A l’heure où le rap est devenu le style musical le plus écouté en France, où la variété des styles embrasse toutes les influences, toutes les sociologies, il devient difficile de se souvenir, quand on écoute les plus gros succès du moment, qui ont des qualités, mais dont on peut difficilement juger les textes, puisqu’il faudrait qu’ils en aient, que ce style musical hautement contestataire né dans les quartiers pauvres du Bronx est d’abord le fait culturel de la classe qui l’a engendré et continue à le porter partiellement : le Lumpenprolétariat.
Le Lumpenprolétariat, c’est ce corps social mal défini, esquissé de diverses manières par Marx et Engels dans divers ouvrages, qui ne forme pas une classe à proprement parler mais plutôt une non-classe, c’est-à-dire un milieu social caractérisé par un mouvement de déclassement. Dont les membres sont, pour des raisons très diverses, exclus du circuit économique légal, condamnés à l’errance et aux circuits parallèles, et se retrouvent, par (…)Lire la suite »