45 

Si j’étais un intellectuel occidental de gauche...

Si j’étais un intellectuel occidental de gauche, je rebobinerais le fil du temps et m’installerais au beau milieu du moyen-âge. Ma fugue ne gommerait pas le génocide des amérindiens, ni la traite des noirs, ni l’humiliation du colonialisme, ni la bombe d’Hiroshima, ni le cancer sioniste, ni les guerres d’extermination menées en Irak et en Afghanistan... Elle me permettrait cependant d’extirper ce mal qui m’habite et me transperce de part en part : La Modernité.

Si j’étais un intellectuel occidental de gauche. j’abolirais le temps ravageur pour mieux savourer la constance de l’espace. Pour moi, il n y aurait plus ni passé barbare, ni présent sacrifié sur l’autel des félicités futures. Je brulerais les livres de Descartes et de Voltaire et je bâtirais un temple à la mémoire de Rousseau, ce grand visionnaire. Je renierais le mythe du progrès qui m’a piégé comme il a piégé tout autant mes pires ennemis que mes maîtres à penser. Des philosophes de l’envergure de Marx et de Engels n’ont pas pu s’empêcher de succomber aux charmes de ce mythe et à l’idéologie de la mission civilisatrice de l’occident. Lors de la défaite de l’émir Abdelkader en 1847, Engels s’est félicité de la soumission de l’Algérie au « progrès de la civilisation ». Pour lui la conquête de l’Algérie est un heureux évènement puisqu’elle participe de la victoire des nations civilisées sur les peuples arriérés. Dans ses articles sur l’Inde en 1853, Marx, considère le développement des forces productives européennes comme synonyme du progrès, dans la mesure où il nous conduit nécessairement au socialisme. Contrairement aux apologistes du colonialisme, Marx n’occulte nullement les horreurs de la domination occidentale : « la misère infligée par les Anglais en Hindustan est essentiellement différente et d’une espèce infiniment plus intense que tout ce que l’Hindustan a pu souffrir avant ». Loin d’apporter un « progrès » social, la destruction capitaliste du tissu social traditionnel a aggravé les conditions de vie de la population. Cependant, en dernière analyse, malgré les crimes de l’Angleterre, celle-ci a été « un instrument inconscient de l’histoire » en introduisant les forces de production capitalistes en Inde et en provoquant une véritable révolution sociale dans une société asiatique frappée par la stagnation. Marx perçoit clairement la nature contradictoire du progrès capitaliste et n’ignore nullement son côté sinistre, mais il ne croit pas moins que le développement de la bourgeoisie à l’échelle mondiale est, en dernière analyse, historiquement progressiste dans la mesure où il prépare le chemin pour la « grande révolution sociale ». Pour que les indigènes, êtres archaïques situés hors de l’histoire, deviennent sujets de l’histoire, ils doivent intégrer la modernité capitaliste en devenant des prolétaires. Et c’est cette mutation qu’assure la colonisation. Avec l’apparition de grandes usines et de manufactures de coton en Asie, les paysans indigènes vont s’entasser dans les bidonvilles. De là émergeront les prolétaires révolutionnaires aptes à devenir sujets de l’histoire et détruiront le système qui les opprime. Bien que critiquant l’aspect répressif du colonialisme, Marx et Engels n’ont fait que le légitimer historiquement. Seul le schéma historique européen était en mesure de conduire l’humanité à l’ultime libération ( féodalité, bourgeoisie, prolétariat, socialisme). Ce déterminisme exclue toute société ayant une évolution historique différente. La formation de la bourgeoisie devenant ainsi un passage obligé conduisant l’homme à son émancipation. C’est la globalisation du capital qui sonnera le glas de la bourgeoisie. La dictature du prolétariat se présente, un peu à l’image de l’apocalypse anéantissant le mal et ouvrant la voie au règne de la justice sur terre. Bien qu’ayant nuancé sa réflexion à la fin de sa vie, Marx n’en demeure pas moins un philosophe marqué par un euro centrisme épistémologique prononcé. Cette attitude pro-colonialiste entachera le comportement de la gauche et ternira son image auprès des peuples colonisés pendant une grande partie du 20eme siècle. En France, de Victor Hugo à Jules Ferry, Jean Jaurès, Léon Blum et bien d’autres, la colonisation était synonyme des lumières et adjuvant du progrès. C’est grâce à elle que les peuplades indigènes échapperont à la barbarie et à l’ignorance. Contre la politique de la SFIO, le parti communiste français avait été fondé, en 1920, sur des bases révolutionnaires et anticolonialistes, dans le sillage de la révolution d’Octobre. Le jeune parti s’engage fortement dans le combat contre les opérations coloniales françaises, en particulier contre la guerre du Rif, au Maroc, en 1923. Mais au moment de la constitution du Front populaire, on assiste à un changement radical dans la position du parti qui abondonne sa politique anticoloniale. Un mois après la répression sanglante des manifestations nationalistes de Sétif et Guelma de 1945 a lieu le Congrès du PCF. Le représentant du Parti communiste algérien, Caballero, y affirme : « Ceux qui réclament l’indépendance de l’Algérie sont des agents conscients ou inconscients d’un autre impérialisme. Nous ne voulons pas changer un cheval borgne pour un cheval aveugle ». Maurice Thorez affirme alors de son coté que les populations d’Afrique du Nord « savent que leur intérêt est dans l’union avec le peuple de France ». Pendant toute la durée du conflit algérien, le PCF réclame la « paix en Algérie » ou encore le « règlement pacifique de la question algérienne », passant sous silence la revendication primordiale de l’indépendance. Les députés communistes n’hesitent pas à voter en 1956 les pouvoirs spéciaux au gouvernement de Guy Mollet donnant ainsi le feu vert au massacre systématique des arabes algériens.

L’intelligentsia occidentale qu’elle soit de droite ou de gauche n’est pas en mesure de se départir d’un mythe tenace fondateur de la modernité, un monstre bicéphale associant euro centrisme et progrès. Avec les indépendances et sous l’effet produit par la lutte héroïque des peuples algérien et vietnamien, l’altérité perd magiquement sa barbarie et se meut en humanité idéale. Voilà que le Tiers-Monde sort du néant des anciennes colonies pour se voir investi des vertus les plus mirifiques. La gauche se construit ainsi un espace virtuel tout à fait coupé des réalités sociales et culturelles de ces pays et sur lequel elle va projeter ses fantasmes révolutionnaires. Le Tiers-Monde va en quelque sorte tenir lieu et place d’une classe ouvrière qui tarde à faire sa révolution. La jeunesse étudiante et même lycéenne du Tiers-Monde enfourche généreusement ce beau rêve sans se rendre compte qu’elle était complètement coupée de son univers socio-culturel.

