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François Bayrou, Laurence Parisot, même combat

Suicide politique ou essai ?

Comité de Base

Cette brève du 18 mars, en réponse aux propos de François Bayrou le samedi 16 mars sur France 2, mais qui, à ce jour sont restés sans réaction de ceux qui auraient du réagir.

[A se demander si l’émission de Ruquier n’est pas faite pour être un couloir de la mort pour les politiciens opportunistes. Après le suicide politique de Genest, le presque suicide de Bayrou] Le samedi 16 mars, 1 680 000 téléspectateurs ont suivi l’émission de France 2 « on est pas couché » dans laquelle François Bayrou, venu vendre son dernier livre afin de manger à sa faim après son éviction parlementaire en juin dernier, a osé brandir le Code du Travail suisse (jaune) afin de comparer son épaisseur avec le Code du Travail français (rouge).

Puis il s’est lancé dans une diatribe populiste pour tenter de faire comprendre la lourdeur de notre Code du Travail. Il nous a donné l’exemple de ce pauvre patron plombier d’une PME, fatigué après sa longue journée de travail et qui doit ingurgiter ce gros ouvrage [qui cadre tout dans le domaine du travail] et l’appliquer pour ne pas être confronté à un ouvrier zélé qui se pourvoirait devant le Conseil des Prud’hommes.

Cela nous rappelle Parisot quand elle avait dit : « la liberté s’arrête là ou commence le Code du Travail ». Que François Bayrou vienne vendre sa soupe dans une émission du service public n’est déjà pas normal mais qu’il vienne en agent altruiste du capital pour sublimer la destruction d’une partie du Code du Travail, méritait que des syndicalistes s’insurgent pour lui répondre.

On peut supposer sans être trop loin de la vérité, que parmi les 1 680 000 téléspectateurs, se trouvaient quelques syndicalistes, cadres dirigeants des grandes confédérations et fédérations professionnelles, même si l’heure est tardive. Donc on pouvait s’attendre à une réaction contre cette attaque d’une « institution » sur laquelle tout repose quand il s’agit des droits du travail, même les statuts de la fonction publique… mais non, à ce jour nous n’en avons lu aucune alors que Bayrou était prêt à faire un autodafé en direct.

On peut légitimement se demander pourquoi aucun des syndicalistes concernés directement par cette attaque en règle, n’a appuyé pour faire de cette honteuse comparaison, un suicide politique de Bayrou. Il a été si maladroit en se montrant si proche des patrons et de la réaction qui ne demandent que l’allégement des dispositions du Code du Travail, qu’il n’y avait qu’à appuyer sur la gâchette.

Il suffisait de faire une comparaison puérile avec le Code de Route, qui s’il n’empêche pas les accidents, les réduit fortement, et protège ceux qui sont sur la route comme sur le trottoir. Or si le Code du Travail, plus que centenaire, n’est pas à 100% favorable aux travailleurs, il fixe des droits et des règles. Par exemple, le salaire doit être payé par le patron, le salarié doit arriver à l’heure au travail… comme le Code de la Route fixe des règles de circulation…

Alors, même dans un pays qui serait à 100% socialiste, c’est-à -dire une société communiste complètement débarrassée du moindre petit morceau de capitalisme, il existera des règles, des codes et des droits et devoirs inaliénables applicables à tous et pour tous. Sinon sans règle, sans code, c’est l’anarchie, chacun fait ce qu’il veut, quand il le veut et à sa guise… inconcevable !

Bayrou est-il un anarchiste ? Bien sûr que non. Par contre c’est un réactionnaire de la pire espèce qui fait chaque jour le lit du capitalisme avant de vider le pot de chambre. Mais le pire, c’est qu’il le fait en pleurant, non pas du sort des autres mais de son propre sort, simplement parce que cet individu n’ose pas, lui qui prône la vérité en politique, dire ouvertement de quel côté de la barricade il se trouve, car une barricade n’a que deux côtés, c’est aussi le problème récurrent des partisans du Ni-Ni.

Or Bayrou, samedi soir a dit dans la même phrase à propos de la situation politique, une chose juste et injuste.

Juste de dire que l’affrontement final aura lieu entre le FN (le fascisme) et le FDG (le progressisme)… Injuste de dire que la 3ème voie serait le centre… on en revient toujours aux deux côtés de la barricade puisqu’il n’y en a jamais trois.

