16 

Pavel Groudinine, candidat du puissant parti communiste russe pour les présidentielles 2018, kolkhozien-agronome leader du bio dans son pays…

Le mouvement communiste russe renoue avec son héritage prékhrouchtchévien d'agroécologie en désignant un agronome fils de paysan et dirigeant du célèbre et ultramoderne sovkhoze Lénine dans la banlieue de Moscou, fer de lance de l'agriculture biologique russe.

Le congrès du KPRF vient de le désigner comme candidat pour les prochaines élections présidentielles, mais beaucoup le connaissaient peut être déjà, ce kolkhozien dirigeant de la fameuse ferme collective Lénine dans la banlieue de Moscou, un « îlot de socialisme au milieu de la jungle capitaliste », comme il le dit lui-même. Pavel Groudinine est également vice-président de la commission agricole de la Chambre russe du Commerce et de l’Industrie, et promeut l’agriculture bio dont les bienfaits sont connus depuis toujours des moscovites adeptes du célèbre sovkhoze Lénine : On y cueille des fraises et bien d’autres fruits de saison, des légumes, on y achète des produits laitiers, localement, et par ce qu’on appelle maintenant les « circuits courts », garantie de fraicheur et de respect de l’environnement.

Paradoxalement, cette ferme collective, jadis sovkhoze (ferme d’Etat) devenue par la force des choses un kolkhoze géant après l’effondrement de l’Union Soviétique, reste aujourd’hui la plus grande exploitation agricole de Russie, et conserve, comme dans bien d’autres fermes où les travailleurs ont refusé la privatisation ou la vente aux promoteurs immobiliers assoiffés de profit juteux, les techniques maintenant centenaires du travail collectif : mutualisation des moyens de production, réinvestissement total dans la production et partage équitable des recettes, division du travail permettant entre autre aux paysans de prendre des vacances et aux enfants d’aller à l’école. C’est sans doute une dimension ignorée du grand public en occident : bien des sovkhozes et kolkhozes soviétiques sont restés rétifs à l’agriculture intensive impulsée par Khrouchtchev et se sont développé avec le modèle « sans pesticides ni engrais chimiques » jusqu’à ces dernières années, preuve qu’on peut marier agroécologie et grandes productions au deà du seul modèle « familial » promu par les théories « écosocialistes ». Témoin cet autre exemple de kolkhoze ukrainien « bio » à Stavkovié, filmé par Coline Serreau dans son documentaire de 2010 « Solutions locales pour un désordre global » voir vidéo de l’extrait ...

La candidature de Pavel Groudinine, votée à la quasi-unanimité le 23 décembre dernier et qui succède à celle du camarade Guennadi Ziouganov (73 ans), revêt pour nous, « occidentaux », deux significations importantes :

- L’agriculture « bio » se développe en Russie de façon fulgurante, en particulier depuis l’embargo occidental de produits agricoles de 2014, forçant le pays développer ses productions locales. Signe que l’agroécologie est indissociable d’une politique d’indépendance et d’autosuffisance nationale.

- La candidature au KPRF d’un kolkhozien leader du bio est pour le mouvement communiste russe une façon de renouer avec son histoire profonde et soviétique. En effet, c’est bien en Russie soviétique qu’on inventa les premiers concepts écologistes (la notion de biosphère notamment avec le célèbre Vernadski) et que la science des sols, si riches dans l’immense territoire de l’Union Soviétique (Dokoutchaïev, Williams en furent les premiers protagonistes) a vu le jour. Mieux, les premiers et principaux plans d’agroécologie (le fameux « grand plan de transformation de la nature » en 1948), le développement de techniques hostiles à l’usage des pesticides et engrais chimiques, ont été à la base de l’agriculture soviétique collectivisée jusqu’à la période Khrouchtchev, début du déclin par alignement sur le modèle intensif américain (voir brochure du Cercle Barbusse intitulée L’Ecologie à la lumière du marxisme léninisme) ...

