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Qui a dit que Kadhafi devait partir ? (The London Review of Books) - 1/3

Kadhafi est mort et l’OTAN a livré une guerre en Afrique du Nord pour la première fois depuis la défaite de la France par le FLN en 1962. Le seul et unique «  état des masses » du monde arabe, la Jamahiriya Arabe Libyenne populaire et socialiste, s’est mal terminé. Par contraste avec le coup d’état du 1er septembre 1969 qui renversa le roi Idris et porta Kadhafi et ses collègues au pouvoir sans verser de sang, la campagne faite de rébellion/guerre civile/bombardements de l’OTAN et destinée à protéger les civils a provoqué plusieurs milliers de morts (5000 ? 10.000 ? 25.000 ?), des milliers de blessés et ces centaines de milliers de réfugiés ainsi que des dégâts massifs aux infrastructures du pays. Qu’est-ce que la Libye a reçu en échange de tous ces morts et destructions qui lui ont été infligées au cours des derniers sept mois et demi ?

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Le renversement de Kadhafi & Cie était loin d’être une révolution pure et simple contre une tyrannie. Cela dit, la dernière intervention militaire de l’Occident ne peut pas être non plus dénoncée comme une simple intervention pour le pétrole. Présenté par le Conseil National de Transition (CNT) et salué par les médias occidentaux comme une partie intégrante du Printemps Arabe, et donc similaire aux soulèvements en Tunisie et en Egypte, le drame libyen trouve plutôt sa place dans la liste des guerres occidentales ou appuyés par l’Occident contre des régimes «  hostiles », «  rebelles », insuffisamment «  serviles », «  voyous » : Afghanistan I (sous régime communiste entre 1979-1992), Irak I (1990-1991), la République Fédérative de Yougoslavie (sur le Kosovo, 1999), Afghanistan II (sous le régime des Talibans, 2001), et Irak II (2003), auxquels on pourrait ajouter avec quelques variantes le Panama (1989-1990), le Sierra Leone (2000) et la Côte d’Ivoire (2011). Si on remonte plus loin dans le passé, on pourrait aussi mentionner la Baie des Cochons [à Cuba - NdT] (1961), l’intervention des mercenaires occidentaux au Congo (1964), le coup d’état assisté par la Grande-Bretagne au Oman en 1970 et - le dernier mais non des moindres - trois complots avortés confiés à David Stirling et divers mercenaires sous le regard bienveillant des services de renseignement occidentaux, visant à renverser le régime de Kadhafi entre 1971 et 1973, dans une affaire connue sous le nom de Hilton Assignment.

En même temps l’histoire de la Libye en 2011 soulève plusieurs questions distinctes. La première, relative au pour ou contre l’intervention militaire, a tendance à éclipser les deux autres. Mais de nombreux états en Afrique et bien-sûr en Amérique latine (je pense notamment à Cuba et au Venezuela) ont beau jeu de demander pourquoi la Jamahiriya, qui s’était réconciliée avec Washington et Londres en 2003-2004 et entretenait des relations pas trop mauvaises avec Paris et Rome, s’est soudainement muée en objet de leur hostilité. Et la guerre en Libye devrait aussi faire réfléchir aux effets des actions des puissances occidentales en Afrique, en Asie et particulièrement dans le monde arabe, sur les principes démocratiques et le concept de l’état de droit.

Les Afghans qui se rebellèrent contre les régimes communistes de Noor Mohammed Taraki, Hafizullah Amin et Babrak Karmal, soutenu par les Soviétiques, et qui renversèrent en 1992 Mohammed Najibullah avant de ravager Kaboul par des guerres intestines, se faisaient appeler «  Moudjahidin », ou «  combattants de la foi ». Ils menaient une djihad contre les Marxistes athées et - à voir la couverture médiatique enthousiaste et le soutien logistique accordés par l’occident - n’avaient aucune raison de s’en cacher. Mais les Libyens qui ont pris les armes contre la Jamahiriya et Kadhafi ont soigneusement évité cette appellation, du moins à proximité des microphones occidentaux. La religion n’était pas vraiment présente dans les soulèvements en Tunisie et en Egypte : les islamistes ont été pratiquement absents de la scène en Tunisie jusqu’à la chute de Ben Ali ; en Egypte, les Frères Musulmans n’étaient pas les instigateurs du mouvement de protestation (auquel les mouvements de chrétiens coptes ont aussi pris part) et ils ont fait en sorte de rendre leur soutien discret. C’est ainsi que l’islamisme a pu être considéré en Occident comme un facteur négligeable dans les révoltes populaires contre les régimes despotiques du Printemps Arabe. Chose que les rebelles libyens et les loyalistes pro-Kadhafi ont tacitement reconnue.