Brève de la Cellule Ouvrière du Bassin Minier Ouest du Pas de Calais.
18/03/2013

LGS : à deux reprises, Laurent Ruquier, mal informé, a prétendu dans l’émission que Jean-Luc Mélenchon a propose la sortie de la France de l’euro. C’est inexact. Il s’agit d’une proposition du M’Pep (Mouvement politique d’émancipation populaire de Jacques Nikonoff, ancien président d’Attac. Rendons à César... Il s’agit-là d’un sérieux point de divergence entre le Front de Gauche et le M’Pep.
http://www.m-pep.org/#

COMMENTAIRES  

18/03/2013 13:50 par rouge de honte

Alors, même dans un pays qui serait à 100% socialiste, c’est-à -dire une société communiste complètement débarrassée du moindre petit morceau de capitalisme, il existera des règles, des codes et des droits et devoirs inaliénables applicables à tous et pour tous. Sinon sans règle, sans code, c’est l’anarchie, chacun fait ce qu’il veut, quand il le veut et à sa guise… inconcevable !

J’ai eu le plaisir de travailler avec un de vos compatriotes dans ma petite entreprise. Il avait répondu à une annonce.
Un type de la pire espèce ;0) : la pupille dilatée, des tatouages, un terrible chien et horreur, une Citroën !
Nous nous sommes reniflés...et puis je lui ai dit : Mon ami je te fais confiance, les clés sont ici. Pour les horaires tu fais comme tu veux.
Et bien il me la rendu dix fois ! Même qu’en partant, sachant mes problèmes de sous, il m’a offert ses quelques jours de vacances !!
Il a découvert qu’il pouvait travailler seul, que la discipline accompagnée du plaisir et de l’honneur est facile.
Il est maintenant indépendant et heureux.

C’est cela l’anarchie : chacun fait ce qu’il veut pour s’aider et aider autrui dans le but que la situation de tous s’améliore.
Pas besoin de lois.
L’auteur parlait de chao : employons le mot anarchie quant il faut l’employer.

18/03/2013 14:57 par daniel

Anarchie = Liberté

18/03/2013 22:26 par BM

Quoi ? François Bayrou est un type de droite ? On m’aurait menti ?

19/03/2013 00:18 par ADSkippy

Bayrou, le toujours insignifiant. Mais je ne me fait pas de soucis pour lui, car il trouveras surement une "famille d’accueil". Pourquoi pas le PS ?

@ rouge de honte
.."chacun fait ce qu’il veut (ou pas) pour s’aider et aider autrui (ou pas) dans le but que la situation de tous s’améliore" (par le saint esprit).

@ daniel, Anarchie = Liberté ? Pour MOI, peut- être. Et le fasciste, l’assassin, le raciste, le voleur, le profiteur, l’exploites, le pauvre, le malade, etc.etc.? Parler de l’anarchie par les temps qui courent c’est comme demander un sourd s’il entends bien.

Mettons nous d’accord sur NOS priorités, d’abord, et chaque chose en son temps.

19/03/2013 05:57 par Cunégonde Godot

LGS : à deux reprises, Laurent Ruquier, mal informé, a prétendu dans l’émission que Jean-Luc Mélenchon a propose la sortie de la France de l’euro. C’est inexact. Il s’agit d’une proposition du M’Pep (Mouvement politique d’émancipation populaire de Jacques Nikonoff, ancien président d’Attac. Rendons à César... Il s’agit-là d’un sérieux point de divergence entre le Front de Gauche et le M’Pep.

Ben oui. Et c’est pour cela que Mélenchon est en définitive sur la même longueur d’onde que... Bayrou. MM. Mélenchon et Bayrou passent leur temps à hurler non pas contre les maîtres (l’Europe du capital mondialiste) mais, et de façon sélective (la "gauche" et/ou la droite), seulement contre les chiens de garde de leurs maîtres (la domesticité politique "nationale"). Ca pourrait durer encore longtemps, puisque ça dure déjà depuis vingt ans (concrètement depuis le Traité de Maastricht et tous ceux qui ont suivi).
L’ "Europe sociale" de M. Mélenchon est une arnaque. L’alternative est claire : rester dans l’Europe et donc se soumettre (alla Bayrou-Mélenchon, et aussi le FN contrairement aux apparences) ou revenir à la première nécessité : la souverainté du peuple français (1945 et le CNR)...

