Sombre avenir

photo anne de haas

La France, dans le cadre d’un capitalisme en crise, tend lentement vers un régime que personne ne sait encore comment qualifier. Mais peu importe les adjectifs et les qualificatifs. Tous les signes d’un sombre avenir pour la majorité de la population sont, hélas, bien présents : précarité, chômage, misère, répression, suppression progressive des libertés publiques, propagande etc. Le citoyen est ainsi enserré par un pouvoir omnipotent qui, comme les tentacules d’une pieuvre géante, l’étouffe. Car la richesse doit rester, vaille que vaille, concentrée entre les mains d’une seule et même classe sociale minoritaire mais possédant tous les pouvoirs.

La France, pays riche, compte aujourd’hui des millions de travailleurs pauvres, de précaires, de chômeurs, de sans abris, de sans papiers, bref des millions d’hommes et de femmes broyés par la machine capitaliste. Ces laissés-pour-compte sont de plus en plus nombreux, et la politique d’austérité que le gouvernement prépare en ce moment même, ne fera qu’accroître encore un peu plus leur nombre. La destruction du système de retraite par répartition, basé sur la solidarité entre générations, va entrainer inévitablement l’augmentation du nombre de personnes cumulant vieillesse et pauvreté. Sombre avenir pour une partie de la population de plus en plus importante !

Mais cette misère n’a d’égal que la richesse accumulée par une petite minorité de très riches dont les revenus ont augmenté par exemple entre 2004 et 2007 de 40 % selon l’Insee (1). Malgré la crise, les profits des entreprises du CAC 40 (cotation assistée en continu) ont atteint 49 milliards d’euros en 2009. Grâce à un montage technique et financier sophistiqué, appelé dans leur jargon « optimisation fiscale », ces groupes paient nettement moins d’impôt que les entreprises plus modestes. Le manque à gagner pour l’État s’élève à 8 milliards d’euros (2).

Et comme cette richesse amassée grâce aux revenus du capital et non du travail ne leur suffit pas, l’État leur verse des millions d’euros chaque année au titre du fameux bouclier fiscal (585,5 millions d’ euros rien que pour 2009) sans parler d’innombrables exonérations et autres privilèges fiscaux. Le recours massif à la fraude (3) et aux niches fiscales est une pratique courante et récurrente des nantis. Et on va taire tous les scandales immobiliers à répétition de certains membres du gouvernement (voir entre autres les affaires Gaymard et Estrosi). La richesse est ainsi produite directement par les uns et confisquée indirectement par les autres !

L’État, complice de ce pillage, organise en même temps, à travers ses organismes notamment ceux de la sécurité sociale, une véritable chasse aux « fraudeurs » des prestations sociales, c’est à dire aux travailleurs pauvres, aux précaires et aux chômeurs. Il a même créé à cet effet le Répertoire National Commun de la Protection Sociale (RNCPS). Il est à préciser que le nombre de ces « fraudeurs » et le montant total de la fraude sont dérisoires (4). L’État bienveillant avec les uns, est impitoyable avec les autres !

Pour masquer cette cruelle réalité et éviter toute résistance d’envergure, la bourgeoisie utilise l’État et tout son appareil idéologique et répressif. Les grands médias, tous entre les mains d’industriels, vont jouer un rôle déterminant dans le maintien et la reproduction de cette situation. Ils demeurent l’instrument le plus redoutable et le plus efficace pour anesthésier une population active déjà traumatisée et démobilisée par le chômage. Experts, spécialistes, artistes et autres intellectuels sont eux aussi enrôlés pour répandre la « vérité » de la classe dirigeante. Bref tous les moyens, petits et grands, sont mobilisés pour perpétuer les privilèges et les injustices de l’ordre établi. Plus le système s’empêtre dans ses propres contradictions et s’enfonce dans la crise, plus la propagande devient intense, futile et cynique. Le moindre fait divers, aussi insignifiant soit-il, devient affaire d’État. Le fait divers est érigé en fait politique majeur. Il est élevé au rang des préoccupations et priorités nationales. Président de la république, ministres, parlementaires, préfets et commissaires, chacun dans son domaine, réfléchit comment résoudre par exemple le problème de la femme verbalisée (22 euros) pour port de niqab au volant et de son mari soupçonné par le pouvoir d’avoir plusieurs épouses. Les journalistes, eux, vont se charger d’expliquer, à longueur de journée et de nuit, aux citoyens la gravité de l’affaire pour la nation. Le gouvernement va jusqu’à décréter l’urgence sur... le projet d’interdire totalement la burqa ! Il faut que la loi soit adoptée avant l’été car il y va de la dignité des femmes et de l’intérêt de toute la nation, rien que cela !