Les médias occidentaux ont généralement adopté la description que les rebelles se faisaient d’eux-mêmes, celle de démocrates progressistes tournés vers l’avenir, et ils ont ignoré les affirmations exagérées de Kadhafi selon qui Al Qaeda se trouvait derrière les révoltes. Mais il était devenu impossible d’ignorer le fait que la rébellion avait mobilisé des islamistes et avait pris une coloration islamiste. Lors de sa première visite à Tripoli, Mustafa Abdul Jalil, président du CNT qui à l’époque était encore basé à Bengazi, a déclaré que toute législation future en Libye devra se baser sur la Charia, mettant ainsi devant le fait accompli tout futur pouvoir élu. Et Abdul Hakim Belhadj (alias Abu Abdallah al-Sadiq), désigné par le CNT comme le commandant en chef militaire à Tripoli, est un ancien dirigeant du Groupe Combattant Islamique Libyen, un mouvement qui a mené des campagnes terroristes contre l’état libyen dans les années 90 et qui fournissait des recrues à Al Qaeda. Les révolutionnaires démocrates en Tunisie sont à présent préoccupés par la résurgence du mouvement islamique qui pourrait détourner le débat politique sur des questions constitutionnelles vers des questions identitaires empoisonnées et pourrait faire dérailler la jeune démocratie naissante. La dimension islamique de la rébellion Libyenne devrait nous mettre en garde. C’est une des raisons pour lesquelles on peut se demander si on assiste à une révolution ou à une contre-révolution.

Dans le vocabulaire des médias occidentaux, le nom des rebelles a changé plusieurs fois : d’abord présentés comme des manifestants pacifistes, des manifestants pro-démocratie, des civils ; ensuite (un aveu tardif) des rebelles ; et, finalement, des révolutionnaires.

Révolutionnaires - en arabe, thuwwar (singulier : tha’ir) - a été leur étiquette préférée au moins depuis la chute de Tripoli. Tha’ir peut signifier simplement «  agité » ou «  excité ». Les jeunes hommes qui ont passé une partie de la période d’avril à juillet à rouler sur la route côtière sur des camionnettes Toyota (et tout le mois de septembre à faire des allers-retours autour de Bani Walid), tout en tirant autant de munitions en l’air que vers l’ennemi, étaient très certainement des excités. Mais combien de révolutionnaires, vétérans des révolutions d’ailleurs, par opposition aux journalistes occidentaux, les reconnaîtraient comme les leurs ?

Les évènements en Tunisie et en Egypte ont été révolutionnaires dans leurs objectifs, mais le changement qui s’est produit en Egypte est loin de constituer une véritable révolution : le retour de l’armée au pouvoir signifie que la politique du pays n’a pas encore dépassé la logique de l’état des Officiers Libres établi en 1952. Mais la manière dont des centaines de milliers de personnes se sont élevées contre Moubarak l’hiver dernier fut un événement historique que les Egyptiens n’oublieront jamais. C’est vrai aussi pour la Tunisie, sauf que là une révolution a non seulement renversé Ben Ali mais a aussi mis fin au règne du parti au pouvoir. Les Tunisiens sont entrés dans l’inconnu. Le test le plus important sera peut-être leur capacité à gérer le mouvement islamique. Les récentes élections laissent penser qu’ils se débrouillent plutôt bien.

La Libye faisait partie d’un «  réveil arabe » plus large par deux aspects. L’agitation a débuté le 15 février, trois jours après le chute de Moubarak : il y a donc eu un effet de contagion. Et à l’évidence de nombreux Libyens qui sont descendus dans les rues au cours des jours qui ont suivi étaient animés par les mêmes sentiments que leurs voisins. Mais le soulèvement libyen s’est différencié du tunisien et égyptien de deux manières : la rapidité avec lequel il a basculé dans la violence - par la destruction de bâtiments officiels et des attaques xénophobes contre des Égyptiens, Serbes, Coréens et, surtout, des Africains noirs ; et par le fait que les manifestants ont brandi le vieux drapeau libyen de 1951-1969 et se sont ainsi identifiés à la monarchie que Kadhafi et Cie avaient renversée. Cette divergence est due pour beaucoup à des influences externes. Mais aussi pour beaucoup à la nature de l’état et du régime de Kadhafi.