C’est d’ailleurs cet héritage « écologiste » du communisme russe qui explique le grand succès du bio en Russie aujourd’hui, en même temps d’un soucis pour le respect de l’environnement, marqué par exemple par la multiplication des zapovedniki sur le territoire, ces immenses réserves naturelles interdites à l’humain (hors de quelques scientifiques) créés par décret en 1921 et qui n’ont cessé de se développer en URSS (avec une baisse ponctuelle significative pendant l’ère Khrouchtchev, liée à cet alignement sur la monoculture intensive américaine dite « productiviste » - voir l’article sur l’opposition soviétique à l’agriculture intensive court-termiste).

Le modèle des grands kolkhozes « bio » et collectivistes déjoue la fausse contradiction que certains écologistes occidentaux postulent entre respect de l’environnement, de la santé humaine et productivité agricole : Il faut en effet garantir une certaine quantité de produits agricoles pour assurer l’autosuffisance tout en respectant les sols pour garantir cette autosuffisance à long terme (avec de larges cultures où les récoltes mécanisées pourraient consommer plutôt que des énergies fossiles des énergies renouvelables). C’est visiblement le cas en Russie post-Eltsinienne, avec le poids de l’héritage collectiviste qui a objectivement freiné la dissolution des kolkhozes russes, tant les paysans y trouvaient leur compte. C’est aussi le cas de l’agriculture socialiste cubaine qui est aujourd’hui leader en matière d’agroécologie, du fait même de sa structure fondamentalement socialiste, avec un Etat capable d’interdire les pesticides et de donner aux masses paysannes les moyens d’assurer le succès de ces productions coûteuses en formation agronomique et technique (contrairement à la très passive agriculture intensive).

C’est même le cas aujourd’hui en France dans des petits collectifs de jeunes paysans agronomes se lançant dans des projets de fermes collectives bio où le partage des taches et la mutualisation des moyens de production leur permet de dégager du temps pour une vie personnelle, des vacances, etc. (voir un extrait vidéo de l’émission Le champ des possibles sur France 5 relative à une de ces expériences).

Le kolkhoze géant de Pavel Groudinine est sans doute un exemple en la matière, avec ses installations très « soviétiques » pour faciliter les conditions de travail du collectif de paysans qui y vivent.

Une travailleuse indique au journal L’Humanité : « Nous nous servons du système capitaliste pour créer notre parcelle de communisme. Et si on attire autant de gens, c’est que ce rêve a de l’avenir. J’espère que la Russie puisse s’inspirer de notre sovkhoze (...). Le fait d’avoir de bons salaires et un cadre de vie non négligeable rassurent et aident à se projeter pour fonder une famille » . De fait le kolkhoze Lénine, avec les réinvestissement colossaux que génère une entreprise qui ne spécule pas sur ses bénéfices, intégralement redistribués, c’est presque un micro-Etat dans l’Etat qui se développe, et ce malgré une aide quasi-inexistante comparativement aux subventions colossales que donne Bruxelles par exemple à ses fermes intensives pour tenter d’écraser le marché mondial. [pour plus d’information sur le Sovkhoze Lénine, consulter l’article Un petit coin d’URSS dans la banlieue de Moscou]

Pavel Groudinine explique au même journal : « Tout est réinvesti. C’est comme cela que l’on a pu améliorer la production, offrir de bons salaires, garantir une sécurité de l’emploi, permettre aux familles d’avoir leur logement, un jardin d’enfant, une école. Ce cadre de vie nous le permettons à nos 320 travailleurs. Pour la rentrée on va inaugurer une nouvelle école capable d’accueillir 180 enfants ». Complexe sportif, centre culturel, parc, bassin, clinique, aires de jeu, immeubles : tout est ultra-moderne sur cette immense ferme où la cueillette des fraises est devenue presque une institution pour les moscovites amateurs de fruits frais.

