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Plusieurs mouvements juifs du Venezuela et des USA désavouent le Centre Simon Wiesenthal et défendent le Président Chavez, par Marc Perelman.






Les juifs progressistes du Venezuela défendent le Président Chavez au sujet dela polémique sur ses remarques.


Forward.com, 13 janvier 2006.


Les dirigeants de la communauté juive du Venezuela et plusieurs groupes
juifs importants aux Etats-Unis accusent le Centre Simon Wiesenthal
d’avoir jugé de façon précipitée que le président de gauche du
Venezuela, Hugo Chavez, avait tenu des propos antisémites. Des officiels
de la principale organisation Juive du Venezuela étaient en train de
préparer un courrier cette semaine pour le Centre, afin de protester
contre la mauvaise interprétation faite des propos de Chavez et pour
dire qu’ils auraient du être consultés avant d’attaquer le président du
Venezuela. "Vous avez interféré avec le statut politique, la sécurité et
le bien-être de notre communauté. Vous avez agi de votre propre
initiative, sans nous consulter, sur des questions que vous ne
connaissez pas ou ne comprenez pas,"
peut-on lire dans une copie de la
lettre obtenue par Forward.

D’autres copies de la lettre seront envoyés aussi aux dirigeants du
Congrès Mondial Juif et du Comité Juif Américain, entre autres groupes
juifs. "Nous croyons que le président ne parlait pas des Juifs et que la
communauté juive mondiale doit apprendre à travailler ensemble, "
dit
Fred Pressner, président de la Confédération des Associations Juives du
Venezuela. La confédération est connue par son acronyme espagnol, CAIV.
Il ajouta que c’était la troisième fois ces dernières années que le
centre Wiesenthal avait publiquement critiqué Chavez sans consulter au
préalable la communauté locale. La semaine dernière, le Centre
Wiesenthal a écrit à Chavez, pour lui exiger des excuses au sujet de
propos négatifs sur les Juifs qu’il aurait tenu au cours d’un discours
prononcé la veille de Noël. Le centre a aussi demandé aux gouvernements
d’Argentine, du Brésil, du Paraguay et de l’Uruguay de "geler le
processus" d’adhésion du Venezuela au Mercosur, un accord commercial
régional, si le Président du Venezuela ne présentait pas des excuses
publiques. Dans son discours, Chavez [ l’auteur répète ici les propos
précis
de Chavez - NDT]

Le Comité Juif Américain ainsi que le Congrès Juif Américain ont tous
deux confirmé les dires de la communauté Vénézuélienne selon lesquels
les commentaires de Chavez ne visaient pas les Juifs. Les trois groupes
ont dit que ses propos visaient l’oligarchie blanche qui a dominé la
région depuis l’époque coloniale, et soulignent sa référence à Bolivar
comme la preuve la plus évidente de ses intentions. Un officiel a
souligné que la Théologie de la Libération de l’Amérique latine décrit
Jésus comme un socialiste et par conséquence qualifie les élites des
milieux d’affaires "d’assassins du Christ."

Sergio Widder, le représentant du Centre Wiesenthal pour l’Amérique
latine, a répondu que l’allusion de Chavez aux assassins du Christ et
aux richesses était pour le moins ambigu et devait être clarifiée. Il a
dit que la décision de critiquer Chavez avait été prise après mure
réflexion.

Le gouvernement Vénézuélien n’a pas réagi publiquement, et son ambassade à Washington a décliné tout commentaire. Cependant, de hauts officiels du gouvernement ont rencontré des diplomates israéliens à Caracas cette semaine et ont déclaré que les remarques du président ne présentaient
aucun intention ou caractère antisémite, selon Livia Link, chef adjoint
de l’Ambassade d’Israél. Elle a refusé d’entrer dans des détails ou de
donner le point de vue de l’ambassade et a déclaré qu’il s’agissait
d’une affaire interne vénézuélienne.

