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Thème : Bosnie-Herzegovine

La Femme du ferrailleur : ça bouge en Bosnie.

Rosa LLORENS

Bien qu’il nous parvienne avec deux ans de retard, le film de Danis Tanovic (auteur en 2001 de No Man’s Land) est d’une actualité brûlante ; au milieu de grandes manoeuvres dans l’Est, il nous ouvre une fenêtre sur un pays-fantôme, qui avait à peu près disparu des medias depuis le démantèlement de la Yougoslavie et son annexion, morceau par morceau, par l’UE grâce aux accords de Dayton en 1995.

En pleine crise ukrainienne, c'est l'occasion de voir ce que signifie concrètement le rattachement d'un pays ex-soviétique à l'Europe de l'Ouest libérale. Les gens (et pays) heureux n'ayant pas d'histoire, on pourrait croire que la Bosnie Herzégovine sous occupation de l'Eufor (force militaire européenne) est un paradis ? La Femme du ferrailleur nous en donne une tout autre image. Nous sommes dans un village gitan de Bosnie, dans le canton de Tuzla, au Nord de Sarajevo. Les secteurs "oubliés" par la libéralisation-mondialisation, dans leur pauvreté, permettent encore à leurs habitants de pratiquer une économie de survie (tandis que dans les régions "développées", il n'y a pas de milieu entre bien-être et exclusion) : Nazif gagne la vie de sa famille au jour le jour, en dépeçant des épaves de voiture, dont le métal est vendu au poids (curieusement, alors que l'Allemagne est passée à l'euro, la monnaie bosniaque est le mark – de même que le franc disparu en France a encore cours dans les ex-colonies (...) Lire la suite »

Explosion sociale en Bosnie-Herzégovine !

Philippe ALCOY

« Que les politiciens ne disent pas que les manifestants sont des hooligans (…) il s’agit de nos enfants qui nous voient souffrir depuis des années ; c’est la faim. Les vrais hooligans sont les ministres et le chef du gouvernement [de Tuzla] qui ne veulent pas comprendre ce qu’est de n’avoir rien à manger ».

C’est ainsi que s’exprimait une ouvrière de Dita, une entreprise de la ville de Tuzla qui fabrique du détergent et dont les 110 salariés ont des arriérés de salaire depuis 27 mois [1]. Le cas de Dita est loin d’être isolé dans cette région qui fut la plus industrialisée de la Bosnie-Herzégovine à l’époque titiste. Après des années de fermetures d’entreprises, de privatisations mafieuses et de montée du chômage, les jeunes et les travailleurs de Bosnie ont exprimé leur rage accumulée. En effet, le 5 février dernier, une manifestation contre le chômage, la misère et les privatisations appelée par des travailleurs d’entreprises privatisées et des jeunes au chômage de la ville de Tuzla (au nord-est) mettait le feu au pays. Les manifestants ont jeté des œufs et des projectiles contre le bâtiment du gouvernement du canton et ont essayé de forcer le cordon de police qui le protégeait. Très rapidement des affrontements entre la police et les manifestants ont éclaté ; 23 manifestants ont été blessés et presque 30 (...) Lire la suite »