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Révolution ou Bifurcation ? Note de lecture croisée.

Présentation : Dans le débat politique actuel, deux candidats se présentent en rupture hors Parti, il s’agit de Macron et de Mélenchon. Chacun d’entre eux vient de sortir un livre, Révolution pour l’un et le programme de la France Insoumise. Faire de la politique en étant citoyen, n’est pas tomber dans une idéologie et ne jamais voir ce qui peut exister ailleurs. Au contraire, c’est de la confrontation des points de vue, que s’enracine la démocratie, sur laquelle se fonde la citoyenneté. Cet article cherche de manière synthétique à croiser les lectures, pour permettre au lecteur de comprendre les différences fondamentales entre Révolution et Bifurcation. Sapiens peut nous y aider…

JE M’APPELLE MACRON : La première partie du livre de Macron (environ 1/3) est une présentation de sa personne. Où il est né, sa famille, ses études, ses rencontres, ses lectures, ses films, bref tout est centré sur sa personne avec des intertitres révélateurs de la démarche individuelle, fondement du libéralisme économique. Le chapitre II s’intitule : « ce que je crois  ». Nous ne sommes donc pas ici, dans une démarche politique, mais dans une croyance personnelle, qu’il cherche à faire partager. Observons, que pour l’ouvrage du programme des insoumis, rien de tout ça, tout est présenté de manière politique, au sens de l’organisation de la société. Pas de croyance mais des faits ou des données présentées (ex climat).

LE PARTAGE SUR LES CONSTATS : Aussi contradictoire que cela puisse paraitre, Macron et les insoumis, partagent beaucoup de chose sur le constat. S’agissant d’une note de lecture que je souhaite courte, je ne prendrais que quelques exemples, pour illustrer mon propos.

1] Le livre de Macron pose la question écologique comme incontournable : « Si nous voulons réussir dans le XXIème siècle sur le plan économique, nous devons aussi [1] apporter notre réponse au défi écologique. Comment faire vivre plus de dix milliards d’êtres humains, sur notre planète sans la dégrader et sans sacrifier notre niveau de vie  » ? [2]

2] Gaz à effet de serre et migrations : Là encore le constat est partagé du lien à établir entre modification climatique et migrations forcées : « Si rien n’était fait pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, la température du globe pourrait donc s’accroitre de plus de 4 degrés d’ici 2100, ce qui se traduirait par une élévation considérable du niveau de la mer … » entraînant de ce fait des catastrophes… Et alors il poursuit en indiquant : « Les conséquences environnementales seraient terribles Les conséquences sociales ne le seraient pas moins, puisque le nombre de réfugiés climatiques pourraient atteindre plusieurs centaines de millions… ». On le voit les migrations ne sont pas dus à une comparaison des « codes du travail », mais à des raisons bien plus profondes et que n’arrête pas par des « quotas d’immigration » [3].

3] La désindustrialisation ? Macron s’oppose aussi au phénomène de Désindustrialisation : « Si nous voulons réussir, être justes avec les plus fragiles et grader notre rang de Pays International, nous n’avons qu’un chemin : produire dans notre Pays et construire ainsi les conditions d’une nouvelle prospérité. La désindustrialisation française est en effet l’une des causes de notre malheur ». On ne peut être plus clair… [4]

4] Eduquer tous nos enfants : Là encore le constat est très clair : « Investir dans notre avenir et produire au XXIème siècle, c’est le cœur du renouveau productif. Pour redresser le Pays et permettre à chacun de trouver sa place dans la grande transformation à l’œuvre. L’Ecole est le combat premier. »

Quatre thématiques et quatre constats que les insoumis mettent aussi en avant en utilisant d’autres mots et en allant plus loin, mais le constat peut paraitre semblable. Qu’en est-il des solutions ???