19/03/2013 10:03 par rouge de honte

ADSkippy

Je me demande si par ce genre de réflexions vous ne faites pas le jeu des puissants ?

La France compte 66 millions d’habitants tous ou presque ne désirent que le bien.

Comment pouvez-vous emprisonner tout ce monde dans des lois qui, au final, ne servent qu’aux puissants ? Pourquoi ? Ce sont eux qui ont de l’argent pour faire valoir leurs droits. Les syndicats ? Comme disait l’autre fou : tous se corrompent, ce n’est qu’une question de prix.

Si vous regardez les gens autour de vous sans vous fier aux médias, vous semblent-ils si terribles ? Ce sont ceux-ci qu’il faut chérir afin d’éviter que des craintifs et des déçus deviennent flics, militaires ou banquiers.
Croire que les problèmes se solutionnent avec toujours plus de loi, c’est croire à un gouvernement fort et sécuritaire. Vous voyez ou je veux en venir ?

Bon bien sûr M. Bayrou a sûrement d’autres dessins en dénoncant la lourdeur du code du travail, mais ce n’est pas un insignifiant, comme vous il veut le bien.
Sont schéma d’homme de droite ? Plus d’argent, plus de bonheur (pour tous) ! Mais nous-même, ne devrions-nous pas nous sortir ce schéma de notre tête ?
Il ne faut pas confondre la liberté et la liberté de faire de l’argent. Bien que parfois les outils soient les mêmes. (comme la suppression des lois)
C’est le peuple qui doit gouverner et non pas la peur ou les envies que nous distille les affreux.

Pour que le malentendant puisse ouïr un son, il faut faire cesser le vacarme autour de lui. C’est-à -dire fermer le clapet à tous les médias qui sont à la botte des puissants.
Fuir tout ce qui peut nous étourdir et retrouver la confiance.
La liberté est à ce prix.
Regarde les oiseaux du ciel, plus ils se laissent tomber, plus ils leurs poussent des ailes.

19/03/2013 16:32 par for

il aurait du brandir le code du travail de la somalie ou du costa rica, il doivent etre encore beaucoup plus mince...ou celui du quatar !

19/03/2013 17:15 par olivier

rouge de honte :

C’est intéressant ce que vous dites : "C’est le peuple qui doit gouverner et non pas la peur ou les envies que nous distille les affreux."
Mais comment voulez-vous qu’il gouverne sans lois ?
Essayez-vous de nous dire que vous préférez la loi du plus fort à la loi du plus riche (qui je vous l’accorde n’est pas meilleure) ? parce qu’à mon sens c’est à cela qu’aboutit un système sans lois et cela ne constitue donc pas une alternative plausible.

Je pense aussi qu’il faut se défaire de cette loi du plus riche et que pour ce faire il s’agit effectivement de donner le pouvoir au peuple en lui permettant de faire partie intégrante du pouvoir politique et en lui permettant de participer à la législation (à travers des assemblées de quartier, de communes) en implémentant la révocabilité des mandats et le non cumul de ces derniers afin d’éviter de voir se créer une classe dirigeante.
En fait il ne s’agit pas de faire disparaître le pouvoir (dont a besoin un gouvernement pour résoudre tous types de problèmes) mais bien de faire apparaître un vrai contre pouvoir et que les deux soient aux mains du peuple.

Quant au code du travail, je pense que l’auteur de l’article résume bien en faisant l’analogie avec le code de la route. Et cela est d’autant plus vrai que dans le cas d’une entreprise il s’agit d’une structure hiérarchique (sinon nous parlons d’autre chose... d’une coopérative par exemple) et que le pouvoir de facto que cela donne au chef (et à tous les sous chefs), surtout à travers les déclarations de liberté (et je vous invite à lire ou à voir J.L. Beauvois à propos de la soumission librement consentie, pour approfondir, surtout pour Mr "rouge de honte" et pour son exemple à propos de son entreprise) peut être éminemment dangereux et doit pouvoir être régulé s’il ne peut être contrebalancé.

