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Parti Communiste : après l’explosion, l’implosion

UN DECHIREMENT DU CŒUR : Quand on a adhéré à 14 ans à la J.C. et à 16 ans au Parti, quand on a, pendant tant d’années, appris à devenir communiste, car ça s’apprend, ce n’est pas une révélation, on ne peut, devant le triste spectacle, qu’avoir un déchirement du cœur.

LA SIGNIFICATION PROFONDE DE LA LUTTE DES CLASSES : Etre communiste ce n’est pas facile, c’est accepter les premières années de ne rien comprendre aux positions défendues par les responsables, c’est comprendre qu’on ne sait rien de la politique, c’est rester dans le silence pour comprendre et apprendre de ceux qui par leur histoire ont appris, par le vécu, la signification profonde ce que signifie « la lutte des classes », notamment de la part de ceux qui ont fait la Résistance.

LA MOTIVATION VIENT EN MILITANT : Vient alors ce moment où l’on commence à militer, c’est-à-dire d’être capable de parler aux autres, sans besoin d’être accompagné. Et puis il y avait ces réunions de cellule où on refaisait le monde, où la discussion ouverte permet de s’enrichir et d’agir. Et puis il y a les formations de cellule, de section, fédérales, où l’approche théorique permet de casser le sens des mots (sémantique) et de l’Histoire humaine. On ressort alors encore plus fort, encore plus motivé. A l’université d’Economie, on apprend par cœur le libéralisme, ce qui fait que, pour celui qui travaille, connaissant le raisonnement du capitalisme et ayant découvert et appréhendé le marxisme, nous avons une force d’analyse incomparable. C’est mon cas..

DES RESULTATS DEPLORABLES : Vient alors le temps des résultats, toujours décevants, et ce déclin des résultats, des défaites subies. Alors on se rassure, on explique les médias, la trahison du PS (air connu), l’URSS, la crise… Et puis on s’accroche à la moindre nouvelle adhésion, et aux discours des dirigeants qui rassurent en expliquant comme la Marquise que « tout va bien… »

LES DIRECTIONS ONT TOUJOURS RAISON : puis vient le moment où des camarades disparaissent, ceux que l’on ne voit plus, ceux qui posaient des questions, s’interrogeaient, sans jamais avoir de réponses… Alors les discussions diminuent, l’activité baisse, alors on fusionne les cellules pour les rendre « plus dynamiques » et on recommence le cycle, sans se poser la question de fond. Qu’est-ce que le communisme ? Mais à cette question les dirigeants répondent toujours par « qu’as-tu fait ? », « As-tu collé les affiches » ? et « si tu es contre les Directions tu n’es pas communiste ». Et les résultats déplorables continuent, jusqu’au jour où on se rend compte que nous partîmes 600 000 et … nous ne sommes plus que 55 000, ce qui nous oblige à louer les étages du Comité Central….

A FORCE DE PENSER AVEC SES MAINS… On écoute toujours les dirigeants qui nous disent de mettre les mains dans le cambouis, (« as-tu collé les affiches ») le problème étant toujours le même, et qui se répète, car plus tu affiches, en inondant la ville et moins tu fais un score. A croire que les gens ne lisent plus les affiches collées par les mains des travailleurs. Des anciens dirigeants se vautrent dans le système médiatique, abandonnant leur ville pour une autre et en perdant les deux [1], d’autres abandonnent tout le navire et rejoignent le « capitaine de Pédalo ». Et ce qui vaut au niveau National se retrouve au niveau local, sans doute en pire. Tout n’est plus que « jeu d’influence » offert au « mieux placé », qui par ses mains trempés à l’illusion de pouvoir encore peser.

ON SE BRULE AU FEU DE L’HISTOIRE : Pourtant Karl Marx, à l’origine profonde de notre existence, dans un texte célèbre que l’abeille indiquait : « Mais ce qui distingue dès l’abord le plus mauvais architecte de l’abeille la plus experte, c’est qu’il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche. Le résultat auquel le travail aboutit préexiste idéalement dans l’imagination du travailleur. ». De fait, désormais, on n’affiche que ce que l’on est convaincu, et pour être convaincu, il faut auparavant en avoir discuté, l’avoir conçu, voir même l’imprimer, car le communisme est une entreprise. Que de travail et d’alertes aussi de nos philosophes, de nos économistes, de nos sociologues, sur la « Révolution Informationnelle » à venir, que désormais les libéraux dénomment : « Révolution numérique », ce qui donne flexibilité et upérisation esclavagiste et pour voir l’actuelle Direction ne retenir que la « révolution numérique », concept du Patronat… Or, derrière les mots se cachent les maux du capitalisme et de ses violences (chômage de masse, précarités, pauvreté).

ELUS ET PARTI : Et puis il y a cette lente dégénérescence des élus communistes. Moins ils étaient nombreux au parlement, plus ils réclamaient de l’indépendance de pensée. Plus de discipline de vote, chacun est libre. Par contre, le militant doit continuer à coller les affiches, conçues ailleurs et ne pas discuter…. au nom du Parti. En d’autres termes, les militants n’ont qu’un droit, celui de coller sans discuter et les élus l’inverse, pouvoir discuter entre eux sans être collés et voter sans être contrôlés. Pourtant, ce rapport du Parti et de l’Etat, jamais résolu, toujours confondu, est une des causes majeures de l’effondrement de l’URSS, mais celui qui pose cette question dérangeante n’est jamais écouté. Pire : on le trouve « casse couille » et on souhaite son départ… un de plus.

Alors « maintenant qu’on est tranquille, on va pouvoir discuter avec le PS pour la répartition des sièges »… Que le communiste qui n’a jamais vu ça me lance la première pierre.

