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Thème : EZLN

A propos de paroles ardentes et de rêves rebelles : l’insurrection indigène (Rebelion)

Luis MARTINEZ ANDRADE
Le 1er janvier 1994, dans le sud-est mexicain, un groupe d'indigènes, le visage recouvert d'un passe-montagne et armés de fusils rustiques, défiait le gouvernement et l'armée du Mexique. Ils réclamaient la terre, du travail, un toit, de la nourriture, la santé, l'éducation, la liberté, l'indépendance, la démocratie et la justice pour les 56 ethnies de la République. La nouvelle d'un soulèvement populaire dans le coin le plus pauvre du pays faisait l'effet d'une douche froide autant sur la classe politique que sur les élites patronales, car à cette époque, l'information qui faisait la une des principaux média était la si fameuse entrée du Mexique dans la « modernité » à travers la signature du Traité de Libre Echange. En plus de souligner une relation asymétrique entre deux pays faisant partie du G8 et leur homologue mexicain, ce traité avait pour objectif la consolidation du modèle néolibéral. C'est pour cette raison que le mouvement néo-zapatiste faisait irruption sur la scène politique afin de dénoncer (...) Lire la suite »
Communiqué du Comité révolutionnaire autochtone clandestin - Commandement général de l’Armée de Libération National Zapatiste, Mexique.

l’EZLN annonce les prochaines étapes (El Kilombo)

Sous-commandant Marcos
Au peuple du Mexique, Aux peuples et gouvernements du monde, Frères et soeurs, Camarades, Le 21 décembre 2012, dans les premières heures du matin, nous nous sommes mobilisés à plusieurs dizaines de milliers d'indigènes zapatistes et nous avons pris, pacifiquement et silencieusement, cinq municipalités du sud-est de l'État mexicain du Chiapas. En traversant les villes de Palenque, Altamirano, Las Margaritas, Ocosingo et San Cristobal de las Casas nous vous avons regardé et nous nous sommes regardés en silence. Nous n'apportons pas un message de résignation. Nous n'apportons pas la guerre, la mort et la destruction. Notre message est un message de lutte et de résistance. Après le coup d'état médiatique qui vient de propulser l'ignorance au pouvoir fédéral, une ignorance mal dissimulée et encore plus mal maquillée, nous nous sommes montrés pour leur faire savoir que s'ils ne sont jamais partis, nous non plus. Il y a 6 ans, une partie de la classe politique et intellectuelle a cherché quelqu'un (...) Lire la suite »
21 décembre 2012. Les médias étaient à Bugarach...

La marche des Zapatistes (Upside Down World)

TIM RUSSO

Le silence assourdissant de la renaissance...
On n’entendait que le bruit de la pluie sur les pavés des villes coloniales du Chiapas lorsque les touristes du monde entier venus attendre la fin du monde au coeur de la civilisation Maya ont eu la surprise d’assister à la marche silencieuse de plus de 40 000 Zapatistes Mayas masqués venus apporter un démenti à leur fausse interprétation apocalyptique du 13 Ba’ktun mayan.

Le léger bruit des pleurs d'un bébé attaché au dos de sa mère masquée s'échappait parfois de dessous la cape imperméable qui le protégeait pendant que les rebelles mayans défilaient indéfiniment en silence sous la pluie. Ils avançaient quatre par quatre les pieds nus dans leurs sandales à travers les mêmes villes où ils avaient aussi manifesté à la surprise générale par une froide nuit de Saint Sylvestre il y a de cela 19 ans, en criant leur premier YA BASTA ! (Ca suffit !) Hier l'arme, différente de celle du soulèvement armé de 1994, était le silence des Zapatistes et leur autorité morale, l'écho de leur silence uni et retentissant qui hurlait YA BASTA ! une fois de plus. Un silence qui, appuyé par leur présence massive à San Cristóbal de las Casas, Ocosingo, Altamirano, Las Margaritas et Palenque, signifiait avec force qu'une nouvelle ère maya avait commencé et que les Zapatistes en faisaient partie. Un silence qui voulait rappeler au President Enrique Peña Nieto nouvellement intronisé à Mexico et à son (...) Lire la suite »

EZLN, Chiapas : Vous entendez ? C’est votre monde qui s’écroule...