LE NEO-CONSERVATISME EST UNE REVOLUTION : Rappelons ici que durant les années 70 et 80, les néo-libéraux ont réussi à imposer l’idée de l’inefficacité de l’Etat (« action publique ») et de la nécessité de faire une Révolution, que l’on a appelé une « Révolution néo-conservatrice », fondée sur le moins d’Etat, moins de contrôle et le libéralisme marchand, débouchant sur l’Institutionnalisation de la Mondialisation. Donc le concept de « Révolution » n’est pas qu’une « propriété des rouges », mais signifie en fait, une transformation rapide, voire une rupture de l’organisation sociale et des Institutions Politiques. Le titre de « Révolution  » n’est donc pas usurpé. Il permet, en terme marketing électoral, de se présenter comme voulant introduire une rupture avec le passé. La question est alors : « pour aller où ?? »

DES REPONSES DU PASSE : Voilà ce qui différencie Macron du livre des « Insoumis  ». Toutes ces réponses sont construites sur des solutions du passé. Nous allons les lister…

1] Le monde des « Clean tech » [5] : Considérant que la France aurait « loupé » [6] le virage des Nouvelles Technologies de l’Information et de la communication, Macron propose : « Dans les cinq ans à venir nous devons nous donner les moyens de compter parmi les champions mondiaux des « clean-tech ». Pourquoi pas, mais il poursuit sur sa proposition majeure révélant sa vraie nature de banquier : « Par ailleurs, la place financière de Paris est en train de se doter d’une stratégie et de règles du jeu susceptible de la transformer en leader international de la Finance verte  », traduction de « green Business ». Nous avons ici, la preuve décodée que Macron n’est pas motivé par l’Ecologie, mais uniquement par le fait que l’écologie peut représenter un nouveau marché lucratif pour les banques, c’est-à-dire les marchés financiers. En d’autres termes, l’Etat définit les règles écologiques, obligeant les particuliers et les entreprises à s’y conformer, moyennant le contrôle des banques, via le financement. Non, l’écologie ne peut se définir comme « marchandise achetable et vendable » sur un marché, car l’avenir de l’Humanité n’est pas un prix, mais un objectif politique, construit sur une liberté sociale, celle du choix politique des citoyens, fondement de la démocratie.

2] l’Education, un marché ? Le second thème important est celui de l’éducation. On n’a vu combien les mots utilisés sont forts en termes d’enjeu (« l’école est le combat premier »), mais sous quelle forme ? Sa réponse est là aussi sans aucune équivoque possible. S’appuyant sur les possibilités qu’offrent la « Révolution numérique », il précise : « Il est désormais possible de suivre un cours du MIT de Boston depuis Paris, sans s’inscrire, sans être étudiant, et à moindre cout » [7] et il poursuit par cette phrase terrible de sens « peu à peu le marché du savoir se dérégule »…C’est sans doute la pire des réponses possibles, car elle signifie qu’au-delà de la formation et de l’éducation qui déjà est un marché produisant la pire des catastrophes, le « marché de l’éducation » et ses « mis à l’écart » de l’échec scolaire, il faudrait déclamer comme « Révolution » au monde que le « savoir humain » est un marché, donc fixé par un prix, résultant de l’offre et de la demande… Quelle ineptie qui renvoie à la différence entre Neandertal et Sapiens, sachant que l’Histoire a tranché : Neandertal a disparu, Sapiens a survécu et s’est développé. La question est pourquoi ? d’où l’utilité de lire Sapiens.

Remarque anthropologique : Dans le même temps où je prenais le livre de Macron un autre ouvrage attirait mon regard : « Sapiens, Une brève histoire de l’Humanité ». S’agissant de notre histoire passée, et par ces temps d’incertitude, le besoin de comprendre d’où on vient, est indispensable avant que de pouvoir se projeter dans l’avenir et il y est écrit ceci : « Les Neandertal chassaient habituellement seuls [8] ou en petit groupes. Les Sapiens, en revanche mirent au point des techniques supposant la coopération [9] de plusieurs douzaines d’individus, voire de bandes différentes ». Ces différences selon le livre sont l’une des raisons de la disparition de Neandertal et la domination de Sapiens. La différence s’est faite sur le partage de la connaissance entre les humains. On le voit Macron renvoie ver Neandertal.

