RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Recrutement des professeurs : une diminution aux conséquences catastrophiques.

Nous publions ci dessous un communiqué du SNES, syndicat des enseignants des lycées et collèges qui dénonce une baisse sans précédent des postes mis aux concours de recrutement de futurs professeurs.

A la rentrée 2005, apprend-on, 6000 professeurs en moins pour nos chers adolescents avides de savoir. Si, faute de professeurs, ils venaient à s’ennuyer à l’école, ils pourront toujours se défouler sur les locaux, le matériel et même leurs petits camarades car il y aura aussi des milliers de surveillants en moins.

Nos bons Chirac, Raffarin, Sarkozy et Ferry ont bien compris cette recommandation de l’OCDE, qui, par la plume de Christian Morrisson écrit :

"Pour réduire le déficit budgétaire, une réduction très importante des
investissements publics ou une diminution des dépenses de fonctionnement ne
comportent pas de risque politique. Si l’on diminue les dépenses de fonctionnement,
il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de service, quitte à ce que la qualité
baisse. On peut réduire, par exemple, les crédits de fonctionnement aux écoles
ou aux universités, mais il serait dangereux de restreindre le nombre d’élèves ou
d’étudiants. Les familles réagiront violemment à un refus d’inscription de leurs
enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l’enseignement et l’école
peut progressivement et ponctuellement obtenir une contribution des familles,
ou supprimer telle activité. Cela se fait au coup par coup, dans une école mais non
dans l’établissement voisin, de telle sorte que l’on évite un mécontentement
général de la population."

(La Faisabilité politique de l’ajustement, Cahier de politique économique n°13, Centre de développement de l’OCDE)

Mais rassurez-vous : Sarkozy souhaite installer des gardiens de la paix à demeure dans les établissements scolaires...


Communiqué du SNES :

Postes mis aux concours 2004 pour le second degré : une chute sans précédent qui aura des conséquences catastrophiques

Le ministère vient d’annoncer que le nombre de postes mis aux concours 2004 pour le second degré était réduit à 12 500 pour les concours externes qui sont les seuls concours permettant de recruter des personnels nouveaux.

La régression, sans précédent, est d’un tiers par rapport à 2003 (18 000 postes). Il faut remonter à la fin des années 80 pour retrouver des chiffres aussi faibles.

Le ministère tente de se justifier en arguant d’une régression du nombre des élèves dans le second degré. Cet argument est contredit par les chiffres avancés par sa propre Direction de la Programmation et du développement (DPD) qui avaient été confirmés par l’audit commandé par le Ministère en décembre 2002.

L’audit chiffrait à 16 619 le nombre de départs en 2005 tout compris. La DPD, elle, chiffrait le nombre des personnels nouveaux nécessaire à 18 700 par an sur la période 2004-2011, à effectifs d’élèves constants et à 15 800 par an sur la période 2004-2008 en tenant compte de la régression des effectifs. Ce qui conduit pour les concours 2004 à un nombre de 18 500 postes minimum en tenant compte d’une part de la régression des effectifs d’élèves et du rendement réel des concours (en moyenne 8,5 recrutements effectifs pour dix postes mis aux concours).

Le déficit à la rentrée 2005 sera donc de 6000 enseignants.

L’argument des départs en retraite qui seraient retardés ne tient pas plus puisque les départs différés du fait de la disparition du Congé de Fin d’Activité et de la Cessation Progressive d’Activité sont compensés par des départs anticipés du fait de la nouvelle législation sur les retraites.

Ce choix en tout point catastrophique se traduira sur le terrain :
- d’une part par une réduction de l’offre de formation (suppression d’options, de sections, notamment dans les établissements technologiques et professionnels, d’établissements, notamment en milieu rural) et par une augmentation des effectifs par classe qui pénaliseront au premier chef les élèves les plus en difficulté.
- d’autre part par une explosion du recrutement de personnels précaires.

Il aura aussi pour conséquence de détourner encore un peu plus les étudiants des carrières de l’enseignement alors que les départs en retraite vont exploser, à partir de 2005 et pour plusieurs années, que les effectifs d’élèves du second degré vont repartir à la hausse d’ici quelques années et que les organismes internationaux (Commission Européenne et OCDE notamment) ne cessent d’alerter les gouvernements sur le risque majeur de pénurie d’enseignants dans les prochaines années.

Cette annonce faite en catimini confirme que le Ministre entend tirer du Grand débat, dont il a vanté avec beaucoup d’éclat l’intérêt, des conclusions qu’il a déjà largement anticipé. La future loi d’Orientation, qu’il prépare, consacrera bien une régression sans précédent du système éducatif.

Le SNES va poursuivre sa campagne de sensibilisation de l’opinion sur cette question décisive des recrutements. Il propose dès maintenant, en s’adressant à l’ensemble des organisations syndicales de l’Education, qu’elle soit avec la préparation de la rentrée au coeur d’actions incluant la grève dans les prochaines semaines.

Paris, le 23 janvier 2004

Pour télécharger "La Faisabilité politique de l’ajustement, Cahier de politique économique n°13, Centre de développement de l’OCDE" sur le site de l’OCDE, cliquer ici

Voir aussi un article précédent mais le lien indiqué pour télécharger le document a changé.


URL de cet article 1304
  

Même Thème
Histoire de ta bêtise
François Bégaudeau
PREFACE D’abord comme il se doit j’ai pensé à ma gueule. Quand en novembre les Gilets jaunes sont apparus pile au moment où Histoire de ta bêtise venait de partir à l’imprimerie, j’ai d’abord craint pour le livre. J’ai croisé deux fois les doigts : une première fois pour que ce mouvement capote vite et ne change rien à la carte politique que le livre parcourt ; une second fois pour que, tant qu’à durer, il n’aille pas jusqu’à dégager Macron et sa garde macronienne. Pas avant le 23 janvier 2019, date de (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

« Si le Président se présente devant le Peuple drapé dans la bannière étoilée, il gagnera... surtout si l’opposition donne l’impression de brandir le drapeau blanc de la défaite. Le peuple américain ne savait même pas où se trouvait l’île de la Grenade - ce n’avait aucune importance. La raison que nous avons avancée pour l’invasion - protéger les citoyens américains se trouvant sur l’île - était complètement bidon. Mais la réaction du peuple Américain a été comme prévue. Ils n’avaient pas la moindre idée de ce qui se passait, mais ils ont suivi aveuglement le Président et le Drapeau. Ils le font toujours ! ».

Irving Kristol, conseiller présidentiel, en 1986 devant l’American Enterprise Institute

Le 25 octobre 1983, alors que les États-Unis sont encore sous le choc de l’attentat de Beyrouth, Ronald Reagan ordonne l’invasion de la Grenade dans les Caraïbes où le gouvernement de Maurice Bishop a noué des liens avec Cuba. Les États-Unis, qui sont parvenus à faire croire à la communauté internationale que l’île est devenue une base soviétique abritant plus de 200 avions de combat, débarquent sans rencontrer de résistance militaire et installent un protectorat. La manoeuvre permet de redorer le blason de la Maison-Blanche.

Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Appel de Paris pour Julian Assange
Julian Assange est un journaliste australien en prison. En prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont utilisé ces (...)
17 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.