La classe moyenne et les paysans n’ont jamais saisi ces concepts étranges venus d’ailleur. En fait le Tiers-monde n’a jamais constitué pour l’intellectuel occidental une réalité palpable mais tout simplement une catégorie idéelle. Tout comme le barbare inventé de toute pièce pour essuyer le mépris et l’exploitation, l’homme du Tiers-Monde a servi de réceptacle à une pensée qui même si elle est généreuse elle n’en demeure pas moins une pure projection d’un débat qui n’émane ni de son histoire ni de sa culture. L’altérité, en fin de compte, a toujours été instrumentalisée, l’un la chosifie presque, l’autre l’idéalise mais aucun ne lui confère le statut de sujet . Une gauche qui se veut constructive est celle là même qui s’insurge contre la modernité. Il s’agit de reconstruire la pensée occidentale à partir du moment où elle a été biaisée par le mythe du progrès et toutes ces philosophies de l’histoire qui l’ont fondée. Le vrai débat, préalable au clivage libéralisme/socialisme est celui d’eurocentrisme/diversalité. Cinq siècles de préjugés nourris d’ethnocentrisme et d’eurocentrisme épistémologique doivent être déblayés.

Une lueur timide mais prometteuse pointe au ciel de l’ Amérique du Sud que ce soit sur le plan conceptuel ou sur le plan de la pratique sociale et politique. Malgré les sarcasmes de ses détracteurs, la gauche sud-américaine propose un socialisme de l’invention et non un socialisme de la compromission comme cela se passe en Europe. Pour un penseur comme Quijano, l’indépendance ne suffit pas si elle conserve les hiérarchies de pouvoir et de savoir. La décolonisation de l’esprit reste à faire... elle seule permettra d’échapper à l’emprise néo-coloniale.

En Bolivie la nouvelle constitution inaugure un modèle d’état plurinational et laisse tomber un Etat monoculturel dans lequel les classes sociales s’étaient constituées sur la base de la couleur de peau et des noms de famille. Les indigènes voient pour la première fois leurs langues reconnues. Leur justice communautaire a désormais le même statut que la justice ordinaire, à l’occidentale. Grâce à l’aide pédagogique de Cuba, l’analphabétisme a été complètement éradiqué au Venezuela et en Bolivie. Plus d’un million de sud-américains pauvres ont retrouvés la vues grâce aux médecins cubains et aux cliniques venezuelliennes... D’un autre coté, avec à la création d’organisations régionales comme l’ALBA et La Banque du Sud, un nombre de plus en plus important de pays du sous-continent tentent de développer un système d’échange et d’investissements équitables leur permettant d’échapper à l’emprise d’institutions financières comme la FMI et la Banque Mondiale.

La réussite de ce modèle d’intégration régionale semble inquiéter de plus en plus... On est alors en droit de se demander à qui profite le crime... celui de renverser le président du Honduras, membre de l’ALBA, par les moyens les plus archaïques : un coup d’état !!! Aurait-on donc épuisé toutes les couleurs de l’arc-en-ciel ?...

Fethi GHARBI

COMMENTAIRES  

08/07/2009 10:40 par sergue ï

Brûler Descartes et Voltaire ? Et Cie ?
Eh bien heureusement que tu n’es pas un intellectuel occidental de gauche ... Reste donc bien là où tu es !!!!

08/07/2009 15:36 par Maryvonne Le Gland Leray

Merci pour cette analyse .... Car c’est bien le problème majeur de la gauche marxiste actuelle, tout au moins de qu’il en reste, que de vouloir calquer un modèle sur tous les mouvements .... Cela explique aussi son empressement à soutenir "la démocratie" en Iran, à refuser de soutenir le Hamas... à critiquer le fait que Morales fasse une révolution "indigéniste" etc .... La grande erreur des marxistes aujourd’hui c’est de fonctionner avec des slogans et de ne pas tirer parti de ce que Marx a apporté d’essentiel : le matérialisme historique et la démarche dialectique ....

Marx analyse le capitalisme occidental de la fin du XIXe siècle ... dont la colonisation fait partie, il continue de considérer la bourgeoisie comme facteur de progrès... le productivisme aujourd’hui a fait son temps, le soi-disant progrès a montré ses limites en détruisant les progrès d’autres cultures. Ce n’est plus la religion qui est aujourd’hui l’opium du peuple mais le lavage de cerveau médiatique l’a largement remplacé et dépassé. L’individualisme et le mythe de la liberté individuelle jusqu’à l’exaspération sont devenus les nouvelles armes de l’impérialisme....

La révolution ne s’exporte pas, elle se fait en fonction des situations rélles, elle est faite de pragmatisme .... la révolution ne se fait pas sans les peuples .... On ne rêve plus de lendemains qui chantent mais que les pauvres aient leur place et leur dignité dans le monde d’aujouird’hui et ce n’est déjà pas si mal .... La réappropriation par les peuples de leur richesses et de leur histoire ... qui dit international dit forcément nation ( pas état) ....

08/07/2009 17:04 par Antar

Brillante analyse Fethi ! Toutefois, je trouve que certaines tournures de phrases ne rendent pas justice à Marx et Engels : « Marx et Engels n’ont pas pu s’empêcher de succomber aux charmes de ce mythe et à l’idéologie de la mission civilisatrice de l’occident » et plus loin « Marx et Engels n’ont fait que le (le colonialisme) légitimer historiquement » En fait, c’est le choix du verbe légitimer qui me pose problème. Légitimer veut dire justifier. Légitimer un acte c’est le rendre conforme à une éthique, à une morale. Or, à ma connaissance, il n’a jamais été question, ni dans leurs écrits de jeunesse en tant que journalistes, ni dans leurs ouvrages théoriques en tant que philosophes, de justifier le colonialisme. Il y a une différence entre légitimer le colonialisme et le considérer (analyser) comme un fait historiquement objectif générant des transformations sociales et structurelles dans les sociétés colonisées.

Ceci étant, je ne puis vous contredire sur le fait que le marxisme demeure une philosophie « marquée par un eurocentrisme épistémologique prononcé ». Ce qui est tout à fait normal si l’on considère que c’est une théorie qui n’a pas été créée ex nihilo, ne serait-ce que parce qu’elle perpétue l’héritage de la philosophie de l’histoire de Hegel, et ne peut de ce point de vue faire abstraction des débats et des réflexions de cette époque, marqués par un orientalisme inaltérable animé d’un eurocentrisme obstiné. Mais cela ne déprécie en rien la force du marxisme en tant que grille d’analyse qui nous aide à comprendre l’évolution des sociétés.

08/07/2009 18:27 par Mathilde

C’est quoi le "cancer" sioniste ?

08/07/2009 21:38 par Fethi GHARBI

@ sergue ï

"Brûler Descartes et Voltaire ? Et Cie ?"

Et Cie ? C’est toi peut-être ?

Non mais rassure-toi, il s’agit seulement de bruler des livres... qui apparemment ont biaisé ta vision du monde.

Là où je suis est certainement un meilleur endroit que celui où tu te trouves pour la simple et bonne raison que les gens comme moi n’ont jamais pensé quitter leur terres pour envahir les autres...

