RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

Prix Nobel de l’hypocrisie

Barack Obama Le président américain a obtenu le Nobel de la paix en 2009, neuf mois seulement après sa première élection. En guise d’encouragement ? Libye, Palestine, Syrie, Yémen… Les augures se sont largement trompés : en huit ans à la Maison Blanche, celui sur qui la planète comptait pour apaiser les tensions dans le monde a un bilan guerrier « exceptionnel ».

Lorsque le prix Nobel de la paix fut décerné en 1906 à Theodore Roosevelt (président des États-Unis de 1901 à 1909), le New York Times commenta ainsi la nouvelle : « Un large sourire illumina le visage du globe quand le prix a été attribué... au citoyen le plus belliqueux des États-Unis. » (1) Environ un siècle plus tard, un journaliste du même New York Times se questionnait : « Alors, que pensez-vous du président Obama remportant le prix Nobel de la paix ? Je suis perplexe [...]. Qu’a-t-il fait ? [...] il me semble que cela aurait été logique d’attendre et de donner à Obama le prix Nobel de la paix dans sa huitième année en poste, après qu’il eut effectivement fait la paix quelque part. » (2)

Il s’agissait bien sûr du prix Nobel de la paix attribué au président Barack Obama en 2009 « pour ses efforts extraordinaires pour renforcer la diplomatie et la coopération internationale entre les peuples ». Tout ça neuf mois à peine après son élection ? Comment était-ce possible ?

Un monde arabe saigné, éventré, étripé...

Du haut des huit années écoulées – et à des années-lumière du ronflant « Yes, we can ! » –, on peut effectivement contempler l’étendue de la paix qu’il a contribué à créer et à disséminer dans le monde arabe.

Un monde arabe ruiné par une saison funeste qu’il a contribué à créer et qu’on a fallacieusement baptisée « printemps » (3). Un monde arabe saigné, éventré, étripé et dont le sang de ses citoyens graffite les décombres et arrose les champs. Un monde arabe hanté par des créatures barbues coupeuses de têtes, friandes de chair humaine et annihilatrices d’espoir. Un monde arabe devenu le théâtre de la plus grande transhumance humaine depuis la Seconde Guerre mondiale (4). Un monde arabe où les tensions religieuses ont été nourries, attisées et exacerbées : musulmans contre chrétiens, sunnites contre chiites et sunnites contre sunnites. Un monde arabe dont les citoyens vivant en Occident endurent les affres d’une islamophobie nauséabonde, la pire de l’histoire contemporaine.

Au fait, n’est-ce pas Obama qui avait pompeusement déclaré dans son « célèbre » discours du Caire ? « Je suis venu chercher un nouveau commencement entre les États-Unis et les musulmans du monde entier. » Et aussi : « Les peuples du monde peuvent vivre ensemble en paix [...] cela doit être notre travail, ici sur Terre. » (5)
Mais qui est donc censé être récompensé par le prix Nobel de la paix ? Le testament d’Alfred Nobel est pourtant clair : « Une personne qui aura accompli le plus grand et le meilleur travail pour la fraternité entre nations, pour l’abolition ou la réduction des forces armées et pour la tenue et la promotion de congrès pour la paix. » (6)

Les « mardis de la mort » d’Obama

Comment le comité Nobel peut-il prétendre qu’Obama a œuvré dans la promotion de la paix alors qu’il venait d’être élu ? Était-ce un prix pour des actions futures que ce comité aurait vues dans une boule de cristal norvégienne ? Si c’est le cas, ce comité doit impérativement relire le testament d’Alfred Nobel ou, du moins, changer de boule. En effet, la cristallomancie ne leur a-t-elle pas révélé que, chaque mardi, Obama décide personnellement quelles personnes doivent être liquidées à l’aide de drones (7) ? Et que la majorité des victimes de ces « mardis de la mort » sont des cibles civiles (8) ?

