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Tenailles mortelles contre alternatives révolutionnaires !

À l’échelle mondiale, l’impérialisme nord-américain en crise aiguë – la tumultueuse “transition” présidentielle l’a montré ! – voudrait forcer le monde à choisir entre le bloc fascisant personnifié par Trump (le slogan “America first !” signifie la “suprématie blanche” aux États-Unis et, à l’extérieur, l’écrasement de la gauche latino-américaine, de l’Iran... sans oublier la Chine érigée ennemi stratégique ni tentative de fédérer toutes les monarchies pseudo-musulmanes – du Maroc à l’Arabie saoudite – pour briser les Palestiniens et le Front Polisario, et d’utiliser la Turquie néo-ottomane d’Erdogan pour remplacer l’impérialisme français déclinant de l’Afrique au Liban), et le bloc “mondialiste” non moins belliciste que personnifie Biden, lequel préfère redorer l’alliance “transatlantique” avec l’Europe allemande pour tenter d’encercler la Russie tout en promouvant une effarante course aux armements. Pourtant, comme disait Mao, “Là où il y a oppression, il y aura rébellion” et “On a raison de se révolter“ :

en Amérique latine, Cuba tient bon et dédollarise son économie ; Evo Morales revient à La Paz en libérateur ;l’Équateur chasse le traître Moreno, laquais de l’Oncle Sam, et vote à nouveau pour l’alternative progressiste héritée de Correa ; quant aux communistes chiliens, ils sont l’aile marchante du grand mouvement populaire qui a balayé la constitution héritée de Pinochet. Cela ne signifie pas que cette contre-attaque populaire soit exempte de contradictions comme on le voit au Venezuela où nos camarades du PCV dénoncent une maltraitance d’État qui ne peut, hélas, qu’affaiblir l’indispensable Front patriotique anti-impérialiste ;

En Asie, la jeune classe ouvrière birmane refuse le putsch militaire et rêve de s’affranchir aussi de la tutelle à peine moins anti-ouvrière d’Aung Sang Su Khi. En Inde, c’est par centaines de millions que les ouvriers et les paysans pauvres, conseillés par les deux puissants partis communistes indiens, s’opposent à la politique néolibérale du fascisant Janata Party et de sa politique pseudo-hindouiste et grossièrement antimusulmane.

En Afrique subsaharienne, à l’appel du PC du Bénin, du Sadi malien et d’autres forces progressistes, un mouvement populaire prometteur, héritier du panafricanisme socialisant des années 1960, exige la fin de la “Françafrique”, cette projection néocoloniale de l’impérialisme français, dans lequel le PRCF dénonce un ennemi commun des peuples africains spoliés et de la souveraineté française piétinée, en France même, par l’oligarchie maastrichtienne.

Au Maghreb, ceux qui avaient dévoyé et enterré le “Printemps arabe” en le livrant aux égorgeurs djihadistes, doivent déchanter car les peuples tunisien et algérien, femmes et jeunesse en tête, défient la répression et réclament la démocratie, le développement, le progrès social et l’indépendance véritable. Quant au Front Polisario, il n’est pas plus décidé à avaliser l’annexion marocaine que les jeunes Palestiniens ne sont prêts à accepter le statut d’indigènes de second ordre dans leur propre pays que Tel-Aviv voudrait leur imposer à jamais. Par ailleurs, malgré leurs énormes moyens et l’aide en sous-main que la CIA, les pétromonarques esclavagistes, Erdogan et, hélas, les services français ont apporté à Daesch, l’Armée nationale syrienne de conscription aidée par la Russie a écrasé les dépeceurs de la Syrie et rétabli pour l’essentiel l’unité territoriale du pays.

De manière plus générale, les peuples du monde entier ont constaté de leurs yeux que les pays socialistes ou de tradition socialiste comme Cuba, la Chine, ou le Vietnam, ont nettement mieux réagi à la pandémie que ne l’ont fait ces phares du néolibéralisme mondial que sont les EU de Trump ou l’Angleterre de Johnson, lequel a d’ailleurs failli payer de sa vie son “laisser-faire, laisser-crever” initial... Du reste, l’économie chinoise ne cesse de progresser au grand dam de Washington qui sait qu’elle perdra tôt ou tard son hégémonie mondiale...

