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Présidentielles 2012 : Elire le Gouverneur de la France…

«  Il va donc falloir choisir : accepter l’hominisation véritable, c’est-à -dire la sympathie et la pitié pour tous les êtres, le respect de la vie, le refus de la violence, qu’elle soit institutionnelle ou physique, la pratique d’une justice véritable, la désacralisation de la chose militaire - ou, payant enfin le juste prix de nos folies et de nos cruautés, laisser la place aux calamars. » - Théodore Monod (1)

Je suis sommé de voter, participer à l’élection du chef de l’Etat français pour une période de cinq ans, obtenant ainsi mon certificat de "citoyen responsable".

Si aucun candidat ne me convainc totalement, voter «  utile » : non pas pour le «  moins mauvais », soyons charitables, mais pour "le plus proche" du modèle de société, idées, visions, projets que je souhaiterais partager avec mes concitoyens. Ou, du moins et sans se vouloir pessimiste, "le moins éloigné".

Mais, comment trouver le commun dénominateur entre un «  candidat - vote utile » aux prises avec un mécanisme institutionnel générateur de compromis obligés, voire de compromissions inévitables, de combines électoralistes, et la représentation idéale construite sur des valeurs dont, volontairement ou pas, je me trouve porteur ?...

Surtout, comment surmonter attitudes, propos, programmes ou absence de programmes, rédhibitoires à toute adhésion, dès lors qu’ils entrent en conflit avec ce que j’estime "inacceptable", pour en avoir mesuré de près, été témoin, spoliations, ravages, et souffrances ?...

Prédation & Baston

Non. Ce n’est pas le plaisir de couper les cheveux en huit, dans l’autosatisfaction de l’inaction, cloitré dans la tour d’ivoire du faux sage prétendant avoir raison sur tout. Même si je sais qu’il ne m’est proposé que d’élire le «  Gouverneur de la France » pour cinq ans …

Oui. Dans une élection comparable à celle du "gouverneur" de l’Etat de Californie ou du Texas. La France n’étant qu’un Etat de la fédération des USA ou de l’Empire. Ce qui revient au même. Mon pays ayant abdiqué de sa souveraineté.

En matière économique et sociale : aucune marge de manoeuvre, ne cesse-t-on de me répéter. Fatalité de la ’Mondialisation’ ! Imperméable à ce mot, en fait : "Libéralisme Sauvage", on m’invoque alors le respect des dix commandements, règlementations et traités européens. Discipline communautaire oblige !

Obligée, par qui ? Bruxelles n’étant que la chambre d’enregistrements des diktats d’une poignée de lobbies internationaux, organisés en réseaux, se partageant les marchés de la planète sous ses deux formes complémentaires, interactives : gisements de matières premières et bassins de consommateurs.

Rien n’y fait, nous sommes condamnés à subir, nous taire et laisser tondre, troupeau captif et résigné, dans un servage "démocratiquement" accepté…

Le reste est encore plus dramatique : diplomatie, doctrine militaire, utilisation de nos forces armées, ne sont que copie conforme ou exécution de ce qui est décidé à Washington. Les pitoyables publications et "travaux" de l’Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale (IHEDN) donnent une idée du degré de servilité de cet alignement inconditionnel. (2)

Exemple caricatural et récent : le candidat républicain à la prochaine élection présidentielle américaine, Mitt Romney, considère la Russie comme ’l’ennemi numéro 1’, du fait de son véto, exprimé officiellement au Conseil de Sécurité de l’ONU, à la destruction et à l’invasion de la Syrie par l’OTAN (3), selon le modèle Irakien ou Libyen.

En écho, notre ministre de la Défense, Gérard Longuet estime que la Russie mérite, pour commencer, un «  coup de pied au cul ». (4) Le mépris étant enveloppé dans la phrase : ’Des cultures politiques qui méritent des coups de pied au cul’. Ce qui ne l’empêche, en aucune façon, de multiplier courbettes, sourires et accords militaires avec les tyrans aux flamboyantes «  cultures politiques » de l’Arabie saoudite, du Qatar et autres pétromonarchies féodales.

Quelle serait, en conséquence, la marge de manoeuvre de mon vote citoyen, si tout est verrouillé à ce point ?...