Il est grand temps que le mouvement écologiste de nos pays réalisent que l’agriculture intensive « productiviste » n’est pas consubstancielle au communisme, dont l’expérience en la matière a été pionnière de 1917 jusqu’à nos jours en Russie (avec c’est vrai les premières trahisons khrouchtchéviennes et les reculs qui leurs furent associées), mais aussi évidente à Cuba aujourd’hui pour des raisons similaires une fois l’héritage « productiviste » khrouchtchévien soldé dans les années 90. La candidature de Pavel Groudinine en est un signe concret, qui démontre si c’est encore nécessaire l’unité stratégique de plus en plus évidente entre le mouvement social ouvrier et le mouvement « vert » contre le capitalisme barbare et destructeur dont les méfaits sont aujourd’hui indiscutables.

Guillaume SUING

 https://germinallejournal.jimdo.com/2017/12/29/pavel-groudinine-candidat-du-puissant-pc-russe-pour-les-pr%C3%A9sidentiel

COMMENTAIRES  

29/12/2017 23:03 par Feufollet

Le portrait est peut-être un peu reluisant
Mais n’empêche que voilà un bon vœux pour 2018 et plus si entente
En tout cas, Israël Shamir suggère qu’il pourrait devenir 1er ministre de V. Poutine
"Cadeaux de Noël - Par Israël Shamir — 26 décembre 2017" - site : arretsurinfo.ch

30/12/2017 07:00 par legrandsoir

un peu mégalo, non ?

30/12/2017 10:08 par Lecteur

Il y a une erreur qui s’est glissé dans votre article, que certain pourrait qualifier de "fake news", mais que je ne fais pas.
Il ne s’agit pas d’un "embargo occidental de produits agricoles de 2014", mais d’un "embargo de Poutine sur les produits agricoles occidentaux et depuis 2014". Je vous donne les sources ici et . Cela ne change rien sur le fond de l’article, à part peut être de rater que le fait que l’idée de s’attaquer aux produits agricoles européens vient de Poutine lui même.
Mon point de vue personnel sur l’embargo russe des produits occidentaux en réponse aux sanctions économiques occidentales (et essentiellement bancaire et dans certaines technologies) et que cet embargo russe est une bénédiction pour l’agriculture russe. Quel paysan aujourd’hui ne reverrait-il pas d’être protéger des marchés agricoles mondiaux ?
Donc, Poutine malgré tous ce qu’on peut dire sur lui, a défendu ses paysans, et mieux que ce ne fait l’Europe. En contre réaction, il impose à l’Europe de se trouver d’autres clients pour ses produits agricoles, (au grand regrets des Grecs ou Polonais par exemple) ou à se tourner comme lui, vers les circuits courts ....Ce qui n’est pas dans l’esprit du temps de ce coté ci de l’Europe.
D’autre part, en Europe, je suis parfaitement d’accord, les coopératives agricoles ne font leur travail correctement. Cela se voit parfaitement dans la production de lait par exemple, où les agriculteurs se retrouvent asservis à un grand groupe industriel. Le travail de PAC a été d’émietter le plus possible le tissu agricole, d’un coté, et de concentrer des intérêts industriels de l’autre coté, et évidement au détriment des producteurs et des consommateurs. Ce ne sont pas les paysans qui font des lasagnes de bœuf avec de la viande de cheval. Par contre, c’est bien eux qui nous, (et eux aussi, s’) empoissonnent, un petit peu chaque jour, avec leurs pesticides, que les grands groupes industriels les contraignent à acheter.
Ce que je veux dire, c’est que l’embargo russe présente Poutine comme "un ami des paysans (russes évidement)". Quand j’ai vu cela, j’ai eu du mal à le croire, je pensais vraiment que l’agriculture russe était le cadet des soucis de Poutine.