3] quel système économique ? Tout en se présentant opposé à la rigueur (P 77), il indique vouloir : « réduire nos déficits permanents par une réduction des dépenses publiques, qui révèlent les dysfonctionnements de nos administrations ». On ne voit pas ici le côté Révolutionnaire, il s’agit toujours de la même politique de réduction des budgets publics, l’Administration (les fonctionnaire) étant montré du doigt, comme cause des déficits publics, alors que dans la réalité, ce sont les marchés qui ont obligé les Etats à s’endetter (Crise de Subprimes). Et c’est comme toujours, du côté privé que se fait le pari : « Il faut donc que les entreprises, petites ou grandes, artisanales ou industrielles puisse reconstituer leur marge pour investir ». Cela s’appelle « la politique de l’offre », celle de Hollande, qui lui-même a fait du Sarkozy en mieux (pacte de Responsabilité). On ne voit donc pas ici, le côté Révolutionnaire…Mais il poursuit : « Pour cela, elles ont besoin de visibilité et de stabilité. ». Traduisez, l’Etat doit garantir des règles leur permettant d’investir [10]. Et il finit par : « Elles doivent pouvoir se projeter dans le temps, prévoir leurs investissements, tracer leur stratégie, partir à la conquête des nouveaux marchés  ». Où l’on retrouve le discours libéral guerrier depuis les conquistadors…Et comment peut s’opérer cette conquête des marchés ? Et bien tout simplement, en réduisant le « coût du travail », expliquant la loi Macron…On le voit il n’y a donc aucune modernité dans ces propositions, juste aller encore aller plus loin dans le système libéral.

Synthèse : Le livre de Macron se prétend être une Révolution et si le constat d’un certain nombre de problèmes peut être presque partagé, les solutions proposées, on le voit, ne sont que la poursuite des politiques précédentes, sans aucune « Révolution-rupture » effective avec le passé.

L’AVENIR EN COMMUN Il manque à cette fiche de lecture croisée, l’analyse de « l’avenir en commun » proposé par la « France insoumise ». Rappelons ici que l’ouvrage compte 126 pages, très facile d’accès, tant en lecture, chapitres concis, que pour l’achat (3 €) et qu’il pose deux questions essentielles pour le devenir de l’Humanité toute entière, et donc pas simplement la France, renouant ainsi avec les principes de notre Révolution Universaliste…

  • La VIème République pour refonder le pouvoir et la Nation : En 1789, alors que les « sans culottes » mangeaient le « pain de fougère », il n’y eut point de tache plus urgente que celle de donner une constitution à la France. L’Histoire montre que la famine recule, quand la démocratie avance. Dans un système devenu oligarchique, où la finance commande en faisant de la pauvreté (« c’est de l’enfer des pauvres, qu’est fait le paradis des riches  »), les conditions de son accumulation [11], la question du pouvoir politique est devenue essentielle.
  • L’écologie comme matrice : La matrice du programme, c’est l’écologie et le social au service de l’humanité [12]. Il n’y a pas d’approche économique du programme qui ne pose pas préalablement cette question. Et l’économiste que je suis de formation et de métier, vous dit que c’est une bonne démarche si l’on veut sortir l’humanité de « l’esclavagisme économique ». Marx écrivait « Le Capital épuise deux choses : le travailleur et la nature » démontrant ainsi que la question écologique est une question communiste, car les premiers à souffrir de la dégradation de l’environnement (air, nourriture etc.) ce sont les travailleurs. Il poursuivait par cette idée : « Le comportement borné des hommes en face de la nature conditionne leur comportement borné entre eux ». Il confirmait ainsi la nécessité de repenser le rapport des hommes à la nature, en faisant même une condition de leur émancipation. Il reste une question à régler : A-t-on les technologies et le savoir-faire pour parvenir à cette « utopie » ? Marx, toujours lui, écrivait : «  L’humanité ne se pose jamais que des problèmes qu’elle peut résoudre ; car, à y regarder de plus près il se trouvera toujours que le problème lui-même ne surgit que là où les conditions matérielles pour le résoudre existent déjà ou du moins sont en voie de devenir ». C’est à l’aune de cette « utopie créatrice », que désormais nous devons nous atteler. L’utopie, n’étant en définitive que l’anticipation de la matérialité de demain. La politique étant le chemin choisi pour y parvenir.

REVOLUTION OU BIFURCATION ? C’était l’intitulé de la note de lecture et je ne l’ai pas encore abordé. Au-delà de la volonté d’un jeune politicien de se faire rapidement un nom, en travestissant le sens historique attaché à ce mot, il doit y avoir une analyse approfondie du concept. La thèse que je développe en tant que communiste et donc attaché à la Révolution, aux Révolutions qui ont tant apporté à l’humanité (1789, 1830, 1848, 1871, 1917, 1944), est de portée philosophique. Si l’on prend la définition du mot, le terme Révolution signifie : « Mouvement d’un objet autour d’un point central, d’un axe, le ramenant périodiquement au même point ». Bien sûr il existe une deuxième définition politique : « Changement brusque et violent dans la structure politique et sociale d’un État, qui se produit quand un groupe se révolte contre les autorités en place et prend le pouvoir  ». Cependant il n’est pas sûr que les Révolutionnaires s’engagent, pour certains à perdre leur vie, pour apprendre qu’en définitive, c’est pour revenir au même point. Hors c’est souvent ce qui s’est passé dans l’Histoire.

