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Thème : Politique carcérale

À la prison de Gilboa, en Israël : « Si un détenu avait le malheur de bouger, tout le monde était battu »

Pierre BARBANCEY

Salaah Salaah, originaire de Burqa en Cisjordanie, a été détenu à la prison de Gilboa, en Israël, pendant cinq ans et quatre mois. Libéré lundi, il nous livre un témoignage sur ses conditions de vie en prison et ce qui s’y passe depuis le 7 octobre.

« Depuis le 7 octobre au matin, toutes les prisons sont fermées au monde extérieur. Nous avons subi des humiliations et des violences physiques. Parmi nous, il y a des malades, des personnes âgées et des blessés. En raison des tortures infligées par les gardiens de prison, certains détenus ont eu des membres cassés, sans accès à des soins médicaux. Nous étions interdits de sortie dans la cour de la prison. Les gardiens effectuaient l’appel trois fois par jour, à 6 heures, à 10 heures et l’après-midi. Ils pénétraient dans les cellules, choisissaient au hasard trois ou quatre détenus et les frappaient devant les autres. Depuis le 7 octobre, les prisons sont surpeuplées en raison du grand nombre d’arrestations. Les prisonniers transférés vers la prison de Gilboa (au sud de Naplouse) attendent dans une salle d’attente. Depuis leur arrivée jusqu’à l’entrée dans la cellule, ils sont maltraités tout au long du chemin. Des cellules émane une odeur nauséabonde de sang et d’urine. Un plat de riz est partagé entre (...) Lire la suite »
Au « trou » par 50°, enfermement pendant des semaines dans un cercueil sale, privation sensorielle totale...

Déclaration de Leonard Peltier pour la 24ème commémoration du 48ème anniversaire de la bataille à Oglagla en 1975

Leonard PELTIER

Leonard Peltier est un militant amérindien (Native American) anishinaabe/lakota, né le 12 septembre 1944, incarcéré depuis 1976 et condamné à deux peines à perpétuité. Il est membre de l’American Indian Movement.
L’organisation Amnesty International le considère comme un prisonnier politique, qui « devrait être libéré immédiatement et sans condition » (Wikipedia).

Salutations, mes parents, amis, soutiens, ceux que j’aime. Je veux que vous compreniez qu’après toutes ces années en prison, je peux ne pas penser comme vous, je peux ne pas parler de la façon dont vous aimeriez que je parle, mais des temps comme ça pèsent. On vieillit. Les genoux font mal. Le dos fait mal. Tout fait mal. On arrive à un point où on voit les choses comme elles sont réellement, au-delà des doux mots qu’utilisent les gens pour qu’on se sente bien, à propos de choses qui n’ont rien à voir. Parlant de mon affaire, quelques fois je pense que j’en parle trop, quelques fois pas assez. En pensant à la liberté et la justice, c’est très difficile de ne pas y penser. Quand on est en prison, quand on est dans une boite, un grand cercueil, jour après jour, année après année, ça ne finit jamais. C’est comme être enterré vivant. À ce point particulier de mon emprisonnement, non seulement moi, mais d’autres prisonniers dans cette prison de sécurité maximum, sommes tout le temps placés en isolement (...) Lire la suite »

Julian Assange, la guerre et le goulag étasunien

Luk VERVAET

(première partie)

La décision de la Cour suprême de Londres du 10 décembre 2021 n'a pas surpris. Sur la base des garanties étasuniennes, deux juges ont annulé le verdict d'un tribunal inférieur qui empêchait l'extradition en janvier vers les États-Unis du fondateur de WikiLeaks, Julian Assange. La juge Vanessa Baraitser avait alors jugé que l'extradition d'Assange et son éventuel placement dans une prison à sécurité maximale (supermax) et/ou sous un régime de Mesures Administratives Spéciales (SAM) risquaient de le pousser au suicide, compte tenu de son état mental fragile. Sur l’essentiel, à savoir le droit de divulguer des documents classifiés sur le mépris de la vie humaine, la corruption, les mensonges et les innombrables crimes de guerre étasuniens commis dans la guerre contre le terrorisme, la juge avait accepté la demande d'extradition des EU. Ce n'était donc qu'une question de report. Sans le vouloir, le premier verdict représentait pourtant un aveu sans précédent de l'horreur du système étasunien d'isolement (...) Lire la suite »

