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Thème : Attentat du Bataclan

Bataclan, le 11 septembre français

Philippe NADOUCE

Le 13 novembre 2015 au soir, les médecins et la brigade de Recherche et d’Intervention (BRI) arrivent au Bataclan. Ils n’en reviennent pas. Des victimes par dizaines sont couchées sur le sol, certaines souffrant de blessures par balles très hémorragiques, caractéristiques des zones de conflits ouverts que l’on voit à la télé. La France est sous le choc, atterrée par l’horreur et la surprise. Ces tueries à l’arme lourde – l’attentat de Charlie Hebdo était encore dans tous les esprits – sont nouvelles en France mais surtout, et c’est en cela que l’évènement est historique, elles touchent des gens comme vous et moi, des Français et Françaises paisibles.

La fonction de l’affect, bien qu’indispensable au moment de l’atroce tragédie du Bataclan, est fort heureusement revenue de son paroxysme douze mois après l’attentat mais les autorités en ont tiré un profit certain qu’il nous appartiendra de définir puisqu’après tout, c’est de l’état français et de ses débordements criminels dont nous allons parler ici. Le traumatisme des tueries est cependant toujours là ; ses ramifications symboliques sont enracinées dans l’inconscient collectif des Français et contribuent à alimenter les poches de haines racistes et les pulsions identitaires qui s’affichent aujourd’hui, au mépris de toute mémoire historique, dans les partis politiques aux pouvoirs, ou de la droite et de l’extrême droite. Pour preuve, les délires de l’ancien ministre Luc Ferry dans Le Figaro, féru d’un langage et de sous-entendus d’un autre âge ; il tonne et adjure de : « résister aux collabos islamo-gauchistes » et à « leur pacifisme munichois ». On croit rêver. Cette litanie est aussi celle du blairiste (...) Lire la suite »
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