L’État français a été également mobilisé dans « l’affaire de la rumeur » concernant la vie privée du couple présidentiel. Là encore, la police, la justice, les services de contre-espionnage, les ministres anciens et nouveaux, les conseillers du président ont déployé un zèle singulier pour remonter aux sources ...de la rumeur ! Et la démesure de cette mobilisation a été étalée lamentablement dans les médias. D’autres faits divers viendront alimenter la chronique dans l’espoir de détourner l’attention de la population des décisions graves qui se trament contre elle comme par exemple la destruction de ce qui reste encore du système de retraite par répartition.

Mais pour que les « réformes » passent, il faut contrôler, surveiller, ficher, réprimer, bref il faut terroriser les citoyens qui refusent de courber l’échine. Il devient, en effet, de plus en plus difficile aujourd’hui de ne pas rencontrer la police dans la rue. Elle est omniprésente voire omnipotente. Chaque manifestation est sévèrement et massivement encadrée par des policiers en tout genre. A côté des CRS en tenue de combat et armés de flash-ball, matraques et gaz lacrymogène, des policiers en civil se mélangent et défilent avec les manifestants. Les membres des brigades départementales de sécurité, souvent masqués, surveillent de loin le déroulement de la manifestation entassés dans leurs véhicules grillagés. La BAC (Brigade Anti-Criminalité), la matraque montrée de manière ostentatoire et provocante, encadre de très près les cortèges tout en filmant les manifestants. La brutalité accompagne souvent les interpellations arbitraires à la fin de la manifestation. La garde à vue dans les commissariats est vécue comme un cauchemar par la plupart de celles et ceux qui en ont fait l’expérience : « Quand les policiers m’ont "invitée" à m’asseoir sur un banc pour y être menottée, le mur contre lequel je devais m’adosser était maculé de sang encore frais. J’ai dû me déshabiller totalement pour la fouille. Puis j’ai été poussée dans une cellule souillée d’excréments. J’étais traitée comme un animal. La volonté d’humilier était évidente » témoignait l’avocate Caroline Wassermann (5). Plus d’un demi-million de citoyens ont connu la garde à vue en 2008, 67 % de plus qu’en 2001 ! (6). Personne n’est à l’abri d’une telle humiliation. Car la garde à vue se généralise et se banalise. Elle est institutionnalisée. Il faut faire peur à la population et la dissuader de toute velléité de résistance. Tout acte d’opposition à la politique du pouvoir, aussi élémentaire soit-il, est brutalement réprimé. Même les lycéens n’échappent pas à cette répression policière. Ces jeunes à qui on a appris que la police était là pour les protéger dans le cadre de l’État de droit, se sont vus gazés, matraqués, brutalisés, jetés à terre et traînés au sol sans ménagement comme de dangereux criminels par cette même police. Ces adolescents ont été parfois arrêtés devant leur lycée, conduits au commissariat et gardés à vue sans pouvoir communiquer avec leurs parents. Après le commissariat, les procureurs prennent la relève au tribunal et profèrent des propos violents et traumatisants pour des gamins qui réclamaient juste un enseignement de qualité et ouvert à tous.