La création de la Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste par son excentrique sinon lunatique «  Guide » a été largement tourné en ridicule par l’Occident. En réalité, elle partageait de nombreuses caractéristiques avec d’autres états arabes. Lors de la forte augmentation de revenus au début des années 70, la Libye est devenue une «  société hydrocarbone » qui ressemblait plus aux états du Golfe qu’aux états voisins de l’Afrique du nord. Les revenus pétroliers de la Libye étaient largement redistribués et le nouvel état libyen était basé sur un état providence dont pratiquement tous les Libyens profitaient, et le pays comptait sur sa manne pétrolière, à l’instar des états du Golfe, pour acheter tout ce qui pouvait manquer en termes de technologie ou de biens de consommation, sans parler des centaines de milliers de travailleurs immigrés. Pour Kadhafi et ses collègues, le rôle distributif de l’état est rapidement devenu l’élément central de leur stratégie de gouvernance.

Le coup d’état de 1969 faisait partie d’une série de soulèvements qui ont remis en cause les petits arrangements de la Grande-Bretagne et de la France pour dominer le monde arabe après la première guerre mondiale et après la destruction de l’Empire Ottoman. Ils se sont renforcés au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale et le remplacement au Moyen Orient de l’hégémonie britannique par l’américaine. Ces arrangements comprenaient la promotion, la protection et la manipulation des monarchies nouvellement créées en Arabie Saoudite, Jordanie, Irak, Egypte, Libye et les micro-états du Golfe. Dans la plupart des cas, les défis ont été précipités par les développements catastrophiques dans le conflit israélo-arabe. En Egypte, les Officiers Libres ont déposé le Roi Farouk en 1952 parce qu’ils étaient outrés par l’incompétence dont l’armée Egyptienne avait fait preuve en 1948, et la révolution en Irak de 1958 devait beaucoup à une hostilité accrue envers la monarchie pro-britannique après l’affaire du canal de Suez. Alors, la défaite arabe de 1967 et, de façon plus décisive, les frustrations engendrées par l’absence de la Libye dans la lutte arabe, ont décidé Kadhafi et ses collègues de tenter leur coup d’état contre la monarchie libyenne. Mais à part de fermer la base militaire américaine de Wheelus Field et de nationaliser le pétrole, ils n’avaient pas vraiment de projet en tête.

Contrairement à ses semblables Hachémites, qui sont arrivés de la Mecque et étaient des étrangers en Jordanie et en Irak, le roi Idris lui au moins était Libyen. Il avait aussi une légitimité comme chef de l’ordre religieux Sanussiya, qui s’est installé dans l’est de la Libye au cours du 19eme et début 20eme siècles et s’était distingué dans sa résistance contre la conquête italienne à partir de 1911. Mais à l’instar des Hachémites, Idris est arrivé sur le trône comme un protégé des Britanniques qui sont allés le chercher au Caire, où il avait passé plus de 20 ans en exil, pour en faire un roi et transformer la Libye en une monarchie en 1951, lorsque les Nations Unies ont finalement décidé quoi faire avec cette ancienne colonie italienne.

Le Sanussiya, qui à l’origine est un ordre islamique de renouveau (revivalist), fut fondé dans le nord-est de la Libye, dans la province que les italiens ont appelée la Cyrénaïque, par un immigrant de l’ouest de l’Algérie, Sayyid Mohammed ben Ali al-Sanussi al-Idrisi, qui avait fondé son ordre à la Mecque en 1837 mais qui l’a transféré vers la Libye en 1843. L’ordre s’est répandu dans les provinces de l’est par le biais des sociétés tribales bédouines et s’est répandu vers le sud le long des routes de commerce qui traversaient le Sahara vers le Soudan, le Tchad et le Niger. Il était moins implanté dans l’ouest de la Libye : dans le Tripolitaine dans le nord-ouest, qui avait ses propres traditions religieuses et politiques en rapport avec ses liens ottomans, et Fezzan, dans le sud-ouest. Les deux provinces de l’ouest ont toujours été considérées comme faisant partie du Maghreb (la partie occidentale du monde arabe), et rattachées d’abord à la Tunisie et l’Algérie, tandis que l’est de la Libye a toujours fait partie du Mashreq (la partie orientale du monde arabe) et plutôt orienté vers l’Egypte et le reste du monde arabe oriental.

La base sociale de la nouvelle monarchie était ainsi nettement disparate et Idris était mal placé pour promouvoir un processus d’intégration nationale authentique. Au lieu, il a choisi une constitution fédérative qui a laissé la société libyenne dans l’état où il l’avait trouvé tandis que, par servilité envers ses parrains occidentaux aussi bien que par crainte du nationalisme arabe radical et du Nassérisme en particulier, il isola le pays du reste du monde arabe. Le coup d’état de Kadhafi était une révolte contre cet état des choses et la flamboyance de sa politique étrangère s’explique par sa détermination à faire en sorte que la Libye ne soit plus un trou perdu.