  • Les acquis : Tout se passe comme si, la Révolution achevée, le peuple s’endormait sur ses « acquis politiques et sociaux », considérant ceux-ci comme irréversibles, oubliant que la confrontation « Capital Travail » est la matrice permanente du Capitalisme. Ainsi, en 1944, le programme « les jours heureux » du Conseil National de la Résistance, était une Révolution politique créatrice de la « Sécurité sociale », fondé sur le principe « chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins  », débouchant sur la constitution du meilleur système de santé au monde.
  • Dividendes d’abord, la santé après : Mais « l’endormissement social », du « moindre mal » nous a fait « accepté  » l’idée que la santé ça coute, que la sécurité sociale ne peut pas tout prendre en charge, débouchant sur la création des mutuelles complémentaires, mutuelles qui désormais doivent fonctionner comme une entreprise privée, « dividendes d’abord, la santé après  ». L’Hôpital lui-même devant absoudre ses erreurs, comme Galilée en son temps, en vient aussi à appliquer la « comptabilité à l’acte… » [13].
  • Détruire la sécurité sociale : La Révolution néo-conservatrice de Fillon, va jusqu’au bout de cette logique en proposant désormais, une « sécurité sociale minimum » et tout le reste pour les mutuelles privées…qui se goinfrent sur la santé du peuple (à l’image de la retraite par capitalisation).

On le voit la Révolution est un concept finalement limité, pour empêcher les « retours en arrière » et faire face à l’ampleur des enjeux posés à l’Humanité.

Le concept de « bifurcation », mis en avant dans les interventions de Mélenchon me semble pertinente, car la « bifurcation  » souligne le fait que l’Humanité est à la croisée des chemins à l’image de « Neandertal » et de « Sapiens  ». Poursuivre la trajectoire actuelle dans le sens du capitalisme dominant ne peut que conduire l’humanité à sa perte par autodestruction…La nécessité d’une rupture de trajectoire, s’impose à l’humanité, pour que l’homme ne joue pas aujourd’hui, le rôle des Mammouths de l’ère préhistorique.

Bifurcation et Révolution citoyenne ? On peut alors s’interroger sur le fait que dans le même temps, il est parlé de Révolution citoyenne, alors contradiction ou complémentarité ? Le terme utilisé est celui de « Révolution citoyenne », pas simplement de Révolution. La « Révolution citoyenne » a deux sens. Il s’agit d’abord de définir le processus Révolutionnaire, comme étant pacifique, par le bulletin de vote, et pas par les barricades et les fusils, comme ce fut le cas auparavant.

La seconde raison renvoie au premier thème des propositions de la « France Insoumise », sur la VIème République. Il s’agit d’une Révolution, car il s’agit bien ici, de « rendre  » le pouvoir aux citoyens, pouvoir qui leur a été retiré avec la Mondialisation et la constitutionnalisation de l’Oligarchie. Le mot de « Révolution  » est donc adapté à l’objectif. Rappelons ici que Mélenchon se présente comme le dernier Président de la Vème République. Une fois la constitution adoptée, comme il déclame, il s’en va, et je pense qu’il le fera, car c’est pour lui, le moyen de rentrer définitivement dans l’Histoire ou on le fait partir…

Le 22 Janvier 2017, Fabrice

[1Le terme « aussi  » montre qu’il traite la question en annexe de la question économique, pas comme objet principal.

[2Chapitre VII / Produire en France et sauver la planète./. p 93

[3Des quotas sur les dividendes seraient plus utiles…

[4Chapitre VI / Investir dans notre avenir P 75

[5Clean-Tech signifie simplement Technologies propres, mais c’est anglais, ça fait moderne…

[6C’est oublié qu’avec « France Télécom », la France fut innovatrice de l’Internet actuel avec le minitel…

[7Pas d’inscription, pas de statut d’étudiant, c’est une fois de plus le contournement des règles sociales de reconnaissance à l’image des « sans papiers » et de la plate-forme Uber et évidement « à moindre coût », c’est-à-dire du « low-cost ».

[8Ce que le libéralisme appelle dans le travail « l’évaluation individuelle », qui de fait n’a aucun sens, vu le besoin de coopération dans le travail.