30/12/2017 17:19 par Feufollet

ça, je ne saurait le dire, nous ne disposons pas à l’heure actuelle
et sous nos latitudes, de suffisamment d’informations sur sa personne.
Comme représentant de la gauche politique et de l’agro-écologie
Il se porte sur deux fronts de luttes rassembleurs
Il ne deviendra évidemment pas président
Mais il peut faire bouger les lignes de ces fronts
L’espoir fait vivre dit-on

30/12/2017 18:08 par DD

Très intéressant. Notamment sur le rapport étroit entre socialisme (réel) et écologie. Mais comment cette candidature s’articule-t-elle - ou non - avec celle de Vladimir Poutine ?

30/12/2017 18:14 par Assimbonanga

Voilà un article qui donne, enfin, un grand coup de respiration. Merci ! Le film diffusé sur la 5, Le Champ des possibles, est vraiment du même tonneau, celui de l’espoir.

30/12/2017 23:41 par Daniel BESSON

Cit : [ bien des sovkhozes et kolkhozes soviétiques sont restés rétifs à l’agriculture intensive impulsée par Khrouchtchev et se sont développé avec le modèle « sans pesticides ni engrais chimiques » ]
En fait " Mr. K." n’a fait que prendre conscience du retard abyssal de l’agriculture Soviétique depuis 1917 .
L’Empire Russe était devenu le " grenier à blé " de l’Europe à partir de 1852 et à la ligne commerciale de la maison " Z/Z " (Zafiropoulo et Zarifi ) entre Marseille et Odessa .
Même le " beurre Sibérien " faisait concurrence à nos productions Normandes en 1914 .( de 1897 à 1912 la valeur des exportations de ce beurre était passée de 1,2 mio de Francs à 167 mio de Francs )
Puis il y a eu le génocide des Koulaks Ukrainiens et des Cosaques du Kouban , les deux principaux centres céréaliers de l’Empire Russe , par les communistes et l’état de quasi rationnement permanent jusqu’ à la crise céréalière de 1985 et l’embargo décrété par Ronald Reagan .
Tout comme pour Cuba ,le caractère " bio " de l’agriculture Soviétique pré-Kroutchévienne et même post-Kroutchévienne n’était du qu’à l’incapacité de la science et de l’industrie Soviétique à fournir les engrais , les pesticides et les variétés animales et végétales ’ cf Lyssenko ) nécessaires à une agriculture capable d’assurer l’auto-suffisance alimentaire de l’URSS !
Pour la petite histoire , le seul moyen pour un Moscovite de manger des fruits exotiques du temps de l’URSS c’était d’en acheter à la paysanne Ouzbèke ou Tadjike qui venait apporter par avion la production de son petit verger privé .
Aujourd’hui le pouvoir Russe a eu l’intelligence de favoriser une production intensive de céréales pour l’exportation , renouant avec la grandeur de l’agriculture céréalière de l’Empire Russe , et importer au travers d’une ligne de porte-conteneurs des bananes et des ananas par d’Amérique du Sud . Et pas de " petits producteurs " Pachamamistes ou Buenviveristes ....

31/12/2017 10:18 par Assimbonanga

Le portrait ici dressé n’est pas celui de Pavel Groudinine. C’est d’abord le portrait d’une forme d’agriculture. L’existence de l’alternative bio. Et collective !

31/12/2017 14:59 par Emilio

@ Daniel BESSON
Je pense que tu devrais mettre de l’ordre dans ton commentaire et tes idées , parce que là, tu évoques un argument , puis évoques son contraire dans le même commentaire !

 Même le " beurre Sibérien " faisait concurrence à nos productions Normandes en 1914

 Et pas de " petits producteurs " Pachamamistes ou Buenviveristes ....

 incapacité de la science et de l’industrie Soviétique à fournir les engrais , les pesticides et les variétés animales et végétales ’ cf Lyssenko ) nécessaires à une agriculture capable d’assurer l’auto-suffisance alimentaire de l’URSS !