Le cercle rapproché du nouveau régime était originaire d’un nombre restreint de tribus, mais principalement de la tribu Gadadfa du centre du pays, les Magarha du Fezzan dans le sud-ouest et les Warfalla du sud-est de la Tripolitaine. Leurs origines ne les prédisposaient pas à s’identifier avec les traditions politiques et culturelles des élites de Tripoli ou de Bengazi ou d’autres villes de la côte de la Cyrénaïque. Du point de vue des élites, le coup d’état de 1969 avait été mené par des «  bédouins » - c’est-à -dire, des ploucs. Pour Kadhafi et Cie, les traditions des élites urbaines n’offraient aucune recette pour gouverner la Libye et elles n’auraient fait que perpétuer les divisions.

La Méditerranée et le Moyen orient ne manquent pas d’exemples de terres péniblement transformées en états basées non sur les sociétés cosmopolites des régions côtières mais sur les régions rudes et sévères de l’arrière-pays. Ce fut la société austère et les villes sombres du plateau Castillan, pas la Barcelone sophistiquée ou la Valence ou la Grenade ensoleillée, qui produisit le royaume qui, une fois réuni à l’Aragon, unifia le reste de l’Espagne aux dépens de la riche culture d’Andalousie, notamment. De la même manière, Ibn Saud, qui régnait sur l’aride plateau du Nejd dans le centre de la péninsule arabique, avait unifié les arabes par l’épée tout en forçant les citadins du Hijaz, près des côtes de la Mer Rouge et nourris de traditions des quatre madhahib (écoles de droit) de l’Islam Sunnite et très familiarisés avec les différentes traditions chiites, à se soumettre au dogmatisme Wahhabite. Ibn Saud était de la tradition religieuse militante des muwahiddun, les disciples du religieux réformateur Nejdi, Muhammad Ibn Abd al-Wahhab, et de leur combat pour unifier l’Arabie par la conquête. Même les révolutionnaires du FLN avaient une part religieuse, non seulement parce qu’ils confrontaient le pouvoir colonial chrétien, mais aussi en tant qu’héritiers du mouvement réformiste al-Islah. Mais Kadhafi et ses associés ne brandissaient aucune bannière religieuse et l’Islam organisé en Libye avait décidé de leur résister.

Évincés de la sphère religieuse à la fois par le Sanussiya à l’est et la tradition pan-Islamique de l’ulama tripolitain qui date de l’époque ottomane, ils cherchaient désespérément une source doctrinale pour souffler l’enthousiasme idéologique dont ils avaient besoin pour remodeler la société libyenne. A l’extérieur, ils pensaient en avoir trouvé une dans le pan-Arabisme qui, particulièrement dans sa version Nasserite, avait provoqué l’enthousiasme à travers l’Afrique du nord à partir de 1952 et au-delà , en prenant à contre-pied les tenants de l’Islam. Mais Kadhafi et Cie sont arrivés tardivement sur la scène nationaliste révolutionnaire arabe et à peine un an après leur prise de pouvoir, Nasser est mort. Pendant un certain temps, Kadhafi a persisté dans l’idée d’une relation stratégique avec l’Egypte qui aurait pu aider à résoudre plusieurs problèmes libyens, et lui fournissant un allié et un soutien dans les efforts du régime pour gérer les courants réfractaires dans la Cyrénaïque. Mais l’Egypte de Sadate s’éloigna du pan-Arabisme et les projets d’une union Egypto-Libyenne, annoncée en août 1972, sont restés lettre morte. A la fin de 1973, une campagne anti-égyptienne fut lancée dans la presse libyenne et l’ambassade de Libye au Caire fut fermée.

Kadhafi a ensuite tenté de nouer une alliance avec son voisin à l’ouest, en déclarant la «  République Arabo-Islamique » avec la Tunisie de Habib Bourguiba en janvier 1974. Ce projet aussi est mort-né. Beaucoup se sont demandés ce qui a bien pu lui prendre au mondain, francophile, laïque et modéré Bourguiba et Houari Boumedienne, le Président Algérien, a rappelé à la Tunisie qu’il ne pouvait y avoir de changement dans l’équilibre géopolitique au Maghreb sans le consentement de l’Algérie. Selon cette logique, Kadhafi a passé une alliance avec l’Algérie et, en1975, Boumedienne et Kadhafi ont signé un accord d’amitié. Apparemment, la Libye avait enfin trouvé une alliance fiable. Deux ans plus tard, après la visite de Sadate à Tel-Aviv, la Libye a rejoint l’Algérie, la Syrie, le Yémen du Sud et l’OLP dans le Front de Refus qui s’opposait à tout rapprochement avec Israël. Mais Boumedienne est mort subitement fin 1978. Son successeur, Chadli Benjedid, imitant Sadate, abandonna les engagements révolutionnaires de l’Algérie et son alliance avec Tripoli. A nouveau, la Libye se retrouvait seule. Le désespoir de Kadhafi était évident par le traité éphémère qu’il signa en 1984 avec le Roi Hassan du Maroc. Ce fut sa dernière tentative pour s’intégrer dans la communauté des états arabes et nord-africains. A la place, il s’est retourné vers l’Afrique sub-saharienne où la Jamahiriya pouvait jouer un rôle de bienfaitrice.