La répression les poursuit à l’intérieur même de l’école. Vidéo-surveillance, portiques de sécurité, policiers etc. vont transformer progressivement l’école en prison. 5 247 « correspondants sécurité-école » sont choisis parmi les policiers et les gendarmes. Mais Sarkozy veut aller plus loin : « Il y a quelques jours j’ai souhaité que dans les 53 établissements identifiés comme les plus difficiles de France, on aille plus loin en proposant l’installation d’un bureau pour le policier ou le gendarme référent au sein même du lycée et du collège »(7). A quand l’installation d’un véritable commissariat à l’intérieur des établissements scolaires ? Quelle est jolie la démocratie bourgeoise qui méprise et brutalise sa jeunesse !

Et comme cela ne suffit pas, il faut mettre le pays sous surveillance et supprimer progressivement les libertés publiques chèrement acquises. Il faut installer des caméras partout, croiser les fichiers informatiques, prélever des empruntes digitales et génétiques y compris sur des enfants, en un mot il faut que le contrôle sur la population soit total. La France n’est pas encore le Royaume-Unis où 4,2 millions de caméras filment en permanence les faits et gestes des citoyens et où la police peut interpeller n’importe qui, n’importe quand sans la moindre justification, presque comme dans 1984 de George Orwell. Cependant, le gouvernement français a la ferme volonté de tripler le nombre des caméras (de 20 000 à 60 000) sur la voie publique, dans les établissements scolaires, dans les transports en commun, bref il faut que l’oeil du pouvoir observe et contrôle tout le monde.

Mais surveillance et profit sont deux faces d’une même réalité. Car la vidéo-surveillance c’est aussi un marché fleurissant dont la croissance entre 2003 et 2012 varie selon l’équipement acheté entre 60 et 400 % (8). Pour engraisser davantage encore les entreprises du secteur, Michèle Alliot-Marie a signé un décret le 22 janvier 2009 facilitant l’accès à la vidéo-surveillance aux établissements publics et privés utilisant moins de 8 caméras. La surveillance généralisée a un bel avenir devant elle.

La classe dominante, non contente d’avoir précarisé et paupérisé les travailleurs, exige en plus qu’on les punisse, qu’on les cache. Les pauvres doivent rester invisibles. Car ils sont la preuve vivante de la faillite de son système économique. Les prisons regorgent de pauvres. A l’extérieur de la prison, leur force de travail est devenue inutile, superflue.

Violence, surpopulation, humiliation, souffrance, arbitraire de l’administration pénitentiaire, mesures d’isolement de longue durée, bref des conditions de détention d’un autre âge font de la prison un haut lieu de la déshumanisation des hommes. Il ne faut donc pas s’étonner que la France détienne le triste record du nombre de suicides dans les prisons. Comme le taux de chômage, celui de la détention et du suicide ne cessent d’augmenter. Malgré les condamnations successives des instances européennes, internationales et des associations des droits de l’homme, ces taux continueront, hélas, à augmenter. Car ils sont intimement liés à la politique pénale et carcérale de la classe dirigeante qui utilise le dogme de la « tolérance zéro » pour plaire à une frange de la population et pour évacuer les problèmes économiques (chômage de masse, politique d’austérité etc), et sociaux (sécurité sociale, santé...). La sécurité demeure l’enjeu majeur des campagnes électorales.

Cette politique n’est, toutefois, que l’expression d’un système dont le profit reste l’unique objectif. Là encore, prison et profit vont de pair : la prison c’ est aussi un marché non seulement au niveau des produits liés à la sécurité (bracelets électroniques, caméras...) mais aussi au niveau de la construction et de la gestion des prisons. Les constructions, les rénovations des prisons font le bonheur des entreprises comme Bouygues, Eiffage Construction, Vinci... sur le malheur des détenus. Les entreprises privées s’occupent également de la restauration, de la formation professionnelle, de l’ accueil des familles etc. L’État est réduit à fournir le plus de détenus possible afin d’ alimenter les bénéfices de ces entreprises privées. La prison est une affaire très rentable (9).

Les perspectives électorales sont elles aussi sombres. Elles se réduisent à un « choix » binaire : PS/UMP - UMP/PS ou pire encore UMP/FN. Lorsque l’on regarde de plus près non pas les discours mais les actes, on constate, malgré des nuances voire parfois des différences, que ces deux partis majoritaires (PS/UMP) servent en dernière analyse les intérêts de la classe dominante.