> 1914 , c’était avant la révolution verte kaki chimique NPK de Rockefeller , donc oui cette paysannerie de " Pachamamistes ou Buenviveristes « était très productive et sans intrants chimiques qui détruisent sols et eau entre autres. D’ailleurs toujours confirmé par la FAO du jour . « Small is beautiful « , et très productif !

> 1917 et révolution bolchévique ( d’avant Khroutchev qui porte le bonnet d’âne dans l’article ..) répression brutale de l’agriculture productive ukrainienne ET d’auto-subsistance de l’ex empire tsariste russe , au profit unique et obligatoire , d’un patronat d’Etat.. Ecroulement total de production , et pas dû au manque d’engrais chimique de type NPK , qui n’existait pas à l’époque ! La propriété individuelle était interdite , que ce soit un appartement ou une maison , mais aussi avoir des poules , cochon etc.. Collectivisme total et obligatoire soumis à répression ( du même genre collectiviste néo libéral de NOM , qui oblige les producteurs paysans à acheter et semer des hybrides F1, faibles en variétés diverses , créées par des multinationales , tout aussi totalitaires que les bolchéviques d’hier. )

Donc le « nécessaire » de chimiques de synthèse pour l’agriculture productive, tu viens de dire que non au début en 1914, puis oui ensuite . Faudrait savoir , parce que là te suivre est compliqué .

Quant à louanger le mondialisme agro-industriel , et en même temps l’ auto suffisance alimentaire d’un pays… ?
Ce modèle mondial subventionné pour les pays riches , est de la vie sous perfusion , en état comateux , parce que sans porte conteneurs contaminants , qui acheminent les tourteaux de soja OGM , (une des sources des déforestations massives en Amérique du sud ), c’est adieu veaux vaches cochons en Europe .. faute d’aliments.
Bien sûr , on peut jouer l’optimiste en disant que cela n’arrivera jamais , pas plus qu’une crise financière .

L’exemple est pourtant déjà vénézuelien. La tradition du Vénezuela de consommer des gigots de porcs pendant les fêtes de fin d’année . Tu devrais applaudir Daniel , ces porcs en morceaux sont dans ce processus de mondialisation , importés du Portugal et bloqués . Maduro fustige les impérialistes saboteurs , sauf que la facture de 2016 de milliers d’euros n’ a pas été payée au Portugal . Autres sources de ces gigots , 2200 tonnes viennent de Colombie . Ce type de non production agro chaviste (depuis 20 ans quand même ), soumis à la mondialisation capitaliste ou pas , a fait que les gigots promis par Maduro n’arrivent plus au Vénézuela , même pour les 6 millions de citoyens recevant les Clap ( programme d’aide alimentaire d’Etat ) , et 24 millions , les autres exclus , feront les poubelles ou s’expatrieront pour faire les poubelles d’os de gigot en Colombie .

La souveraineté alimentaire est au cœur du programme de Via Campesina , organisation de 200 millions de paysans dans le monde , 27 000 tonnes de maïs bio non Ogm produit au Brésil par cette organisation , qui sera exporté vers le Vénézuela , qui vit actuellement sous perfusion du maïs OGM US , ou blé OGM ou tout le reste …

Lutter contre cet impérialisme ne se fait pas que par des discours en boucles , mais des actes . Et question productions agricoles , le Vénézuela est en mode échec . Et tant que cette dépendance ne sera pas vu comme une priorité politique à changer d’urgence , le Vénézuela sera en forte pénurie alimentaire , soumis aux aléas du Marché . Et le double langage agro-écologique d’une part , embryonnaire et de propagande ( quelques fincas ..) et d’autres parts, d’ouverture à La Chine ( modèle du NOM) avec construction d’usine d’intrants chimiques , c’est du cabotage idéo.illogique . L’Etat en contrôleur général , c’est une catastrophe au programme , qu’on y mette les mots capitaliste néo libéral ou socialiste ne change rien à la destinée funeste . Les maîtres du monde construisent ces programmes , et quand on sait qu’ils sont tous eugénistes . Le monde , le leur , de cette mondialisation, va saigner sous peu ! Le modèle des Rothschild Rockefeller Kissinger est collectiviste marxiste chinois , et pas USA Fi®st. Ces gens là ne tarissent pas d’éloges pour ce modèle . Et même , déjà , et pendant la sanglante révolution culturelle chinoise , un article de Rockefeller du New York Times en témoigne , il date de 1973 !