Bien sûr, face au choix électoral proposé : aucune hésitation à refuser, rejeter, le discours, paré de toutes les senteurs et harmonies de la "Bonne Conscience", d’une «  Droite », extrême ou pas. Soutenue, financée, par un "grand patronat" dont l’archaïsme idéologique est d’imposer à notre société la "Loi de la Jungle". Encore plus, cette «  Droite » dissimulée sous l’appellation hypocrite de «  Centre » qui, lors de chaque élection, la rejoint cyniquement dès la fermeture des bureaux de vote.

On en connaît et subit l’unique philosophie, l’implacable réalité politique, explosant dans le désastre économique et social, se résumant en un seul slogan, clair, irrévocable :

«  Prédation & Baston ».

Tant pour la collectivité à l’intérieur du pays, dans le racisme ou le mépris, l’écrasement des plus faibles, la gabegie et l’accaparement, qu’à l’extérieur. A l’encontre des nations et peuples considérés comme ’zones de pillage’, dans un bellicisme halluciné sous les meilleurs prétextes civilisateurs, pourvu qu’ils soient moins puissants que nous. Dans la complicité féodale avec les pires dictatures. Nous avons pu voir à l’oeuvre leurs représentants médiatiques, s’illustrant par des sommets de réflexion lors de fougueux débats sur la "viande hallal".

Reste, la «  Gauche »…

Toutefois, évidence incontournable, entre Sarkozy et son clan ou Hollande et le sien, c’est «  blanc bonnet, bonnet blanc ». Cette «  fausse gauche » n’étant, en fait, qu’une «  vraie droite ». A l’exemple d’autres pays. Comme en Grande Bretagne, où partis "Travailliste" et "Conservateur" ne représentent que les mêmes intérêts, n’appliquant que des politiques identiques : sociale, économique, diplomatique et militaire. Ultralibérale, ultraviolente.

Marketing Politique

Que reste-t-il, alors, au menu électoral, à part la «  droite » et la «  fausse gauche » ?...

Une nébuleuse de candidatures, dont on attendait : «  La Renaissance ». Dans un "Big Bang" utopique, de refonte des institutions, de rénovation des structures économiques, de relance d’une solidarité collective, d’une vision du "développement durable" avec pour critère premier le refus des guerres coloniales, d’une réaffirmation d’une souveraineté nationale porteuse de paix et de respect à l’égard des autres peuples et nations.

Perspectives se délitant toutefois, au fil du temps, dans la cacophonie et l’illusion…

Bien sûr, le «  volet économique » se veut plus volontariste. Le «  social » y est forcément plus présent ou affirmé, face à son inexistence dans les programmes de la «  Droite ». D’où son attrait chez ceux qui aspirent à une société plus «  humaine », à défaut d’être plus sereine.

Même si on peut lui reprocher de manquer de souffle, d’envergure ou de précision, dans la répartition de la richesse nationale. En matière fiscale, par exemple, dans l’imposition de la spéculation financière ou immobilière. Ou encore, dans la lutte contre les inégalités de revenus. La plupart des candidats, se focalisant sur l’augmentation, indispensable évidemment, du SMIC ou l’urgente interdiction des fermetures d’usines de groupes ou entreprises bénéficiaires, dans un plan global de lutte contre la «  désertification industrielle »…

Oubliant une grande partie de la France. Dans une étroite vision de la lutte syndicale, nécessaire mais non suffisante, car excluant des pans entiers de notre collectivité. Le monde du travail ne se réduit pas au monde ouvrier ou fonctionnaire.

Qu’en est-il des millions de français qui ne sont pas salariés, mais leurs propres employeurs dans les galères quotidiennes, survivant avec des revenus largement inférieurs au SMIC actuel ?...

Les petits agriculteurs ou éleveurs utilisés, dans une perverse manipulation, en paravent ou faire-valoir de la "grande agriculture" aux ramifications claniques de riches propriétaires pour actionner les pompes à subventions nationales ou européennes, marginalisés par une mafia de groupes internationaux de l’agro-industrie, rackettés par les centrales d’achat de la grande distribution…

Les artisans, les commerçants, laminés, eux aussi, par la grande distribution, ce sida économique, tenant par la barbichette élus et oligarques locaux, multipliant leurs "centres commerciaux" dans les banlieues, faisant financer viabilisation et accès à leurs surfaces de vente par la collectivité…

Les professions libérales qui ne roulent pas toutes sur l’or : infirmiers et tant d’autres. Toutes ces catégories socioprofessionnelles travaillant, dans la précarité la plus extrême et la sous-rémunération, pour ce que les politiciens nous présentaient comme l’avenir, le nirvana de notre économie : «  l’Aide à la personne ». Que dire des intermittents du spectacle paupérisés par la réduction continue des budgets alloués à la culture, dans toutes les régions et municipalités ?...