LES DIRIGEANTS SOMNIFERES : Je me souviens de ces fêtes de la Marseillaise où la J.C. servait de défricheurs (adhésions) et à la fin le meeting religieux, accueillait Paul Laurent, le père du fils. On l’appelait somnifère, car au bout de 10 minutes d’un discours à rallonge, la moitié du meeting faisait la sieste. Pour endormir la Révolution il n’y avait pas mieux. Alors désormais, c’est le fils dont la voix monocorde permet tout juste de penser que décidément les dirigeants communistes n’aiment pas les tribuns.

LE PERTURBATEUR : D’échec en échec, les dirigeants appellent un « sauveur engagé », un ex social-démocrate, ayant rompu avec le PS et comme son parti est faible (PG), pas de problème « on aura toujours la barre sur lui »…. Comme avec Mitterrand dans les années 70. Décidément, l’Histoire n’est pas une jeune fille. Mais voilà que lui, le petit, travaille énormément et ses interventions de tribun parlent au cœur. Alors de petit, il devient grand au point de menacer l’hégémonie du Parti sur la « Gauche » du PS, d’autant plus que ses qualités de tribun emportent les foules mieux qu’un orchestre de Rock, car son phrasé de guitare c’est de la philosophie. Et de 2 % il finit à 11 % de votes.

TORTILLER DU CUL POUR CHIER DROIT : Désolé d’utiliser cette terminologie, mais comment expliquer autrement la « danse du ventre » effectuée par les dirigeants communistes. De la critique déclamée du gouvernement devant les politiques désastreuses du gouvernement Hollandais, les militants passent à des alliances à la carte, selon les opportunités de conserver des sièges (Municipales, Européennes, Régionales), massacrant de fait le « Front de Gauche » et à chaque fois la déroute, réduisant d’autant la puissance de feu, puisque les militants ne comptent plus. Finissons par cette phrase admirable de Pierre Laurent, que j’ai mémorisée, pour sa perfection d’ambiguïté : « Les discussions avec le Parti Socialiste sont difficiles, du fait de la politique du gouvernement ». Alors je suis à 100 % d’accord avec la phrase, à un mot près, « difficiles », j’aurais mis « impossibles », qui me parait plus communiste. Mais, hormis pour le rock, fidèle aux militants de ma jeunesse qui m’ont appris la Résistance, je ne sais pas tortiller du cul, moi.

ON FERME LA PORTE : Alors devant ce nouveau danger, que l’on pensait pourtant « tenir  », comme Mitterrand en d’autres temps, il ne faut surtout plus le présenter, d’où les critiques souterraines d’abord, puis ouvertes et dénonciatrices d’un Mélenchon qui « serait parti tout seul  ». A partir de ce moment-là, les discussions devenaient impossibles. Pourtant le communisme aurait consisté à apprécier à sa juste valeur ce que nous avait amené Mélenchon et à rediscuter d’une démarche « d’insoumission communiste  », car depuis Spartacus, le communisme commence par l’insoumission aux chaines de l’esclavage ou de l’affairisme financier actuel. On ferme la porte car il faut « sauver la structure », en d’autres termes, les dirigeants, quitte à perdre son âme dans un ultime accord sous-marin avec le PS.

UNE GESTION MACHIAVELIQUE  : Le parti communiste ne peut pas apparaître comme diviseur, alors il crie au rassemblement de la « gôche  ». En cela, il critique vertement la « démarche solitaire » de Mélenchon de se présenter seul, comme si les réunions du « Front de Gauche  », n’avaient jamais eu lieu avec cette possibilité, en oubliant de plus toute les alliances à géométrie variable du PC avec le PS et ce dès le premier tour, là où la « lutte des classes » demande clarification. Alors pendant des mois Pierre Laurent va monter les communistes contre Mélenchon et puis au moment où les décisions du parlement communiste doivent être prises, il appelle la veille dans les « médias de la bourgeoisie » à ce que le parti appelle à voter Mélenchon…. Incompréhensible au commun des mortels. Mettez-vous à la place des militants du quotidien qui tous les jours en chient pour défendre des idées et analyses indéfendables et qui apprennent la veille de leur réunion que le secrétaire général propose d’appeler à voter Mélenchon. Alors qu’ils sont conditionnés depuis des mois contre Mélenchon, « celui qui est parti tout seul ». A l’assemblée délibérante des cadres, c’est le refus normal. Pierre Laurent est-il désavoué ? Non bien sûr, pas de solution de rechange et, de plus, il applique la démocratie de consulter le « peuple communiste  ». Respect, Monsieur le manager.

De plus, il peut se prévaloir d’appeler à voter Mélenchon et d’avoir été battu, donc la division ultérieure ne peut lui être imputé. Du management d’entreprise pur et dur.

Les communistes consultés donnent un avis différent et soutiennent la candidature de Mélenchon, cependant ce choix est assorti par une « campagne autonome ». En d’autres termes, la direction du P.C.F soutient la candidature de Mélenchon comme la corde soutient le pendu… ce qui explique l’absence des communistes pour les Présidentielles et l’affichage pour les Législatives…. Dites-moi que j’ai tort (XIIIème circonscription des Bouches du Rhône).

Georges Marchais le stalinien, n’aurait jamais osé dire son opinion à la « presse bourgeoise  », la veille du « comité central », parlement des communistes. C’est vous dire si Pierre Laurent est respectueux de la « démocratie communiste ».