Conclusion personnel , le collectivisme auto-gestionnaire , du type de ces jeunes du Limousin , oui, viable parce durable . Tout comme le Kibboutz ( sans esclaves palestiniens ). Le collectivisme totalitaire d’Etat , mondialiste capitaliste néo liberal ou mondialiste marxiste d’Etat idem , NIET !

31/12/2017 15:12 par Assimbonanga

le caractère " bio " de l’agriculture Soviétique pré-Kroutchévienne et même post-Kroutchévienne n’était du qu’à l’incapacité de la science et de l’industrie Soviétique à fournir les engrais , les pesticides et les variétés animales et végétales ’ cf Lyssenko )
Oui ! D’où le proverbe : à toute chose malheur est bon.

31/12/2017 17:38 par CN46400

@ D Besson
Le commerce agricole dépend en tout lieu, et en tout temps, de données qui ne sont pas toujours maîtrisées par les acteurs. La fertilité, le climat du moment, la demande intérieure ou extérieure, la solvabilité de cette demande, les profits attendus,sont autant d’inconnues plus ou moins variables. Exporter du blé ne garantit absolument pas que le peuple est rassasié de pain. Exporter les bas morceaux de poulets en Afrique ruine, immanquablement, les éleveurs africains de poulets..etc.
En 1927, Les staliniens savaient que l’accumulation primitive du capital devait être alimentée, comme presqu’un siècle avant en Occident, par un exode rural maximum et être aussi rapide que possible pour assurer la sécurité militaire de la République, avant que les capitalistes occidentaux ne puissent contrecarrer son développement. Ce fût la collectivisation et le travail gratuit du goulag qui prit le dessus sur le choix de Lénine : NEP et intéressement de certains capitalistes (Allemands et US surtout) au développement industriel de l’URSS. Avec cette politique, Lénine poursuivait deux buts : transferts massifs de technologie et division de la classe bourgeoise, objectifs atteints, pour le moment, par la Chine de Deng Xiao Ping.
Mais force est de constater que, même accouchée dans la douleur, la collectivisation soviétique ne présentait pas, pour les paysans restés sur la terre, que des défauts, comme le montre bien cet article.
Enfin, pour ce qui est du retour aux affaires des communistes russes, je pense qu’il n’est envisageable qu’après une critique profonde, et sans aucune concessions, de la politique, et pas seulement qu’agricole, suivie après la mort de Lénine, et jusqu’en 91.
Pour la route et pour montrer l’état d’esprit de Staline en pleine collectivisation voici un des ses ordres :
" A Moscou et aux Cdes Kaganoviich et Molotov,
Le manque de main d’oeuvre, les possibles départs en masse vers les travaux des champs, peuvent mettre en péril le travail de construction de Magnitogorsk. Il faut donc disperser les condamnés dans les villages et les différents secteurs de l’énorme chantier et ainsi cela ne sautera pas aux yeux. Cela permettra de soulager, ne serait-ce qu’en partie Magnitogorksk. Je demande à ce que l’on autorise l’utilisation de 15 ou 20 000 condamnés sur ce chantier. Ordjonikidzé est d’accord. (14 juillet 1932, Staline)"
.