Sans oublier les retraites de celles et ceux qui ont contribué à faire de notre pays un des plus riches du monde, en travaillant, consommant, éduquant, charpentant notre société. Beaucoup se retrouvant aujourd’hui, avec les handicapés et autres «  grands blessés » de la vie, avec des niveaux de ressources, et une multiplication d’entraves dans leurs droits à la santé, indécents au regard du montant de notre richesse nationale….

Ces concitoyens dont on parle peu, sans bannière ou image médiatique pour les fédérer et les rendre visibles, seront-ils à nouveau oubliés dès les lendemains d’élection ? Je le concède : attendons mise en oeuvre et réalisations pour se prononcer. Intentions, idées, orientations sont là .

Allégeances & Connivences

Mais, plus inquiétant, chez certains candidats de cette mouvance «  non-droitière » : contradictions, incohérences, aux dévastatrices conséquences...

Le délabrement de l’indépendance de notre diplomatie et de nos forces armées, n’est que le reflet du complet assujettissement de notre pays à l’idéologie et à l’autocratie de l’oligarchie de l’Empire. La réactivation de notre souveraineté nationale passe par une action en faveur de la paix et de la coopération internationale fondées sur le respect de toutes les nations. A commencer par le droit fondamental à l’autodétermination.

Des candidats préconisent, ce qui constitue l’étape initiale en ce sens : ’la sortie’ de l’OTAN. Pôle d’incompétence, d’irresponsabilité, de gaspillage, et de dévastations humaines et matérielles intolérables au XXI° siècle. (5) Mais, leur posture erratique dans l’expression de ce souhait est frappante. S’alignant immédiatement, à chaque ’crise internationale’, sur les positions, mesures et manoeuvres, affichées par l’OTAN. Pourquoi en sortir si c’est pour en appliquer, à la lettre, rhétorique et action hyperviolente à l’encontre de populations innocentes ?...

Approuvant, partageant, véhiculant, ainsi, politique et propagande de l’extrême-droite américaine, sous couvert de l’ONU. Imposant à la Libye une «  no-fly zone » dont on savait, pour l’avoir expérimentée en Irak, qu’elle allait être complètement détournée pour en arriver à bombarder, envahir et détruire le pays dans une guerre civile méthodiquement organisée. Au prétexte de renverser un dictateur et d’y implanter la «  démocratie ».

Ce qui s’est vérifié, la Libye une fois ses infrastructures civiles et militaires rasées passant d’un ’régime dictatorial’ à un ’régime anarchique’, dans un émiettement de milices et de chefs de guerre. L’ONU vient d’en recenser, officiellement, plus de 250 le long de la côte, des frontières de l’Egypte à la Tunisie. Diviser pour régner, vieux schéma colonial assurant le pillage des ressources d’un pays. A l’exemple de ce que les occidentaux avaient déjà réussi à imposer à l’immense Chine pendant un siècle, de 1840 à 1940.

«  Bourde », pouvait-on penser au départ. De bonne foi. Mais, alignement renouvelé sur le programme des néoconservateurs US dans la région en ce qui concerne la Syrie. Sur fond de propagande hystérique, d’interventions armées à peine camouflées, par services spéciaux interposés, fournissant armes, logistiques et mercenaires, afin d’y répandre la guerre civile.

Puis, comme pour enfoncer le clou, participation à la diabolisation concertée, coordonnée, dans tous les pays occidentaux, obsessionnelle, à l’encontre de l’Iran, dans des termes diffamatoires à l’égard de ses dirigeants et de ses institutions. Tout en évitant, soigneusement, de mettre en cause les monarchies tyranniques de la région, dans un double langage foncièrement hypocrite. Encore moins, les autocraties africaines protégées par nos forces armées.

La répétition de ces adhésions, ou allégeances, dans cette chasse aux sorcières circonscrite à une région spécifique, le Moyen-Orient, ne relève plus d’innocentes ’bourdes’, d’une méconnaissance des dossiers et des contextes. Tout simplement, d’une politique méticuleusement délibérée.