Certes, Obama a détendu l’atmosphère avec l’Iran et a réchauffé les relations diplomatiques avec Cuba. Par contre, il a fortement contribué à recréer un climat de nouvelle guerre froide avec la Russie, avec tout ce que cela peut comporter comme dangers à l’échelle planétaire. En effet, le rôle actif de son administration dans l’aide aux néonazis ukrainiens lors des événements dramatiques de l’Euromaïdan a permis la réussite d’un coup d’État en règle en Ukraine (9).

Cet épisode de flagrante ingérence étasunienne n’est, au demeurant, que le remake sanglant d’une certaine « révolution orange » d’un célèbre « pacifiste » américain nommé G. W. Bush. Un président malchanceux qui n’a « malheureusement » pas été honoré par le comité Nobel, bien qu’il ait assidûment œuvré à la destruction de quelques pays musulmans, sans oublier ses remarquables efforts dans la popularisation du lancer de chaussures. À chacun sa « révolution ».
Il va sans dire que la déstabilisation de l’Ukraine, pays limitrophe de la Russie – avec laquelle elle partage des liens historiques, culturels et économiques – a eu pour effet de perturber sérieusement toute la géopolitique de la région et de créer des tensions entre l’Europe et Moscou.

À ce sujet, le journaliste australien John Pilger mentionne que :

« L’administration Obama a fabriqué plus d’armes nucléaires, plus de têtes nucléaires, plus de systèmes de vecteurs nucléaires, plus de centrales nucléaires. Les dépenses en têtes nucléaires à elles seules ont plus augmenté sous Obama que sous n’importe quel autre président américain » (10). Avant d’ajouter :

« Au cours des dix‐huit derniers mois, la plus grande concentration de forces militaires depuis la seconde Guerre Mondiale — opérée par les EU — a lieu le long de la frontière occidentale de la Russie. Il faut remonter à l’invasion de l’Union Soviétique par Hitler pour trouver une telle menace envers la Russie par des troupes étrangères » (11).

Dans le conflit palestinien, les promesses et les attentes étaient immenses. Le premier président noir des États-Unis, affublé de l’auréole des saints et drapé d’un incommensurable charisme médiatique, ne pouvait rester indifférent au sort des Palestiniens qui ont été spoliés de leur terre et dont on a bafoué les droits les plus élémentaires. Il se devait d’agir, surtout après son « célèbre » discours du Caire : « Pendant des dizaines années, il y a eu une impasse [...]. [...] la seule solution pour répondre aux aspirations des deux côtés passe par deux États [...]. C’est pourquoi j’ai l’intention de rechercher personnellement cette solution, avec toute la patience que la tâche requiert. Les obligations que les parties ont contractées dans le cadre de la feuille de route sont claires. Pour que la paix advienne, il est temps pour elles – et pour nous tous – de prendre nos responsabilités. » (12)

L’« honnête intermédiaire » a abandonné les Palestiniens

Obama a tellement pris ses responsabilités au sérieux qu’il est probablement le président américain qui a fait le moins d’efforts pour résoudre le problème palestinien. Pendant ses deux mandats successifs, la colonisation des terres palestiniennes a continué de plus belle et pas moins de deux massacres ont été perpétrés par Israël dans la bande de Gaza. Des milliers de morts et un désastre humanitaire en direct dans tous les médias mainstream, sans que cela ne fasse sourciller le locataire de la Maison Blanche.

Écoutons ce que dit Alain Franchon sur ce chapitre : « Dans ce conflit, les États-Unis disaient assurer, depuis 26 ans, le rôle d’“honnête intermédiaire”. C’en est fini de cette ambition. La présidence de Barack Obama aura entériné un mouvement amorcé depuis les années 1990 : Washington abandonne, de facto. » [...] La position de départ de l’Amérique a changé. Elle se refuse a priori à la moindre contrainte sur Israël. » (13)
Pis encore. Juste avant la fin de son deuxième et dernier mandat, il vient de faire un splendide cadeau à Israël en guise de félicitations pour leur excellent travail de nettoyage ethnique et de colonisation efficace et continue de la Palestine : une aide militaire sans précédent de 38 milliards de dollars sur 10 ans (14) ! Plus de morts, plus de colonisation, plus de haine...