Des plaintes contre les méthodes un peu rudes des Juifs Américains ont
déjà été formulées par des organisations juives d’autres pays,
particulièrement en France. En 2003, les juifs de France se sont plaints
auprès des groupes américains qui reprochaient au gouvernement français
de ne pas réagir assez vigoureusement à des actes d’antisémitisme. De
telles frictions illustrent la difficulté à trouver un équilibre entre
l’agressivité militante des Américains et la prudence naturelle des
communautés juives locales.

Pressner a déclaré que la confédération juive vénézuélienne ne cédait
pas aux pressions du gouvernement. Il a donné plusieurs exemples de
protestations émises par la confédération pour des remarques antisémites
tenues à la radio ou à la télévision ces derniers mois. "Nous n’avons
pas peur, mais nous devons être justes,"
a-t-il dit. Dans le cas du
Venezuela, les groupes de juifs américains seraient peut-être en train
de répercuter le mécontentement de l’administration Bush devant les
propos anti-américains de Chavez. Mais si la politique de Chavez
pourrait ne pas convenir aux principaux groupes juifs américains,
plusieurs porte-parole ont mis en garde contre une accusation
d’antisémitisme sans réel fondement qui risquait de se retourner contre
les Juifs. "Pour nous, Chavez ne parlait pas des Juifs," a dit David
Twersky, directeur de Conseil sur les Questions Juives (Council on World
Jewry) du Congrès de Juifs Américains. "Je ne crois pas que nous
devrions brandir le drapeau de la lutte contre l’antisémitisme lorsqu’il
n’y a pas de raison pour le faire."

Le centre Wiesenthal a déjà publiquement critiqué Chavez et a demandé
son exclusion du Mercosur après qu’il ait comparé le premier ministre
espagnol de l’époque, Jose Maria Aznar, à Hitler et une autre fois
lorsqu’il a lancé que ses opposants politiques ressemblaient au Juif
Errant. Le Centre Wiesenthal n’est pas le seul groupe Juif impliqué au
Venezuela. Il y a deux mois, le Rabbin Henri Sobel du Brésil, qui a
longtemps été un dirigeant du Congrès Juif Mondial, a accusé, devant les
médias, Chavez d’antisémitisme.

Pressner a dit que la CAIV avait envoyé des courriers à Sobel et au
centre Wiesenthal en demandant d’être consultés mais n’a pas obtenu de
réponse.

M. Widder du centre Wiesenthal a confirmé que le centre prenait ses
propres décisions et n’avait pas consulté le CAIV. "Nous ne parlons pas
au nom de la communauté Juive sur place,"
a-t-il dit.

Par contraste, d’autres groupes de juifs américains qui se sont
récemment exprimés sur ces derniers événements ont d’abord demandé
conseil du CAIV. "Ayant servi dans une communauté juive en Amérique
latine qui a toujours encouragé la coopération avec les organisations
juives américaines et internationales, je comprend ce besoin qu’ils ont
de venir en aide à une communauté,"
a dit Dina Siegel Vann, directeur de
l’Institut des Affaires Latino Américaines de Comité des Juifs
Américains et ancien conseiller politique auprès de la direction de la
communauté juive mexicaine. "Mais il faut modérer cet élan par le fait
que souvent ces organisations n’ont pas une vision complète de ce qui se
passe réellement sur le terrain. Et la moindre des politesses serait
qu’ils se renseignent auprès de la communauté locale pour demander
comment ils pourraient aider."

Marc Perelman


 Source : www.forward.com/articles/7189

 Traduction : Cuba Solidarity Project


Chavez, antisémitisme et campagne de désinformation : à propos d’un article calomnieux de Libération, par Romain Migus, 10 janvier 2006.

Campagne de diffamation contre Hugo Chavez : Lettre ouverte au Centre Simon Weisenthal, par Viktor Dedaj.






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Jean-Christophe Defraigne, professeur, Université de Louvain

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