Je le constate et le regrette, manquent dans notre "personnel politique", notamment à gauche, des personnalités de la trempe d’un George Galloway en Grande-Bretagne, capables de dénoncer les injustices sociales et, en même temps, s’attaquer sans trêve aux aventures coloniales de l’Occident.

Adversaire acharné des interventions en Irak, Afghanistan, Libye, et actuellement en Syrie et en Iran. Malgré une diffamation permanente par l’appareil de propagande britannique, exclu du parti travailliste pour avoir refusé l’invasion de l’Irak, il vient d’être triomphalement élu, le 29 mars 2012, dans une élection partielle à Bradford West. Ecrasant les formations politiques dominantes à la tête du parti qu’il a créé, intitulé : «  Respect »… (6)

Evidemment, le marketing politique, en période électorale, exige des nouveautés permanentes. Au rayon des dernières trouvailles, on trouve de tout et souvent le pire, dès lors qu’on se lance dans la précipitation sur des sujets aux implications mal anticipées. Personne n’y échappe apparemment, même pas ceux dont on attendait avec sympathie un minimum de discernement.

Mer & Chimère  

Plus grave, au point d’en avoir été sidéré…

Là où j’espérais une approche «  humaine », solidaire, équitable, respectueuse, du devenir de l’Humanité, entendre de grandes envolées sur une «  Nouvelle Frontière pour l’Humanité », dans le style nouvelle conquête de l’Ouest à la Kennedy, que représenterait le «  domaine maritime » de la France…

«  La France est le deuxième domaine maritime du monde ! 97 % de cet espace se situe outre-mer. C’est donc un axe d’investissement public prioritaire pour notre projet de planification écologique… La France est dans ce domaine un des seuls Etats au monde à pouvoir se confronter à un défi mondial à travers sa présence dans tous les océans du globe. Notre mise en mouvement, notre audace pourrait être un immense espoir pour la maîtrise écologique d’un des principaux ressorts de l’écosystème humain. » (7)

Provoquant un déchaînement d’exultations chez certains partisans ou militants, adhérant à ces croyances. Sortant leurs calculettes, comme au temps du «  Sahara français » : 11 millions de km², affirment les uns, ébahis ! Non, corrigent les autres, admiratifs : 18 millions de km² !…

Seul problème : l’essentiel de ce «  domaine maritime » ne nous appartient pas, «  97 % de cet espace se situe outre-mer »… Autrement dit : nous nous en sommes emparés, contre la volonté des populations que nous avons le plus souvent massacrées, au XIX° siècle pour la plus grande partie. Même étouffés, occultés, par nos médias et politiciens, nous savons que ce «  domaine maritime » est agité depuis sa conquête par de profonds mouvements indépendantistes, malgré une constante et féroce répression.

Comment en arriver à une aussi atterrante régression politique ?...

La rédemption de la nation par le colonial ! Vieux réflexe analysé par Pascal Blanchard et Ruth Ginio dans un article, qu’on se doit de lire, «  Révolution Impériale : le mythe colonial de Vichy » (8) :

«  … Persuadés que l’Empire regorge de richesses inépuisables et que la France retrouvera son rang de grande puissance grâce à «  ses » colonies, les Français de l’immédiat après-guerre ont été quelques temps bercés par ces chimères. » (p.143)

Une grande étendue de ce «  domaine maritime », par exemple, se trouve liée aux îles de la mer des Caraïbes, au large du continent américain, que les nations coloniales européennes se répartirent au cours des siècles. Rappelons que les ’Caraïbes’ représentaient une ethnie de 120.000 personnes peuplant ces îles au moment de l’arrivée des colons espagnols au XV° siècle. Quasiment anéantie en quelques années.

Mais Martinique et Guadeloupe, et autres îles sous administration de notre pays, n’ont pas vocation éternelle à rester des «  départements français ». Rongés par une économie coloniale génératrice de sous-développement, condamnés à la monoculture de la banane, système de siphonage à subventions et dérogations fiscales pour une poignée de privilégiés. Ou encore, à un tourisme, camouflage d’une spéculation foncière et immobilière éhontée, engluant leur jeunesse dans des emplois sous-qualifiés par rapport à leur formation et leur potentiel.

Cela exigera plusieurs décennies, néanmoins leur devenir se trouve dans le partage d’une communauté d’histoire et de destin avec les autres îles de cet immense archipel en arc de cercle de la Floride au Venezuela. La grande île de Cuba en constituant l’épine dorsale. (9) Destin à l’opposé de celui de colonies bananières ou de paradis fiscaux, machines à laver "l’argent sale" de l’Occident, issu de la drogue, de la vente d’armes et de la corruption.