Tous les états de l’Afrique du nord ont eu peu ou prou une politique africaine. Et tous sauf la Tunisie ont des arrière-pays stratégiques composés de pays sur leur frontière sud : pour l’Egypte, le Soudan ; pour l’Algérie, les états du Sahel (Niger, Mali, Mauritanie) ; pour le Maroc, la Mauritanie, qui est aussi un objet de contentieux permanent avec l’Algérie. Dans le cadre de leurs politiques africaines, les états d’Afrique du nord se retrouvent souvent en concurrence entre eux, mais ils sont aussi en concurrence avec les puissances occidentales soucieux de préserver, ou dans le cas des Etats-Unis, de nouer des relations de domination avec ces états. Ce qui distinguait la Libye de Kadhafi de ses voisins d’Afrique du nord, c’était l’ampleur de son investissement dans sa stratégie vers le sud, une stratégie qui est devenue un élément central de la conception du régime libyen de la mission de la Libye dans le monde.

La politique étrangère de la Libye avait aussi un côté plus sombre. Le soutien de Kadhafi à Idi Amin est un exemple frappant mais paraît toutefois moins grotesque lorsqu’on le compare au soutien de différents gouvernements occidentaux à Mobutu Sese Seko. Il y a eu aussi la participation de la Libye dans la guerre civile au Tchad (avec une tentative d’annexion de la bande de Aouzou) et son engagement soutenu dans la question Touareg au Niger et au Mali. Dans le même temps, elle a accordé un fort soutien financier et matériel à l’Union Africaine, s’est opposée à l’installation de l’AFRICOM militaire des Etats-Unis sur le sol de tout pays africain et a financé une large gamme de projets de développement dans les pays sub-sahariens. Kadhafi avait prévu d’exploiter les immenses réserves d’eau sous le désert Libyen et de fournir de l’eau aux pays du Sahel, ce qui aurait transformé leurs économies. Mais cette éventualité a très certainement été tuée dans l’oeuf par l’intervention de l’OTAN, alors que des compagnies d’eaux occidentales (et particulièrement françaises) font la queue aux côtés des compagnies pétrolières occidentales pour avoir leur part du butin libyen.

La politique africaine de Kadhafi avait donné à la Libye une position géopolitique solide et avait consolidé son arrière-pays stratégique tout en profitant à l’Afrique. Le fait que de nombreux pays appréciaient la contribution libyenne aux affaires du continent a été clairement exprimé par l’opposition de l’Union Africaine à l’intervention de l’OTAN et par ses efforts soutenus pour obtenir un cessez-le-feu et des négociations entre les deux camps de la guerre civile. Ces efforts ont été brutalement balayés par les gouvernements et les médias occidentaux où l’opposition africaine à l’intervention militaire était cyniquement raillée et présentée comme le signe d’un respect dû par ces états à leur bienfaiteur - un jugement qui servait les propres intérêts des gouvernements et médias occidentaux et qui était particulièrement injuste, notamment envers l’Afrique du Sud. Pour prétendre à une légitimation arabe de l’intervention de l’OTAN, Londres, Paris et Washington ont invoqué le soutien de la Ligue Arabe à la zone d’exclusion aérienne. Mais le fait que la Ligue Arabe soit pratiquement composée exclusivement d’états soumis aux puissances occidentales n’a jamais été mentionné.

Du côté libyen, la situation était pleine d’ironie. Le fils de Kadhafi, Saif al-Islam, a eu un commentaire méprisant au sujet de la résolution de la Ligue Arabe : «  El-Arab ? Toz fi el-Arab ! » (Les Arabes ? Au diable, les Arabes !). Il exprimait ainsi l’aveu amer de la famille que le pan-Arabisme derrière la révolution de 1969 était obsolète depuis longtemps, tandis que la majorité des états arabes se laissaient aller à la soumission envers les puissances occidentales. Le problème pour Kadhafi et Cie était que la perspective africaine qu’ils avaient consciencieusement poursuivie comme une solution de rechange à leur défunt pan-Arabisme et en accord avec leur vision mondiale anti-impérialiste d’origine ne signifiait pas grand chose pour la majorité des Libyens qui voulaient une Libye qui ressemble à Dubaï ou, pire, qui provoquaient des agitations violentes à la fois contre le régime et contre les Africains noirs. En portant le regard de la Libye vers l’Afrique tout en le détournant des affaires régionales arabes, la politique étrangère de la Libye, comme celle de la monarchie d’Idris, a coupé les Libyens des autres Arabes, particulièrement des Arabes nantis du Golfe dont le mode de vie faisait l’envie de nombreux Libyens des classes moyennes. C’est ainsi que la politique étrangère du régime l’a rendu vulnérable à une révolte inspirée par des évènements qui se produisaient ailleurs dans le monde arabe. Mais il y a une autre explication à sa vulnérabilité.