Mais l’histoire nous a appris que la lumière peut aussi jaillir de l’obscurité. Malgré cet asservissement général dû au capitalisme et les malheurs dont il accable les salariés, le système produit de lui-même les conditions de sa propre disparition. Ses crises à répétition montrent à quelle enseigne ce système est inefficace et dangereux pour l’homme et la nature. Aux travailleurs d’unir leur force et de la diriger contre le système lui-même et non contre ses effets. Toutefois cette lutte ne peut aboutir que si les producteurs directs de richesses sont conscients de leur exploitation commune. La prise de conscience et l’unité de tous les travailleurs sont donc une nécessité vitale et un préalable au dépassement du capitalisme.

Mohamed Belaali

COMMENTAIRES  

28/05/2010 08:47 par Néo-Résistant

Pendant que nos "élites" politiques et médiatiques bien pensantes nous affirmaient que la lutte des classes c’était dépassé, ringard.... en réalité celle-ci continuait à grignoter discrêtement tous les acquis de la population travailleuse, ce qui a permis à un milliardaire de faire cette déclaration :

"La lutte des classes existe, et c’est la mienne qui est en train de la remporter."
Warren Buffet.

Tout l’équilibre de notre démocratie résidait dans une équation très simple : le monde économique, financier et social est régi par des lois promulguées par le monde politique, si ce pouvoir politique est indépendant du pouvoir économique, financier et social et que les médias indépendants font correctement leur travail d’information les problèmes éventuels peuvent être réglés par de nouvelles lois pour le plus grand bien de l’intérêt général et la démocratie fonctionne à la satisfaction de toutes les composantes de la société.

Par contre, s’il y a collusion entre les financiers, les médias et les hommes politiques, la démocratie dérive progressivement en faveur les intérêts particuliers qui en ont pris le contrôle et le système est vidé de toute sa substance.

Avec la crise que nous vivons actuellement la collusion entre les médias, les politiques et les financiers est de plus en plus évidente, le système libéral aboutit probablement à ce qu’en espéraient ses auteurs : une régression sociale majeure et brutale pour augmenter encore la part du capital dans le partage de la richesse produite au détriment de la population qui produit physiquement ces richesses.

Le système est donc bloqué, verrouillé par des individus qui n’ont aucun intérêt à changer le système... notre démocratie est bel et bien en panne !

Surtout que, quand on sait que pas loin de 80% des citoyens sont non politisés et intoxiqués par TF1, le Figaro et consorts, il est évident que c’est à la minorité dite agissante qu’appartient la possibilité de renverser (pacifiquement de préférence !) la "dictature des marchés" et jeter le libéralisme dans les poubelles de l’histoire... c’est le pouvoir politique qui doit reprendre la main !

http://www.everyoneweb.fr/marredelagauchecaviar/

28/05/2010 13:56 par gros beauf

bonjour,

article bien intéressant. Un mot quand même. Il est écrit :

"La France, dans le cadre d’un capitalisme en crise, tend lentement vers un régime que personne ne sait encore comment qualifier. Mais peu importe les adjectifs et les qualificatifs."

Je pense que ce n’est pas inintéressant de trouver un nom à ce régime. Ca permet de le resituer et de mieux réaliser la situation. D’autant plus qu’un peu plus loin il est écrit :

"Car la richesse doit rester, vaille que vaille, concentrée entre les mains d’une seule et même classe sociale minoritaire mais possédant tous les pouvoirs."

Et bien ça, c’est exactement la définition de l’oligarchie (et non pas de la démocratie, il faut arrêter d’utiliser ce nom pour désigner l’actuel système politique). Dernier détail : pour Aristote (Politique) un oligarque est un représentant élu. Vous voyez, tout concorde, on est bien, selon la tradition, en oligarchie.

Enfin, rappelons que le projet sociétal fasciste est celui d’une société pacifiée dans laquelle l’antagonisme capital-travail est neutralisé (Cf. Boltanski). Le développement d’une classe moyenne est typique du projet fasciste.