08/07/2009 21:56 par Fethi GHARBI

@ Maryvonne Le Gland Leray

Merci infiniment , ton commentaire constitue un apport précieux .

08/07/2009 22:59 par Fethi GHARBI

Cher Antar
Merci pour ce beau compliment.

Je voudrai toutefois préciser certains points.
J’ai bien dit "légitimer historiquement" et non moralement.
Tu dis dans ton commentaire : "...à ma connaissance, il n’a jamais été question, ni dans leurs écrits de jeunesse en tant que journalistes, ni dans leurs ouvrages théoriques en tant que philosophes, de justifier le colonialisme..."

Mais les citations dans l’article proviennent des écrits de jeunesse des deux penseurs. Doit-on louer l’attitude d’Engels après la défaite de l’émir Abdelkader ?!

Le colonialisme un fait historiquement objectif !!!

Parler de l’objectivité d’un fait historique d’une époque révolue appartient au domaine de l’analyse, mais être le contemporain d’un fait abject, fait de spoliations, d’humiliations, de massacres, et le cautionner relève du pur cynisme.

Pour le reste, je suis d’accord : la pensée marxiste est bien la fille de son temps, c’est ce que j’ai essayé de montrer un peu dans cet article. Mais,comme tu dis, cela ne déprécie en rien la force de cette philosophie sauf quand on la transforme en dogme..

08/07/2009 23:07 par Fethi GHARBI

@ Mathilde

Il ne faut pas trop s’inquiéter ! Il sera bientôt éradiqué.

08/07/2009 23:45 par Omar Mazri

La Modernité !

Mon cher ami la modernité est le jeu de maux qui a placé la gauche dans une impasse idéologique une fois épuisé son jeu de mots. En effet en cassant la relation église état elle a cassé la relation morale société ainsi que la relation science conscience.

Sans conscience, sans morale, sans foi l’ethnocentrisme matérialiste ne peut qu’aboutir au dévoiement des idées de la Modernité et ainsi les Lumières deviennent Jahiliya ante islamique. La Jahiliya arabe était savante et lettré mais il lui manquait le sens et c’est ce qui arrive à l’Occident qui a perdu le sens. Il est selon la prévision de Malraux incapable de construire un temple ni un tombeeau car il lui manque la force spirituelle qui lui donne du sens.

La modernité en perdant le sens même qui l’a porté dans la Renaissance se trouve aujourd’hui déboitée des idées de sa genèse pour se confiner dans les seules choses de ses artefacts matériels. Le drame n’est pas pour l’Occident achevant son cycle civilisationnel comme un accident (selon Garaudy) de l’histoire mais pour le monde arabe et musulman qui faute de sens cherche la modernité auprès de ceux qui l’ont perdu dans le meilleur des cas ou bien confond la chose produit de la modernité sans y rattacher comme le dit Malek Bennabi l’idée de la modernité qui a présidé à la production et au produit.

Vous avez cité Engels je pense que celui qui lira la famille comprendra l’absence de morale et de conscience chez celui qui prétend que la conscience est un produit social, un produit de classe. Nous pouvons citer Cohn Bendit un illustre représentant de la gauche soixante huit tard qui se recycle dans l’écologie nouvelle trouvaille capitaliste pour ne pas dénoncer le capitalisme, sa structure et son essence mais quelques effets pervers du développement.

On passe du trotskisme au sionisme puis à l’écologisme est facile au nom de la modernité qui en réalité est fini depuis les années 80 puisque aux USA on parlait déja de Post Modernité et de quaternisation de l’Economie mais le problème pour la gauche comme pour la droite et le centre est la situation ubuesque : fin de la modernité et avortement prématuré de la post modernité. Le serpent va se mordre la queue jusqu’à épuisement.

Excellent article

09/07/2009 00:21 par Karène

"Non mais rassure-toi, il s’agit seulement de bruler des livres... qui apparemment ont biaisé ta vision du monde."

Un peu comme les nazis quoi.

09/07/2009 01:20 par Fethi GHARBI

@ Karène

Oui un peu comme les nazis, les cousins germains des sionistes.

09/07/2009 12:08 par Fethi GHARBI

@ Omar Mazri

Merci d’enrichir le débat.
Je crois qu’il est grand temps que les intellectuels occidentaux de bonne foi comprennent qu’ils n’ont jamais monopolisé la pensée et que plutôt c’est la pensée des autres qui a été étouffé pendant des siècles.
La seule issue à cette impasse consiste à reconnaître l’autre et à admettre la relativité de toute philosophie car la pensée est vie, elle ne souffre pas le dogme et la sclérose.

09/07/2009 21:07 par pom

Bravo, belle analyse !

10/07/2009 00:07 par eric faget

pour ce qui est de l’occident , ça va bien merci... Y’a toujours eu des cretins comme moi mal élevés vicieux et sournois pour former l’assise de ce que l’occident d’en haut appelle les ilotes les serfs les gueux la piétaille le prolétariat la masse bêlante mais franchement on s’en fout parce qu’on sait que chez vous on a des potes qui sont dans la meme situation : hashishins, berbères, kurdes, fellahs, buveurs de bières et cultivateurs de kif qui savent pas tous lire et écrire mais qui ont les vertus silencieuses du renoncement et du travail. T’as raison mon pote faut bruler Voltaire Rousseau, Courteline et même tant qu’on y est les livres saints les églises les mosquées les synagogues les maisons et rendre la terre plate comme un grand terrain de golf. Tu pousse un peu loin le bouchon comme on dit chez nous au bord de la rivière. Vous êtes resté chez vous dis tu tiens, Salamine de plomb, le Prado le pante et pis et pi.. . Fethi, en vérité, je trouve que tu es souvent très juste mais aussi un peu complexé comment te dire par les intellectuels de gauche occidentaux. En général c’est des traines lattes qui captent rien ou presque au peuple qu’ils sont censés défendre mais on les aime bien quand même puisqu’ils veulent prendre aux riches pour nous donner… Si tu parles de l’international mon pote c’est cuit… Regarde ton cousin aux émirats arabes unis c’est la vedette d’une vidéo encore plus craignos que celle du G8 à Gênes… Où crois tu que soit le pognon aujourd’hui en Suisse ou au Qatar. Pourquoi crois-tu que le gentil Mohamed VI ou le vilain Kadhafi aient autant d’amis chez les nantis de chez nous ? L’orient l’occident l’Afrique ont un rôle bien défini celui de donner à Eurasia Estasia et Oceania des raisons de haïr plus encore le voisin que le chef…Et pendant ce temps à Megève le château Margaux 1961 chambre entre deux cuisses fuselées . Megève Megève Chouette ville y parait pleine de tètes couronnée et de postérieurs à faire baver le pape (qui bave déjà beaucoup mais bon on a les chefs qui restent après la distribution en grandes surfaces). Cette année l’anus se porte en sautiere parait il » ah bon très chère(2 euros) je croyais que la mode etait au blanchiment « ceci n’empêche pas cela voyons »… etc. Etc. On creve tous pour qu’une bande de males faisants et de femelles blettes puissent siroter du vin empoisonnée aux pesticides en se gobergeant de telle fadaises… Alors si tu veux un avis vulgaire, Chavez quand y vont en avoir marre ils vont le faire sauter …Le Honduras c’est le coup d’essai, après y’a la Bolivie le Costa Rica et pis et pis si vous êtes pas content comme on a une armée de métier c’est la banlieue sud de paris qui saute avant la banlieue nord… Pour ceux qui pense qu’il y a des lois une justice et tutti quanti et que non rien n’arrivera relisez donc Marx Engels et Frank Fanon souvenez vous de Thomas Sankara de Patrice Lumumba ou voyez ou en est ce pôvre Bové… Tout est sous contrôle internet plus que le reste sur ce grosses bises aux RG et à la revoyure
eric faget clown rouge et noir( pas jeanne mass le truc avant)

10/07/2009 00:31 par Fethi GHARBI

Quelle belle ratatouille tu me fais là , mon pauvre eric !