Mais pouvait-on s’attendre à mieux de la part de ce président ? Que nenni. Dans un article publié le 20 janvier 2009, jour de sa première investiture, j’écrivais, à propos de son programme : « Dans le chapitre de la politique étrangère du président Obama consacré à l’État hébreu, le titre est éloquent, voire racoleur : “Barack Obama et Joe Biden : un solide dossier de support à la sécurité, la paix et la prospérité d’Israël”. Parmi les actions de la nouvelle présidence, on peut lire : “Assurer un solide partenariat EU-Israël, soutenir le droit à l’autodéfense d’Israël et soutenir une assistance étrangère à Israël”. Dans les détails du dernier point, on peut lire que le président Obama et son adjoint s’engagent à toujours fournir l’aide annuelle dans le domaine militaire et l’assistance économique à Israël. Ils recommandent fortement l’augmentation des budgets et appellent à poursuivre la coopération avec Israël dans le développement des missiles de défense. » (15)

Promesses tenues, n’est-ce pas ?

Kadhafi ? « We came, we saw, he died ! »

Dans le dossier libyen, alors qu’une solution pacifique était à portée de main, Obama a opté, de concert avec sa secrétaire d’État Hillary Clinton, pour l’élimination de Kadhafi et la dévastation totale de la Libye (16). « We came, we saw, he died ! » C’est ainsi que la candidate malheureuse à la présidentielle du 8 novembre s’était esclaffée à l’annonce du sordide lynchage du chef libyen, avec un gloussement de bonheur et des yeux pétillants de joie (17).

En sous-traitant la destruction de la Libye à ses alliés européens et arabes du Golfe, l’administration américaine a non seulement provoqué la mort de milliers de Libyens, mais a réussi à transformer ce pays naguère prospère en une contrée où règne le chaos et où sévissent des hordes de djihadistes islamistes. Et comme dans le cas de l’Ukraine, l’instabilité générée en Libye a métastasé dans toute la région, affectant durablement de nombreux pays africains voisins (18).

La « printanisation » de la Syrie représente sans aucun doute le summum de la politique « pacifiste » du président Obama. Initiée par des manifestations non violentes d’apparence spontanée, la révolte populaire de la rue syrienne a été méticuleusement concoctée par des organismes américains d’« exportation » de la démocratie (19). Elle s’est rapidement métamorphosée en guerre civile, la plus effroyable de ce début de siècle.

Et les chiffres de ce pays ruiné sont éloquents : près d’un demi-million de morts (20), plus de 50 % de la population déplacée, dont presque 5 millions ont fui à l’étranger (21). Selon de récentes données de la Commission européenne : « Les réfugiés syriens constituent désormais la plus importante population de réfugiés au monde issue d’un même pays sur une même génération. » (22)

D’après le Washington Post, la CIA dépense pas moins d’un milliard de dollars par an pour armer et entraîner les rebelles syriens (23). De nombreux témoignages et enquêtes montrent que l’administration américaine aide les « coupeurs de gorges » et « dévoreurs de cœurs » djihadistes dans le but de renverser le gouvernement syrien (24, 25).

Casques blancs, couteaux rouge sang et bannière étoilée en Syrie

Pour les rendre plus « sympathiques » aux yeux de l’opinion publique, des spécialistes de relations publiques ont été chargés de leur donner une image « respectable ». Par exemple, les médias du monde entier nous ont inondés d’images de sauveteurs héroïques, risquant leurs vies pour protéger celles de leurs concitoyens bombardés par l’aviation syrienne. Ces « héros » reconnaissables à leurs casques blancs – les « White Helmets » – sont devenus les vedettes d’un film documentaire produit en leur honneur par Netflix (26). Ils ont même été proposés au prix Nobel de la paix par des stars étasuniennes comme George Clooney, Ben Affleck, Daniel Craig ou Justin Timberlake (27). Rien que ça.