En Europe, l’entreprise visant à criminaliser le communisme historique en l’égalant au nazisme, quitte à banaliser et à réhabiliter ce dernier par la bande, s’accentue, de même que demeure la tentative impérialiste permanente de subvertir la Biélorussie après avoir semé le chaos en Ukraine. Mais le PC d’Ukraine et la Biélorussie ont tenu bon comme le rappellent les entretiens récemment donnés à INITIATIVE COMMUNISTE par P. Simonenko, secrétaire général du PCU, et par M. l’Ambassadeur bélarusse à Paris. Si l’on résume ce tableau contrasté, on s’aperçoit que les peuples résistent aux offensives impérialistes mais que le Mouvement communiste international n’a pas encore, malgré ses efforts, réussi à redevenir une force structurante à l’échelle mondiale de manière à fédérer les résistances, à les faire converger contre le capitalisme-impérialisme, à démasquer les charlatans de l’ “Europe sociale” et à orienter les résistances populaires croissantes dans la direction d’un socialisme-communisme de nouvelle génération. Raison de plus, comme le fait le PRCF, pour participer à toute initiative susceptible de remettre le MCI et le camp anti-impérialiste à l’offensive sur le plan international...

En France même, la décomposition nationale et la fascisation s’accélèrent dangereusement à la faveur d’une pandémie que le pouvoir macroniste, à défaut d’y répondre efficacement, ne manque pas d’exploiter pour installer l’État policier (lois fascisantes dite de “sécurité globale”, sur le “séparatisme musulman”...) tout en gavant le CAC 40 de subventions publiques distribuées à profusion et sans contreparties en termes d’emplois et de salaires.

Le “grand emprunt” européen orchestré par Macron et Merkel servira d’ailleurs surtout à doter de subventions publiques les fusions capitalistes en cours dans l’industrie (avec, à la clé, la fin programmée du “produire en France”) tout en précipitant le “saut fédéral européens” : création de l’armée européenne, du Parquet européen, de la gendarmerie européenne, voire adoption d’une langue unique des institutions européennes (le tout-anglais, bien sûr !), le but stratégique de l’Empire européen en gestation étant d’unifier le grand marché transcontinental de l’emploi en exacerbant la concurrence entre salariés et le moins-disant social. Décidément, le compte à rebours de la destruction finale du pays est engagé.

Dans cette situation, il est urgent de s’interroger sur l’alternative révolutionnaire qu’il convient d’opposer au duel/duo Macron-Le Pen que les milieux oligarchiques voudraient programmer pour le second tour de la prochaine présidentielle. Un faux duel à la fois hyper-dangereux, car Macron et Darmanin en sont désormais à “prendre de droite” le rassemblement lepéniste, et totalement inconsistant puisque désormais Marine Le Pen, qui avait déjà rallié l’euro, annonce à la classe dominante, dont elle sollicite l’adoubement, qu’elle inscrit désormais toute son action dans le cadre supranational incontesté de l’UE...

La gauche établie coupée de la classe ouvrière

C’est pourquoi les alternatives proposées jusqu’ici par la gauche établie et/ou par les prétendus souverainistes (on a même droit désormais à des communiqués communs décomplexés de Dupont-Aignan, Philippot et Asselineau !) ne sont pas à la hauteur des aspirations populaires, sachant que désormais un Français sur trois n’est même plus à même de faire trois repas par jour.

Pas seulement parce que les resucées de la gauche plurielle font l’impasse sur l’orientation maastrichtienne incurable du PS et sur le caractère foncièrement antipopulaire de la “construction” européenne, ni parce que ce projet stratégique d’union des euro-gauches usé jusqu’à la corde est totalement coupé des luttes sociales, mais parce que, en l’absence d’un vrai parti communiste dynamisant le monde du travail, la “gauche” établie ne parle plus au peuple tandis que les mobilisations syndicales sont coupées de toute perspective politique.

Concernant le PCF, on ne sait toujours pas s’il veut vraiment porter une candidature propre, d’ailleurs sur des bases euro-réformistes, ou si ses éternelles velléités de semi indépendance électorale ne serviront pas seulement in fine à négocier avec Mélenchon la répartition territoriale des candidatures aux prochaines législatives. Un Jean-Luc Mélenchon qui, d’ailleurs, dédaigne répondre aux associations de défense du français et refuse de clarifier sa position sur l’UE tant il est vrai que ses eurodéputés ont été élus, hélas, sur une ligne euro-compatible. Or, sur de telles bases euro-complaisantes, la classe ouvrière – et on la comprend ! – ne “suivra” certainement pas, alors qu’elle est la seule capable de porter au second tour de la présidentielle une candidature patriotique de gauche franchement insoumise à l’UE...