19/03/2013 21:07 par rouge de honte

Ce que je constate c’est un manque total de confiance et que chacun se repose sur les lois.
De toute l’histoire de l’humanité il n’y a jamais eu autant de lois. C’est ce que l’on appelle l’inflation législative.
Wiki nous informe qu’en France le recueil des lois de l’assemblée national est passé de 433 pages en 1973 à 3721 en 2004...Nous sommes en 2013. Pensez-vous que les choses se sont améliorées ?
Je suis effaré de constater que mˆeme ici peu sont capables d’imaginer le monde autrement qu’en une espèce de sociale démocratie++
Ce n’est pas en nationalisant les usines ou en protégeant les travailleurs à l’intérieur de frontières closes et en vendant de l’inutile à ceux qui n’en ont pas encore que le monde va évoluer.
Tant que vous aurez peur il y aura des législateurs pour vous attacher à ce que vous pensez ˆetre votre liberté.

20/03/2013 00:55 par Anonyme

@ rouge de honte

"La France compte 66millions d’habitants tous ou presque désirent le bien"...Et tous ou presque ne sont pas des capitalistes mais subissent un système qui les opprimes. Désirer le bien c’est aussi, lutter contre les causes du mal. Tout ça demande une participation et une organisation ACTIVE, des gens.

C’est n’est pas "plus de loi" qu’il faut, car le système se régale dans le "brouillard législative". C’est des "droits constitutionnelles", véritablement démocratique, qu’il nous faut.

"..c’est de croire a un gouvernement fort et SECURITAIRE"(?). Peut-être tu veux parler de celui qu’on as maintenant ; une dictature ploutocratique ? Ah ! je vois : tu veux dire le "Socialisme", le "péril rouge", la "dictature du prolétariat", le "social Fascisme". Toujours la même vieille rengaine, Anarchiste, ( le Moi, Je, Moi-Même ).

Qui c’est qui fait le jeu des puissants, ici ?

20/03/2013 01:28 par olivier

rouge de honte :
"Ce que je constate c’est un manque total de confiance" confiance en qui et en quoi ? Il faut à mon sens donner notre confiance tant qu’on ne nous a pas donné de raison de la reprendre. Mais ce que nous discutons ici c’est un modèle de société et ce que j’ai essayé de vous faire remarquer c’est que celui que vous proposez est, dans les faits, un modèle qui aboutit sur une autre loi, qui est la loi du plus fort. Le modèle néolibéral semble l’avoir démontré. Mais peut-être parlez-vous d’autre chose, si vous souhaitez me l’expliquer je suis prêt à vous lire.

Dans un monde où l’éducation (sous toutes ses formes) permettrait de transmettre des valeurs morales (découlant du constat de notre nécessité de cohabitation avec nos frères -ce qui nous permet de devenir humains- et non d’un dogme religieux) et où le regroupement se trouverait limité à un nombre réduit de personnes (un village comme grand maximum) on peut envisager de se passer de lois écrites. Mais à l’heure actuelle nous ne sommes pas dans une telle société et ne semblons pas nous diriger vers ce modèle.

En ce qui concerne la peur dire "n’ayez pas peur" revient à dire "n’aimez pas", il s’agit d’un sentiment sur lequel nous n’avons pas réellement de prise. Nous avons néanmoins la possibilité d’en annuler certaines expressions et de ne pas nous laisser guider par elle. Je suis bien conscient que cette peur est très instrumentalisée dans nos sociétés occidentales et qu’elle est une plaie pour le tissu social qui a, à cause de cette instrumentalisation (entre autres), pratiquement disparu (dans la majorité des villes). La loi (lorsqu’elle est morale) permet justement de réduire cette peur : lorsque vous croisez quelqu’un aujourd’hui votre réaction première n’est pas de vous demander si cette personne va tenter de vous tuer (sauf si vous regardez trop tf1) car la loi fournit un dénominateur commun objectif (disons moins subjectif) à nos rapports interpersonnels. Elle permet de rendre tangible un cadre (généralement moral) de comportements à ne pas commettre qui ne dépend plus seulement exclusivement de nos appréciations personnelles et évite d’avoir à déterminer avec chaque personne que l’on rencontre les limites morales (qu’elle admet).