Jean-Pierre PETIT-GRAS
Seules quelques paroles ("Vous entendez ? C'est votre monde qui s'écroule..."), prononcées par le Sous-commandant insurgé Marcos, ont accompagné vendredi 21 décembre l'impressionnante manifestation silencieuse de dizaines de milliers de bases d'appui de l'EZLN, qui ont envahi pendant plusieurs heures le centre des principales villes indigènes du Chiapas. A leur façon, les mayas et zoques de l'Armée Zapatiste de Libération Nationale ont rappelé deux vérités aux "puissants" de ce monde, et à leurs médias qui depuis des jours pataugent entre frivolités et obscénités à propos d'une culture qu'ils ignorent grossièrement. La première, c'est que c'est bien le monde capitaliste industriel qui, de catastrophe en catastrophe, s'effondre et menace l'humanité tout entière. La seconde, c'est que pour les zapatistes, qui se définissent eux-mêmes comme "les plus petits" et les gens "couleur de la terre", leur monde (et le nôtre ?) est à reconstruire... Ces photos, et les montages vidéo qui suivent, ont été prises sur (...) Lire la suite »

Mexique : Au Chiapas, la guerre en catimini...

Jean-Pierre PETIT-GRAS
C'est une question que l'on nous pose souvent... « Que deviennent les zapatistes ? On n'entend plus parler d'eux... » On assiste pourtant ces derniers temps, dans l'Etat du Chiapas, à une forte recrudescence de la guerre sournoise contre le mouvement zapatiste. Celle-ci progresse implacablement, notamment dans les régions et villages où les bases de apoyo, les paysans mayas et zoques adhérents à l'EZLN ne sont pas majoritaires. Les agressions sont perpétrées par des groupes paramilitaires. Rappelons que ces organisations paramilitaires sont constituées à l'instigation des autorités gouvernementales, au niveau de l'Etat du Chiapas et de l'Etat fédéral. Il s'agit pour le pouvoir de mettre en oeuvre la fameuse stratégie de « guerre de basse intensité », si bien décrite par Marie-Monique Robin dans « Les Escadrons de la mort », et imaginée par les militaires français après les échecs cuisants subis en Indochine et en Algérie, au cours des guerres coloniales des années 1940, 50 et 60...(Nous apportons ces (...) Lire la suite »

L’insurrection zapatiste au Chiapas, 15 ans après

Esther VIVAS, Josep Maria ANTENTAS
Ce 1er janvier 2009 a été le 15e anniversaire de l'insurrection zapatiste au Chiapas, au moment où entrait en vigueur le Traité de Libre Commerce (TLC) entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique. L'irruption de l'Armée Zapatiste de Libération Nationale (EZLN) avait ébranlé l'ambition du gouvernement néolibéral corrompu de Carlos Salinas de Gortari de présenter ce TLC comme « l'intégration définitive » du Mexique dans la « modernité ». Le soulèvement a galvanisé l'opposition à un Traité qui avait déjà suscité au cours du processus de négociations de vastes campagnes de protestation ainsi qu'une dynamique intéressante et innovatrice de coordination des luttes entre syndicats, mouvements sociaux et organisations diverses des trois pays concernés. Le soulèvement zapatiste a marqué symboliquement le début d'un nouveau cycle international de luttes et de contestation du « nouvel ordre mondial » proclamé par Bush père en 1991 pour définir la réorganisation du monde consécutive à la chute du Mur de Berlin en 1989 ; (...) Lire la suite »

L’escargot zapatiste, la peur et la pluie

Jean-Pierre PETIT-GRAS

Les crêtes voisines, hérissées de sapins, font inévitablement penser aux dessins des enfants d’ici. Pour mieux exorciser, probablement, la menace lancinante des hélicoptères et des blindés de l’armée fédérale mexicaine, les gosses plantent un peu partout, cachés derrière les lignes de montagnes ou dans l’épaisseur des taillis, des petits bonhommes et bonnes femmes portant le passe-montagne de l’EZLN.

Depuis l'est, de lourds nuages gris ont surgi tout à coup, et fondu sur Oventik. Mais la pluie a tardé. Comme pour nous laisser le temps, cette fois, de finir le travail collectif dans le chomtik. Tant mieux, cette activité est toujours un vrai plaisir, parsemé de petites découvertes, de moments de franche rigolade. Il s'agit d'achever le nettoyage des mauvaises herbes qui viennent manger le pain du maïs. En tâchant de ne pas abîmer les plantes amies, les aromatiques, l'amour en cage, les haricots qui grimpent sur les tiges déjà hautes et, bien sûr, tapies sous leurs larges feuilles, deux ou trois variétés de calebasses. En évitant également de trancher le cou ou une patte des poulets et des jeunes dindons venus ramasser les vers offerts à l'avidité de leurs becs par l'énergie des sarcloirs. Un dernier répit, le temps de remiser les outils dans la cabanne de planches, et l'averse se répand, avec une vigueur généreuse, sur le caracol. Il nous faudra pourtant tout à l'heure monter jusqu'à la clinique, (...) Lire la suite »