Dans deux remarquables articles, le journaliste Max Blumenthal démonte toute la machine de propagande qui se cache derrière les White Helmets (28, 29). Ces « téméraires » sauveteurs ne sont en réalité que des djihadistes casqués, financés par l’United States Agency for International Development (USAID), le plus important des organismes étasuniens d’« exportation » de la démocratie (30). Un document du département d’État datant du 27 avril 2016 révèle que cet organisme a financé les White Helmets à hauteur de 23 millions de dollars (31). Une petite partie du magot d’environ 340 millions de dollars prévu par USAID pour « soutenir les activités qui poursuivent une transition pacifique vers une Syrie démocratique et stable » (32).
Un des plus grands succès des spécialistes de relations publiques travaillant avec les rebelles syriens est l’affaire du « petit garçon sur le siège orange ». Il s’agit de la photographie esthétiquement émouvante d’un petit garçon syrien de 5 ans nommé « Omran Daqneesh ». La photo, qui a fait le buzz sur Internet, a été aussi largement diffusée dans les médias mainstream. Elle montre un enfant assis sur le siège orange d’une ambulance, couvert de poussière, le visage ensanglanté et le regard hagard. L’enfant aurait été extrait des décombres d’un quartier de la ville d’Alep par les White Helmets.

La photographie est si poignante qu’elle a fait réagir un enfant étasunien de 6 ans, Alex, qui a écrit au président Obama en personne. Il lui demanda de faire le nécessaire pour ramener le petit Omran aux États-Unis afin de l’accueillir dans sa maison et partager avec lui ses jouets et ceux de sa sœur. Ah ! Les beaux sentiments des jeunes enfants ! Aussi beaux que la photo du petit Omran ! Si beaux que la lettre a été publiée in extenso sur le site de la Maison Blanche accompagnée d’une vidéo du petit Alex (33). L’écriture hésitante du jeune étasunien, puérile et appliquée, a fait craquer la blogosphère, autant que la photo du « petit garçon sur le siège orange ».

Le petit clic gagnant d’un admirateur de djihadistes sanguinaires

Mais c’est en s’intéressant à la personne qui a photographié le jeune Syrien blessé que l’histoire devient croustillante. Le photographe est un certain Mahmoud Raslan qui travaille avec l’Aleppo Media Center (AMC). Selon certains observateurs de la scène syrienne, l’AMC est financé par le gouvernement des États-Unis, mais aussi par celui de la France et de la Grande-Bretagne (34).

Le plus dramatique, c’est que Mahmoud Raslan ne cache pas sa sympathie pour des djihadistes barbares, en particulier ceux d’Al-Zinki (35), ce groupe de rebelles qui a été accusé par Amnesty International d’enlèvements, de tortures et d’exécutions sommaires (34). Ces mêmes rebelles qui ont égorgé, quelques semaines plus tôt, un enfant de 12 ans et qui ont poussé l’horreur jusqu’à se filmer en train de commettre leur abominable forfait (36), un crime horrible qui n’a pas connu le même battage médiatique que celui du petit Omran sauvé par les White Helmets. Ces mêmes rebelles que les États-Unis financent, arment et dont ils payent les salaires par l’intermédiaire du Centre d’opérations commun Mom (38, 39).

Y a-t-il eu des lettres écrites au président Obama pour dénoncer le comportement bestial de ces rebelles ? Des missives pour pleurer le jeune garçon décapité ? La réponse est, bien sûr, négative.

La Maison Blanche a largement médiatisé la lettre du petit Alex. Obama l’a lue dans son discours devant les dirigeants du monde entier lors du sommet sur les réfugiés qui s’est tenu à l’Onu, le 20 septembre dernier. Il a ensuite posté le message suivant sur sa page Facebook : « Ce sont les paroles d’un garçon de 6 ans : un jeune enfant qui n’a pas appris à être cynique, suspicieux, ou à avoir peur des autres en raison de là d’où ils viennent, de quoi ils ont l’air ou de comment ils prient. [...] Imaginez à quoi le monde ressemblerait si nous étions tous comme Alex. » (40)

Ce fut « un très joli coup de com », selon certains (39). C’est le moins qu’on puisse dire, car s’il est vrai que la vérité sort de la bouche des enfants, elle sort rarement de celle des adultes. Surtout de celle d’un adulte qui est à la tête du pays le plus puissant du monde et qui a le pouvoir de mettre fin au malheur des « Omran » ou au drame des « Aylan » (42).