10/07/2009 01:21 par Hans

Brûler Voltaire et Descartes ? Et quoi dire, alors, à ceux qui voudront brûler Rousseau ? De quel droit les en empêcher ?
Cher Fehti Gharbi, il y a plus simple que brûler des livres comme les nazis ou jeter de l’huile dessus comme les sionistes : faites en sorte que ceux qui les lisent soient des adultes, capables de jugement. Détruire est un acte infantile. Détruire le travail et l’imaginaire d’autrui est de l’infantilisme pervers. Quand on n’est plus immature, on peut lire tous les livres sans dommage, même Mein Kampf, même les discours de Netanyahou. Cela dit, vous ne croyez tout de même pas que les conquérants, les colonisateurs, les esclavagistes et les bourreaux ont pris leurs pulsions DANS DES LIVRES ?!
Pour Ferry, Jaurès, Blum et autres "la colonisation était synonyme des lumières et adjuvant du progrès" peut-être, mais pas pour Robespierre, "Périssent les colonies, plutôt qu’un principe !", ni pour Marat, "Pour secouer le joug cruel et honteux sous lequel ils gémissent, ils (les esclaves noirs) sont autorisés à employer tous les moyens possibles, dussent-ils être réduits à massacrer jusqu’au dernier de leurs oppresseurs"
Vous savez, on a les gouvernements qu’on mérite, c’est vrai, mais puisque vous prenez des exemples français, n’oubliez pas que, comme beaucoup de pays, la France est divisée ± en deux (lutte des classes, ça s’appelle), qu’elle a subi depuis des siècles au moins une saignée à blanc par génération, toujours dans la même moitié pas dans l’autre, et que c’est l’autre qui a toujours gouverné, colonisé, envoyé au casse-pipe, etc. toute seule, sauf pendant cinq ans, où elle a dû compter avec les mauvais coucheurs cités plus haut.
Amusant, Omar Mazri : "En effet, en cassant la relation église-état, elle a cassé la relation morale, etc.".
Heureusement qu’au Honduras, la relation église-état marche du tonnerre...
"Modernité" mon cul ! (pardon : citation). Ce n’est pas la modernité-qui-c’est-celle-la ?, c’est Liberté-Égalité-Fraternité-Ras-le-Bol-de-l’Inquisition qui s’est affranchie de la tyrannie de l’Église (et pas en 1905 !), elle qui a fait une distinction nette entre morale privée (foi, croyance, philosophie, etc.) et morale publique (droits et devoirs des humains les uns envers les autres). Et j’ajoute qu’elle a bien fait. S’il croit (Omar Mazri) que tous les malheurs du monde viennent du matérialisme (Lucrèce, hein, pas Soros), pourquoi alors le monde a-t-il eu tant de malheurs partout depuis que l’espèce humaine existe, alors que le matérialisme n’est entré en politique qu’il y a deux siècles ? Pourquoi l’Arabie Saoudite si croyante se conduit-elle non seulement aussi mal que la pire des pseudo-démocraties occidentales, mais DE LA MÊME MANIàˆRE ? Et ceci n’est qu’un exemple contemporain. Je pourrais en citer plein d’autres dont l’histoire regorge.
Faudrait peut-être 1/penser à grandir et 2/s’intéresser aux causes des maux plutôt qu’à leurs effets.
Ceci dit, je suis d’accord avec vous sur à peu près tout ce que vous dites, ces détails exceptés.

10/07/2009 01:24 par Hans

P.S. Je ne suis pas français, ni en France.

10/07/2009 08:39 par Camille Loty MALEBRANCHE

Cher Fethi,
D’accord pour le sort que tu jettes à Voltaire et la gloire que tu voues à Rousseau. Voltaire fut un esclavagiste qui jouait les humanistes. Rien d’un philosophe ni même d’un penseur, mais un répéteur habile, un remodeleur adroit des mots d’autrui. Ce fut aussi un ignoble haineux du grand esprit que fut Rousseau dont il souhaitait la mort dans une lettre adressée à la princesse de Genève où il demandait à celle-ci "de mettre fin à la carrière d’un fou". La sécheresse idéelle de Voltaire face à l’opulence des idées de Rousseau qu’il accabla des pires injures, est la preuve des tares bourgeoises de cet écrivain excentrique et arriviste que la France a tort de mettre sur le piédestal où il l’a mis et où il est hélas devenu un emblème de l’esprit français !

D’ailleurs, le révolutionnaire Marat avait lucidement désapprouvé la mise de Voltaire au panthéon.

Personnellment, je comprends la gloire de Hugo et celle de Sartre mais je ne trouve rien de grand en Voltaire sinon ses mesquineries que je conspue.

10/07/2009 18:47 par Fethi GHARBI

@ Hans

"Cher Fehti Gharbi, il y a plus simple que brûler des livres comme les nazis ou jeter de l’huile dessus comme les sionistes : "

Pas mal comme amalgame !

Vous êtes le troisième à me sortir cette énormité. Je ne sais si c’est pour jeter le déscrédit sur mon article ou pour détourner l’attention du vrai débat car reconnaissez que n’importe qui aurait compris que c’est un emploi métaphorique qui veut dire si cela vous intéresse : " rejeter Descartes et Voltaire"

Pour ce qui est de Rousseau, je vous préviens, ne comprenez pas de travers. Je n’ai pas les moyens de lui bâtir un temple !

Vous voyez bien de quel coté s situe "l’infantilisme pervers"

"Ce n’est pas la modernité-qui-c’est-celle-la ?"

Bonne question. Si cela vous intéresse il existe sur internet des définitions intéressantes mais un peu longues.

"c’est Liberté-Égalité-Fraternité-Ras-le-Bol-de-l’Inquisition qui s’est affranchie de la tyrannie de l’Église (et pas en 1905 !), elle qui a fait une distinction nette entre morale privée (foi, croyance, philosophie, etc.) et morale publique (droits et devoirs des humains les uns envers les autres). Et j’ajoute qu’elle a bien fait"

Si vous croyez vraiment à ces choses là , je vous envie car vous êtes l’innocence personnifiée.