Pour l’alternative rouge et tricolore avec le PRCF et Fadi Kassem.

D’où la proposition du PRCF, qui a chargé notre jeune, dévoué et brillant camarade Fadi Kassem, syndicaliste, agrégé de l’Université et diplômé de sciences politiques, de proposer aux travailleurs, dans les manifs et à l’entrée des usines, une alternative rouge et tricolore articulant l’engagement à reconstruire un parti de combat, à soutenir le syndicalisme de lutte, à agir avec les Gilets jaunes, à dialoguer avec tous les progressistes pour sortir la France de la zone euromark, sortir de l’UE par la porte à gauche, construire une nouvelle République française souveraine, sociale et fraternelle en marche vers le socialisme.

Jeunes, militants ouvriers, syndicalistes de lutte, rejoignez notre combat !
Sur cette base, notre Pôle reçoit un nombre grandissant d’adhésions de jeunes. Il faut aider le PRCF et l’aider à porter l’alliance du drapeau rouge et du drapeau tricolore sans crainte de cette “explosion sociale” qu’a raison de redouter – pour sa classe, pas pour la nôtre ! – Édouard Philippe. Ensemble faisons monter l’exigence ouvrière et populaire d’un Frexit progressiste, passage incontournable vers la révolution socialiste dans notre pays.

 http://GeorgesGastaud

COMMENTAIRES  

15/03/2021 09:54 par robess73

bon les camarades vous avez raison sur le fond .par contre présenter un candidat a la présidentielle (qui va oter 1% a JLM et faire le jeu indirect du second tour prévu par l oligarchie) est une faute politique .par ailleurs j ai trouvé le candidat Fadi d une extreme mollesse lors de son entretien avec laurent Brun représentant de l aile réformiste de la CGT.je pense qu il vaudrait mieux secouer les militants de la FI et son représentant pour clarifier et influer sa position (molle) sur une sortie de l UE ....a débattre

15/03/2021 13:01 par John

Effectivement, un représentant de la gauche (vraiment) radicale a très peu de chance à la présidentielle. A priori LFI semble être le vecteur à "gauche" le plus crédible (au sens d’obtenir assez de suffrages) pour changer la société, notamment à travers l’application de LAEC. Reste à savoir si JLM tiendra ses promesses en cas de victoire, la promesse de la constituante étant la plus importante si et seulement si elle est représentative des français dans le choix des participants. Ceci posé, je demeure dubitatif sur les intentions de JLM et de sa volonté de sortir du carcan européen. JLM serat-il un Tsipras bis ????

15/03/2021 17:00 par Iris

@ robess73

Si vous consultiez de temps à autre le site Initiative Communiste, vous en sauriez bien davantage sur les actions du PRCF concernant cette campagne présidentielle qui s’annonce. Si j’ai bien retenu les articles que j’ai pu lire en ligne, il s’agit surtout, de la part de ce « Pôle », de porter l’indispensable pré campagne politique pour que l’exigence naisse, du mouvement populaire lui-même, d’une candidature et d’un contenu franchement communistes et franchement insoumis à l’UE ( je vous fais grâce des aspirations démocratiques et de paix qui vont avec ). De ce fait, il semblerait que le PRCF se soit choisi un candidat de pré campagne activant un programme et des perspectives en mesure de satisfaire les exigences populaires des travailleurs en lutte, des gilets rouges et jaunes bis et des syndicalistes éveillés, à savoir la souveraineté populaire, l’indépendance nationale pleine et entière, etc…. Vous pourrez en déduire ce qu’il vous plaira, mais j’imagine mal le PRCF obtenir 500 signatures d’élus pour valider une candidature définitive. Et puis, ôter 1% des voix à JLM, je crois qu’il faut plutôt frapper du côté d’un PCF qui a perdu son âme depuis 1976, tout en abritant des « réfugiés politiques » en son seing, comme son ancien secrétaire général, ce qui ne s’était jamais vu auparavant !

