autoroutes pour les camions, ce qui suppose de nationaliser tous les moyens de transport et de quitter l’UNION EUROPEENNE...

31/01/2017 17:03 par D. Vanhove

@ g.sporri : trop drôle votre argumentaire...

pour ma part, l’article semble bien documenté et les tendances des nlles majorités en place indiquent un revirement regrettable pour l’environnement... comme quoi, qd Macron dit que la droite ou la gauche, ce n’est plus le débat... pas sûr que ce soit vrmt le cas...

31/01/2017 19:42 par Geb.

Désolé, mais tant que les "écolos" continueront à saucissonner le problème et surtout à ne pas attaquer ce problème GLOBALEMENT en ciblant les sujets tabous, (Armée, colonisation, privilèges de classe, financiarisation des solutions écologiques, sur le dos des plus pauvres, ça ne pourra aps être pris au sérieux par ceux qu’ils essaient de convaincre,

Je commencerai à prendre au sérieux un "écologisme politique" lorsque sa PRIORITE affirmés sera de rendre à ceux qui produisent les moyens de le faire ainsi que le produit de leurs efforts de création de la valeur.

Ce jour là on pourra réellement "envisager" de travailler de manière propre et écologique sans toujours tondre les plus pauvres et sans laisser les riches continuer de pourrir la Planète pour le profit.

La meilleure preuve de tout cela c’est la manière dont NOS capitalistes stigmatisent les gouvernements des pays émergents sur des sujets de pollution d’état alors que chez nous et chez les autres ils sont les premiers pollueurs. Et qu’ils achètent ensuitent des unités "pollution" à ces pays pour masquer leurs responsabilités en la matière avec le pognon qu’ils leur ont volé.

Toutes ces associations telles que Greepeace, WWF, Fondation Hulot, etc.. ne sont que des usines gaz qui ne servent qu’à couvrir les agissements des grandes compagnies et à gratter les fonds publics.

La "vraie écologie" ne pourra exister qu’avec un système public plus juste et réellement contrôlé par les populations.

Tout le reste c’est du cinéma afin de taxer un peu plus la pauvreté, pousser au renouvellement des parcs machines pour augmenter la consommation et les profits capitalistes.

Un simple exemple sur un sujet à la mode : Une automobile de 40 ans d’âge et 800 000 km. a-t-elle été plus polluante dans sa vie que les 4 véhicules qu’aurait acheté son propriétaire pour la remplacer tous les 10 ans et 200 000 km.

Même en diesel il n’y a pas photos : La "vieille voiture" n’a été manufacturée qu’une fois, la majorité de ses éléments est "métallique’ et donc pas issue du "pétrole et dérivés", tous ses éléments sont "réparables manuellement" et pas remplaçables automatiquement, elle n’utilise pas de "métaux rares" ni d’électronique, qui sont nécessaires pour parvenir à rester dans les nouvelles normes "Euro IV", ou faire rouler un véhicule "hybride". Et même si elle consomme un peu plus, les gaz qu’elle rejette s’ils sont un peu plus "salissants", (Suies), sont bien moins dangereux pour la santé que le Nox rejeté par les nouveaux moteurs. Sans compter que les nouvelles voitures sont faites pour être détruites tous les dix ans et que bien souvent elles font deux fois le tour de la Terre sans parcourir un seul km dans un container avant d’être livrées chez l’acheteur, (J’ai un ami en France qui a attendu sa nouvelle "Citroën" trois mois. Elle venait du Japon).

Ca fait pas un bon "bilan carbone" tout ça.

Et en plus comptabiliser cela sur la responsabilité de "la droite" me laisse songeur. "La Droite" a bien d’autres tares sans lui empéguer aussi des responsabilités qui sont communes à tous les gestionnaires de la République de tous bords et de toutes tendances.
Comme si "la gauche" avait fait mieux sur le sujet.

Et en plus dans les Bouches du Rhône et la région PACA ou les chasseurs ont toujours été les électeurs/chouchous de TOUTES les municipalités de TOUTES les tendances, y compris communistes, depuis 50 ans. Là carrément je meurs de rire. (J’éviterai les exemple mais si vous y tenez je peux les publier). Ou bien comme dans l’ancienne Communauté de commune Garlaban/Huveaune, ou les transports en commun étaient gratuits, (Ca continue dans le cadre de MPM), mais ou ces transports en commun sont essentiellement composés d’autocars diesels privés travaillant en sous-traitance. Alors qu’existe toujours depuis le début du XXème siècle une ligne de Chemin de fer interurbaine entre Aubagne et Gardanne, desservant tout l’ancien Bassin minier. Et que ça fait 30 ans qu’on parle de la réactiver sans même en commencer l’étude. Les intérêts économique et foncier étant plus ou moins "brûlants".