Derrière la com, l’industrie de la mort américaine prospère

Mais, au lieu de cela, il continue à financer, soutenir et provoquer les malheurs et les drames. Le petit Alex devrait savoir que pendant les deux mandats du président Obama, des centaines d’« Aylan » et des milliers d’« Omran » palestiniens ont été victimes des bombes israéliennes sans que cela puisse soulever la moindre indignation de l’administration américaine.

Que des centaines d’« Aylan » et d’« Omran » yéménites souffrent tous les jours le martyre sous des bombes fournies par les États-Unis à l’Arabie saoudite, son fidèle allié, pays belliciste et moyenâgeux (43). Avec ses milliers de morts, dont le tiers est des enfants « l’horreur au Yémen révèle l’hypocrisie meurtrière des exportateurs d’armes tels que la Grande-Bretagne et les États-Unis » (44). Malgré cela, l’administration Obama n’a jamais cessé d’aider l’industrie de la mort saoudienne : « L’administration Obama a réalisé plus de 110 milliards de dollars de transactions d’armes avec la monarchie saoudienne. L’armée américaine continue de ravitailler les avions de la coalition et de fournir des renseignements et les responsables américains et britanniques ont physiquement rencontré les Saoudiens qui bombardent [le Yémen]. » (45)

Dans un éditorial du New York Times intitulé « Les États-Unis sont complices dans le carnage au Yémen », on peut lire : « Les experts [américains] disent que la coalition [dirigée par l’Arabie saoudite] serait clouée au sol sans le soutien de Washington. » (44)

On devrait aussi présenter à Alex l’illustre Madeleine Albright, l’ancienne secrétaire d’État américaine qui avait déclaré que la mort des 500 000 enfants irakiens à cause de l’embargo américain était un prix « qui en valait la peine » (47). Et pourquoi ne pas lui mentionner aussi, en passant, que le président à qui il a écrit sa belle lettre a récompensé Mme Albright en lui décernant, en 2012, la Médaille présidentielle de la liberté (48), la plus haute distinction civile des États-Unis ?

Belles paroles et actes mauvais

On ne peut qu’être d’accord avec le Washington Post sur ce point : « En tant que président, les plus grands moments d’Obama ont souvent été des allocutions. » (49) Du discours du Caire (juin 2009) à celui de l’Onu (septembre 2016), la présidence d’Obama n’a été qu’un vulgaire déplacement d’air qui cache des drones tueurs, des guerres froides, des printemps véreux et des barbus sanguinaires. C’est probablement pour cette raison que l’ancien directeur de l’Institut Nobel norvégien a déclaré : « Barack Obama s’est montré indigne de son prix depuis qu’il l’a reçu. » (50)

Il est évident que l’échec cuisant de sa protégée, Hillary Clinton, aux récentes élections présidentielles est un flagrant désaveu de sa politique belliqueuse et destructive qu’il a soigneusement cultivée huit années durant.

Mais en mêlant l’innocence des petits Omran et Alex à sa gestion calamiteuse des affaires du monde, le seul prix Nobel qui devrait être officiellement décerné à Obama après ses deux mandats est celui, bien mérité, de l’hypocrisie professionnelle.

Ahmed Bensaada

Cet article a été publié dans la revue Afrique Asie (Décembre 2016)

»» http://www.ahmedbensaada.com/index....

Notes

(1) Øyvind Tønnesson, « Controversies and Criticisms », Nobelprize.org, http://www.nobelprize.org/nobel_prizes/themes/peace/controversies/index.html

(2) Nicholas Kristof, « Obama and the Nobel Peace Prize », The New York Times, 9 octobre 2009, http://kristof.blogs.nytimes.com/2009/10/09/obama-and-the-nobel-peace-prize/?_r=0

(3) Ahmed Bensaada, Arabesque $ : Enquête sur le rôle des États-Unis dans les révoltes arabes, Éd. Investig’Action, Bruxelles (2015) ; Éditions Anep, Alger (2016).