[9Coopération et non concurrence… fondement du libéralisme.

[10Baisse de l’impôt sur les sociétés.

[11« Accumulez, accumulez, c’est la loi et les prophètes  » / Karl MARX

[12C’est le social qui tire l’économie, on n’a jamais vu l’inverse.

[13Le capitalisme impose la « comptabilité de l’arbre », quand l’insoumission montre le devenir de l’Humanité…


COMMENTAIRES  

30/01/2017 00:42 par Pierre M. Boriliens

Bonjour,

"la confrontation « Capital Travail » est la matrice permanente du Capitalisme"
Je ne dirais pas ça de cette manière et ça me semble même fâcheusement erroné (et depuis beaucoup trop longtemps). Il est évident qu’il faut d’abord que le monde soit parvenu à un système de production capitaliste (ce qui est infiniment plus récent que Sapiens, puisque ce système s’est imposé il y a à peine 2 ou 3 siècles) pour qu’apparaisse une confrontation capital/travail. Cette confrontation est donc une conséquence du système capitaliste et non pas sa matrice. Elle est intra-capitaliste, et à moins de persévérer dans l’idée de la possibilité d’un capitalisme à visage humain, elle ne mènera jamais à rien. C’est bien ce qu’on constate jusqu’à présent !
Petite intervention de Robert Kurz, plus doué que moi sur la question : http://hear.fr/sites/mmc/conference-de-robert-kurz-et-norbert-trenkle/

30/01/2017 09:10 par "Personne"

renvoie ver Neandertal

Dénigrer Neandertal me paraît facile :
1- Eu égard aux capacités destructrices de Sapiens (Sapiens, le mal nommé),
2- Neandertal n’est pas là pour se défendre.

’’L’homme et le lion faisant route ensemble’’ par Ésope
« Un homme et un lion faisaient un jour route ensemble, et cherchaient, en se vantant, à se persuader réciproquement de leur supériorité. Chemin faisant, ils rencontrèrent une sculpture représentant un homme qui terrassait un lion. L’homme les montra du doigt à son compagnon : ’’Vois, dit-il, comme nous vous sommes supérieurs à tous et plus forts qu’aucune bête féroce.
- C’est vous, répondit le lion, qui concevez et qui exécutez ces sculptures. Si les lions savaient tailler la pierre, tu verrais beaucoup d’hommes terrassés par des lions.’’ »

30/01/2017 09:24 par "Personne"

L’exploitation de son semblable n’est pas récente : voici le propos de Diogène, il y a 24 siècles !

« -Tu oublies, ce me semble, Diogène, que si les autres font quelque chose pour moi, ce sont, ou des esclaves que je nourris pour cela, ou des hommes libres, qui reçoivent de moi le salaire de leurs travaux . 
- Il s’en faut encore beaucoup, mon cher Philomedon, que cela te mette hors d’embarras... Qui t’a donné le droit de considérer comme ton bien, des hommes, que la nature a faits tes égaux ?... Les lois, diras-tu... Ce n’est certainement pas la loi naturelle ; mais des lois, qui ne doivent leur force obligatoire qu’à ce même contrat sur lequel repose tout l’édifice de la société. Car, sans cela, qui pourrait astreindre tes esclaves à une obéissance, qu’ils méconnaîtront bientôt, s’ils n’étaient retenus par une puissance aussi redoutable ? … et parmi tant d’hommes nés libres, qui travaillent pour toi afin d’obtenir un salaire, penses-tu qu’il y ait un seul qui ne s’en dispensât pas volontiers, si l’impérieuse loi de la nécessité ou le désir de s’enrichir, ne le rendait pas ton esclave volontaire ? […]
Si la plupart d’entre eux avaient quelque courage, ils feraient la réflexion toute simple, qu’ils peuvent s’épargner cette peine, en se réunissant pour s’emparer violemment de ce que tu possèdes. Qui te met à l’abri de ce danger, si ce n’est l’administration civile et les lois qui te protègent ? » (Socrate en délire, ou dialogue de Diogène de Synope, chap. 27)

30/01/2017 11:21 par aldamir

La définition de la politique chez les frecs ,selon Platon et Aristote était la science de la gestion de la Cité et de la société. Quelques siècles plus tard, les anglais l’ont transformé en science de la fourberie. Et de nos jours pour citer Daniel Mermet, c’est L’art de la politique est de faire en sorte que les gens se désintéressent de ce qui les concerne.