Les auteurs du coup d’état de 1969 ont d’abord pris pour modèle l’Egypte de Nasser, imitant ses institutions et sa terminologie - Officiers Libres, Conseil de Commandement Révolutionnaire - et ils se sont dotés d’un «  parti » unique, l’Union Socialiste Arabe (USA), à l’instar du prototype de Nasser qui était avant tout un appareil d’état qui servait de façade au régime. Mais deux ans plus tard, les purges et la dé-Nassérisation lancées par Sadate étaient en cours et ce dernier se réconciliait avec les Frères Musulmans tandis que le déclenchement de l’Intifah - politique d’ouverture économique - annonçait son retrait du «  socialisme arabe » et que le clivage avec Moscou annonçait un rapprochement avec les Etats-Unis. C’est ainsi que le modèle égyptien se transforma rapidement en un anti-modèle tandis que l’expérience de l’Union Socialiste Arabe se révéla un échec. L’idée d’un parti unique semblait avoir un sens en Libye comme elle semblait avoir en avoir en Egypte et aussi en Algérie. Les dirigeants des régimes militaires avaient besoin d’une façade civile pour pouvoir offrir une certaine représentation contrôlée et des débouchés à ceux qui avaient des ambitions politiques. Mais en Egypte et en Algérie, les architectes du nouveau parti unique avaient affaire à des populations relativement politisées. Kadhafi & Cie avaient affaire à une société inerte, pauvre en tradition de gouvernance, pulvérisée par une conquête coloniale brutale et réduite à un rôle de spectatrice lorsque le pays est devenu un champ de bataille pendant la Deuxième Guerre Mondiale, pour ensuite être libéré du joug colonial par des forces extérieures et finalement apaisé par la monarchie de Sanussi. En tentant de lancer l’Union Socialiste Arabe, le nouveau régime n’a pas trouvé grand chose en termes de talent ou d’énergies politiques au sein de la population ; au lieu, ce furent les anciennes élites de Tripoli et de Bengazi qui ont investi le parti, qui a non seulement échoué à mobiliser la population mais qui est devenu la cible de la résistance à la révolution que Kadhafi avait à l’esprit.

Kadhafi a commencé à développer une idée qu’il avait exprimé dans les semaines qui ont suivi sa prise de pouvoir en 1969 : que la démocratie représentative ne convenait pas à la Libye. D’autres dirigeants en Afrique du nord et au Moyen orient ressentaient la même chose pour leur propre pays. Mais en faisant semblant d’autoriser la représentation, ils reconnaissaient ainsi leur vice en rendant hommage à la vertu. Mais dans son livre «  le Livre Vert », Kadhafi a scandalisé des gens en refusant l’hypocrisie : il éleva son rejet de la représentation au rang de principe de base explicite qu’il appela l’Etat des Masses. Mais le véritable problème était que sa nouvelle politique a entraîné la Libye dans une impasse historique.

Il se débarrassa de l’Union Socialiste Arabe et de l’idée d’un parti unique et promut à la place des «  Congrès du Peuple » et des «  Comités Révolutionnaires » en tant qu’institutions clés de la Jamahiriya, qui fut proclamée en 1977. Les premiers étaient chargés de la gestion publique et d’obtenir la participation de la population, les derniers étaient chargés de sauvegarder la flamme de la révolution. Les membres des Congrès du Peuple étaient élus et ces élections étaient prises au sérieux, au moins au niveau local et pendant un temps. Mais les électeurs n’étaient pas, en théorie, en train d’élire des représentants mais simplement de décider qui parmi les candidats devait être chargé des responsabilités administratives des organisations en question. Le système encourageait l’unanimité politique et idéologique et n’autorisait aucune dissidence sauf sur des questions mineures. De nombreux Libyens ont été entraînés dans une sorte de participation aux affaires publiques, même si leur nombre a commencé à baisser au milieu des années 90, mais ils n’ont pas été formés à d’autres aspects de la vie politique et le système ne fonctionnait pas très bien même selon ses propres critères.