(4) AFP, « Le monde vit la “pire crise de réfugiés” depuis la Seconde Guerre mondiale », Le Point, 14 août 2015, http://www.lepoint.fr/monde/le-monde-vit-la-pire-crise-de-refugies-depuis-la-seconde-guerre-mondiale-14-08-2015-1956761_24.php

(5) The New York Times, « Text : Obama’s Speech in Cairo », 4 juin 2009. http://www.nytimes.com/2009/06/04/us/politics/04obama.text.html?_r=0

(6) Nobelprize.org, « Excerpt from the Will of Alfred Nobel », http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http%3A%2F%2Fnobelprize.org%2Falfred_nobel%2Fwill%2Fshort_testamente.html

(7) Alain Frachon, « Barack Obama et la guerre des drones », Le Monde, 14 juin 2012, http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/06/14/barak-obama-et-la-guerre-des-drones_1718596_3232.html

(8) Marina Fang, « Nearly 90 Percent Of People Killed In Recent Drone Strikes Were Not The Target », The Huffington Post, 15 octobre 2015, http://www.huffingtonpost.com/entry/civilian-deaths-drone-strikes_us_561fafe2e4b028dd7ea6c4ff

(9) Ahmed Bensaada, « Ukraine : autopsie d’un coup d’État », Reporters, 10 mars 2014, http://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=257:ukraine-autopsie-dun-coup-detat&catid=48:orientoccident&Itemid=120

(10) John Pilger, « Why Hillary Clinton Is More Dangerous Than Donald Trump », New Matilda.com, 23 mars 2016, https://newmatilda.com/2016/03/23/john-pilger-why-hillary-clinton-is-more-dangerous-than-donald-trump/

(11) Ibid.

(12) Voir référence 5.

(13) Alain Frachon, « Obama et le désastre israélo-palestinien », Le Monde, 15 avril 2016, http://www.france-palestine.org/Obama-et-le-desastre-israelo-palestinien

(14) Radio-Canada, « Les États-Unis octroient une aide militaire record à Israël », 14 septembre 2016, http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/International/2016/09/14/007-israel-etats-unis-tension-aide-militaire-record.shtml

(15) Ahmed Bensaada, « Mais qui est donc Barack Hussein Obama ? », Le Quotidien d’Oran, 20 janvier 2009, http://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=54:mais-qui-est-donc-barack-hussein-obama-&catid=48:orientoccident&Itemid=120

(16) Ahmed Bensaada, « Et du “printemps” s’écoula un inutile flot de sang arabe... », Afrique Asie, novembre 2015, http://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=327:2015-10-04-04-29-36&catid=46:qprintemps-arabeq&Itemid=119

(17) Ibid.

(18) Pascal Airault, « La Libye, un foyer de déstabilisation pour l’Afrique et au-delà », L’Opinion, 9 septembre 2014, http://www.lopinion.fr/edition/international/libye-foyer-destabilisation-l-afrique-dela-16140

(19) Arabesque $, Op. Cit., p. 148.

(20) Priyanka Boghani, « A Staggering New Death Toll for Syria’s War — 470,000 », PBS.org, 11 février 2016, http://www.pbs.org/wgbh/frontline/article/a-staggering-new-death-toll-for-syrias-war-470000/

(21) Edouard de Mareschal, « Syrie : après cinq ans de guerre, tableau d’un pays en plein chaos », Le Figaro, 15 mars 2016, http://www.lefigaro.fr/international/2016/03/15/01003-20160315ARTFIG00003-syrie-apres-cinq-ans-de-guerre-tableau-d-un-pays-en-plein-chaos.php

(22) Commission Européenne, « Crise syrienne », Fiche Info, septembre 2016, http://ec.europa.eu/echo/files/aid/countries/factsheets/syria_fr.pdf

