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Thème : Printemps arabe

Massacre en bagatelle : comment les États-Unis ont détruit le monde Arabe et le Moyen Orient.

Michel RAIMBAUD

Ancien ambassadeur – heureusement atypique des laquais d'Orsay – essayiste, Michel Raimbaud publie des livres, notamment "Tempête sur le Grand Moyen-Orient" (2e édition 2017) et "Les guerres de Syrie" (2019), tout en rédigeant des articles et donnant des conférences. On ne peut comprendre la manoeuvre d'étranglement du monde arabe, celui indocile aux directives de Washington, celle engagée bien sûr contre le Moyen Orient, en particulier la Syrie, sans avoir lu le travail de Michel Raimbaud.

Lorsqu’au cœur de l’hiver 2010-2011 apparaissent à Tunis puis au Caire les premières « révolutions arabes » qu’à la hâte on baptise « printemps », elles jouissent d’un préjugé favorable, fleurant la liberté et le renouveau. Expéditives, elles dégagent illico presto des « tyrans » indéracinables et font forte impression : leur victoire est inéluctable et l’épidémie semble vouée à gagner tous les pays arabes. Tous ? Pas tout à fait. Les Etats touchés − Tunisie, Egypte, Libye, Yémen, Syrie, et à partir de janvier 2011 l’Algérie et la Mauritanie − ont en commun d’être républicains, modernistes, sensibles au nationalisme arabe, à une laïcité tolérante, et une question viendra à l’esprit : « Pourquoi nous et pas eux ? ». L’avenir le dira, le « eux » désignant les rois, roitelets ou émirs qui échappent miraculeusement au printemps et semblent promis à un éternel été bien climatisé : l’Arabie de Salman et Ben Salman, les Emirats de Zayed et Ben Zayed, le Qatar de la famille Al Thani, etc. Invitons Maroc et Jordanie et voilà toutes les (...) Lire la suite »

Les ‘‘Printemps’’ n’ont généré que le chaos, la mort, la haine, l’exil et la désolation dans plusieurs pays arabes

Ahmed BENSAADA

Ahmed Bensaada, universitaire algérien installé au Canada depuis plusieurs années, suit attentivement les mutations et bouleversements au Maghreb et au Moyen-Orient auxquels il a consacré plusieurs articles, colloques et conférences... Sur les Printemps arabes, il a porté dès le départ un regard très critique dont il a fait la synthèse dans un livre, Arabesque américaine, puis dans Arabesque$, une nouvelle édition corrigée et enrichie, d’une actualité plus que jamais brûlante. Cinq ans après !

Entretien. Reporters : Cinq ans sont passés depuis ce qu’on a appelé les “printemps arabes”. Le bilan, on le voit, n’est pas très réjouissant voire catastrophique dans beaucoup de pays concernés. Pourquoi, selon vous ? Ahmed Bensaada : « Pas très réjouissant », vous dites ? Ces bouleversements majeurs que la bien-pensance occidentale a précipitamment et fallacieusement baptisé « printemps » n’ont généré que le chaos, la mort, la haine, l’exil et la désolation dans plusieurs pays arabes. Il faudrait peut-être demander aux citoyens des pays arabes « printanisés » si la désastreuse situation dans laquelle ils vivent peut être qualifiée de printanière. Et les chiffres sont éloquents à ce sujet. Une récente étude a montré que cette funeste saison a causé, en cinq ans, plus de 1,4 million de victimes (morts et blessés), auxquelles il faut ajouter plus de 14 millions de réfugiés. Ce « printemps » a coûté aux pays arabes plus de 833 milliards de dollars, dont 461 milliards de pertes en infrastructures détruites et en (...) Lire la suite »

Le document secret qui prouve que le « printemps arabe » a été provoqué par les Etats-Unis

Sonia BAKER

Un document rendu public par un think tank américain révèle que le « printemps arabe » est loin d’être un mouvement spontané de populations avides de changements politiques, mais bel et bien une reconfiguration mûrement réfléchie et orchestrée par l’administration américaine.

L’organisation Middle East Briefing (MEB), qui se base sur un rapport officiel du département d’Etat, confirme l’implication de la Maison-Blanche dans les « révolutions » ayant secoué de nombreux pays dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Le document en question, qui date du 22 octobre 2010 et intitulé « Middle East Partnership Initiative : Overview », est confidentiel et le MEB n’a réussi à le consulter que grâce à la loi Freedom of information Act. Le pays de l’Oncle Sam a concocté dans ses officines de nombreuses stratégies pour défaire les régimes dans les pays ciblés en s’appuyant sur « la société civile » qu’il arrive à contrôler après avoir effectué un travail de fond sur les organisations non gouvernementales (ONG). L’approche américaine consiste à manipuler ces ONG pour qu’elles s’inscrivent en droite ligne de sa politique étrangère et de ses objectifs en matière de sécurité interne, note MEB. « The Middle East Partnership Initiative (MEPI) est un programme régional qui renforce les (...) Lire la suite »