Citation de Rothschild : Les rares personnes qui comprendront le système seront soit intéressé par ses profits, soit si dépendantes de ses largesses qu’il n’y aura pas d’opposition à craindre de cette classe-là. La grande masse des gens, mentalement incapables de comprendre l’immense avantage retiré du système par le capital, porteront leur fardeau sans se plaindre et peut-être sans même remarquer que le système ne sert aucunement leurs intérêts.
Rothschild Brothers of London, citant John Sherman, communiqué aux associés, New York, 25 Juin 1863

30/01/2017 12:02 par Georges SPORRI

Le capitalisme et l’industrie existent depuis l’antiquité, la bourgeoisie aussi, l’exploitation de salariés à qui on extorque la plus-value idem... Par-contre la bourgeoisie fut opprimée par la noblesse et n’a gagné cette lutte des classes qu’après une très longue et difficile série de conflits qui prennent d’abord la forme de guerres de religions... Les salariés ont eu tendance à soutenir la bourgeoisie contre la noblesse, mais les premières aspirations communistes ont précédé le capitalisme moderne (guerre des paysans en ALLEMAGNE...etc...).

30/01/2017 13:16 par Pierre M. Boriliens

@Personne
Tout ça est évidemment vrai, mais ce n’est pas pour autant du capitalisme. Ce n’est pas du tout la même chose de (faire) produire dans le but de satisfaire des besoins que de produire des marchandises (dont la nature importe peu) dans le seul but de les vendre pour réaliser un profit sous forme d’argent, lequel sera en grande partie immédiatement réinvesti dans le cycle... Valorisation de la valeur !
Vous faites construire une maison pour y habiter, ce n’est pas du capitalisme. En revanche si vous la faites construire pour la vendre ou la louer, c’en est !
C’est bien ce qui caractérise le discours de Macron : on s’en fiche de ce qu’on produit, pourvu qu’il y ait un marché solvable (capable donc de générer du profit).

30/01/2017 14:03 par D. Vanhove

@p.boriliens : et quand je n’ai pas l’argent pour construire la maison dans laquelle j’aimerais habiter, s’il n’y en a pas à louer, je loge où avec ma famille ?...

30/01/2017 18:48 par Pierre M. Boriliens

@D. Vanhove
Dans une société capitaliste ? Sous les ponts...

30/01/2017 20:47 par D. Vanhove

@ p.boriliens : je pense que vous n’êtes pas dupe de la qstion que je vous posais... mais votre réponse est ce que l’on appelle une dérobade... en d’autres mots, votre exemple de la maison que l’on se construit me paraît un peu simple, pour ne pas dire simpliste... là où j’attendais que vous alliez au bout de votre raisonnement... ce qui, sans doute, est un peu plus complexe...

30/01/2017 23:36 par Pierre M. Boriliens

@D. Vanhove
Je ne peux que vous conseiller d’aller farfouiller par là : http://www.palim-psao.fr/

31/01/2017 06:53 par "Personne"

à Pierre M. Boriliens,

1 – Je n’ai pas parlé de « capitalisme » mais « d’exploitation de son semblable ».
2 – Le mot « Capitalisme » est récent (1842 d’après Le Robert).
3 – Certains auteurs parlent de « capitalisme médiéval ».
4 – Aristote dénonçait la chrématistique.
5 – La réflexion de Diogène reste pertinente et va dans le sens de cette dénonciation. Il va au delà en critiquant les lois qui ne servent que les riches !

31/01/2017 13:55 par AUBERT

A Personne et aux autres contributeurs

Je vous conseille de lire le livre "Sapiens" sont je fais référence dans cet article, qui permet de comprendre une chose. A chaque moment de son histoire, qui pose la question d’une "bifurcation", l’humanité est confronté à un choix clair.

Soit revenir vers Néandertal
soit se projeter dans l’avenir.

Cependant si l’Histoire a un sens au sens de Marx, alors il faut en tirer la conséquence suivante. A chaque bifurcation de son histoire, l’humanité a besoin de se rappeler d’où elle vient, pour ne pas y retourner.

Tel est le principal enjeu de 2017

Si je peux exprimer un double voeu, c’est que le Peuple se rende compte de cette question et que les contributeurs discutent de l’article produit et ne s’en servent pas comme d’un support à leur propres débats... Ecrivez vos thèses. J’ai pas encore vu de censure de la part de L.G.S.