FRANCE EN COMMUN OU AVENIR EN COMMUN ? Le Parti communiste a proposé « la France en commun » là où les insoumis proposent « l’avenir en commun ». Au-delà du fait que décidément « l’en commun » est le plus difficile à réaliser, un programme s’adresse donc uniquement à la France, alors que celle-ci est soumise au marché européen et mondial, l’autre a une perspective universaliste, reprenant ainsi le fil de notre histoire, celle de 1789 et de sa déclaration universelle des « droits de l’Homme ».

Sa démarche philosophique s’appuyant sur l’insoumission, fondement de l’émancipation depuis Spartacus.

L’IMPLOSION D’UNE ETOILE : La dernière initiative de communistes appelant à l’Union pour un « candidat unique », véritable appel à voter Hamon, pour « sauver  » des députés communistes est annonciateur de l’implosion. Car dès lors, ce qui reste des « communistes » vont se partager en trois groupes. Les premiers, par fidélité à la direction obéiront quoiqu’ils pensent. Une grande majorité risque de retourner dans les cavernes abandonnant toute lutte militante et enfin, les plus communistes au sens de Marx, rejoindront avec enthousiasme les insoumis, quelque soient les difficultés et les défauts inhérents au mouvement, mais qui « rallume les étoiles ». Voilà pourquoi après avoir subi plusieurs explosions (Les départs massifs de militants), les élections Présidentielles, risquent de voir le PCF imploser, en cette année 2017, 100 ans après la Révolution de 1917. J’entends déjà l’argumentaire, que Mélenchon serait la cause de cette implosion, en oubliant tout le reste que j’ai ici cherché à synthétiser. Il faudrait y rajouter le positionnement actuel de Braouzec (Saint-Denis) et de Hue (ancien Secrétaire Général) qui appellent à soutenir Macron. Du communisme au Macronisme…

DECHIRURE ET COMMUNISME ? Alors, au-delà de mes déchirures internes et personnelles de mon histoire profonde et authentique, comme « communiste insoumis », fidèle à l’idée que « le communisme est le mouvement réel qui abolit l’état existant », je milite et mes bats en portant haut et fort la banderole de l’Insoumission.

Fabrice, le 20 Février 2017

Après avoir lu et relu, certifie conforme, à ce que je pense…, le 18 Mars 2017, Fabrice

[1Jean-Claude Gayssot, Ville perdue Drancy, ville non gagnée Béziers.


COMMENTAIRES  

21/03/2017 11:54 par placide

camarade, pour que vive le vrai parti communiste qui fait aujourd’hui tant défaut à notre peuple pour se battre ET gagner, il faut s’organiser et agir, tout de suite et maintenant.
Il y a une structure qui existe pour cela, rassemblant les communistes, le PRCF
www.initiative-communiste.fr
une organisation qui prend ses responsabilités en appelant à voter mélenchon, et qui porte un programme communiste. Qui n’est pas dans la lutte des places mais à 100% dans la lutte des classes. Et qui est ouverte à tous les communistes, membre ou non du PCF

21/03/2017 13:36 par legrandsoir

On dirait une page de pub. Le modérateur est gentil, aujourd’hui.

21/03/2017 14:30 par Georges SPORRI

Puisqu’ils ne sont pas surmenés par la campagne électorale actuelle, les cadres du PCF pourraient se rendre UTILES en formulant un projet de CONSTITUTION à proposer à la future constituante (quel que soit le résultat de la présidentielle, une période très instable va s’ouvrir après les législatives)... Vu le très bas niveau de conscience communiste des masses il faut jouer la carte de l’ULTRA DEMOCRATIE. Cf mon article "Quelle assemblée constituante ? Quelle sixième république ?" qui a au moins une valeur heuristique.
Mais je me demande si l’élite communiste lit les sites non-formatés ???

21/03/2017 14:52 par Nada

C’est exactement ce que je pense Merci !

22/03/2017 00:12 par geb.

Tout d’abord, Merci à Fabrice qui a résumé clairement ce que tous les vrais Communistes qui ont quitté le Parti par lassitude, pour ne pas être complices, ou encore pour ne pas trahir par dégoût, pensent.

Et contrairement à ce que certains peuvent penser ou tenter de faire croire, ils n’ont pour leur majorité, ni rejoint le FN, ni la Social Démocratie, comme quelques ex-dirigeants célèbres ont pu le faire après en avoir accusé les autres.

Et ça en fait du monde, capable, planqué dans la nature et qui attend.

J’ignore ce que fera Mélenchon, ou pas, après le scrutin. Qu’il soit élu. Ou pas. Et même s’il n’est pas au deuxième tour, surtout plus de compromissions. quoique les autres promettent et quoi qu’il arrive. Cette première lutte commune permettra de clarifier la situation pour tout le monde.

Mais les choses ne seront plus jamais comme avant. Parce que les masques sont tombés des fossoyeurs internes du Parti révolutionnaire qui empêchaient les retrouvailles du Peuple et l’Union pour ses vrais intérêts...

La suite sera certainement quelque chose de nouveau, Peut-être dramatique, peut-être dangereux, peut-être difficile, ou peut-être comique, mais les masses et les militants ont ressenti leur capacité à redevenir cohérents avec une vraie politique sociale et favorable aux travailleurs, au devenir du pays, à l’Amitié entre les Peuples, avec enfin un programme progressiste.

Et la Bourgeoisie compradore de France commence à perdre sa tranquillité et son sang froid.

Rien ne sera plus comme avant.

Merci Fabrice pour l’analyse...

Merci à LGS de permettre aux militants sincères de s’exprimer à travers son site.

Et Merci à Mélenchon. Quoiqu’il fasse après, et j’espère que ce sera ce qu’il dit, il ne sera pas seul pour le faire.