10/07/2009 23:01 par Anonyme

voltaire antisémite ?

http://www.dailymotion.com/user/LARABE—STRAIT/video/x9a1qu_voltaire-antisemite-y_news

Blanrue auteur de "Sarkozy, les juifs et Israël" avait écrit un livre où il a rassemblé tous des propos de penseurs, intellectuels, artistes contre les juifs. Des propos de Kant, Wagner, Shakespeare ou de Goethe, mais aussi de Ronsard, d’Holbach, Rousseau, Dickens, John Lennon, Gandhi, Freud, Simenon ou encore Marlon Brandon, et des centaines d’autres.

http://www.amazon.fr/monde-contre-soi-Anthologie-juda%C3%AFsme/dp/2846281793/ref=sr_1_3?ie=UTF8&s=books&qid=1247259088&sr=8-3

10/07/2009 23:04 par Maryvonne Le Gland Leray

Le problème de la communication aujourd’hui vient aussi que la dimension symbolique n’est plus perçue... On prend les mots au pied de la lettre... on retire les phrases de leur contexte... et on part dans la discussion ...

Mais dans le discours et dans la parole c’est l’ensemble qui est important... La structure d’un texte en dit aussi la teneur...

Une phrase n’a de sens que dans l’ensemble de ce discours...

C’est pourquoi les échanges internet sont bien souvent stériles, on ne prend pas la peine de lire et de relire un texte... On saute sur la phrase qui nous a marqués et qui ne prendra peut-être son sens qu’à la fin du texte...

La phrase retenue par Hans ne m’avait même pas frappée...

Si nous nous reformions à la dialectique, nous éviterions les pensées linéaires.... Rien n’est juste en soi ... ce qui est juste c’est le mouvement et l’articulation ... un travail difficile et parfois ingrat quand on croit tenir une pensée il faut passer à une autre ... Il faut brûler Descartes et Voltaire et cependant il faut les garder pour mieux comprendre Rousseau .... Savoit brûler des idées pour mieux les repenser ...

11/07/2009 01:06 par Fethi GHARBI

@ anonyme

Mon article ne traite pas d’antisémitisme. Arrêtez de plaquer vos fantasmes sur tout ce que vous lisez !

11/07/2009 01:26 par faget eric

de la responsabilité de ceux qui parlent ou de ceux qui ecrivent. quand on est enfant on peut dire pipi caca et ça fait rire quand on est adulte et d’une certaine culture on ne peut plus se permettre de dire n’importe quoi pour faire un simple effet choc quand fethi reclame qu’on brule voltaire et qu’il persiste plus loin il s’engage sur la pente huileuse du negationisme voire du mega sionisme. Fethi sais tu que tu es semite ? sais tu que le desert n’est jamais aussi proche que quand on l’ignore ? la pensée occidentale n’est rien sans l’orient et si pour toi ce qui se passe en amerique du sud est porteur d’espoir c’est que tu es a peu pres aussi innocent que Hans dans les années à venir toutes les terrres petroliferes seront mis sous coupe réglée de dictatures d’extreme droite pour permettre aux differentes polices et armées de contiunuer à imposer les diktats du marché. le reste c’est juste le chiffon qu’on agite pour pecher des grenouilles ou tuer les torros.Et pour en revenir à l’anus artificiel du pape il parait que chaque poche sera conservée dans un reliquaire pour etre adoré tout les lundis impair des mois en bre comme concombre nombre surnombre penombre. Quand on a vraiment arrété de prendre les fantoches richissimes qui nous gouvernent pour des gens serieux on commence vraiment à renconter des gens biens et gentils la vrai vie quoi bon bisous si tant est que cela soit acceptable en tout cas par chez nous ça l’ait
eric faget clown pas begueule
ps faut que j’arrete avec le pape j’ai les intestins qui commencent à aller super mal à cause des blés à croissance rapide . d’ici qui m’en colle un aussi anus en plastique ça me fera moins rire

11/07/2009 02:04 par Fethi GHARBI

@ Maryvonne Le Gland Leray

Ce qui m’a énervé c’est que c’est la quatrième personne qui me sort le même stéréotype "les nazis qui brulent les livres", ils ne se rendent pas compte que c’est complètement délavé comme épouvantail ! Les Nazis !!! Il y a bien pire de nos jours !

L’opposition Descartes, Voltaire/ Rousseau s’inscrit dans la structure de la première partie de l’article où je procède à une série d’oppositions : Moyen-âge/modernité, espace/temps, rejet du progrès/progrès et bien entendu Rousseau/Descartes,Voltaire. Ces penseurs sont cités comme éléments d’un paradigme et c’était bien clair pourtant.
c’est grâce au jeu de la métaphore que la relation dialectique, comme tu le dis, est mise en évidence.
Bien entendu si on connait mal Voltaire et Rousseau, il est difficile de saisir l’allusion.

Amitiés

11/07/2009 19:54 par Fethi GHARBI

@ eric faget

"...de la responsabilité de ceux qui parlent ou de ceux qui ecrivent. quand on est enfant on peut dire pipi caca et ça fait rire quand on est adulte et d’une certaine culture on ne peut plus se permettre de dire n’importe quoi pour faire un simple effet choc ..."

Quelle belle leçon de morale ! Mais il me semble qu’elle s’applique plus à toi qu’à moi, relis un peu ce que tu écris et tu vas t’en convaincre.

J’ai déjà répondu à ton premier message mais LGS ne l’a pas publié, pourtant il ne renferme ni caca ni pipi !

Mais puisque ce chef-d’oeuvre est de la même veine que le précédent, je prends le risque de te redire :

Quelle belle ratatouille tu nous fais là , mon pauvre eric !

11/07/2009 21:13 par Rachid Zani

"Pourquoi l’Arabie Saoudite si croyante se conduit-elle non seulement aussi mal que la pire des pseudo-démocraties occidentales, mais DE LA MÊME MANIàˆRE ?"
parce que ce pays et ses dirigeants :les SEOUD sont la "propriété" exclusive des états-unis cher Hans.
A la chute de l’empire ottoman,dernier rempart d’un Islam totalement essoufflé ,quelle meilleure opportunité que de mettre la main sur le pays qui a vu naitre le sceau des prophètes et la formidable expansion de la religion du coeur qui suivit.
Le sionisme fût sournoisement introduit dans la culture ottomane que la force il fallait contrôler dixit Kemal et l’Arabie que les Seoud en échange d’une protection rapprochée permirent qu’on surveille les lieux saints.
Et depuis les divisions et les querelles intestines font rage....