05/02/2017 02:37 par alain harrison

Bonjour.
Un bon article, inutile de s’enfarger comme certains ci-haut. Les grandes lignes se l’Histoire sont suffisantes, surtout pour éveiller la population, principalement la classe moyenne, sans laquelle la révolution sera houleuse un énième fois, si elle pouvait se réveiller.
Tout comme Marx, son analyse, ne l’oublions pas est la première à être aussi "exhaustive" en ce qu’il me semble des dires ici et là. Je ne l’ai pas lu. Je ne retiens que ceci : il y a des exploiteurs et des exploités et tout un système de contrôle, qui a pris des formes différents à travers l’Histoire.
En voyant globalement, nous sommes rendu au stade du coopératisme, du complémentariste et du partage.
Un programme politique qui définit les priorités à effet collatéral efficient sur l’ensemble.
Mais, nous sommes, la société, une organisation humaine, d’où l’empressement pour le néo-libéralisme de tout technologiser avec les brevets propriétaires. Et l’état de droit leur est encore nécessaire, encore efficace pour contrôler la population (police et miltaire). ne nous faisons pas d’illusion, ces deux là fonctionnent sans se poser de questions. Le conformisme policier et militaire (bien qu’ils aient leur petite magouille), les pseudos protecteurs de quoi au juste ? Il manque là un brin de conscience.
L’étude des sectes n’est pas sans intérêts.
Donc nous sommes encore une société humaine (une technologie de contrôle nous ramènera au Neandertal).
Par contre le partage du travail fera de nous des égaux et la culture sera à porter de main pour tous. Car la Culture libérée facilitera la décroissance de la sur consommation, la culture tend vers la qualité. Mais il faudra pour cela saisir clairement ce que veut dire les mots aliéné, conditionnement, consumérisme, conformisme...... En voir ses effets sur nous-mêmes.
À partir de maintenant, il faut se ré-instruire sur de nouvelles bases claires, et ne pas se limiter. L’exploration, le questionnement et la vision d’ensemble est le devoir de chacun à son rythme et selon sa situation. Le revenu de base adéquat universel inconditionnel n’est qu’une mise à niveau en regard de l’Histoire. Nous sommes rendu là !? Le brassage que cela provoquera se résorbera par les comités que les gens organiseront aidé par les militants et les organismes civiles ( ex : maison de la famille, maison femmes battus, centre pour hommes violents, les alcooliques anonymes qui ont des expertises à ne pas sous-estimer pour réorganiser la société).

Sur le plan économique : CADTM, ATTAC et d’autres comme l’organisation sur le salariat, cotisation, etc. leur expertise.
Les partis de gauches et leurs militants, sans oublier les syndiqués.
Et bien d’autres que j’oublie.......initiatives multiples de citoyennes citoyens, etc..
Non nous ne sommes pas seul, et tous les jeunes que nous oublions si facilement, il ne faudra plus jamais les oubliés et les écoutés, mais les mettre devant les réalités et ses exigences, pas les nôtres. Voyez la nuance. Ce sujet mérite notre attention, mais c’est aux jeunes de l’amener.

