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Thème : Sebastiao Salgado

Genesis, de Sebastiao Salgado : pourquoi bouder notre plaisir ?

Rosa LLORENS

On pourrait reprocher à Sebastiao Salgado d’avoir cédé à ses tentations esthétisantes, certaines photos, transposées en couleurs, pourraient être attribuées à Yann Artus-Bertrand : ah ! la facilité des paysages de dunes... (voir l’article “ Les 3 écueils de Genesis ”, du blog Lunettes rouges). Mais l’ensemble de l’exposition transporte le spectateur d’admiration et de bonheur.

À travers les cinq continents, Salgado cherche à retrouver le monde à son aurore, l'harmonie entre la nature et ses habitants, animaux ou humains : le visage d'un esquimau Nénète semble fait du même parchemin que les peaux de rennes qui l'habillent et garnissent sa tente ; en Papouasie, l'homme grimpant sur un tronc allongé semble une floraison naturelle de l'arbre ; une aigrette amazonienne se découpe de profil sur un trou de verdure qui épouse sa forme ; les alignements de manchots antarctiques prolongent les sillons d'érosion qui s'étendent en face d'eux... Chaque photo offre un punctum, selon le terme de Barthes dans son étude sur les émotions spécifiques que procure la photo, La Chambre claire : l'oeil est attiré sur-le-champ par un détail, un effet de lumière, un cadrage, qui fait de l'image une expérience poétique. Certes, la magie n'opère pas toujours : les mesas du territoire jivaro ont été trop banalisées (je me souviens, sur ce sujet, d'une très belle exposition à Castelnaudary). De fait, (...) Lire la suite »