S’exprimant dans une future fédération des nations de la mer des Caraïbes. L’actuelle Association des Etats de la Caraïbe, étroitement contrôlée et parasitée par les puissances coloniales de la région, en présente l’ébauche. Rêve de tous ceux épris de liberté et de dignité humaine qui forgent l’âme de cette grande communauté, tel le poète et dramaturge Derek Walcott, prix Nobel de Littérature 1992. Né dans l’île Sainte-Lucie, il a superbement imaginé l’Iliade dans son oeuvre célèbre Omeros (Homère), sur vagues et rivages des Caraïbes…

Sans passer en revue l’ensemble des îles et territoires "d’outre-mer", rappelons que la majeure partie de ce «  domaine maritime » se trouve dans l’hémisphère sud, dans l’immense Océan Pacifique, à près de 20.000 km de la métropole.

La Kanaky (Nouvelle Calédonie) et son ensemble d’îles, ses 3.400 km de côtes, dont on connaît l’héroïque résistance contre la violente spoliation coloniale. La Polynésie «  française » avec ses 118 îles réparties en cinq archipels, sur une superficie équivalente à celle de l’Europe… Qui ne cesse elle aussi, de lutter, pour son indépendance malgré pouvoir mafieux des colons européens et répression permanente de l’administration coloniale.

Rendons hommage, au passage, au grand militant de la défense de l’identité de son peuple, aux efforts surhumains dans sa lutte constante pour un processus de décolonisation en Polynésie. Dans la "légalité", ce qui n’est pas toujours évident et, bien sûr, en dépit de la totale censure de nos grands médias : Oscar Temaru.

Reprenant le combat indépendantiste de ses ancêtres, dont l’enseignement de la langue et des cultures n’a été autorisé par les autorités coloniales qu’en 1977… Sa vocation, son courage, pour se lancer contre le colossal pouvoir colonial, ont été renforcés lors de son séjour en Algérie, où il avait été envoyé sous l’uniforme français. Les traitements infligés aux "indigènes" d’Algérie, par civils et militaires français, l’avaient révolté…

«  Domaine maritime français » ? Propos coloniaux à la Jules Ferry. Décidemment, notre "habitus colonial" nous colle à la peau, gangrenant nos neurones au point de nous rendre inaptes à nous débarrasser de ce goudron. Inévitable en campagne électorale peut-être, pour prendre en compte l’importance du «  parti colonial » dans notre pays. Réalisme politicien, quant tu nous tiens…

Quoiqu’il en soit : divagations inadmissibles en notre siècle.

«  L’humain » ne passe pas par le vol, l’appropriation du bien de mon prochain, quelles que soient origine, couleur, croyances et condition. Mais, «  d’abord », par la promotion de la paix, du respect de l’identité et de la liberté des peuples.

Encore plus loufoque…

Des écologistes se prétendant de «  gauche », mais totalement alignés sur l’extrême-droite des USA. Dans un zèle belliciste burlesque, pour de prétendus spécialistes du «  développement durable », rajoutant dans l’allégeance obligée à leur politique de multiplication des guerres coloniales au Moyen-Orient, les excommunications incantatoires à l’encontre des figures démoniaques peuplant leur Enfer : Castro, Chavez, Chine, Russie, etc.

Pas de quoi être surpris. Lorsqu’on sait que c’est le prix à payer, pour obtenir financement aux circuits alambiqués et visibilité dans l’appareil de propagande médiatique. Sinon : pas d’existence… Il est vrai que leurs programmes politiques tient plus du catalogue publicitaire pour vendeurs de panneaux solaires ou isolants, que d’authentiques préoccupations ou visions sociales et économiques.

On pourrait en espérer des inquiétudes ou sollicitudes pour la préservation de l’air pur et la protection des petits oiseaux. Même pas…

Nous infligeant dans leurs dernières illuminations, le plus atterrant : la légalisation du cannabis. Au prétexte de lutter contre "l’économie souterraine des banlieues", proposer une banalisation de l’addiction. Cette légalisation est au coeur d’une active campagne de lobbying à Bruxelles, derrière laquelle se profilent cigarettiers et groupes pharmaceutiques cherchant à s’approprier le pactole.

