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Thème : Front populaire

Classe contre classe et Front populaire au cinéma

Jacques FRANJU

Au tout début des années 20, se met en place la stratégie classe contre classe au niveau du Komintern (la Troisième Internationale), promouvant, en adéquation avec les partis communistes de certains pays, d’une ligne dur de regroupement de la classe ouvrière et de sa conscience propre contre la social-démocratie et la bourgeoisie en général.

Une stratégie qui ne différencie pas les différents courants bourgeois et qui, par exemple, ne faisait pas de distinguo clair entre la social démocratie et le fascisme, l’un étant simplement la continuité de l’autre. Avec cette stratégie, l’alliance de partis était très peu recommandée. Dans les années 30, les organisations communistes commencent à abandonner cette stratégie pour celle du « front uni antifasciste » sous l’égide notamment des communistes français et du bulgare Georgi Dimitrov. Cette nouvelle stratégie fait prévaloir la défense de la démocratie formelle (bourgeoise) face au fascisme, en passant par une alliance large au sein de la société, notamment avec les petits-bourgeois. Pour les communistes il s’agit de mener cette alliance et de pouvoir critiquer de l’intérieur tout atermoiement de la social-démocratie, en montrant que pour aller jusqu’au bout de la logique de front et de la défense de la démocratie, il faut passer par des réformes sociales dures et même à terme par une révolution. En (...) Lire la suite »

La Marseillaise (3) : la production du film

Jacques FRANJU

Après avoir analysé le film, penchons-nous un peu sur la production de celui-ci. Tout d’abord, de qui provient l’idée du film ? Les avis divergent. En effet, l’un des collaborateurs du film, Jean-Paul Dreyfus, insinue qu’il s’agit de sa femme de l’époque, membre avec Jean Renoir de l’association Ciné-Liberté, qui aurait eu l’idée. Toutefois, d’autre sources tendent à faire penser que ce soit Renoir lui-même qui aurait présenté l’idée de la fiction lors d’une réunion du secrétariat de l’association en décembre 1936.

Jean Renoir (1894-1979) a un parcours plutôt atypique. Réalisateur français renommé de plusieurs films comme La règle du jeu, La chienne, La Grande illusion ou French Cancan, il est déjà à l’époque l’un des réalisateurs de l’Hexagone les plus acclamés par la critique. Atypique, car si à l’époque du film il fut un compagnon de route du PCF, il eut longtemps une tendance anarchisante, mais en 1940 il proposa ses services au nouveau pouvoir vichyste (qui fut refusé), avant de quitter la France pour les Etats-Unis, pays pour lequel il garda une amitié profonde et la double nationalité. Il est clair, sans plus de développement, que ce qui caractérise Renoir n’est pas une cohérence politique sur le long terme et ce que nous pouvons aisément lui reprocher. Toutefois au moment de La Marseillaise, Renoir se laissait enivrer par l’élan donné par le Front populaire. Sans aucun doute, c’est sa relation amoureuse avec sa monteuse Marguerite Houllé, communiste, qui l’influença dans le choix de ses thèmes et de son (...) Lire la suite »

La Marseillaise (1) : le Front populaire au cinéma

Jacques FRANJU
« Le commerce cinématographique classe les films en deux catégories : les films modernes et les films historiques. Les films modernes sont ceux qui prétendent se passer de notre temps. Les films historiques sont ceux qui prétendent se passer avant. [...] Quitte à me faire beaucoup d’ennemis je ne crois pas beaucoup à cette classification. [...] Aussi, (je) propose une grande simplification, c’est de réduire ces deux catégories en une seule et déclarer que les films ne doivent être ni « historiques » ni « modernes », mais tout simplement actuels. » Cette citation est issue du dossier de presse de La Marseillaise, film français sorti en 1938, et c’est son réalisateur Jean Renoir qui parle. Cette simplification énoncée, bien que partiale, s’applique très bien à son film, à la fois historique en décrivant des évènements de la Révolution française, et moderne car faisant référence à des événements se déroulant durant la production du film et dont les thèmes même du film sont liés à l’actualité. L’œuvre provient des (...) Lire la suite »

De la genèse des conquis sociaux de 1936 en France… à leur destruction en 1940

Gérard DEL MASCHIO
1906 : instaurer un repos dominical, « ce n’est pas possible » - proclamait à l'époque le patronat (sur le même air qu'aujourd'hui pour les retraites, la Sécu, la taxation des capitaux, etc.). Le 1er mai 1906, les ouvriers n’obtiendront pas les quarante heures… mais ils gagneront la loi du 13 juillet 1906 qui rend obligatoire le repos hebdomadaire. C’est aussi les 10 jours de congés payés pour les gaziers et électriciens parisiens qui se généraliseront en 1936 à l’ensemble des travailleurs. Mai - juin 1936 n'est pas une explosion spontanée. Le krach boursier du 24 octobre 1929 à la bourse de New York entraîne une dépression terrible, où le chômage et la pauvreté explosent puis en Europe où l'Allemagne est touchée de plein fouet. Six millions de chômeurs (33 % de la population active) vont constituer un terreau pour le développement du parti nazi. L'antiparlementarisme se développe, nourri de scandales politico-financiers (affaire Staviski). Les mouvements d’extrême droite se développent, de nombreuses (...) Lire la suite »
Un court article où l’on voit que ma grand-mère faisait du vélo...

1936-2013 : En remontant le temps des cerises…

Venezuela infos

France 1936. Le Front Populaire gagne les élections.

Le gouvernement dirigé par Léon Blum impose des lois sociales comme la France n'en avait jamais connues : augmentations de salaire, conventions collectives, reconnaissance des syndicats dans les entreprises et - revendication portée par la CGT - premiers congés payés. Naît le droit aux vacances, qui jusque là était le privilège de la bourgeoisie. 560 000 billets de congés populaires sont vendus à partir du 3 août 1936. Venezuela 2012-2013. Le gouvernement bolivarien dirigé par Hugo Chavez renforce le droit aux vacances par la nouvelle Loi du Travail (mai 2012), augmente le salaire minimum, investit dans de nouvelles infrastructures de tourisme et de transport, régule les prix du secteur privé touristique. Lors des vacances de décembre 2012-janvier 2013, le nombre de voyageurs des secteurs populaires à l'aéroport de Maiquetia et à la gare routière de La Bandera bondit en moyenne de 25 %. Question : à l'aide des dessins ci-dessous, imaginez comment l'internationale du Parti de la Presse et de (...) Lire la suite »