Enfin, aujourd’hui nous nous trouvons emprisonnés dans un système hiérarchique inculqué à tous les niveaux (famille, école, travail etc.) qui nécessite que ceux qui sont soumis à un pouvoir puissent avoir un recours en cas d’abus de celui-ci. La loi joue ce rôle.
La loi est un outil. Elle peut, de ce fait, être utilisée à bon ou à mauvais escient et afin de mieux juger de sa pertinence ou de son utilité elle devrait être revisitée plus fréquemment par et pour le peuple dans le cadre d’une démocratie bien plus participative où l’individu devrait être pleinement citoyen.

20/03/2013 07:48 par rouge de honte

Je n’ai pas parlé de néolibéralisme qui conduit comme vous le soulignez à l’anomie.
Je vous parle d’anarchie, d’une nouvelle forme de société ou la loi retrouve sa fonction originel de fonder la base sociale. Et rien de plus.
Cette société doit etre extrèmement régionale et ouverte. Seul la bonne volonté y compte. (et pas le saint esprit ;0) )
Le trouble a été semé, la peur et l’envie dominent et personne ne peut meme oser penser une société différente. Les plus téméraires se battent pour quelques "améliorations" qui au mieux ne changeront rien et qui au pire amèneront au fascisme.
Savez-vous pourquoi rien ne change ? Vous pourrez trouver milles justifications mais il y en a une seul de véritable : La satisfaction.

Vous n’avez pas répondu à cette question : Pensez-vous que la société va mieux depuis que l’on a multiplié par 10 le nombre de lois ?

20/03/2013 09:59 par daniel

Parlons des lois....Moins de 300 personnes "députés" votent des lois à tour de bras pour l’ensemble de la populations sans demander leurs avis, c’est cela la démocratie.

20/03/2013 13:16 par Lulu

" Savez-vous pourquoi rien ne change ? "

Tout change en permanence, à la fois à l’intérieur des individus et dans leurs inter relations. Et c’est la raison pour laquelle toute tentative de "modèle de société" à des fins de contrôle et de manipulation, ne peut qu’échouer. Vous parlez de confiance. Et, si je peux me permettre, je trouve qu’Olivier vous a très bien répondu : la confiance n’ai jamais définitivement acquise, raison pour laquelle la situation est hautement révolutionnaire - D’un point de vue pratique, c’est la fin des partis politiques ; autrement dit, les problèmes seront gérés dans le champ social, par des mouvements, des bulles politiques, qui disparaitront dés qu’elles auront solutionnées les problèmes auxquels elles doivent faire face. Un peu à la manière des bulles spéculatives dans le champ économique.

20/03/2013 19:10 par rouge de honte

Je parle de la confiance que chacun peut porter à autrui. C’est celle-ci qui n’existe plus.

21/03/2013 05:09 par olivier

@rouge de honte
Comme je vous le soulignais dans mon commentaire précédent et comme vous le faites remarquer dans le votre, l’anarchie ne fonctionne qu’avec des groupes réduits de personnes. Comment la mettez-vous en place à partir de notre situation actuelle (la majorité des 6 milliards de personnes qui habitent cette planète vivant dans des grandes villes, 80% pour la France) ?

Comment mettez-vous en place "la bonne volonté" (puisqu’il semble qu’aujourd’hui elle ait disparu) ? Par l’opération du saint esprit justement ? Comment déterminez-vous qu’une volonté et bonne ? Quand elle va dans le sens de vos désirs ? Quand elle va dans le sens de l’intérêt commun ? Oui mais, qui englobe ce commun ?

Si j’entrevois et apprécie le modèle social auquel vous faites référence, j’ai en revanche beaucoup de mal à envisager les différentes étapes qui permettraient d’y arriver. Pourriez-vous m’éclairer ?

Concernant le nombre de lois, si l’excès est nocif, inefficace souvent même invalidant, il y a fort à parier qu’une absence totale le soit tout autant si ce n’est plus... D’où la nécessité de régulation et réévaluation au niveau législatif, par le peuple (voire mes commentaires précédents).

Enfin, faire remarquer qu’à mon sens, si les termes de "bonne volonté" et de "confiance" sont régulièrement employés par la finance pour expliquer ou rassurer sur leurs errances, c’est bien parce qu’ils ne renvoient à rien d’observable et ne sont de ce fait pas contraignants.

21/03/2013 09:56 par rouge de honte

Il est difficile de se faire comprendre en quelques lignes.