Confondant l’effet et la cause. Démontrant leur absence abyssale de clairvoyance ou d’honnêteté. Si ce n’est, des deux. Une incapacité à analyser un contexte et prendre des décisions. Au lieu de lutter contre les ravages physiques et psychologiques d’un tel fléau, ouvrant un boulevard aux drogues dures et à l’abrutissement, la seule porte de sortie est, d’après ces «  écologistes », d’en confier la gestion à des groupes privés.

Ne pourraient-ils proposer une politique active de création d’emplois ’réels’, différents des emplois ’assistés’ tant prisés par les spécialistes du clientélisme politique, soutenue par une vigoureuse action dans la promotion du sport amateur et du développement des actions culturelles ?... Non, argumentaire électoral trop peu «  vendeur »…

Pourtant, la vocation des responsables politiques réside dans l’élaboration de projets épanouissants pour le devenir de nos collectivités et la préservation de la dignité humaine, et non pas dans l’édification de mirages mortifères en cheville avec des groupes privés.

Comportement affligeant. Pour rester poli et mesuré.

Mais, alors…

Si je n’accepte pas de noyer mon esprit critique dans le culte illusoire de la personnalité, quel choix me reste-t-il ?...

La «  démocratie » se réduirait-elle, pour reprendre la métaphore, à cette réunion entre trois loups et un agneau pour décider du menu du prochain repas ?...

Quelle destination donner à mon bulletin de vote ?...

Le confectionner en cocotte de papier ?…

Georges Stanechy

 

 

(1) Théodore Monod, Sortie de Secours - Les raisons de la colère, éditions Seghers, 1991, p. 272.

(2) Une décapante analyse critique des élucubrations géostratégiques de cette puissante institution (IHEDN-www.ihedn.fr), aux redoutables conséquences sur le plan de la propagande et de la désinformation organisées et financées par l’Etat, a été réalisée par Mathieu Rigouste :

«  L’Armée et la construction de l’immigration comme menace ».

Publiée dans l’ouvrage collectif, sous la direction de Pascal Blanchard et Nicolas Bancel, "Culture post-coloniale - 1961-2006 - Traces et mémoires coloniales en France" , éditions Autrement, 2006, p. 113.

(3) Russia is Public Enemy No. 1 - Mitt Romney, RT, 27 mars 2012, http://rt.com/news/romney-russia-enemy-obama-532/

(4) «  Syrie : "coup de pied au cul" ou "hystérie" ? », 6 février 2012, http://lci.tf1.fr/monde/moyen-orient/syrie-coup-de-pied-au-cul-ou-hysterie-6971348.html

(5) Les ravages de l’action des occidentaux en Afghanistan, sous casquette de l’OTAN, resteront pour l’Histoire parmi les désastres militaires, humains et économiques les plus effrayants.

Un exemple parmi des dizaines : l’ONU admet que depuis son occupation et son contrôle total du pays, y compris routes, chemins, pistes et aérodromes, la production d’opium a décuplé…

D’après le "Service Fédéral Russe pour le Contrôle des Stupéfiants" (FSKN), la superficie totale des terres utilisées pour la culture du pavot en Afghanistan atteint 130.000 hectares. Les revenus générés par la production de drogue se chiffrent à près de 4 milliards de dollars annuels, sur lesquels les "Talibans" n’encaisseraient que 150 millions de dollars…

Expliquant pourquoi : «  Les pays de l’Otan s’opposent à ce que le Conseil de sécurité de l’Onu qualifie le trafic de drogue afghane de "menace à la sécurité internationale" »…

Cf. : «  Drogue Afghane : Moscou critique l’attitude de l’OTAN », RiaNovosti, 2 avril 2012, http://fr.rian.ru/world/20120402/194147504.html

(6) George Galloway milite activement afin que Tony Blair soit inculpé comme "criminel de guerre" pour avoir, en tant que responsable du gouvernement britannique au moment des faits, envahi et détruit l’Irak sur fondement de mensonges…

(7) http://www.jean-luc-melenchon.fr/2012/03/26/une-nouvelle-frontiere-pour-lhumanite/#more-11345

(8) Publié dans l’ouvrage collectif sous la direction de Pascal Blanchard et Sandrine Lemaire : Culture Impériale - 1931 - 1961 - Les colonies au coeur de la République, éditions Autrement, 2004.

(9) Environ 15 millions d’habitants, pour 111.000 km².


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