11/07/2009 22:03 par eric faget

tu devrais porter attention au complément d’information qui suit ma signature je n’ai aucunement la prétention ni l’outrecuidance d’être moral ou moraliste j’essaye juste de rembobiner un peu la facilité dans laquelle tu te commets parfois ce qui est, ma foi, fort dommage et te dessert .... ahyé j’ai fini

Eric Faget clown immature de trois mats

ps1 les intellectuels sont ceux qui prétendent se servir de leurs cerveaux pour éclairer le monde moi je préfère étreindre la lumière

ps2 on peut rager sans déranger mais jamais déranger sans faire rager. Ce qui me fait rager c’est ces millions de gamins collés devant leurs télés leurs ordis leurs PS 1,2 ou 3 et que l’on conditionne joyeusement à devenir les pilotes des drones qui massacreront tes frères, les miens pour avoir une petite impulsion électrique comme récompense. Franchement rien à branler qu’on crame tout les bouquins de la terre si ça pouvait rendre le peuple heureux ! Seulement des qu’on commence à parler de bruler les livres les êtres humains suivent Si tu crois que cette levée de boucliers n’est du qu’à une poignée d’analphabètes et méchants te goures pas mon ami ce sont juste les grains de sable dont le karcher ne veut pas (ni le casher non plus d’ailleurs). Oui, ce que tu défends est juste mais non, les dérives qui sont les tiennes ne peuvent être tues et laissées comme blanc seing. Alors si tu n’accepte pas ces amicales critiques de la part d’un pôvre clown stupide tu n’es toi-même qu’un bouffon. Ceci étant dit :

ps3 http://fr.playstation.com/ps3/ juste pour vérification si l’avenir de la répression n’est pas là alors il est où ?

ps4 et au fait pauvre et fier de l’être poor but proud

12/07/2009 14:25 par Fethi GHARBI

"...Eric Faget clown immature..."

Comme tu dis, mais continue à lire Le Grand Soir...

La maturité vient en lisant...

12/07/2009 15:57 par legrandsoir

Fethi, Eric : on vous aime bien tous les deux, comme vous êtes. Vous avez au moins un point en commun et c’est "le Grand Soir". Vous en avez donc probablement d’autres, mais vous ne les avez pas encore remarqués.

12/07/2009 18:47 par Anonyme

Ah bon ... je reviens avec les carabiniers

@ FEHTI GARBI

Soyons clairs : il n’y a plus d’intellectuels en Occident et il n’y a plus de gauche. Ou plutôt, s’il y a encore des intellectuels, il va vous falloir des dons d’extra-lucide pour les trouver, parce que ni Dassault ni Seillières ne vont les publier.

L’ennui, avec les métaphores, c’est que ceux qui n’ont pas le code risquent de ne pas piger les intentions secrètes. J’allais vous dire de ne pas cracher sur celles de faget avant de les avoir comprises, mais c’est trop tard. Zut...

Cela dit, brûler et mettre à l’Index, c’est pareil. C’est la même démarche totalitaire, y compris si ça reste à l’intérieur de votre tête. Nous avons connu l’une et l’autre chose bien avant les nazis - et pendant beaucoup trop de siècles - pour que ça nous fasse rire ou que ça puisse se résumer, pour nous, à des papillons dialectiques.
« Donnez-moi deux lignes d’un homme et je le fais pendre » disait Richelieu, croyant s’il en fut, réincarné aujourd’hui en ayatollah Khamenei (et tant mieux pour les Iraniens s’il s’en tire aussi bien que lui). Mais il ne faut quand même pas abuser des bonnes choses et continuer à faire pendre, étriper, rouer, brûler des gens pour ce qu’ils pensent ou écrivent, même quand il est patent qu’ils se trompent. Voilà quelques siècles que nous nous échinons pour qu’il ne puisse plus en être ainsi et, d’accord, nous ne sommes pas arrivés très loin, mais patience et longueur de temps, hein... Imaginez que nous nous mettions à sélectionner dans les actes, mettons, du Prophète et dans les sourates du Coran de quoi leur jeter l’anathème, nous aurions tort même si ce que nous disions était indiscutable, et vous auriez raison de ne pas aimer ça. Je sais qu’il y en a qui le font, mais pas ici.

En fait de colonisations, nous avons beaucoup donné, vous savez. C’est même ainsi que l’Europe s’est peuplée. Nous le sommes encore aujourd’hui, même si cette dernière en date est - pour l’instant - encore une colonisation soft.
Là aussi, prenez seulement patience et vous verrez.

Ce qui m’a agacé, moi, c’est que vous ayez choisi de faire la guerre à des morts, plutôt qu’à des vivants autrement malfaisants qu’ils ne le furent jamais. C’est moins dangereux, mais en revanche, ça ne risque pas beaucoup de changer quoi que ce soit, surtout en mieux. Ayons au moins la lucidité de voir que les vivants dangereux nous font plus peur que les morts. Ce n’est pas une tare d’avoir peur ou d’être prudents. Vous, moi, Faget, Maryvonne, Omar Mazri et les autres, NOUS PIAPIATONS. Georges Ibrahim Abdallah A FAIT. Il paie. O.K. ?

@ rachid zani

Je connais moins bien que vous l’histoire de l’Arabie Saoudite. Je sais seulement que son état présent est le résultat d’un certain nombre de données dont certaines relèvent de la volonté des hommes et d’autres de la force des choses. Je sais que d’autres peuples, dans l’histoire, se sont trouvés, ailleurs, dans la même situation. C’était juste le premier exemple qui m’est tombé sous la main pour expliquer que, si on veut partager les humains en deux, les bons d’un côté, les mauvais de l’autre, ou, par exemple, les gentils du sud maltraités par les méchants du nord, on pèche par manichéisme et puérilité.

Là , me semble-t-il, est la véritable fracture entre les humains : 85% d’infantiles qui se laissent cornaquer par 10% d’infantiles pervers, les 5% restants d’adultes se débrouillant comme ils peuvent, répartis un peu partout, et sachant en outre qu’on ne peut faire devenir personne adulte de force, qu’il n’existe pas de recette et que « la nature ne saurait être hâtée » (moi aussi, j’ai lu Rousseau).

@ faget

« ...toutes les terres pétrolifères, etc... » : Oui, je le crains aussi. Donc, puisqu’on le sait, on n’essaye rien, tout le monde nihiliste et basta ?

Innocent pour innocent, je rempile derrière Saint-Just à qui on disait que tout est pré-déterminé et qui répondait : « Eh bien, faisons comme si ce ne l’était pas. »
Traite-moi de vieux jacobin si tu veux, j’assume.

12/07/2009 19:51 par Hans

L’anonyme de 18h47, c’était moi, Hans.

13/07/2009 03:11 par Fethi GHARBI

@ Hans

"...Soyons clairs : il n’y a plus d’intellectuels en Occident et il n’y a plus de gauche. Ou plutôt, s’il y a encore des intellectuels, il va vous falloir des dons d’extra-lucide pour les trouver, parce que ni Dassault ni Seillières ne vont les publier..."

Non mais tu oublies Le Grand Soir !

"...L’ennui, avec les métaphores, c’est que ceux qui n’ont pas le code risquent de ne pas piger les intentions secrètes..."