Donc, pour mon compte, cette écologie de pacotille ne représente qu’un moyen de plus d’asservissement des plus pauvres pendant que les plus riches continueront à nous violer tous les jours.

Et surtout représente un "marronnier" de plus pour se mettre sur la gueule entre nous, pendant que nos maîtres continueront à bombarder à L’UA 238 les pays qui tentent de s’en sortir avec des Rafales qui bouffent 1000 litres de kérozène par mission et des porte-avions à 300:400 tonnes de fioul lourd par jour.

Il en faut des bagnoles de pauvres pour égaler tout ça.

06/02/2017 01:04 par Dominique

La voiture est le plus aberrant des modes de transport : des monstres d’une tonne qui transportent en moyenne 100 kilos, donc des monstres qui polluent pour une tonne alors qu’ils ne déplacent que 100 kilos de charge utile. Ensuite de quelle liberté parle-t’on ? Historiquement la voiture était un objet de luxe qui permettait aux riches de se déplacer plus vite que le pauvre, car avant la voiture, une calèche allait à la même vitesse qu’une charrette ou une diligence. Aujourd’hui, la plupart des ménages ont au moins une voiture et les routes sont tellement encombrées que riches et pauvres se déplacent à la même vitesse, et que dans les agglomérations la vitesse moyenne d’une voiture n’est pas supérieure à celle d’un piéton (aux USA, c’était déjà le cas dans les années 70). Même une autoroute ne sert pas à fluidifier le trafic mais uniquement à l’augmenter, avec tout le lot de bouchons générés par cette augmentation du trafic.

Ensuite la voiture est un cercle vicieux qui asservi l’automobiliste à un lobby industriel : j’ai besoin d’une voiture pour aller travailler et j’ai besoin d’un travail pour payer ma voiture qui coûte très cher, et les seuls véritables gagnants sont les fabricants de voiture et de pièces détachées, le lobby du pétrole et les garagistes. Ce qui fait qu’en pratique la seule liberté chèrement acquise dont dispose l’automobiliste est une bien piètre consolation, celle de polluer l’air des autres, lequel est aussi celui de ses enfants.

Voir L’idéologie sociale de la bagnole.

Il est aussi sur que la politique des transports publics est trop souvent une politique de riches. On nous construits à coups de milliards des TGV et des aéroports, mais pour aller à son travail avec les transports publics, c’est trop souvent tellement inefficace qu’à moins de déménager ou de changer de travail, on se retrouve au volant d’une poubelle.

Quand à la pollution, nous en sommes tous responsables car nous nous satisfaisons tous, à des degrés divers, de notre mode de vie industriel, extractiviste, productiviste, guerrier, exploiteur, mortifère et déprimant. Même les écolos ne valent pas mieux, eux pour qui le vert est avant tout la couleur du dollar, et dont le scientisme est la religion : on n’arrête pas le progrès et la science va résoudre tous nos problèmes. Ils ne disent pas que le rôle de la science aujourd’hui comme hier est avant tout de poser des brevets pour enrichir ceux qui maquent toute la société (et la science). Leurs technologies vertes ne suppriment pas les anciennes, aucune technologie n’a jamais supprimé une autre technologie, ce qui fait que ces nouvelles technologies, même peintes en vert, ne font que rajouter de nouvelles sources d’exploitation des ressources et de pollution de l’environnement aux anciennes.

Donc comme le dit très bien HK et les Saltimbanks : Niquons la planète parce que c’est ma raison d’être.

Il faudrait revenir à des communautés capables de vivre des ressources locales. De nombreux peuples ont su le faire depuis l’aube de l’humanité, et s’ils l’ont pu, c’est qu’au lieu d’être enfermé dans un mythe productiviste du toujours plus, ils avaient conscience de la finitude de leur environnement (forêt, île, etc) et de ses ressources. Aujourd’hui, la société industrielle est globalisée à l’ensemble de la planète, et elle continue sa marche en avant comme si les ressources de la planète et la capacité de l’environnement à supporter destruction des biotopes et pollution étaient sans limite.

Il faut changer de narrative. Malheureusement, je ne crois pas que cela soit possible car trop d’intérêt financiers sont en jeu, et que de toutes façons les médias ne nous informent pas sur l’urgence de la catastrophe en cours. Car 200 espèces qui disparaissent chaque jour à jamais de cette planète est un fait têtu qui signifie que la plus rapide et la plus globale extinction de masse de l’histoire a commencé et que leur mode de vie n’est pas négociable, il est condamné.

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