Blanquer aussi est un bon élève de Kessler. Il s’agit de se débarrasser une bonne fois de l’Ecole républicaine. Au profit de l’enseignement privé, bien sûr, mais pas seulement. Au profit surtout d’un régime de plus en plus autoritaire, qu’on pourrait définir avec la formule de Michel Foucault : "Surveiller et punir. Naissance de la prison".
Ce partisan illuminé de l’évaluation des comportements, des neuro-sciences et de l’eugénisme scolaire ( Wiki : "le mouvement de promotion de l’eugénisme qui se met en place au tournant du XXe siècle milite en faveur de politiques volontaristes d’éradication des caractères jugés handicapants ou dans le but de favoriser des caractères jugés bénéfiques"), veut en outre empêcher les enseignants de penser leur métier, de le pratiquer de façon responsable et de donner leur avis sur les mesures ministérielles.
La caporalisation de l’éducation est en cours. Les enseignants auront des stages obligatoires pour apprendre comment enseigner selon le ministère. Sans parler des postes et moyens insuffisants pour un rattrapage scolaire de plus en plus urgent ou même pour assurer les horaires prévus !
Pour ne prendre qu’un exemple, de Luc Ferry à Blanquer en passant par Belkacem, les jeunes ont perdu près de 700 heures d’enseignement du français dans le cycle secondaire, soit l’équivalent de deux années. Plaignons-nous qu’ils soient entièrement perméables au globish et à la bouillasse télévisée, ou atteints de réseautique virulente ! Puisque pour la plupart ils ne connaissent plus - et ce n’est pas de leur faute, car le désastre commence dès le primaire - ni orthographe, ni grammaire, ni vocabulaire, ni auteur, ni sujet, ni histoire.
Imaginez le sentiment d’un prof de 3e à qui un élève vient dire à la fin de la classe :
- Oh, m’sieur, c’est bien ce que vous nous avez dit sur Alexandre Dumas et sur les Trois Mousquetaires, ça donne envie ! Mais voilà, j’ai emprunté le livre à la bibliothèque, j’ai essayé de lire, et...je n’y comprends rien !
Alexandre Dumas langue étrangère.
Et pour le lycée (source : Café pédagogique) :
Programmes si inadaptés et si lourds qu’on ne peut réellement les mettre en œuvre, sentiment d’abandonner les élèves à leurs difficultés, impossibilité de pratiquer une pédagogie active et de prendre le temps nécessaire aux apprentissages, bachotage intensif, œuvres imposées qui dénient à l’enseignant son expertise et sa liberté, surcharge de travail, injonctions contradictoires… : tel est le triste bilan que les enseignant.es de français au lycée dressent des nouveaux programmes en cet automne 2019. Les témoignages recueillis permettent de saisir l’ampleur du problème, à la fois personnel et collectif : « Je suis clairement en plein doute sur le sens que je donne à ma mission. », nous explique une enseignante. Le burn out menacerait-il une discipline entière ? Allo y a quelqu’un ? Qui entendra cet appel au secours ? Qui saura y répondre ?
À part ça, Blanquer a fait voter avec sa loi un article instaurant un nouveau Conseil d’Évaluation de l’École :
Avec 8 membres sur 10 désignés par le ministre dont 4 sont des fonctionnaires, le nouveau conseil n’a plus aucune indépendance. La durée de leur mandat, 3 ans seulement aggrave cette dépendance. Clairement JM Blanquer a fait le choix de confier l’évaluation de sa réussite au ministère à... lui-même.
Ah les bons élèves de Kessler ! Confiance, confiance !
Cet individu devrait être jugé en comparaison immédiate, et mis hors d’état de nuire. Comme d’ailleurs tous ses collègues de l’actuel gouvernement, président compris, et leur politique de haute trahison.
On attend avec impatience le 5 décembre ...
Et les suites de la mission historique...