31/12/2017 20:52 par CN46400

@ Emilio
"le Vénézuela sera en forte pénurie alimentaire , soumis aux aléas du Marché ."
1- il n’y a pas de pénurie alimentaire au Vénézuela. Si c’était le cas nous serions abondamment abreuvés, par nos braves médias, de docs photo ou vidéo pour étaler cette misère.
2- Le Vénézuela consomme du pain, plutôt que du maïs mais ne cultive pas plus de blé que les autres pays de la zone. Par contre il importe, via des importateurs privés, du blè US qui, curieusement, a du mal à être livrè régulièrement aux minoteries du pays. D’autres pays exportateurs existent, dont la France, mais il faut affronter les sourcils froncés de l’oncle Sam....alors, reste le blé russe.
3-Le Vénézuéla, depuis qu’il exporte en quantité du pétrole, est affligé d’une maladie grave, "le syndrome hollandais", qui fait que les produits importés sont souvent moins chers que ceux qui sont fabriqués sur place. Et cela dure depuis bien avant Chavez, la bourgeoisie étant bien plus portée sur le commerce import/export que sur la production, ce qui, dans la situation conflictuelle qui prévaut actuellement, lui donne un poids largement exagéré sur l’échiquier politique.

01/01/2018 02:22 par Feufollet

à D. Besson
A ce stade, le forum devient une bataille d’experts
Nécessitant l’effort du choix de la meilleure expertise
Effort auquel je ne m’astreindrai pas
Mais vous exprimez un mépris peu socialiste
Envers la petite paysannerie qui bon an mal an
A nourri et procure encore la subsistance d’une grande partie de l’humanité
Ceci dans des conditions existentielles aux extrêmes de l’injustice sociale possible
C’est clair que la malbouffe des supers-marchés
Qui satisfait peut-être votre sustentation, ne provient certainement pas de :
" petits producteurs " Pachamamistes ou Buenviveristes ....
Mais je vous en prie M. le technocrate
Un peu de respect s’impose (actuellement)

03/01/2018 01:57 par Feufollet

Si je suis le dernier à intervenir, je serai celui-là
Mais j’en rajouterai une couche du crû
Tous les indicateurs sont au rouge contre l’alimentation toxique de l’agro-chimie
Le suicide par manque de discernement du choix alimentaire n’étant pas encore interdit
Et le choix de la qualité alimentaire n’étant plus accessible à la masse la plus défavorisée
Celle-ci se retrouve contrainte au suicide forcée par intoxication alimentaire
En êtes-vous conscients ?

10/03/2018 01:07 par poulmarc'h

Pour répondre à M. Besson : quand on sait faire de la poudre à canon et des bombes on sait faire des engrais pour fertiliser la terre notamment les engrais azotés. L’industrie soviétique savait certainement fabriquer les explosifs, la meilleure preuve avec leur victoire sur les nazis. Il s’agit donc d’une volonté délibérée à cette époque de tourner le dos à une agriculture productiviste à l’occidentale.
excusez cette réponse bien tardive par rapport à l’édition de cet article.

01/02/2019 20:25 par Jean-Claude Capt

Actuellement j’ai 77 ans, mais je me souviens qu’en 1960 soit à l’age de 18 ans je lisais souvent des brochures et revues de propagande soviétique, ont étaient très à gauche, malgré que nous ne militions pas au parti ouvrier populaire de Suisse. Hors je me souviens d’une brochure qui parlais de la mécanisation agricole en Union Soviétique, et il y avait des photos de tracteurs, dont beaucoup de modèles à chenille, mais surtout deux modèles électrique mus par des batteries, à l’époque les agences de presse ne parlaient pas d’écologie et d’économie d’énergie, et les photos de ces deux tracteurs électriques, je les ais toujours en mémoire. C’est bien là un des faits qui souligne qu’en Union Soviétique la recherche d’amélioration technologiques apportées aux divers secteurs économiques, à toujours été une réalité. voilà au revoir et bonne continuation.

(Commentaires désactivés)