Place à l’armée mexicaine !

Le Pen éliminée, c’est fait. Macron président, il l’est. Les problèmes réglés, certes pas. Comment un président minoritaire dans l’opinion, je rappelle son score de premier tour 24% des exprimés, va-t-il gouverner un pays aussi divisé, fracturé, mécontent et coléreux ? Une gageure ! Assurer sa victoire par la peur de son adversaire n’évite pas les contradictions qui travaillent en profondeur le peuple français.

Le président devra rapidement clarifier avec qui il compte diriger la France pour appliquer son programme de poursuite et d’aggravation de la politique de Hollande/Valls. Il devra tenir compte de ses opposants qui par millions rejettent cette politique. Équation difficile. Certes, ses appels à lui donner une majorité législative seront entendus. Ses électeurs du premier tour confirmeront leur choix mais sera-t-il en mesure d’en gagner de nouveaux et combien ? Le parti socialiste se maintiendra jusqu’au soir du 18 juin, les Républicains feront de même, En Marche va essayer de leur piquer des voix pour assurer une large représentation élective. Intéressant de mesurer les trahisons des chefs de partis, les reports d’électeurs entre ces formations. Nous assistons à la cacophonie inhérente à l’explosion de la cinquième république.

En effet, la bipolarisation vole en éclats, laissant place à une recomposition politique sans précédent. Nous allons vivre le gouvernement de coalition droite, socialiste, centriste. Évènement sans précédent sous la Cinquième. La constitution gaulliste ne l’avait pas prévu. Sera-t-elle en mesure de le digérer ? Possible mais pas certain. Expérience d’une grande coalition à la française ressemblant à celles qui prévalent en Allemagne, en Italie, dans certains pays nordiques dont les résultats économiques et sociaux sont catastrophiques pour le monde du travail et les retraités. Les politiques d’austérité pratiquées par ces gouvernants entraînent l’Europe dans une spirale d’enfoncement dans la pauvreté. Une indication nette de ce qui nous attend.

Les élections législatives vont déterminer les rapports de force réels. Les 7 millions d’électeurs de Mélenchon forment l’essentiel du rassemblement populaire contre la politique d’Emmanuel Macron. Les retrouver dans le vote législatif devient une priorité. De nombreux candidats France Insoumise peuvent accéder à l’Assemblée nationale. Dans ce cadre, les députés communistes sortants, les députés "ensemble" sortants y ont leur place aux côtés de nouveaux promus. C’est le début du rassemblement majoritaire que nous devons réaliser pour changer de politique. Travailler cette nouvelle union populaire passe par une intense campagne électorale, par un effort de conviction toujours plus grand. L’avenir est à l’insoumission. Nombreux sont les électeurs macronistes qui seront déçus dès les premières mesures anti-sociales promulguées par le prochain gouvernement. Ouvrons-leur nos bras, accueillons-les, discutons et agissons.

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COMMENTAIRES  

11/05/2017 23:29 par marcel dugenoux

Cet appel est désespérant. On pouvait à la rigueur comprendre la "France Insoumise" et son programme "L’avenir en Commun" voire même la candidature d’un tribun socialiste sans doute plus intègre que d’autres, mais néanmoins socialiste, comme un moyen de compter les mécontents qui ne partageraient pas la duplicité et le racisme de Le Pen à la présidentielle. Mais là, franchement, à quoi rime politiquement ce jeu truqué d’avance, sinon à jouer encore au jeux des places, à la compétition pour la galette ?

Ce que gagnerait à faire aujourd’hui la base de la "France insoumise", à moins évidemment que son projet se résume à exister comme simple groupe parlementaire ultra-minoritaire, c’est s’auto-dissoudre précisement pour inviter les mécontents, ceux qui sont en colère, ceux qui veulent une société plus juste, plus humaine, à se regrouper plus largement par eux-mêmes, transcendant tous les clivages, autour de valeurs humaines à défendre qui n’appartiennent pas plus à la gauche qu’à d’autres, et que même les partis de gauche n’ont jamais été capables de respecter lorsqu’ils étaient au gouvernement : une vraie justice, qui s’interdise d’attenter par elle-même à la dignité de la personne humaine, une vraie prospérité, qui ne soit pas celle d’une partie de la population au détriment direct d’une autre, une vraie civilisation, qui respecte la nature et s’en inspire plutôt que ne la détruise au nom de l’obscurantisme technoscientiste mégalomane. S’inscrire dans la durée dans une compromission implicite sur ces questions essentielles, telle qu’elle s’inscrivait dans le programme "L’avenir en commun", reviendra pour qui s’y attacheront, à se ranger au mieux au rang des moutons au pire à celui des complices du compromis avec un ordre qui nous conduit tous à l’abattoir.

12/05/2017 02:58 par Briandu64

"Nous allons vivre le gouvernement de coalition droite, socialiste, centriste."

Je croyais que les élections présidentielles étaient perdues, mais qu’"aux législatives on allait voir ce qu’on allait voir ". Fallait surtout "voter Macron".

On va rien voir du toutiliser oui, faudra surtout militer et agir localement pour reconstruire une cohésion populaire détruite par 35 ans de trahison du PS, du PCF et des verts. C’est d’accord, mais on préférerait qu’on nous le dise directement plutôt.

12/05/2017 20:53 par marcel dugenoux

On va rien voir du toutiliser oui, faudra surtout militer et agir localement pour reconstruire une cohésion populaire détruite par 35 ans de trahison du PS, du PCF et des verts. C’est d’accord, mais on préférerait qu’on nous le dise directement plutôt.

Si la division populaire tenait seulement aux trahisons des factions parlementaires situées à gauche de l’hémicycle !!!
Mais elle procède depuis longtemps de ce matérialisme de pénurie, qui transcendant les classes, substitue la peur de jamais manquer à l’identification d’une société de marché comme cause même de cette peur. Il ne s’agit pas de construire une alternative qui satisfasse l’appréhension "budgétaire" ou économique" de l’avenir, mais une alternative qui interdise qu’on instrumente l’accès à la satisfaction des besoins fondammentaux des personnes dans l’intérêt d’une caste, d’un clan, d’une faction, en garantissant le droit imprescriptible de toutes et tous à la dignité.

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