L’Etat des Masses de Kadhafi s’inspirait d’idées qui venaient d’ailleurs. La préférence à la démocratie directe aux dépens de la démocratie représentative est un élément clés de la vision utopiste des gauchistes occidentaux des années 60. Et la décision stratégique de mobiliser les énergies «  révolutionnaires » des jeunes pour déborder les apparatchiks conservateurs du parti était au coeur de la révolution culturelle de Mao et une caractéristique de la «  révolution socialiste » de Boumedienne. Kadhafi est allé plus loin en abolissant l’Union Socialiste Arabe et en interdisant tous les partis. Mais pour cela il pouvait s’appuyer sur une base doctrinaire : l’islamisme sunnite a longtemps défendu la notion qu’il ne devait pas avoir de partis politiques dans un pays musulman parce qu’un «  parti » avait une connotation de fitna, ou division de la communauté des croyants, ce qui constitue le danger suprême. Le Koweit, Oman, L’Arabie Saoudite et les Emirats Unis n’autorisent à ce jour aucun parti politique. (Le règne de Kadhafi a toujours eu une connotation islamique plus prononcée que les régimes du Caire ou d’Alger ; son intolérance à l’égard des Islamistes était largement dû à sa volonté d’être l’unique source de radicalisme et sa réticence à admettre des rivaux.) Finalement, l’idée d’une participation populaire directe dans les affaires publiques pouvait se revendiquer d’une origine locale et de la tradition des tribus bédouines connue comme le hukumat "arabiyya (qui signifie le «  gouvernement du peuple » et non «  gouvernement arabe ») où chaque adulte mâle avait son mot à dire.

La Jamahiriya a duré 34 ans (42 si on la date de 1969), une durée respectable. Elle n’a pas fonctionné pour les hommes d’affaires étrangers, les diplomates et les journalistes, qui la trouvaient plus exaspérante que les états Arabes ou Africains habituels, et ce sont leurs points de vue à eux qui ont forgé l’image du pays à l’extérieur. Mais le régime n’était pas fait pour les étrangers et il semblerait qu’il fonctionnait le plus souvent plutôt bien pour de nombreux Libyens. Il a réussi à plus que tripler la population (passant de 1,8 millions en 1968 à 6,5 millions aujourd’hui), un haut niveau de santé, une forte scolarisation pour les filles comme pour les garçons, un taux d’alphabétisme de 88%, un niveau de promotion sociale et professionnelle des femmes que beaucoup de femmes dans les pays arabes pourraient envier et un revenu par habitant de $12.000, le plus élevé d’Afrique. En réponse à la propagande qui a sans relâche diabolisé le régime de Kadhafi, ces chiffres sont régulièrement cités par les critiques de l’intervention occidentale. Mais le problème c’est qu’ils n’ont rien à voir avec le problème.

Les réussites socio-économiques du régime peuvent être attribuées avant tout à la distribution des richesses organisée par l’état : le succès du secteur des hydrocarbures et des mécanismes mis en place très tôt pour répartir les pétrodollars. Mais les institutions centrales de la Jamahiriya, le tandem Congrès du Peuple/Comités Révolutionnaires, n’étaient pas du tout des organes de gouvernement efficaces, en partie parce qu’ils entraînaient une tension entre deux notions distinctes de sources de légitimité. Les Congrès représentaient l’idée que le peuple était la source et le vecteur de la légitimité. Mais les Comités représentaient l’idée d’une légitimité qui primait sur toutes les autres. Au centre de la Révolution se trouvait Kadhafi lui-même, il était donc assez logique qu’il se positionne hors des structures des Congrès et donc des institutions formelles de gouvernement. Il n’était ni premier ministre ni président mais simplement Murshid, Guide, Frère Dirigeant. Cette position lui permettait de jouer de façon informelle le médiateur entre différents composants du système et l’opinion publique, parfois en critiquant le gouvernement (se faisant ainsi le porte-parole des mécontentements au sein de la population) ou en déplorant les inefficacités et en corrigeant les erreurs des Congrès du Peuple, toujours à partir du point de vue de la Révolution. La tradition du dirigeant arabe qui verse dans la vertu en prenant partie pour le peuple contre ses propres ministres remonte à Haroun al-Rashid. Mais dans le système de Kadhafi, la manière dont la légitimité révolutionnaire pouvait primer sur la légitimité populaire ressemblait à celui de Khomeini pour qui les intérêts de l’Iran révolutionnaire primaient sur les préceptes de la Charia - en clair, que les considérations politiques avaient priorité sur le dogme islamique - et qu’il arbitrait lorsque nécessaire. Il est frappant de constater que Kadhafi considérait que les intérêts de la Révolution commandaient que le secteur pétrolier ne soit placé ni sous la tutelle des Congrès du Peuple ni sous celle des Comités Révolutionnaires.