15/03/2021 18:37 par robess73

iris .je suis les activités du prcf puisque sympathisant et inscrit a son site .je crains fort d apres mes lectures qu ils ne tentent de présenter un candidat (fadi).ils auront facilement les signatures (car tout est bon pour dézinguer la FI seule en mesure d etre au second tour) et vous avez raison .le fil rouge est la constituante .bien que celle ci fut aussi le grand projet des mencheviks en 1917 (pour faire échec au bolchéviks !).quoique qu il en soi il faudra un sacré soutien populaire en cas de victoire de jlm .car il risque de ne meme pas avoir le temps de convoquer la constituante avant d etre éjecté .(voir frederic lordon)

15/03/2021 20:08 par Xiao Pignouf

Un Jean-Luc Mélenchon qui, d’ailleurs, dédaigne répondre aux associations de défense du français

Quelqu’un a-t-il une idée de ce que ça veut dire ?

16/03/2021 03:44 par babelouest

@ Xiao Pignouf
Je pense que c’est très clair : Mélenchon n’a pas dans la FI un instrument de défense du français, pourtant très attaqué. En revanche, Georges Gastaud est le responsable de l’une des associations de défense de la langue française, qui s’appelle C.O.U.R.R.I.E.L., la dernière fois où je l’ai vu c’était à l’occasion d’une réunion de coordination des soutiens du français qu’une amie avait organisée à Paris (je lui avais donné un coup de main).

D’ailleurs voici la liste probablement non exhaustive de ces associations.

16/03/2021 09:11 par Xiao Pignouf

@Babelouest

N’étant pas plus développée, cette info est claire pour vous, elle ne l’était pas forcément pour moi. Merci en tout cas.

16/03/2021 16:26 par robess73

“babelouest ”JLM ne peut pas répondre a tous ...vous en conviendrez..par contre c est l un des hommes politiques qui manie le francais (écrit et oral) avec un grand soin en évitant le "globish".manière a lui de défendre le francais .!!

18/03/2021 11:10 par Danael

Je suis en général assez d’accord avec vos positions à l’international et sur la question de l’étau UE-euro qui pose de sérieux problèmes concernant l’émancipation des travailleurs. Cependant si vous ne changez pas votre stratégie de communication qui reste plutôt à l’ancienne et votre ton parfois paternaliste, du genre "vous allez apprendre aux ouvriers" et pas l’inverse ( vous l’avez eu ce ton d’ailleurs au tout début pour les gilets jaunes que vous intégrez à présent dans votre lutte). Vu le niveau d’éducation pas si mal malgré tout dans ce pays, il va falloir nettement changer votre approche pour réussir à nous convaincre et vous convaincre aussi d’évoluer :-)

18/03/2021 14:32 par Placide

@Robes73

Le fait est que le PRCF a ces dernières années invité à plusieurs reprises par des lettres ouvertes Mélenchon et Roussel au débat.
Sans jamais obtenir aucune réponse, sur la forme comme sur le fond. Ces interpellations se faisant d’ailleurs sur la fondement plus que légitime que le positionnement pris par Mélenchon allant à rebours de sa campagne de 2017 sur la la question de la sortie de l’UE avec le virage pris lors des européennes ainsi que la fuite en avant de Roussel derrière le tandem PS/EELV dans une ressucée de la gauche plus rien masqué derrière de grande déclaration identitariste ont fait totalement disparaitre du champ électorale une alternative progressiste crédible pour les travailleurs. Il suffit de regarder les résultats de chacune des élections depuis la présidentielle 2017.

Dans ces conditions, comment faire entendre des propositions utiles et mobilisatrices pour les travailleurs ? Le PRCF a un programme et des sollutions. Et un bon moyen de faire que le débat à gauche s’ouvre c’est de proposer un candidat.
Quand certains s’inquiètent du "partage" des voix que ferait naitre des candidature à gauche de Mélenchon, dans une popol d’apothicaire qui n’a d’ailleurs rien de réaliste, ils oublient que le premier enjeux de la campagne c’est de mobiliser les pauvres, les chômeurs, les ouvriers, les agents des services publics... bref les travailleurs qui abondent les énormes bataillons d’abstentionniste en mal de perspective politique intéressante.
Ouvrir le débat autour d’une perspective "rouge et tricolore" c’est à dire une perspective de démocratie à travers la souveraineté populaire en brisant les chaines de la dictature de l’UE et une perspective de progrès des droits des travailleurs c’est au contraire construire une dynamique pour rétablir une possibilité de victoire de la vraie gauche. Mélenchon comme Roussel ne devraient pas avoir peur de ce débat.
Bravo à Fadi Kassem et aux communistes du PRCF de prendre leurs responsabilités.

