RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Si la solution est la guerre, c’est que la question est mal posée.

La récupération politicienne des morts n’empêche rien : l’état d’urgence imposé n’a rien à voir avec une situation de guerre. A cette heure de test pour une soumission durable, l’Etat dissimule mal que le mal de vivre conduit certains de ses enfants au suicide orchestré par les fanatiques de toute engeance. Les CRS utilisent-ils des gaz sans effets de serre ?

A quoi sert une bombe aveugle sinon à aveugler ?

Mais si nous étions en état de guerre, pourquoi sont-ce des civils et des jeunes qui sont les seules victimes de cette barbarie ? L’Etat ne la ramène pas sur le ton de la protection des populations civiles. Si la seule justification d’un Etat est cette prétendue protection des populations, il ne faut pas croire en ce mythe d’une armée de terroristes syriens prêts à en découdre. Il s’agit encore une fois de jeunes français ou jeunes immigrés, par forcément des "cités", mais bien fanatisés par la religion et par les sbires des "islamistes". La pauvreté inouïe des exploités sert aussi de justificatifs aux religions. Mais la religion ne suffit pas. Aux USA ou récemment en Norvège, des jeunes fanatiques ont aussi sorti des armes pour tirer dans la foule et sur leurs camarades. Ici, cela pourrait être aussi bien au nom d’Al Qaida que de n’importe quel autre groupe salafiste ou chrétien.

Plus que la pseudo-reconquête arabe d’un Etat islamique médiéval qui nous rejoue la croisade au nom de la grandeur civilisationnelle, le centre du propos reste bien le recrutement des fanatiques, la montée en puissance de cette envie trouble de chemises noires et de la garde qui va avec. La seule chose à dire d’une guerre est de la finir ! Et il n’y a pas plus de guerre de civilisation que de développement durable, juste le heurt final des idéologies médiévales et de l’exploitation capitaliste.

Cet état de fait démontre l’inouïe fracture qui existe entre la vie réelle des pauvres et les idéologies de la société marchande spectaculaire. La colère et l’insatisfaction ne sont des matières brutes qu’il faut transfigurer pour faire de la colère une idée critique et libertaire. Certes, réfléchir n’est jamais facile, surtout face aux confusions du monde spectaculaire-marchand mais c’est la seule solution pour parvenir un jour à éradiquer ce mal que des prolétaires font à d’autres prolétaires, encouragés par l’incroyable obscurantisme des fachos de tout poil.

Nos politiciens promettent toujours des fins de mois difficiles et la durabilité de l’exploitation capitaliste de plus en plus visible dans les exubérances des inégalités sociales. Nous savons combien tout cela fait le lit de la droite extrême et de la police.

Refusons encore ces récupérations politiciennes, refusons toujours cet état-policier. Pour développer toujours mieux notre réflexion critique sur le monde.

Thierry Lodé

Thierry lodé
Professeur en écologie évolutive
Université d’Angers et de Rennes 1

URL de cet article 29675
  

Même Thème
Propagande impériale & guerre financière contre le terrorisme
Ibrahim WARDE
« Après chaque attentat, des experts autoproclamés dénoncent les réseaux de financement du terrorisme. Les enquêtes ont beau démontrer que ces attentats nécessitent en réalité très peu de fonds, pour les idéologues endurcis qui forment les bataillons des "guerriers de la finance", l’absence de preuve ne signifie rien : il faut multiplier les attaques contre l’argent caché des terroristes. Or les frappes financières, si elles sont le plus souvent sans effets réels sur leurs cibles officielles, (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

L’art de la politique est de faire en sorte que les gens se désintéressent de ce qui les concerne.

Daniel Mermet

Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.