Donc nous sommes dans une, encore, société humaine. Et la pauvreté devrait être le premier des premiers objectifs de la révolution. Ce problème en voie de règlement, les autres objectifs seront enfin concrètement abordable.
Donc la prise du pouvoir doit être la mise en marche du programme dont le premier pas est l’éradication de la pauvreté à très brève échéance. Il n’y a qu’une condition que chacun voit à ses priorités, comme ex : un ou une c’est la psychothérapie........ une formation, un travail.....de voyager....etc... réorganiser l’ensemble du travail, de la formation, d’initiation....... et cela dans tous les domaines : médecine, justice, sécurité, transport.....
Il y aura un ralentissement des activités inévitables, mais justement ce moment (durée ?) permettra une vaste participation à la Nouvelle Constitution en plusieurs étapes : une première mouture et sans doute des retouches.......
C’est la participation , le temps partagé pour certains, le pleins temps pour d’autres selon eux.
Le maître d’oeuvre est la Peuple avec ce que cela implique de brassage, d’erreurs et de correctifs.
Mais un chaos pacifique.
Et le revenu de base permettra le passage. Pour ça, il faut sortir de nos croyances archaïques, et elles sont nombreuses.
Donc, inévitablement le processus d’exploration, le questionnement et la vision d’ensemble (Histoire) seront incontournables.
La remise ne question de...............L’ennemie est la peur, la peur identitaire, mais l’identité est basé sur quoi ?
Le questionnement sans réponse est le premier pas, ce n’est que lorsque......
Voyons une question qui est devenu abordable, ici, merci au néo-libéralisme, la notion de l’identité ou de la dignité lié au travail. Une question prête à être remise en question, et sans doute la meilleur pour ouvrir sur la suite.
Nous devons voir que de passer du vieux monde au nouveau monde, les changements devront partir de nous, sinon il n’y aura pas de changement.
La remise en question du travail est d’autant plus facile, qu’elle est déjà en route, mais dans les mains d’autres que les nôtres. Et ces mains sont celles des exploiteurs.
Les militants et les syndiqués ont du boulot , mais je vous le dis, plus on voit claire et plus le voyage peut être passionnant, mais le respect des rythmes est fondamentalement humain. et ce sont ces rythmes différents qui assureront la stabilité du passage du vieux au nouveau monde. Cette révolution absorbera toutes les contradictions et toutes les barrières dans la mesure que le peuple sera le maître d’oeuvre. Avis aux opportunistes, le temps des chefs fait parti du vieux monde. Toute décision proposée passe par le consensus et demeure toujours ouvert, mais jamais ne régresse. Le consensus fait parti du processus décisionnel, rien de plus.
Car cycliquement tout aspect sera revisité ou selon "une" demande justifiée et éclairée.
Un essaie.

05/02/2017 13:17 par juan

Macron est la nouvelle marionnette du MEDEF , son programme n’est pas annoncé ,son programme économique et social est le même que Fillon , le même que le Pen , c’est un programme pour la finance et les banques
Hamon président il n’abolira pas la loi travail ce n’est pas vrai , Hamon c’est le programme déguiser de Hollande avec un brin de gentillesse de garçon de province , mais il n’en est rien derrière c’est l’imposture aussi
Hamon tente de faire croire au rassemblement en draguant à fond Mélenchon , réellement c’est un programme libéral qui met l’accent lui aussi sur le travail en indépendant ,
de mon avis personnel de ce que j’observe les belles limousines qu’utilisent les chauffeurs en VTC profitent aux grands constructeurs de voitures ! , aux assureurs , aux banques ; c’est l’industrie étatsunienne
ces chauffeurs pourraient travailler jusqu’à 75 ans comme c’est le cas aux états unis ; constituer une retraite est quasiment impossible , c’est ça que fait fait miroiter aux jeunes étudiants , aux chômeurs , aux retraités obligés de continuer de travailler
le premier tour des élections présidentielles risque de détruire cette foi ce qu’il reste des mesures du conseil national de la résistance , risque de détruire EDF le prix de l’électricité serait variable d’une région , d’une ville à l’autre ,, le marché je dis bien de l’écologie en est le chantre !

06/02/2017 23:44 par alain harrison

Bonjour.
« « Si je peux exprimer un double voeu, c’est que le Peuple se rende compte de cette question et que les contributeurs discutent de l’article produit et ne s’en servent pas comme d’un support à leur propres débats... Ecrivez vos thèses. J’ai pas encore vu de censure de la part de L.G.S. » »

« « « « comme d’un support pour leur propre débats » » » »

Mais votre article fait parti du débat très vaste que nous sommes obligés de confronter. Nous n’avons pas de choix. Le tsunami néo-libérale nous submerge. Nous surnageons, et nous avons besoin de toutes les rames, et la préhistoire fait partie des rames dans la mesure que le néo-libéralisme instrumentalise les croyances religieuses, la pensée archaïque. Plus nous verrons globalement et plus nous serons en mesure de mettre les choses à leur juste place, faisant perdre, par le fait même, leur ascendance devenue insoutenable. Mais trouvant une place pour notre compréhension de notre Histoire, car l’Histoire est celle de l’Humanité scindé en des histoires (des cultures, des pays) qui ont aussi leur utilité.
Nous devons changer de registre, prendre de la hauteur, c’est la voie pour réconcilier et harmoniser les différences historico-humanitaires, et replaçant ainsi l’aspect économique : l’économie nouvelle versus l’économie du Vieux Monde. Passer de celle d’exploitation à celle de servir utilement.

06/02/2017 23:48 par alain harrison

Mais une chose est sûr, cet article en est un à promouvoir et à côté des articles de base pour une meilleur compréhension de notre condition économico-social et de la place qu’a le pouvoir politique passé et à venir.

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