19/03/2021 09:39 par Hassinus

Bonjour,
Encore un qui oublie de dire comment neutraliser ou même freiner un tout petit peu les médias du capitalisme qui chaque jour, chaque minute, chaque seconde discréditent les idées et la réalité communistes, médias tous entre des mains sionistes, le sionisme étant l’ennemi mortel du communisme. Les dirigeants de gauche ( non pas la tendance droitière de la droite déguisée en partis de gauche, continuer de considérer le Ps comme parti de gauche est une hérésie) font l’impasse sur la nuisance des médias qui forment la vraie avant-garde du capitalisme triomphant et tant qu’on ne trouve pas un moyen de lutte contre eux, il sera difficile aux forces de gauche d’avancer d’un millimètre. C’est donc un combat prioritaire... Faire comme si le problème n’existait pas, c’est faire de la plus belle façon la politique de l’autruche...

20/03/2021 18:28 par Autrement

Je suis toujours étonnée, malgré tout le respect que j’ai pour les anciens combattants, de la morgue tranquille (qui pourtant remonte loin) dont font preuve parfois les communistes qui se disent ou se veulent franchement « orthodoxes ». Je me réjouis tout de même que F. Kassem et G. Gastaud aient mis dans leur titre « alternatives révolutionnaires » au pluriel.

Alors, affirme le citoyen Placide au nom du PRCF, les militants de la France insoumise, avec leur présence dans toutes les mobilisations, leur programme l’Avenir en commun et leur porte-parole JL Mélenchon « oublient que le premier enjeu de la campagne c’est de mobiliser les pauvres, les chômeurs, les ouvriers, les agents des services publics » ??!! , eux qui agissent constamment pour dénoncer la situation qui leur est faite, qui luttent sur tous les terrains pour les informer, les soutenir et les convaincre de ne pas se laisser faire ? Eux qui se prennent tous les coups-bas dans la bataille médiatico-politique ?
Cette affirmation est indigne.

Le PRCF oublierait-il, lui, qu’il s’agit en urgence d’empêcher la continuation mortelle de la politique que nous subissons, c’est-à-dire de porter au pouvoir le plus tôt possible (dès 2022) une équipe qui en prenne le contre-pied et qui ouvre la voie au développement des luttes ? Un candidat du PRCF a-t-il la moindre possibilité de se porter au pouvoir ? Non. Il ne peut que faire de l’agit-prop d’échelle très minoritaire ou même contre-productive. Autant ses analyses aident à la réflexion, autant sa stratégie (« lui seul peut impulser et guider une alternative vraiment révolutionnaire ») est stérile.

Le PRCF a pris comme prétexte ce qui serait un « recul » de Mélenchon sur les questions européennes, prétexte qui l’a poussé à la triste décision d’appeler à l’abstention aux élections européennes. On comprend la référence à 2005. Mais cette décision a évidemment laissé l’UE en l’état, et même a renforcé ses partisans (confort du PS, poussée des Jadot, sans parler des autres). Et maintenant, le même prétexte, qui se réduit en fait à un procès d’intention (mais à force d’être répété...), lui sert a faire sa propre promotion.

Le PRCF semble ne pas voir qu’il risque d’amoindrir quelque peu l’idée communiste en embouchant, vingt ans après, le porte-voix d’un Besancenot, et son rêve de transformer impromptu la Ligue communiste révolutionnaire en un Nouveau parti anticapitaliste... de masse. La suite a montré l’inanité d’une telle tentative, et il ne s’agit pas seulement d’une querelle d’étiquettes. C’est le grand nombre seul qui peut se donner le parti efficace qu’il lui faut dans telles et telles circonstances, et non l’inverse.

C’est pourquoi la France insoumise, qui n’est pas un parti mais un mouvement, et qui a au contraire pour base et pour vocation la mobilisation la plus large, classe ouvière comprise, peut seule faire bouger et fait effectivement bouger les lignes dans le paysage politique du pays, en ayant pris la première la défense des Gilets jaunes et en s’efforçant de représenter dans son programme les intérêts du peuple tout entier, par-delà les partis traditionnels, bien figés, eux, dans leur tactique « unitaire » de collage étroitement électoraliste.

L’Avenir en commun m’apparaît clairement comme un programme « communiste » réel et actuel, concrètement adapté à la situation présente, d’ailleurs toujours perfectible, et surtout conçu de façon dynamique et combative (il y aura amplement matière à des combats acharnés...), pour que le grand nombre une fois au pouvoir, au vu des nécessités urgentes, s’en saississe pour aller toujours plus loin, frayant une voie vers un communisme du XXIe siècle.

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