Soit tu fais parti de ces gens là et alors tu n’es pas en mesure de lire ce type d’écrit, soit tu fais exprès de sortir une phrase de son contexte pour discréditer l’article et escamoter le vrai débat, et c’est la deuxième thèse qui est la plus probable.

L’article traite du rapport de la gauche européenne au colonialisme et tout ce que tu retiens c’est "bruler Voltaire".Voilà que je suis assimilé aux nazis( si tu crois que ça m’impressionne...), atteint de pyromanie...Non mais tu as bien lu mon article ? Tu en as saisi le sens ? Oui bien entendu, mais ton but est autre.

"..« Donnez-moi deux lignes d’un homme et je le fais pendre » disait Richelieu, croyant s’il en fut, réincarné aujourd’hui en ayatollah Khamenei (et tant mieux pour les Iraniens s’il s’en tire aussi bien que lui). Mais il ne faut quand même pas abuser des bonnes choses et continuer à faire pendre, étriper, rouer, brûler des gens pour ce qu’ils pensent ou écrivent, même quand il est patent qu’ils se trompent..."

Mais que viennent faire Richelieu, Khameenei, l’Arabie saoudite que tu connais mal et tous ces mensonges que tu tisses à propos du monde musulman ? Quel rapport a ton charabia avec mon article ?

"...Voilà quelques siècles que nous nous échinons pour qu’il ne puisse plus en être ainsi et, d’accord, nous ne sommes pas arrivés très loin, mais patience et longueur de temps, hein..."

Le roi dit nous ! Mais présente-toi donc !

Oui, comme tu dis voilà quelques siècles que vous foutez le bordel dans ce bas monde .avec vos pseudo-valeurs de Liberté-Égalité-Fraternité vous avez abusé les peuples et sucé leur sang jusqu’à la dernière goutte et vous continuez à les calomnier.

Je vais te dire ce qui te fait enrager, c’est qu’un non occidental(un barbare comme tu dois le penser) te renvoie ton image !

13/07/2009 20:09 par Hans

Ma dernière réponse @ FethiGharbi, sinon j’aurais l’impression d’abuser :

J’escamote le vrai débat, tu déplaces le problème, nous sommes quittes.
Mais si, mais si, j’ai compris : nous sommes des colonisateurs et tu es colonisé. D’ailleurs, même nos intellos les plus réputés ont été pour cette pratique immonde. Exemples :....etc.
Et moi je te dis, non seulement tu te trompes d’adversaire, mais tu te trompes de guerre. Tu reproches ta colonisation à tout le monde à tout hasard, y compris à ceux qui en sont victimes comme toi, au lieu de t"˜en prendre aux vrais responsables et à la vraie articulation du problème.

Mais comme je ne te convaincrai pas, je te suggère quelque chose : imprime tout ceci, mets-le dans un tiroir et rouvre le tiroir dans vingt ans. D’ici là tu seras sorti de ton ornière et tu auras tout compris ou ton cas sera sans espoir. Moi, je n’y serai plus, mais je suis d’un naturel optimiste. Et je ne sais pas si on peut acquérir le sens de l’humour, mais un tout petit brin te ferait vivre plus vieux et y arriver en meilleur état.

Quelqu’un qui ne déplace pas le problème et qui met au contraire assez bien le doigt dessus, c’est ton voisin de colonne, plus haut sur la page, Bustani. Résultat : 1 commentaire. Et pour tes pédalages dans la semoule de jeune homme en colère : 32.
Ben, voilà .

Remarque, je le trouve beaucoup trop gentil, Bustani : là où il dit gauche qui se trompe, moi je dis gauche vendue. Mais peut-être qu’il le sait et ne veut pas le dire, par politesse d’étranger. C’est pourquoi il aurait été bien qu’au moins un quelqu’un le dise à sa place. Mais, bon : 1 commentaire.

Je ne mets pas LGS dans les z-intellectuels, mais dans les militants à intellect. Pour le cas où tu comprendrais de travers, c’est un compliment.

Et pour que tu n’aies pas entièrement perdu ton temps à me lire, voilà quelque chose à quoi tu pourras penser quand tu tomberas encore sur un grand écrivain faillible (ils le sont tous, en Occident et ailleurs, et les non-écrivains aussi) :
« On ne jugera jamais bien les hommes, si on ne leur passe les préjugés de leur temps. » (Montesquieu)

Présente-toi ? C’est fait : vieux jacobin ringard (j’ai oublié ringard, mais tu auras rectifié). Et occidental (personne n’est parfait). D’ailleurs : Occidental = Oriental qui a émigré avant toi.

Maintenant, je retourne biner mes patates.

@ tout le monde

Il n’y en a plus que pour les patates israéliennes dans les supermarchés (Carrefour, Lidl, Aldi et autres), et elles ne sont pas soumises aux diktats de Bruxelles, puisqu’elles n’en font pas partie, hein.. .

Sans vouloir jeter d’huile sur le feu, n’y a-t-il vraiment personne qui ait songé à en informer les agriculteurs de la base ?
J’entends d’ici Faget : quand les agriculteurs se fâcheront, ils les vendront sous false flag. Ils le font déjà . Et il y a des gens qui les débusquent : http://www.europalestine.com/article.php3?id_article=389
C’est la guerre, non ?

13/07/2009 20:51 par legrandsoir

C’est vrai que le peu de réactions sur le texte de Bustani est... décevant.

13/07/2009 22:05 par Fethi GHARBI

@ Hans

"...Remarque, je le trouve beaucoup trop gentil, Bustani : là où il dit gauche qui se trompe, moi je dis gauche vendue. Mais peut-être qu’il le sait et ne veut pas le dire, par politesse d’étranger. C’est pourquoi il aurait été bien qu’au moins un quelqu’un le dise à sa place. Mais, bon : 1 commentaire..."

Ce commentaire du texte de Boustani est de moi...tu te n’y attendais pas !

"Politesse d’étranger" ! tu diras ça à ceux qui viennent mendier devant ta porte !

Oui Boustani est gentil, tu vois c’est moi qui parle à sa place, moi, j’appelle un chat un chat et tous les hypocrites des fripons.

Tu vrilles dans tous les sens, tu changes de couleur à chaque commentaire mais tu voiles à peine ta xénophobie et ton mépris.

La meilleure chose qui te reste à faire est de cultiver tes patates tout comme ce cher Voltaire !

et d’arrêter d’enquiquiner le monde avec tes complexes et ton ethnocentrisme morbide.

13/07/2009 23:02 par eric faget

Au moment où Gavroche débarrassait de ses cartouches un sergent gisant près d’une borne, une balle frappa le cadavre.
- Fichtre ! fit Gavroche. Voilà qu’on me tue mes morts.
Une deuxième balle fit étinceler le pavé à côté de lui. Une troisième renversa son panier. Gavroche regarda, et vit que cela venait de la banlieue.
Il se dressa tout droit, debout, les cheveux au vent, les mains sur les hanches, l’oeil fixé sur les gardes nationaux qui tiraient, et il chanta :

On est laid à Nanterre,

C’est la faute à Voltaire,

Et bête à Palaiseau,

C’est la faute à Rousseau.
Puis il ramassa son panier, y remit, sans en perdre une seule, les cartouches qui en étaient tombées, et, avançant vers la fusillade, alla dépouiller une autre giberne. Là une quatrième balle le manqua encore. Gavroche chanta :

Je ne suis pas notaire,

C’est la faute à Voltaire,

Je suis petit oiseau,

C’est la faute à Rousseau.