Avec ce programme on tient la plateforme ou se regrouper. Avec JLM, si ça marche on tiendra le porte-parole crédible indispensable à tout rassemblement cohérent.

Il y en a que je connais qui attendent ça depuis vingt ans ; et même plus. Et de plus en plus lisent LGS.

22/03/2017 14:04 par vila

si vrai, si juste, si triste.......

23/03/2017 03:32 par peyrouse marc

très bien Fabrice ton article ,mais je pense que sans dire( je suis communiste) en participant dans les associations ex : secours pop ,
UNRPA ,Sapeurs-Pompiers , ou autre, on montre aux autres a tout le monde que nous sommes actifs pour le bien public et je pense que cela compte ? fraternellement .

23/03/2017 08:46 par LAGIER

Oh ! combien ce texte est vrai !
Anecdote : lors des législatives 2012 la candidate PS pour le Comminges Carole Delga depuis devenue présidente de Région avec les voix de qui ? paradait sur le marché du lundi dans un petit village . Elle distribuait sourires et poignées de main
Je l’ai interpellée et lui ai demandé quelle était la position du PS sur l ’ OTAN Elle a tourné le dos et n’a pas répondu
je lui ai dit vous êtes là uniquement pour distribuer du papier ?
L ’ élu communiste au conseil Général de la Haute-Garonne qui était à côté m’ a dit :((( Georges il faut la ménager nous avons besoin d’elle !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
sans commentaire
Je soutiens Mélenchon parce que je veux que nous sortions de l ’ OTAN pour ne pas être embarqué dans des aventures que nous n’aurions pas décidées

23/03/2017 14:15 par Axel Martinez

Tellement vrai !

J’ai personnellement encore ma carte du Parti mais je me pose de plus en plus de questions ... Ceux qui critiquent Mélenchon sont les mêmes qui encensent le rapprochement avec Hamon et le PS ... Tellement vrai sur Pierre Laurent, sur les magouilles, sur la conscience politique, sur tout. Je n’enlèverai pas un mot. Je suis heureux de voir d’autres camarades avoir la même analyse, encore une fois.

23/03/2017 15:37 par carnifex.iulius

Merci pour ce témoignage aussi instructif que poignant.

23/03/2017 18:26 par zedde

Salut Placide !
Il n’y a pas d’autre"vrai parti communiste" que celui qu’on voit depuis des décennies,hélas pour nous et pour tous les Fabrice,et nous sommes nombreux !Le PRCF,connu des seuls initiés,peut néanmoins rejoindre le mouvement des Insoumis,connu de tous,malgré son manque de labellisation par le vrai/faux PCF.D’ailleurs Lordon le suggère même si timidement.
On a besoin de toutes les "vraies" bonnes volontés !
Fabrice,
bravo pour ton courage,ton honnêteté et ton témoignage !

23/03/2017 18:32 par JC Charitat

Je suis globalement en accord avec cet exposé,(34 ans de PC, sans regret j’ai rejoins le plus grand "parti" de France, les anciens du PC)
J’ai continué de militer, sur le traité constitutionnel, au local puis j’ai provisoirement rejoins Ensemble, que j’ai quitté lorsqu’ils ont pris une position similaire (presque) à celle du PC "face" au candidat qui nous était commun sur un programme identique à celui d’il y avait (à l’époque) 4 ans. Ces dérives se comprennent par le mode particulier de notre système très peu démocratique et par l’individualisme arriviste d’une partie d’entre nous !
Pour autant, je n’oublie pas "devoir" à la CGT et au PC, la reprise de mes études et une vie professionnelle riche (intellectuellement) militant boulanger, j’ai pu approcher le droit par mon militantisme aux prud’hommes en défense de salariés surexploités je me suis intéresser aux sciences sociales et à l’économie, au marxisme etc... j’ai repris mes études et suis resté proche de ma classe d’origine !
C’est "sous" Jospin" qu’après de nombreux désaccords (oubliés) j’ai décidé que ce n’était plus possible, je ne pouvais plus être à la fois le prolo "qui n’a pas tous les éléments" (lors d’un congrès) puis le "oui, mais, vous les intellectuels" (un autre congrès) et j’ai fait ce que j’affirmais impossible (je suis devenu un "défroqué")
Mais, même si parfois je trouve les insoumis que j’ai rejoint depuis 2016, têtus, pour ne pas dire bornés, parfois, c’est bien par là que passe l’évolution de notre société !

23/03/2017 19:39 par Gilli

Excellent article ....Tu as résumé mon parcours , 64 ans , PC a 14 ans , secrétaire de cellule et communiste , insoumise , le seul rassemblement ou je me retrouve !

23/03/2017 19:50 par Yannis

J’ai à peu de choses près le même avis et la même analyse que ce qui est présenté ici. Je suis très déçu de l’orientation prise par mon parti à la fois nationalement et plus particulièrement à Marseille. Merci pour ce texte révélateur camarade.

24/03/2017 10:01 par AUBERT

Merci d’abord à L.G.S d’avoir passé ce texte, comme témoignage sincère. Merci à Geb, Vila, Marc, Lagier Axel, Iulius, Zedde, Charitat, Gilli et Yanis, pour leurs commentaires car ils ont vu de l’authenticité dans mes propos. Certains très courts, sont vraiment poignants, car on sent que le tréfonds a été touché. Je ne vous cache pas, que quand j’ai envoyé ce texte, je me suis demandé quels allaient être les commentaires …. Je me rends compte en définitive que nous avons vécu les mêmes moments et que donc, ce que je ressentais au plus profond est partagé.
Il nous faut sans doute désormais nous atteler à reconstruire un mouvement communiste authentique. C’est là où la proposition de Placide est intéressante. J’ai été quelque fois sur le site en y trouvant en effet des choses intéressantes. Alors je réfléchis.
Mais pour moi la priorité est que l’Insoumission, fondement du communisme, puisse gagner les élections Présidentielles en vue de mettre à bas la Vème République et contribuer à construire une 6ème République, par constituante. Ce sera déjà une sacrée Révolution. Mélenchon n’est pas communiste, mais il se réclame en permanence du « matérialisme historique », notamment dans ses conférences devant les étudiants, et ça c’est un sacré « en commun ».