Méga-prison et justice à l’envers

Luk VERVAET

Co-signé par Laurent Moulin, Ana Navarro, Jean-Baptiste Godinot, Elisabeth Grimmer, Ernesto Moreno, Stéphanie Guilmain, Camille Seilles. C’est une affaire qui dure depuis six ans. Le 20 mai 2015, une quinzaine de manifestants, armés de… banderoles, entrent dans la Régie des bâtiments pour crier leur opposition à la construction de la maxi-prison à Haren (Bruxelles). Lors de l’action, dans un moment de colère, un manifestant donne un coup de poing sur la maquette de la future prison, exposée dans le hall d’entrée. Elle est cassée.

Ce n’était pas l’objectif de cette action. Sinon les manifestants s’en seraient sans aucune doute pris autrement ; ils n’auraient pas fait une manifestation publique avec des calicots, et ce en présence d’un public nombreux. Mais la machine policière et judiciaire se met immédiatement en marche. Condamnés pour être présents ! Quatre des manifestants sont identifiés grâce à des caméras. Les images ne montrent pas qu’ils sont en train de s’en prendre à la maquette, mais témoignent uniquement de leur présence à la manifestation. En 2018, la justice frappe ces jeunes à coups de bâton : ils sont condamnés à dix mois de prison avec un sursis de trois ans pour « destruction de bien mobilier en bande ». Ce n’est pas fini. Trois ans plus tard, le 1er octobre 2021, un tribunal prononce le verdict pour le volet civil de l'affaire. Les quatre sont condamnés à rembourser 43 000 euros à la Régie des bâtiments, propriétaire de la maquette. Vous avez bien lu : 10 mois de prison et 43 000 euros pour une maquette, une (...) Lire la suite »

Julian Assange, les "garanties étasuniennes" au crible de l’histoire

Luk VERVAET

Dans son jugement du 4 janvier 2021, en 410 points, long de 132 pages, la juge Vanessa Baraitser a rejeté la demande étasunienne d’extradition de Julian Assange. Pour justifier son refus, elle s’est focalisée presqu’exclusivement sur les Mesures Administratives Spéciales (Special Administratives Measures, SAMs) qui pourraient être imposées à Julian Assange.

Elle s’est basée sur les témoignages devant la Cour des prisonniers soumis à ces SAMs, comme Ahmed Abu Khatallah (représenté par l’avocat Eric Lewis), Abu Hamza (représenté par l’avocat Lindsay Lewis) ou encore sur le témoignage de Maureen Baird, une ancienne gardienne d’une prison à New York (MCC). Dans les points 308 et 309 du jugement, elle souligne qu’elle a lu sur internet le matériel sur la prison supermax ADX Florence et en particulier le rapport “The Darkest Corner” de 2017 (1). Ce rapport décrit les conditions SAMs comme étant pires que celles de Guantanamo et comme une forme de torture, violant aussi bien les lois étasuniennes qu’internationales. Le débat autour des SAMs devant le tribunal Le jugement reprend les répliques de l’avocat des autorités des EU disant que les mesures SAM ne sont qu’exceptionnellement et rarement appliquées. Selon lui, prétendre qu’Assange sera soumis aux SAMs n’est que pure spéculation. Le 1er septembre 2020, dans toutes les prisons du pays, il n’y aurait que 47 (...) Lire la suite »

Non à l’acharnement contre Jean-Marc Rouillan

Stop-acharnement

Pour signer cet appel, vous pouvez écrire à cette adresse suivante : stop-acharnement@protonmail.com
Depuis le 9 juillet dernier, Jean-Marc Rouillan est en détention à domicile. Il accomplit actuellement une peine de huit mois fermes pour « apologie de terrorisme ».