« Comment la mettez-vous en place à partir de notre situation actuelle ? »

Justement, et c’est ce qui est paradoxale, par la confiance et la volonté : simplement en faisant cet effort individuel.
Les villes sont un défaut dans notre société. Elles ont pris des proportions apocalyptiques. Que deviendront-elles sans les énergies fossiles ? Comment nourrir autant de personnes sans soumettre des travailleurs de la terre plus loin ? Comment évacuer autant de déchets ?
Une volonté est bonne par la force de travail qu’elle donne. Nous avons trop l’habitude d’être assisté depuis l’enfance. Vous parliez d’éducation comme une des clefs de la liberté, c’est absolument vrai. Mais il faut s’entendre sur le mot : si c’est pour déguiser des singes savants en technocrates froids et stupides comme cela se passe actuellement, je dis non. Il faut commencer par changer l’enseignement et l’éducation afin que les citoyens deviennent participatifs et non pas les outils d’une grande usine.
L’effort doit être individuel, dans un premier temps, il ne peut en être autrement.
Je m’explique : Aucun politicien ne milite pour le droit de chacun à la terre. Le cas échéant, aucun ne milite pour nationaliser la production et la distribution alimentaire, l’eau.

Tant qu’il en sera ainsi la soumission sera totale.

Le cas du Venezuela enthousiasme les foules de gauche et elles pensent que le modèle est transposable à d’autres pays industrialisés. Malheureusement nous avons un problème : le Venezuela comme d’autre pays ont une certaine indépendance alimentaire que nous n’avons plus (ici C’est 52% et le reste provient de l’importation) Il faut donc dans un premier temps retrouver la souveraineté alimentaire. Rien ne se fera sans que cette condition soit remplie. C’est dans cette phase que la volonté doit être grande. On a souvent regardé le mouvement des sans terre avec une certaine condescendance. Pourtant ils l’ont fait et ils savaient pourquoi.

Les villes doivent se réduire et la population doit s’organiser pour vivre de ses mains.
J’entends déjà ceux qui diront que je veux retourner aux cavernes, que le progrès va nous sortir de toutes nos mauvaises décisions… Peut-être, mais le progrès en place n’avantage qu’un nombre infime de la population mondiale, les autres sont lancés dans des guerres fratricides ou supporte la famine afin que notre niveau de vie d’assistés ne baisse pas.
Comment en sommes-nous arriver à penser que c’est notre salaire qui nous fait vivre et non pas ce que nous avons dans notre assiette ??

L’intérêt commun est en premier lieu l’accès à la nourriture.

Les phases suivantes découlent des nécessités de la terre et elles sont exigeantes. La fatigue aidant, je vous promets que les disputes seront rares ;0)

Les lois doivent être celles de la nécessité et du bon sens, rien de plus. Par exemple pour l’argent il faudrait une loi qui limite sa fonction à une compensation sur des échanges et une autre qui l’interdirait de ne pas être attaché à une valeur réelle.
Le jour ou l’éducation aura changé, je pense que les lois pourront être votées par le peuple. Mais tant que les passions égocentriques dominent cela reste un danger. En Suisse, vous n’imaginez pas les stupidités que le peuple peut être amené à voter, souvent sous l’impulsion de l’extrême droite.

Nous vivons une période de transition, le glissement à droite s’accélère et nous sommes déjà dans une société fasciste et cela personne ne semble le remarquer : nous sommes satisfait…Et c’est pour cela qu’il faudrait un moratoire sur toute nouvelle loi car elles ne vont pas nous aider.

La bonne volonté est de nous mettre au travail par le « bas » nous ne pouvons compter sur des politiques pour mettre en oeuvre un autre monde : ils doivent manger et payer leurs emprunts.
La confiance est dans l’autre : nous ne sommes pas seuls.

La solution d’un mouvement des masses avec un lieder historique peut fonctionner pour un temps probablement et après ? Le niveau de vie de la population mondiale va-t-il se niveler ? Y en aura-t-il pour tous ? Nous savons déjà que non…Alors à gauche comme à droite ils vont fermer les frontières se recroqueviller et légiférer pour éviter la révolution. Si révolution il y a, que mangerons-nous ? Rien, il n’y aura donc pas de révolution.