(23) Greg Miller and Karen DeYoung, « Secret CIA effort in Syria faces large funding cut », The Washington Post, 12 juin 2015, https://www.washingtonpost.com/world/national-security/lawmakers-move-to-curb-1-billion-cia-program-to-train-syrian-rebels/2015/06/12/b0f45a9e-1114-11e5-adec-e82f8395c032_story.html

(24) Jürgen Todenhöfer, « Interview With Al-Nusra Commander : "The Americans stand on our side" », Moon Of Alabama, 26 septembre 2016, http://www.moonofalabama.org/2016/09/todenh%C3%B6fer-interview-with-al-nusra-commander-the-americans-stand-on-our-side.html

(25) Politis, « Syrie : les États-Unis jouent (dangereusement) le Front al-Nosra contre l’EI et Assad », 17 juin 2015, http://www.politis.fr/blogs/2015/06/syrie-les-etats-unis-jouent-dangereusement-le-front-al-nosra-contre-lei-et-assad-31560/

(26) Jack Moore, « The White Helmets : Netflix Documentary Follows Syria’s Volunteers from Training to Rescue », Newsweek, 12 septembre 2016, http://www.newsweek.com/white-helmets-new-netflix-documentary-follows-syrias-heroes-training-rescue-496633

(27) Liam Stack, « After Years of War, Celebrities Find a Syrian Group to Back », The New York Times, 14 septembre 2016, http://www.nytimes.com/2016/09/15/world/middleeast/white-helmets-nobel.html?_r=0

(28) Max Blumenthal, « Inside the Shadowy PR Firm That’s Lobbying for Regime Change in Syria », AlterNet, 3 octobre 2016. http://www.alternet.org/world/inside-shadowy-pr-firm-thats-driving-western-opinion-towards-regime-change-syria

(29) Max Blumenthal, « How the White Helmets Became International Heroes While Pushing U.S. Military Intervention and Regime Change in Syria », AlterNet, 2 octobre 2016, http://www.alternet.org/grayzone-project/how-white-helmets-became-international-heroes-while-pushing-us-military

(30) L’USAID est une agence du gouvernement des États-Unis financée par le Congrès. Voir, par exemple : https://results.usaid.gov/faq-page/faqs/where-do-usaid-funds-come, ou référence 3, p. 47-49.

(31) U.S. Department of State, « Daily Press Briefing », 27 avril 2016, https://www.state.gov/r/pa/prs/dpb/2016/04/256667.htm

(32) Voir référence 26.

(33) Rachel Kopilow, « A Six-Year-Old’s Letter to the President : "We Will Give Him a Family" », The White House, 21 septembre 2016, https://www.whitehouse.gov/blog/2016/09/21/six-year-olds-letter-president-we-will-give-him-family

(34) Vanessa Beeley, « EXCLUSIVE : ‘Aleppo Media Centre’ Funded By French Foreign Office, EU and US », 21st Century Wire, 20 septembre 2016, http://21stcenturywire.com/2016/09/20/exclusive-aleppo-media-centre-funded-by-french-foreign-office-eu-and-us/

(35) Gaël Lombart, « Syrie : la face obscure du photographe qui a immortalisé l’enfant blessé », Le Parisien, 19 août 2016, http://www.leparisien.fr/international/syrie-la-face-obscure-du-photographe-qui-a-immortalise-omrane-19-08-2016-6054071.php

(36) Amnesty International, « The briefing Torture Was My Punishment : Abductions, Torture and Summary Killings Under Armed Group Rule in Aleppo and Idleb, Syria », Index number : MDE 24/4227/2016, 5 juillet 2016, https://www.amnesty.org/en/documents/mde24/4227/2016/en/

(37) Victor Fortunato, « Syrie : des rebelles se filment décapitant un enfant près d’Alep », Le Parisien, 20 juillet 2016, http://www.leparisien.fr/international/syrie-des-rebelles-se-filment-decapitant-un-enfant-pres-d-alep-20-07-2016-5981457.php

(38) Voir référence 34.