Nous sommes donc dans une oligarchie fasciste.

cordialement

28/05/2010 15:17 par Anonyme

Texte, hélas, profondément clairvoyant. En effet, l’avenir est sombre et d’autant plus sombre que les perspectives de changement (du moins à court terme)sont inexistantes.
Le rituel PS/UMP ou UMP/PS aveugle les travailleurs et citoyens.
A quand cette lueur d’espoir pour que nous puissions enfin VIVRE DEBOUT ? !!!

28/05/2010 21:17 par Cpt Anderson

PS/UMP - UMP/PS, j’en suis à espérer la victoire de n’importe quelle autre partie politique, même le FN.

Aujourd’hui on trouve encore des gens qui louent le système capitaliste sauvage d’aujourd’hui, des gens qui se voilent la face et qui rient de toi quand tu essaies de leur parler de l’état dans lequel se trouve la France. C’est terrible.
Il y en à même qui blâment les Français en te disant que tout ceci est la faute des gens qui n’ont cas "changer leur façon de consommer". La réponse est simple, le Français consomme ce qu’on lui dit de consommer, le moins cher possible.

Que faut-il faire ? perso, je suis prêt à quitter le pays s’il le faut. Ras le bol de donner 60% de ce que je gagne en taxe et de voir la situation aller de plus en plus mal.

28/05/2010 23:15 par anonyme'

Anonyme :

A quand cette lueur d’espoir pour que nous puissions enfin VIVRE DEBOUT ? !!!

Je suis au PC, et chaque jour (sans exagérer) je reçois par mail des avis de manifestations et d’actions publics auxquelles on m’invite à participer.

Il ne tient qu’ à vous de nous rejoindre si ce n’est pas déjà le cas.

Cordialement.

28/05/2010 23:21 par anonyme'

cpt anderson

Il y en à même qui blâment les Français en te disant que tout ceci est la faute des gens qui n’ont cas "changer leur façon de consommer"

Il y en a même qui disent que c’est de la faute des non Français de souche, ce qui autrement plus dangereux pour l’integrité de l’Etat.

29/05/2010 00:05 par J-C Balu

Ce régime à pourtant été parfaitement décrit par Guy Debord dans Commentaires sur la société du spectacle en 1988. Il s’agit du spectaculaire intégré :

La société modernisée jusqu’au stade du spectaculaire intégré se caractérise par l’effet combiné de cinq traits principaux, qui sont : le renouvellement technologique incessant ; la fusion économico-étatique ; le secret généralisé ; le faux sans réplique ; un présent perpétuel.

30/05/2010 21:47 par Gervaise

Merci à l’auteur de tirer la sonnette d’alarme. Il faut se préparer aux combats à venir, au moins sur le plan idéologique pour contrer cette immense machine de propagande bourgeoise que sont les médias. Évidemment cela ne suffit pas. Il faut aussi, nous les militants de base, dénoncer les directions de nos partis et de nos syndicats qui se contentent de gérer le capitalisme au lieu de le combattre.

30/05/2010 21:57 par moor

Bonjour,

Terribles constats !

Mais le problème autour duquel il me fait tourner reste toujours le même : au fond, ce sont bien les citoyens qui ont choisi le régime sarkoziste un dimanche de 2007. Et ceux qui se sont abstenus se jour-là s’en sont tenus à une complicité passive...

Et s’il faut considérer que le système électoral est "pourri" et "corrompu", alors les mêmes citoyens devaient être dans la rue pour lui faire barrage... mais non, rien.

Le "citoyen" est trop occupé, entre caddies et écrans, pour s’intéresser à la politique, pour se donner de véritable représentants (qui ne soient pas avant tout copains de lobbys...).

Alors, je fais les mêmes constats que vous... mais je ne sais pas par où prendre les choses. Je précise que je suis voisin (en Suisse) et que l’existence d’un système sensiblement plus démocratique formellement (initiatives et référendums) ne change rien sur le fond : les citoyens élisent celui qui crie le plus fort contre les étrangers et les musulmans et qui se trouve être milliardaire.

Je suis assez découragé.

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