21/03/2013 15:03 par olivier

@rouge de honte

Bonjour et merci de vos éclaircissements,

Tout d’abord souligner que si il y a aujourd’hui une indépendance alimentaire au Vénezuela, c’est bien parce que le gouvernement bolivarien a exproprié des latifundiaires (exportateurs) et redistribué les terres aux personnes qui n’en avaient pas. Personnes qui sont devenus des producteurs locaux. Rendons à César ce qui appartient à César.

Ensuite, à mon sens, le modèle social que vous décrivez correspond dans les grandes lignes à l’aboutissement du modèle démocratique.
Cependant et c’est ce qui me préoccupe, il me semble que vous omettez une étape de transition qui est celle où le peuple (nous) apprend (ou réapprend) la "bonne volonté" et la "confiance" (sans faire appel à l’opération du saint esprit ou à je ne sais quelle révolution de l’esprit qui apparaîtrait d’une nécessité qu’à un moment donné le monde entier percevrait de manière synchrone).
Nous avons, dans les sociétés occidentales, un peuple à qui l’on a appris et répété à loisir, dans tous les milieux et à tous les âges, qu’il doit obéir et implicitement (ou pas) arrêter de penser lorsqu’il reçoit un ordre pour se mettre à l’exécuter. Un peuple qui a pris l’habitude d’être pensé par d’autres (qui ne s’en sont d’ailleurs pas privés et c’est bien là la source de tous ses maux aujourd’hui). Pour résumer, un peuple habitué et conditionné au modèle hiérarchique et qui ne va pas changer d’emblée. Nécessité de transition.
De même pour les villes qui "doivent SE réduire". Là aussi il y a nécessité d’une transition.
De même pour les lois qui ne passeront pas du service d’une élite à se mettre au service du "bon sens" sans une phase de transition.
Je m’arrête ici pour les exemples je pense que vous aurez compris l’idée.

Cette transition qui permet d’arriver à un modèle social pour l’humain se fait à travers le modèle démocratique par l’humain (modèle dont nous sommes encore loin aujourd’hui mais qui est atteignable par des modifications tangibles, sans nécessité de révélations mystiques chez chacun) que j’ai effleuré plus haut. C’est une étape préalable nécessaire.

Et c’est bien là que la phrase d’ADSkippy prend, à mon avis, tout son sens : "Mettons nous d’accord sur NOS priorités, d’abord, et chaque chose en son temps.".

21/03/2013 19:39 par rouge de honte

Je crois que vous n’avez pas compris cette idée de transition active dans un effort collectif de confiance (je peux décider de faire confiance à mon banquier ou à mes voisins)

C’est l’étape qu’il vous manque : pour apprendre à marcher il faut se lever.

J’ai l’impression d’être chez les socialistes avec ces discours. Essayer de changer le cours des choses sans jamais rien changer parce que c’est bien ainsi…Quand même hein ! Pourtant le message est presque subliminal : Le changement c’est maintenant.

Attendre un leader historique qui aurait le peuple, l’armée et la police avec lui est un doux rêve. Je prends sans hésiter les paris qu’avant que cela n’arrive vous aurez infligés à vos doigts bien des morsures.
Le modèle de Cuba que vous trouverez en vidéo sur la chaine du grand soir est très explicite. C’est un modèle facile à mettre en oeuvre sans l’accord de l’état. Mais dépêchez-vous car il n’y a bientôt plus de graine sur le marché libre. (encore une ou deux lois et hop !)

Ce modèle d’aboutissement démocratique que vous décrivez existe déjà en bien des points du globe et ces modèles sont toujours des organisations sociales à l’intérieur d’un état qu’il soit d’accord ou non. Il existe un en Espagne par exemple. Qu’est qui bloque ailleurs ?

Le temps de toutes choses est arrivé, c’est une priorité.

A vous peut-être de me donner vos priorités ?
En vous remerciant de m’avoir permis de m’exprimer.

Ps : Si vous avez des liens sur les expropriations au Venezuela je suis preneur.

22/03/2013 05:25 par olivier

@rouge de honte

Reprenons :
Suffit-il de dire à quelqu’un "soit heureux !" pour qu’il le devienne ? (je ne pense pas, le nombre de livres sur le coaching et la croissance personnelle à travers son moi intérieur et j’en passe, a été multiplié par x ces dernières années, et cela n’a pas rendu les gens plus heureux pour autant).
Suffit-il de dire à quelqu’un "aie confiance !" pour qu’il ait confiance ? non plus.
Miss France souhaite la paix dans le monde tous les ans et il y a pourtant encore des guerres.