Des mots tels que «  autoritarisme », «  tyrannie » (un favori chez les britanniques), et «  dictature » n’ont jamais réellement décrit le caractère particulier de ce système mais au contraire l’ont caricaturé en permanence. Kadhafi, contrairement à tous les autres chefs d’état, se tenait non pas au sommet d’une pyramide d’institutions gouvernementales mais au coeur d’un secteur informel du régime qui exerçait une certaine hégémonie sur le secteur formel et qui n’a pas d’équivalent moderne. Cela signifiait que les institutions formelles de la Jamahiriya étaient extrêmement faibles, y compris l’armée à qui Kadhafi ne faisait pas confiance et qu’il avait marginalisée.

On est tenté de dire à propos de Kadhafi que «  l’Etat, c’est lui ». Mais c’était l’idée de plus en plus mystique de la Révolution et non la déité ou le droit divin qui légitimait son pouvoir. Et cette dimension immatérielle de la Révolution, que Ruth First appelait son côté insaisissable, était intiment liée au fait que la Révolution n’était jamais terminée.

En 1793, Robespierre avait fait la distinction entre un gouvernement révolutionnaire et un gouvernement constitutionnel : «  L’objectif d’un gouvernement constitutionnel est de sauvegarder la République ; celui d’un gouvernement révolutionnaire est d’en jeter les bases ». La fonction historique concrète du gouvernement révolutionnaire en Libye était de s’assurer que le pays ne devienne pas et ne puisse pas devenir une république, tout en le modernisant dans d’importants domaines. La Révolution Libyenne se révéla permanente parce que ses objectifs étaient imprécis, ses architectes n’ayant aucune forme de gouvernement constitutionnel à l’esprit comme objectif final ni aucune conception de leur propre rôle politique ou celui de quiconque après la Révolution. L’Etat des Masses, al-jamahiriya, était présenté comme quelque chose de bien supérieure à une simple république - jumhuriya - mais en réalité il en était loin. Mais, par contraste aux états qui se prétendent républiques mais n’en sont pas, ses prétentions laissaient entendre qu’il n’y avait jamais eu une intention d’établir une véritable république où le gouvernement serait réellement l’affaire du peuple. L’Etat des Masses était en réalité à peine un jouet pour occuper et canaliser les Libyens ordinaires tandis que la politique des grands étaient menée en coulisses par une élite mystérieuse qui n’avait pas de comptes à rendre.

La mobilisation de la société dans la Révolution Française a produit plusieurs dirigeants à l’esprit indépendant - Danton, Marat, Hébert etc ainsi que Robespierre - ce qui a rendu psychologiquement possible de suivre les Jacobins dans leur rébellion contre Robespierre et mettre en route un processus tortueux pour remplacer un gouvernement révolutionnaire par un gouvernement constitutionnel. Dans une certaine mesure, quelque chose de similaire s’est produite en Algérie (où la lutte pour l’indépendance a produit une surabondance de révolutionnaires à l’esprit affirmé), même si 49 ans plus tard, la route sinueuse qui mène à la république démocratique s’étire toujours loin devant, comme ce fut le cas pour la France. Mais l’inertie politique de la société libyenne signifiait que sa Révolution n’avait qu’un dirigeant, et un seul. Les compagnons les plus proches de Kadhafi avaient sans doute une influence sur lui mais un seul d’entre eux, Abdessalam Jalloud, a eu le courage d’exprimer publiquement ses désaccords avec Kadhafi sur d’importants sujets (et il a finalement jeté l’éponge en 1995). Le règne de Kadhafi peut donc être considéré comme un cas extrême de ce que Rosa Luxembourg appelait le «  substitutionnisme » : le gouvernement informel qui était le véritable gouvernement en Libye était en fait un one-man show. Kadhafi incarnait à la fois la Révolution nébuleuse, les intérêts imprécis de la nation et la volonté non formulée du peuple et il pensait à l’évidence qu’il devait rendre le show intéressant. Sa flamboyance avait un objectif politique. Mais pendant combien de temps peut-on s’assurer le consentement, sans même parler de loyauté, par du folklore ? Un joueur de flûte qui menait les Libyens - pour la plupart bien nourris, logés et éduqués, mais maintenus dans un infantilisme politique permanent - nulle part en particulier ? Il est étonnant que le show ait duré si longtemps.

(à suivre)

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Traduction « il fallait bien se mettre à trois » par VD, CL et Emcee (des bassines et du zèle) pour le Grand Soir avec probablement moins de fautes et de coquilles que d’habitude.

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