Amicalement, Fabrice.

P.S / Si vous voulez échanger directement avec moi, je vous donne mon mail : « fabriceaubert2000@yahoo.fr »

24/03/2017 11:49 par Autrement

Merci Fabrice, je pense à tant d’autres...
J’ai assisté, lors de mes débuts dans le parti, aux funérailles de Maurice Thorez. Même lui déjà, en son temps, s’était exclamé, à l’intention des camarades trop dociles ou trop timides : "Que les bouches s’ouvrent" ! Ses successeurs (sauf peut-être son successeur immédiat Waldeck-Rochet, voir CC d’Argenteuil) n’ont guère suivi cette démarche, et c’est une des raisons du constat que fait ton titre, appuyé par les témoignages qui ont suivi.

24/03/2017 13:30 par guelfucci

J’avais approuvé, en son temps, l’intervention de L. Althusser (en 77 je crois) "ce qui ne peut plus durer dans le PCF" dont la teneur était en gros celle de l’article ci-dessus. Je crains que son auteur n’en soit resté à cette époque dans sa vision du PCF de ses dirigeants et de ses militants ; sauf qu’affirmer que jamais G. Marchais ne se serait permis d’intervenir dans le vote des militants relève de l’amnésie. Depuis cette époque j’ai soutenu la démarche de Juquin et des communistes rénovateurs et quitté le parti en 87. J’avais déja observé alors comment l’affirmation "vouloir faire de la politique autrement" pouvait masquer chez certains (écolo notamment) le simple refus de la démocratie. J’ai ré-adhéré en 2002 suite à la présence de Le Pen au 2ème tour ( bel exemple d’ailleurs de ce que le rejet sectaire de la Social-Démocratie, Jospin c’était quand même pas le diable, peut s’avérer catastrophique). J’ai participé activement à la création et l’animation d’un collectif anti-libéral. Refus de nos "alliés" d’accepter la candidature Buffet. Participé aussi à la création et l’animation de deux comités Front de Gauche. Plus intéressant car attirant des militants syndicalistes et non-encartés. Les amis de Melenchon (Parti de Gauche) ont rapidement déserté nos activités et ne se sont manifestés que pour obtenir notre appui à la venue ( décidée sans que notre collectif n’ait été consulté, ni que le PC n’ait été ni associé ni prévenu) du duo Melenchon-Besancenot sur l’université. On a d’ailleurs entendu souvent ce duo dans les média et j’ai trouvé que P.Laurent faisait preuve de beaucoup de sang froid face aux divers dérapages de J.L. Melenchon.
Dans ces activités je n’ai pas été bridé par la direction départementale , pourtant peu favorable à-priori à une activité autonome du FDG, ni dans l’aide pratique ni dans l’expression. J’ai même pu écrire dans "Les Nouvelles" journal de la Fédé un long article regrettant la frilosité par rapport au FDG.
Imputer au PCF l’éclatement du FDG me semble donc parfaitement injuste. La reconduction des alliances PC-PS dans certaines municipalités (Toulouse Paris, mais pas Lille (dommage) , ni Lyon ; ni Marseille où cette alliance n’existait pas) a servi de prétexte à Melenchon pour déclarer dans un premier temps que c’étaient lui et ses partisans le véritable Front de Gauche "Le FDG continuera avec des communistes, pas tous", avant l’échec de ses candidatures (sauf à Grenoble grâce à son alliance avec les verts) et permettant, au passage, à la droite de l’emporter à Toulouse, puis à le quitter . Ni aux européennes, ni aux régionales il n’y a eu d’accord de premier tour PC-PS. Il y a eu fusion avec les listes PS au 2è tour des régionales mais ni le PG ni Ensemble ne les ont refusées et leur représentants se sont fait élire sur ces listes.
Je reste persuadé, par expérience, qu’assumer les taches militantes "manuelles" n’empêche pas de penser, ni de s’exprimer, à l’intérieur et à l’extérieur, au contraire, il suffit pour cela d’assister aux réunions de section ou aux AG.
Que la recherche de convergences à gauche (social démocratie comprise) est la seule voie réaliste et historiquement validée.
Que l’obstination de Melenchon a vouloir se présenter et son refus de toute participation à des structures de discussion ("Lundis de la Gauche" par exemple) c’est le choix délibéré de la victoire de la droite (ou au mieux d’un social-libéralisme décomplexé à la Macron), le pari de l’effondrement du PS ou de sa conversion définitive au social-libéralisme (à l’heure pourtant ou les partis sociaux démocrates européens amorcent le chemin inverse) et un nouvel affaiblissement du PCF, à l’hypothétique profit d’un "mouvement" dont l’assise populaire, le contenu de classe et la pérennité m’interrogent.

24/03/2017 13:50 par leon

billet sans nuance digne du pcf des année 50,L’outrance n’est jamais une bonne analyse,

24/03/2017 13:53 par LACAZE Jacques

Le camarade Fabrice, écrit dans sa quasi conclusion : "le communisme est le mouvement réel qui abolit l’état existant ". La définition est classiquement autre. Deux mots ont été oubliés : le communisme est le mouvement réel qui abolit l’état des choses existant. Ce qui inclus l’idée extraordinaire de la société sans classe, où chacun fera selon ses capacités et obtiendra selon ses besoins.

