Celui qui a rencontré un jour Jean Ortiz ne pourra pas l’oublier. Imaginez la volubilité passionnée d’un Fabrice Luchini qui serait vêtu de noir comme Zorro (sans le masque), mais plus grand et coiffé d’une tignasse épaisse et frisottante.
Jean Ortiz a traversé clandestinement des pays d’Amérique latine en révolution comme correspondant de presse. Il a été en poste à Cuba. Il a rencontré entre autres Hugo Chavez, Fidel et Raul Castro.
Il a écrit un livre sur ses mémoires, comme s’il était vieux. Il s’y confie sans pudeur (avec humour, truculence et auto-dérision) en traçant son itinéraire, jamais déconnecté du contexte politique. Si « Rouges vies » est au pluriel, ce n’est pas une erreur.
Fils de prolo guérillero communiste, universitaire, écrivain, journaliste, poète, conférencier, auteur d’articles pour Le Grand Soir, il mêle ses confidences à l’Histoire « pour donner à son livre un caractère inédit et inclassable » nous dit l’éditeur.
Il a créé le grand festival Culturamerica à Pau. En 2002 il y avait invité un syndicaliste bolivien désargenté qui piqua un somme sur son canapé avant d’aller débattre avec José Bové. Jean Ortiz rit : « . 3 000 personnes dans les amphis de la fac de droit étaient venus pour Bové et ont été fascinées par cet Indien que tout le monde avait présenté comme un trafiquant de drogue parce qu’il cultivait de la coca ». Son nom : Evo Morales.
Jean Ortiz raconte aussi qu’il a rencontré Danielle Mitterrand (avec qui le courant est passé) et François Mitterrand (là : un court-circuit avec les étincelles de la colère du président qui a pris la plume pour dire comment disjoncter devant un journaliste lucide).
Apprécions la faconde de Jean Ortiz quand il parle de ses frères innombrables : « Ils ont tant donné, de générosité, de sacrifices, d’altruisme, tant souffert de voir leur idéal ensanglanté ; syndicalistes résistants, éveilleurs de conscience, socialistes, ceux qui n’ont pas oublié mon Jaurès tarnais, que continuent à enterrer les "sociolibéraux"... et tant d’autres apostats... camarades trotskystes, militants "verts", verts-rouges, altermondialistes, écosocialistes, flamencos, combattants de la théologie de la libération, anarchistes de mille blessures, militants "sans étiquette", syndicalistes de classe, Cégétistes, Solidaires, FSUistes, SNESupistes...C’est un joli nom SNESup... tant d’années, d’espoirs, de défaites, de résistances, de petites avancées, de tendresses, de « vilaineries » aussi, l’histoire, l’essentiel, le sens de la lutte, tout le reste se cicatrise... "hussards noirs" admirables... »
Jean Ortiz : « Rouges vies. Mémoire(s) ». Janvier 2013, 314 pages, 21 euros. Deuxième édition (revue et corrigée).
Edition librairie des territoires. 32.120 Sarrant. Collection « Parcours militants ».
il n’y aura sans doute pas de troisième tirage. Foncez sur ce collector en passant commande auprès de la librairie de la Renaissance qui vous l’enverra à domicile :
Librairie de la Renaissance
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E-mail : librairie.renaissance@wanadoo.fr
Site internet (pour tous les autres livres, sauf celui-ci en ce moment) : http://www.librairie-renaissance.fr
Le Jeudi 21 février 2013 à 20H30
Jean Ortiz présentera « Rouges vies »
à la librairie de la Renaissance à Toulouse
1 Allée Marc Saint-Saëns
Accès : 150 mètres Terminus Basso Cambo Ligne A
La rencontre sera suivie d’un concert gratuit.