(39) Mom : acronyme turc de Musterek Operasyon Merkerzi (en français : Centre d’opérations commun ; en anglais : Northern Operation Command). Organe de coordination chapeauté par les États-Unis et qui regroupe ses alliés dans le conflit syrien, en particulier la France, le Royaume-Uni, l’Arabie saoudite, le Qatar, la Turquie et les Émirats arabes unis.

(40) Le Figaro, « Un enfant écrit à Obama pour adopter Omran », 23 septembre 2016, http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/09/23/97001-20160923FILWWW00188-un-petit-garcon-ecrit-a-obama-pour-adopter-omran-le-petit-syrien.php

(41) Rolling Stone, « Le très joli coup de com » d’Obama », 23 septembre 2016, http://www.rollingstone.fr/le-tres-joli-coup-de-com-dobama/#qlDKudd4FXRR7uQS.99

(42) BFMTV, « La photo symbole de l’enfant syrien mort noyé, bouleverse l’Europe », 4 septembre 2015, http://www.bfmtv.com/international/migrations-l-europe-sous-le-choc-apres-la-photo-d-un-enfant-mort-noye-911785.html

(43) G. N. avec AFP, « Les États-Unis vendent pour plus d’un milliard de dollars d’armes à l’Arabie saoudite », 20 Minutes, 9 août 2016, http://www.20minutes.fr/monde/1906843-20160809-etats-unis-vendent-plus-milliard-dollars-armes-arabie-saoudite

(44) Amnesty International, « L’horreur au Yémen révèle l’hypocrisie meurtrière des exportateurs d’armes tels que la Grande-Bretagne et les États-Unis », 26 août 2016, https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2016/08/yemens-horror-exposes-the-deadly-hypocrisy-of-arms-exporters-including-britain-and-the-u/

(45) Ben Norton, « Despite 10,000 civilian casualties in Yemen – 13 per day – U.S. reaffirms support for Saudi Arabia », Salon, 2 septembre 2016, http://www.salon.com/2016/09/02/despite-10000-civilian-casualties-in-yemen-13-per-day-u-s-reaffirms-support-for-saudi-arabia/

(46) The New York Times, « America Is Complicit in the Carnage in Yemen », 17 août 2016, http://www.nytimes.com/2016/08/17/opinion/stop-saudi-arms-sales-until-carnage-in-yemen-ends.html

(47) YouTube, « Madeleine Albright says 500,000 dead Iraqi Children was "worth it" wins Medal of Freedom », 12 mai 1996, video mise en ligne le 2 mai 2012, https://www.youtube.com/watch?v=omnskeu-puE

(48) The White House, « Remarks by the President at Presidential Medal of Freedom Ceremony », 29 mai 2012, https://www.whitehouse.gov/the-press-office/2012/05/29/remarks-president-presidential-medal-freedom-ceremony

(49) Greg Jaffe, « Which Barack Obama speech is the one for the history books ? », The Washington Post, 22 juillet 2016, https://www.washingtonpost.com/posteverything/wp/2016/07/22/which-barack-obama-speech-is-the-one-for-the-history-books/?utm_term=.3880f2391c73
(50) Direct Matin, « L’ancien directeur du Nobel regrette le prix attribué à Barack Obama », 17 septembre 2015, http://www.directmatin.fr/monde/2015-09-17/lancien-directeur-du-nobel-regrette-le-prix-attribue-barack-obama-711161


URL de cet article 31244
   
Même Auteur
« Arabesque américaine » : Printemps Arabe ou révolutions colorées fomentées par les USA ?
Ahmed BENSAADA
Souvent évoqué, parfois décrié, mais rarement analysé, le rôle des États Unis dans les révoltes de la rue arabe fait enfin l’objet d’un travail sérieux, rigoureux et fort bien documenté. Arabesque américaine* est l’ouvrage d’Ahmed Bensâada, un chercheur algérien établi à Montréal. Dès les premières lignes, l’auteur annonce la couleur « une chose est évidente : le mode opératoire de ces révoltes a toutes les caractéristiques des révolutions colorées qui ont secoué les pays de l’Est dans (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

Ce que vous faites peut paraître insignifiant, mais il est très important que vous le fassiez.

Gandhi

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.