24/03/2017 14:57 par joel

voila un texte de quelqu’un qui n’a pas du assister à une réunion du PCF depuis tres longtemps ; j’ai par ailleurs apprécié sa remarque sur "l’avenir en commun" et "la france en commun" en me souvenant que place de la république il y avait autant de drapeaux BBR qu’à un meeting du FN, et pour y etre allé j’informe ceux qui n’y étaient pas que la moitié de la place de la république était vide et que sa capacité maximale, serrés comme des sardines est de 120000 personnes. Que d’autre part Melenchon refuse l’internationale dans ses meetings au profit de la marseillaise.
Depuis toujours le PCF a pour unique boussole l’interet des plus fragiles ; or tout le monde ici sait qu’en l’absence d’accord sur une plate forme commune (qui était possible) cela conduira inévitablement à mettre fillon ou macron au pouvoir et à devoir appeler à "faire barrage au FN" au deuxième tour, sinon melenchon est mort. Il y a une vie après le premier tour, chacun devrait le savoir et elle sera sanglante pour les plus pauvres d’entre nous ; j’ai vu que le patrimoine de melenchon le mettait à l’abri de ce risque.
L’abeille et l’architecte est une analogie que MARX utilise pour souligner c qui fait l’originalité du travail humain (en fait pour montrer que seuls les hommes travaillent). Mais puisqu’on en est à évoquer MARX, relis la dernière partie du manifeste, celle qui traite de la stratégie et des alliances, tu y découvrira des choses étonnantes. Tu peux également, dans la foulée, relire "la maladie infantile du communisme" de LENINE.
Pour ce qui concerne l’absence de discussion en interne je pense que tu t’es trompé en rédigeant, que tu parlais en fait de l’organisation pyramidale et trotzkiste de la FI dans laquelle aucune remarque ni aucune décision n’est possible hormis celle du chef (informe toi sur la désignation des candidats aux législatives). Pour ce que je sais en revanche du fonctionnement interne du PCF, la discussion est ouverte et permanente et toutes les décisions sont soumises au vote des militants (par exemple lorsqu’il a fallu choisir de soutenir ou non mélenchon).
Je passe sur les insultes à l’égard de PAUL LAURENT ; (c’est sans doute la "french touch".) Pour ce qui est des alliances, tu pourrais relire "l’humain d’abord" pour me dire où il est question de cela ? Nulle part bien sur ; c’est Mélenchon qui sans en informer personne a décidé de cela peu de temps avant les municipales. Même les militants PG de chez moi en restaient sur le cul (je parle ton langage) tant cette décision les a surpris parce que jusqu’alors ils siegeaient sans probleme dans une municipalité de gauche.
"L’autonomie conquerante" n’avait décidément rien de conquerante et le PG a disparu de presque toutes les municipalités. Mais le jeu de Mélenchon n’était pas encore clairement sur la table. En réalité il s’agissait d’entrer dans un conflit ouvert avec les forces de gauche avec pour but de les affaiblir par la défaite en espérant pouvoir reconstruire une autre gauche sur les ruines de celle ci. Malheureusement, à son dernier congres le PG n’avait quasiment plus d’élus et ne comptait plus que 1600 membres, il était moribond.
Mélenchon pense pouvoir relancer son projet insensé (identique à celui de LO) avec la FI. L’avenir nous dira ce qu’il en sera. Mais ce refus d’alliances le condamne à n’avoir aucun député et donc de revenir là où se trouvait le PG ;
Je ne partage pas le choix de Braouezec mais sache qu’il a attendu le résultats des contacts Hamon/Mélenchon pour prendre sa décision et qu’il veut éviter d’avoir à voter fillon pour éviter Le pen ; et je presents que plus nous approcherons du premier tour plus ce choix sera celui de millions d’électeurs : quel interet en effet à voter pour le quatrième ou le cinquième, même si leur programme est celui dans lequel on se retrouve ?
Enfin, derniere remarque ; mettre l’affaiblissement du PCF sur le seul compte de décisions facheuses de sa direction est plus que simplificateur, c’est témoigner d’une imcompréhension de l’histoire contemporaine ; c’est partager la double illusion de l’extreme gauche à savoir la spontanéité révolutionnaire des masses et le parti presse bouton

24/03/2017 15:02 par Assimbonanga

l’insoumission fondement du communisme

Il me semblait que PARTAGE, SOLIDARITÉ et ÉGALITÉ était également très important ? Pour moi, l’aura du communisme, c’est cette organisation qui fait que tout le groupe avance sans laissés pour compte... C’est ce qui me fait vénérer l’idée communiste, dans mon imaginaire de personne n’ayant jamais été affiliée à ce parti.

24/03/2017 17:05 par Cassandre

S’il faut vous rassurer de n’être pas communiste, je vous rassure.
Je connais bien le P.G. pour y avoir été. Mes amis, à l’époque, étaient tous anciens socialistes (ou presque) et donc, tous anticommunistes (ou presque).
Le PCF, n’a pas besoin de coups de pouce pour décliner et l’anticommunisme est aussi le crédo des droites.
Bon, si la « France insoumise » pouvait mobiliser « le peuple », j’en serais, mais, je pense que personne n’en prend le bon chemin tant le sectarisme reste de mise.