Ensuite :
0 Faire confiance à son banquier ?

1 je n’ai pas parlé de socialisme (et moins encore du PS)

2 je n’ai pas parlé de leader historique

3 l’expérience cubaine ne peut être appréhendée qu’en tenant compte des 50 années d’embargo et
d’oppression de la part de son voisin impérialiste.

4 Je pense que vous faites référence aux assemblées des indignés en Espagne ?
Ceci est effectivement un début de prise de conscience de la nécessité d’implication du peuple dans la question politique (conscience qui, de ce que j’avais pu voir alors que j’y habitais lors du vote de la constitution européenne, m’avait semblé avoir totalement disparue tant le débat était inexistant). Pour le moment ces assemblées ne sont que décoratives (au niveau des répercutions institutionnelles). Elles envoient leurs propositions (ou pas) et l’assemblée peut en faire des confettis si elle le souhaite. Le mouvement est cependant encore très récent et les pressions engendrées par le modèle néolibéral s’accentuant il va sans doute encore s’agrandir et, espérons-le, devenir plus concret.
A terme, la classe politique doit disparaitre purement et simplement pour céder sa place au peuple.

5 Ce que je pense être prioritaire ?
Le changement ne pouvant venir que d’en bas (le haut du système étant tellement bien ficelé aujourd’hui) il faut commencer par rendre (ou plutôt donner ?) sa conscience et son pouvoir politique au peuple. Cela commence par ces assemblées afin d’y réapprendre l’usage démocratique aujourd’hui oublié dans nos sociétés occidentales, mais cela doit continuer jusqu’à la démocratie participative totale.

En ce qui concerne les expropriations de propriétaires terriens au Venezuela ici (en espagnol) si vous avez du mal avec la langue, faites signe je vous traduirai le paragraphe concernant l’expropriation.

22/03/2013 09:35 par Anonyme

@ rouge de honte
@ olivier
Lisez l’article de ADSkippy "La mauvaise humeur et la colere, ce n’est pas assez.." LGS le 20 Mars ’13.
Ca pourras peut être vous aider.

22/03/2013 10:42 par rouge de honte

Reprenons : pour apprendre à marcher il faut se lever.

J’ai la pénible impression que vous me lisez en m’attribuant une position qui n’est pas la mienne…

0 Je fais confiance à mon voisin.

1 Votre discours a les mêmes saveurs que celui des socialistes.

2 Irez-vous quelques milliers à l’assemblée ?

3 L’expérience cubaine peut être un exemple pour ce qui est de l’agriculture urbaine et participative. Se nourrir en cultivant des légumes et la démocratie est la seul solution pour mordre la main qui nous a nourri jusqu’alors.

4 Non, pour moi le mouvement des indignés est une gesticulation inutile. Je fais référence à ceci.

5 voir sous 3, les légumes en plus et je vous suis.

Merci pour le lien et votre proposition, j’ai vécu plusieurs années en Espagne, je n’aurai pas de peine à le lire.
Mais vous m’avez troublé, mon propos n’était pas vraiment celui de l’expropriation après une révolution, mais plutôt de vous faire remarquer que dans une société essentiellement agraire les révolutions sont plus faciles à mettre en oeuvre que dans des sociétés comme les nôtres ou le secteur agraire se compte en % sur les doigts d’une main. (Retour à 3 et 4)
Enfin, je pense que nous sommes d’accord sur bien des points. Mon erreur a peut-être été de dire que je suis indépendant donc forcément un méchant hein !

23/03/2013 01:43 par Tanguy

Alors, même dans un pays qui serait à 100% socialiste, c’est-à -dire une société communiste complètement débarrassée du moindre petit morceau de capitalisme, il existera des règles, des codes et des droits et devoirs inaliénables applicables à tous et pour tous. Sinon sans règle, sans code, c’est l’anarchie, chacun fait ce qu’il veut, quand il le veut et à sa guise… inconcevable !

Il faudrait veiller à ne pas confondre anarchie (on pourrait résumer : liberté pour tous, bien être pour tous, rien par la contrainte, tout par consentement, ou bien par la -presque- devise de la france : liberté, fraternité, égalité) et anomie (désordre social & chaos).

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