Une cinquième balle ne réussit qu’à tirer de lui un troisième couplet :

Joie est mon caractère,

C’est la faute à Voltaire,

Misère est mon trousseau,

C’est la faute à Rousseau.

Cela continua ainsi quelque temps.
Le spectacle était épouvantable et charmant. Gavroche fusillé, taquinait la fusillade. Il avait l’air de s’amuser beaucoup. C’était le moineau becquetant les chasseurs. Il répondait à chaque décharge par un couplet. On le visait sans cesse, on le manquait toujours. Les gardes nationaux et les soldats riaient en l’ajustant. Il se couchait, puis se redressait, s’effaçait dans un coin de porte, puis bondissait, disparaissait, reparaissait, se sauvait, revenait, ripostait à la mitraille par des pieds de nez, et cependant pillait les cartouches, vidait les gibernes et remplissait son panier. Les insurgés, haletants d’anxiété, le suivaient des yeux. La barricade tremblait ; lui, il chantait. Ce n’était pas un enfant, ce n’était pas un homme ; c’était un étrange gamin fée. On eût dit le nain invulnérable de la mêlée. Les balles couraient après lui, il était plus leste qu’elles. Il jouait on ne sait quel effrayant jeu de cache-cache avec la mort ; chaque fois que la face camarde du spectre s’approchait, le gamin lui donnait une pichenette.
Une balle pourtant, mieux ajustée ou plus traître que les autres, finit par atteindre l’enfant feu follet. On vit Gavroche chanceler, puis il s’affaissa. Toute la barricade poussa un cri ; mais il y avait de l’Antée dans ce pygmée ; pour le gamin toucher le pavé, c’est comme pour le géant toucher la terre ; Gavroche n’était tombé que pour se redresser ; il resta assis sur son séant, un long filet de sang rayait son visage, il éleva ses deux bras en l’air, regarda du côté d’où était venu le coup, et se mit à chanter :

Je suis tombé par terre,

C’est la faute à Voltaire,

Le nez dans le ruisseau,

C’est la faute à ...

Il n’acheva point. Une seconde balle du même tireur l’arrêta court. Cette fois il s’abattit la face contre le pavé, et ne remua plus. Cette petite grande âme venait de s’envoler.

Les Misérables, Cinquième partie, Livre I,
« La guerre entre quatre murs », Chapitre XV « Gavroche dehors »

13/07/2009 23:33 par eric faget

pour hans j’ai les feuilles de mes courges qui jaunissent
eric faget clown jardinier

14/07/2009 01:11 par Sandino

salut a tous, je me permet en toute modestie, un seul commentaire

Ce que je vois au travers de tout ces debats qui font suit à ton trés bon article, c’est l’eternel probléme du débattons alors que nous sommes d’accord !!!
Vous débattez et loin de moi, l’idée de vous le reprocher , loin de là  !!!

Mais je pense qu’on utiliserais mieux notre temps à débattre d’un véritable projet qui nous rassemble plutot que sur des détails insignifiant ,du genre "est ce que rousseau etait mieux que voltaire, faut il brûler les livres, ou encore qui a soutenue la colonisation"
je suis bien conscient que c’est au travers de l’histoire qu’on progresse
Mais j’ai envie de vous dire, pendant que vous debattez sur Voltaire, Rousseau etc ...

Au Venezuela, en Bolivie, en Equateur, au Nicaragua etc... ils créent ensemble un nouveau modéle de société, ils partagent et débattent de sujet concret, de leurs réalités, de leurs projets, de leurs idéaux et de leurs objectifs, bref ils se rassemblent et essaie de créer quelquechose.(l’histoire dira s’ils réussiront mais quoiqu’il en soit, ils auront ouvert une nouvelle voie)
Alors je pense qu’on devrait prendre plus de temps pour débattre sur ce qu’on veut faire de notre monde, et de comment les soutenir, plutôt que de se frictionner sur les erreurs du passé (bien sur sans occulter celle ci) !!!

Voila
merci et bonne soirée a tous

15/07/2009 00:08 par Non2

Bonjour à tous,

Le Grand Soir dit : "C’est vrai que le peu de réactions sur le texte de Bustani est... décevant."

Pourquoi ?

D’abord, pour rendre ce pavé lisible, j’ai du l’importer dans un traitement de texte et créer des paragraphes.

Ensuite, que dit l’auteur ? Je résumerais ainsi : "je n’aime pas les personnes de chez vous qui ont contribué à la colonisation ou qui l’ont approuvé. Ca continue et je n’aime pas ça. Les réussites de Cuba, du Vénézuéla et de la Bolivie prouvent que nous ne sommes pas des sauvages, vous n’aimez pas ça, et vous menez un coup d’état contre le président du Honduras qui partait dans la bonne voie."

Bien sûr, on ne peut qu’être d’accord quand on analyse la réalité, tant historique que présente. Mais outre le fait qu’une trop longue introduction nuit à une conclusion trop rapide, que peut-on en dire ?

15/07/2009 10:53 par Fethi GHARBI

@ eric faget

Bel oxymore comme seul Hugo sache le faire !

Mais dis moi, c’est qui Gavroche ? Toi ou moi ?

15/07/2009 11:21 par Fethi GHARBI

@ Sandino

"...Mais je pense qu’on utiliserais mieux notre temps à débattre d’un véritable projet qui nous rassemble plutot que sur des détails insignifiant ,du genre "est ce que rousseau etait mieux que voltaire, faut il brûler les livres..."

Je suis entièrement de votre avis, malheureusement il y a toujours ces spécialistes de la provoc qui usent des techniques des grands médias( gonfler un fait insignifiant pour détourner l’attention du vrai débat et aller jusqu’aux insultes feutrées pour vider la discussion de toute substance)

Dommage, pourtant le débat a bien commencé avec des intervention comme celles de antar, Maryvonne, Camille, Mazri...

15/07/2009 23:06 par eric faget

gavroche est à lui même ce que je crois nous ne sommes plus, ni l’un ni l’autre, trop troublés par la vision que nous avons de ce monde en perdition
amicalement
eric faget

19/07/2009 16:32 par Marc

Le niveau intellectuel du Grand Soir a bien baissé...

19/07/2009 16:43 par legrandsoir

Hé... c’est peut-être le votre qui a augmenté. Et peut-être même en partie grâce à nous, qui sait ?

19/07/2009 23:28 par Fethi GHARBI

@ Marc

...Peut-être aussi que vous vous êtes trompé d’adresse...vous êtes sans doute un habitué du Figaro et de France-soir...

(Commentaires désactivés)