24/03/2017 23:45 par Michel Dechamps

{{}}COMMUNISTE , c’est par la lutte , en 1959 j’avais 17 ans, je lutte pour la PAIX EN ALGÉRIE ce qui m’a conduit a adhéré au PCF le seul parti qui était pour la paix et qui concrètement luttait pour la PAIX . Dans le parti j’ai appris le marxisme-léniniste la lutte de classe et là j’ai compris le communisme . J’ai compris que la classe ouvrière était la seule classe révolutionnaire car elle n’avait rien a perdre du système capitaliste , mais pour mener une révolution il lui fallait être ORGANISÉE pour combattre le capitalisme QUE CETTE ORGANISATION C’EST LE PARTI COMMUNISTE ! Pourquoi parce TOUS les autres partis sont pour une gestion du système capitaliste certes avec des différences, depuis des deccenies nous avons pu jugé des différences entre les différents gouvernements de droites et de gauches , les différences sont tellement minimes , les réformistes socialistes radicaux de gauches et écolos nous ont démontrés qu’ils étaient aux pouvoirs pour gérer ce système capitaliste et ils l’ont démontrer en détruisant les acquis de 1945 l es travailleurs n’ont rien a attendre des sociaux-démocrates Mélenchon est un socialiste depuis toujours il a m^me été du gouvernement Jospin le pire gouvernement socialiste pour les travailleurs . Aujourd’hui Mélenchon lance un nouveau parti "Insoumis" nouveau nom mais social-démocrate du style Syrisa ,nous connaissons le résultat et la situation des travailleurs grecs . Une fois de plus c’est l’extrême droite qui héritera du ras le bol des travailleurs et la difficulté pour renverser cette situation sera encore plus difficile . Le parti communiste est sous l’emprise de dirigeants réformistes R.Hue en aura été la manifestation éclatante , mais il a été élus par des adhérents du PCF , il y a encore des adhérents du PCF sous l’emprise de cette erreur du concept de "l’union de la gauche" cette conception du PCF n’a rien à voir avec le marxisme-léniniste . Aucun changement profond ne se réalisera par des élections . Le changement se fera par un mouvement populaire puissant et organisé !

25/03/2017 08:57 par babelouest

Michel Deschamps, je ne comprends toujours pas cette obsession "marxiste-léniniste". Je ne comprends pas qu’on ne sorte à tout bout de champ "les travailleurs". Pour une notion floue, c’en est une. Qu’est le travailleur ? La femme ou l’homme qui bosse en usine ? Il y en a de moins en moins . Le chirurgien qui pratique des opérations à la chaîne après dix ou quinze ans d’études ? La mère qui, entourés d’enfants pas toujours faciles, attend son smicard de mari aux horaires imprévisibles ? Le demandeur d’emploi qui assiège en vain chaque jour Pôle Emploi s’il veut conserver une miette d’aides ? Le petit cadre d’assurances qui a pour tâche de voler ses clients avec des propositions de placements rutilants et mensongers ? Tous s’ignorent, et la plupart ignorent qu’ils sont les esclaves moutonniers d’un même système.

Je ne vois qu’une forme sensée de communisme : celui de communautés où chacun apporte régulièrement sa part de choix dans la vie de la communauté, où personne n’est CHEF, où ne règne pas la dictature d’un Parti lointain. C’est ce qu’avait réussi à monter Nestor Makhno, et que les hordes de Trotski ont réussi à écraser. Pris en tant que groupe, les trotskistes ne sont décidément pas mes amis.

Certes, cela implique que nous, humains, retournions tous à une Nature qui donne gratuitement ses bienfaits à qui sait ne lui demander que le nécessaire. Tout-à-fait le contraire du productivisme global, moteur du capitalisme et adulé des marxistes-léninistes. C’est également la seule façon de vivre encore longtemps sans épuiser complètement, complètement notre planète.

« Marx avait dit, à la fin des années 1870, en se référant aux « marxistes » français : « Tout ce que je sais, moi, c’est que je ne suis pas marxiste » . » (citation du blog Progrès Humain)

25/03/2017 12:55 par Autrement

Les camarades du PCF protestent qu’on discute dans les cellules et autres organismes du parti, c’est bien probable. Mais dans quel cadre ? Au PCF, les débats se sont toujours faits à l’intérieur du même horizon indépassable, de la même ligne générale, celle de la direction, celle qui est assez bien évoquée par Guelfucci et d’autres. On a consulté nationalement la base (mais après combien de tergiversations et de manoeuvres des cadres) sur le soutien à Mélenchon, mais l’a-t-on consultée sur la poursuite de l’alliance avec le PS, après la trahison du NON de 2005 ?

« Je reste persuadé, par expérience (...) 
Que la recherche de convergences à gauche (social-démocratie comprise) est la seule voie réaliste et historiquement validée ».

Or c’est le contraire qui est vrai, car « les convergences à gauche », dans une perspective de transformation de la société, doivent être celles des luttes, celles des masses populaires, et non au sommet celles des appareils - « social-démocratie comprise » - à l’occasion des élections.