Alors qu’il ne lui reste que quelques semaines avant de terminer sa condamnation, le Parquet anti-terroriste demande son incarcération en milieu fermé.

La décision définitive sera prise par le tribunal de l'application des peines en audience, au tribunal d'Auch, le 25 novembre prochain, dans un climat de surenchère répressif encouragé et exercé par le gouvernement. Le Parquet justifie sa demande sur la base de deux incidents techniques du bracelet électronique. Le premier, le 18 août, est le résultat d'un choc involontaire ; le second, le 24 octobre, est dû à un décrochage du bracelet. A chaque fois, l'administration pénitentiaire a constaté la présence du détenu à son domicile et a pu communiquer avec lui. Il n'y a jamais eu de rupture de la détention. Il faut signaler que durant cette peine, le détenu n'a bénéficié d'aucune permission – professionnelle ou familiale – ni d'aucune RPS (jours de réduction de peine). Aujourd'hui la demande du Parquet relève de l'acharnement. Un acharnement que Jean-Marc Rouillan connaît bien : l'État n'a de cesse de prendre tous les prétextes pour l'isoler, le fragiliser et relancer incessamment la détention. Jean-Marc (...) Lire la suite »

Le S.O.S. des Prisonniers de Pelican Bay (CONTRAINJERENCIA)

Des prisonniers de Pelican Bay

Le S.O.S. des Prisonniers de Pelican Bay. Nous sommes prisonniers de la Prison d’État Pelican Bay (Californie, EU). Nous vivons depuis 15 ans enfermés 23 heures par jour dans des petites cellules sans fenêtres, sans pouvoir embrasser ou toucher nos proches, sans voir un oiseau, ni un arbre ou le monde extérieur, sans programmes ou possibilité de liberté conditionnelle.

La Californie nous maintient dans ces conditions de torture non parce que nous avons commis quelque acte de violence, mais parce qu’elle croit que nous sommes membres d’une pandilla (bande), elle affirme cela en se basant sur des œuvres d’art et des photographie qui étaient en notre possession, à cause des tatouages que nous portons, de la littérature que nous lisons, ce dont nous parlons ou de déclarations d’informateurs anonymes auquelles nous n’avons aucun moyen de répliquer. Nous sommes à Pelican Bay non sur base d’une condamnation précise en termes de mois ou d’années pour la mauvaise conduite que nous aurions eue, mais de manière indéfinie, ce qui en pratique signifie pour toujours, à moins que nous acceptions de devenir informateurs. L’été passé nous avons mené une grève de la faim. Nous étions prêts à mourir plutôt que de continuer à supporter ces conditions inhumaines pour toujours. Nous avons arrêté la grève parce que plusieurs législateurs compatissants ont promis qu’ils demanderaient une (...) Lire la suite »

Les prisons privées aux États-Unis : un commerce plus lucratif que la drogue.

TELAM

TELAM - Des décennies de politiques xénophobes et de main dure (tolérance zéro), et un système pénal ancré dans l’enfermement, ont créé aux États-Unis la plus grande population carcérale au monde et une industrie multimillionnaire de prisons privées.

Il y a un peu plus de 15 ans, la chercheuse étasunienne et militante des années 60, Angela Davis, inventa le terme de « complexe industriel carcéral » et le compara au puissant et redouté complexe militaro-industriel étasunien. “Les prisons ne font pas disparaître les problèmes, elles font disparaître les êtres humains. Et la pratique de faire disparaître un grand nombre de personnes des communautés pauvres, immigrantes et racialement marginalisées est devenue littéralement un grand commerce », écrivait la dirigeante communiste. La plus grande entreprise carcérale des États-Unis, Corrections Corporation of America (CCA) fut aussi la première de cette industrie innovatrice. Créée en 1983, elle fut conçue par Jack Massey, le même homme qui à la fin des années 60 fonda l’Hospital Corporation of America qui est aujourd’hui la plus grande entreprise d’hôpitaux et de centres de chirurgie privés des États-Unis. L’année suivante, Wackenhut Corrections Corporation apparut sur le marché, une entreprise qui plus (...) Lire la suite »