En réalité, c’est la social-démocratie qui a toujours dans l’histoire fait échouer, dévoyé ou stoppé les grandes avancées populaires impulsées par les communistes :

- en 1938, avec la désagrégation du Front Populaire : Léon Blum et Daladier, Munich.
- en 1947, éviction des ministres communistes par Ramadier, avec la perspective du plan Marschall (les USA flairaient déjà la bonne affaire !)
- en 1968, Rocard et Cohn-Bendit au grand meeting de Charléty, réclamant un gouvernement populaire...à l’exclusion des communistes ! (Heureusement que la CGT était là pour les accords de Grenelle).
- en 1983, Mitterand (pour lequel je n’ai jamais eu d’admiration ni de sympathie, étant encore au PCF à l’époque) laisse dépérir ce qui restait du Programme commun, et prend le virage à droite. (On peut cependant rétrospectivement considérer que Georges Marchais, Paul Laurent et le BP de l’époque sont en partie responsables de l’échec des négociations qui avaient précédé : d’où le développement de la critique interne, l’incapacité du PCF à « gérer les désaccords », et l’exclusion ou le départ de beaucoup de bons camarades).
- En 1992, Maastricht, dont Jacques Delors a été un fidèle artisan (je n’étais plus au PCF, mais moi aussi j’ai voté contre). Mélenchon explique son erreur par le fait que Mitterand présentait la chose comme un moyen de contrebalancer la montée en puissance (bien réelle) de l’hégémonie allemande.
- En 2002, ce n’est pas le « sectarisme » (dixit Guelfucci) qui a écarté Jospin, mais bien la déception populaire née de la politique « moderne » de « cohabitation », qui justement a nourri le FN.
- après 2005 : le Congrès de Versailles de 2008 rend obsolète le Non de gauche au TCE et permet la ratification par l’Assemblée du traité de Lisbonne : le PS laisse faire ! Le PCF réclame un nouveau référendum...en vain bien sûr. À partir de ce moment là, le PS vire complètement au néo-libéralisme « européen » (qui n’est autre que la justification du système instauré par le capitalisme financier des différents pays, pour exploiter plus commodément, par la voie des traités, TSCG etc. leurs peuples respectifs).

C’est le tropisme droitier du PS en tant que parti, qui a toujours divisé la gauche. C’est dans l’espoir de se libérer de cette tutelle que le FdG a vu le jour.

Mais malgré cela, le PCF qui pense (à juste titre) qu’il faut avoir des élus pour servir la population, s’obstine encore à dépendre du PS pour ses résultats électoraux. Pas étonnant que ceux-ci ne cessent d’être décevants !
En 2008, le PCF a encore réclamé 80% de candidatures aux législatives, niant ainsi la force et la diversité des différents courants de la gauche qui s’étaient retrouvés dans le FdG et qui pouvaient le faire réussir ; ils ont privilégié l’alliance avec le PS (en réalité, la dépendance accrue du PCF au PS) au détriment de ses alliés et ...de ses propres intérêts, comme les résultats l’ont montré. Ce serait ça le « rassemblement » ?

Le seul grand progrès de la discussion dans le PCF, c’est la présence de tribunes dans l’Huma depuis les années 90, suite... aux efforts qui avaient été les nôtres, à nous les exclus ! Comme par exemple l’excellente tribune de Mazauric en novembre 2013 pour les élections municipales de 2014 (texte ICI https://www.legrandsoir.info/municipales-quelle-strategie-pour-le-front-de-gauche.html). Mais tribune ou pas, la direction n’en a pas tenu compte, et depuis, s’est enfermée dans un électoralisme sans principes et un « européisme » complètement idéalisé.

Et qu’il y ait aussi des crétins au PG, comme partout, n’y change rien.

Il faut être aveugle pour affirmer, comme le fait Guelfucci, qu’à l’échelle européenne les socio-démocrates sont en train de s’améliorer : (...« à l’heure pourtant ou les partis sociaux démocrates européens amorcent le chemin inverse... », écrit-il). Schultz, Sigmar Gabriel ?! Il n’est que de voir ce qu’ils ont fait à la Grèce en accord avec les néo-libéraux, sous les applaudissements de Hollande, Fabius, Moscovici et Cie. Et tous atlantistes et Otaniens à corps perdu !

Croire qu’une large union populaire pouvait se faire en 2017 autour d’un candidat PS, même frondeur, après le quinquennat de Hollande et le 49-3, y croire encore quand PCF et frondeurs reçoivent en pleine figure l’opération Macron, c’est-à-dire le passage de la social-démocratie (qui n’a plus rien de social ni de démocrate), avec armes et bagages dans le camp du MEDEF, et la tentative de reconduction du bi-partisme, étouffoir de la vie politique française ? Il faut, pour croire cela, être complètement anesthésié par la routine localement entretenue PCF-PS !

Seule La FI, mouvement ouvert à tous et accueillant la double appartenance, préfigure quelque chose de nouveau et de révolutionnaire dans la vie politique française. Seule elle peut tenir tête au fascisme rampant, résultat de la politique néo-libérale du PS lui-même, et qui est en passe de gagner toutes les droites, PS compris (répression des syndicalistes, rouleau compresseur des grands médias, violences policières... !). Comme si le changement de Constitution par une Constituante, l’abolition de la loi El Khomry et l’affirmation de droits nouveaux, la Règle verte, le renoncement au nucléaire, la re-nationalisation bancaire, le soutien à toute forme d’initiative et d’activité citoyenne, etc. etc. ne relevaient pas de la lutte des classes !

Il n’y a ni Cassandre, ni Pythie dans cette histoire. Bien sûr que tout cela ne se fera qu’avec des luttes de masse, quel que soit le résultat de la présidentielle. Le mouvement de la FI préfigure ainsi ce que pourrait être un authentique « bloc historique » (Gramsci), rassemblant toutes les couches de la population victimes du capitalisme, et appelé à démarrer vraiment un processus révolutionnaire, alors que celui-ci se heurte en France, depuis bientôt cent ans, - en plus de la droite -, à toutes les manigances des partis « sociaux-démocrates ».

01/04/2017 21:11 par François

Heureusement que cette description à brule pourpoing des tiraillements du pc vient d’un (ex) militant, sinon les sempiternels defenseurs des coalitions stériles auraient encore ramené leur fraise...
Nada sur ce coup !
Et c’est tant mieux.

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