auteur Frédéric VIVAS

LETTRE A TRISTAN MENDES-FRANCE, FRANCE-INTER A PROPOS DE MON PERE, MAXIME VIVAS, LE GRAND SOIR

Frédéric VIVAS

J’écoute France Inter, l’émission Antidote, et vous parlez, Tristan MENDES-FRANCE, de mon père, Maxime VIVAS, écrivain et cyberjournaliste. Dans votre chronique du vendredi 26 mars, vous commettez, en moins de 3 minutes 10, deux mensonges, une imprécision et une indélicatesse. Ce qui, vu le temps imparti, relève de la performance.

L’indélicatesse d’abord, c’est celle de traiter par deux fois mon père de manière cavalière (« un individu », « cet individu », pourquoi pas énergumène ?), façon de ne pas reconnaitre son statut d’auteur (20 livres), d’ex-référent littéraire d’Attac et de journaliste alternatif (chroniques dans la presse radio, web et papier : Journal Metro, l’Humanité, Les Z’Indignés). Le procédé est rhétorique, il s’agit de dénigrer la personne pour remettre en cause son propos. Si vous vous étiez arrêté-là, il n’y aurait peut-être pas loisir à poursuivre. Vous ajoutez à l’indélicatesse, une imprécision. Mon père n’est pas « LE responsable du site LE GRAND SOIR », (30 000 articles, 2300 contributeurs dans le monde) mais un de ses administrateurs. L’amplification est une autre figure de rhétorique. Dois-je vraiment vous reprocher d’appliquer la grille de lecture des médias dominants, celle de prendre pour modèle la concentration de l’information ? « LE » responsable, comme si la gouvernance (…)
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Lettre ouverte d’un artisan aux artisans, artistes, commerçants, paysans, professions libérales, Ubers ...

Frédéric VIVAS

Mes semblables, mes sœurs, mes frères, les affaires du monde ne peuvent rester comme elles sont. Car ce qui est aujourd’hui conduit à notre perte. Les crises économiques s’enchaînent. Celle de 2008 à peine terminée voilà que s’en profile une autre.

Le vieux monde est à bout de souffle. Le nouveau, pas encore advenu. E. Macron n’a plus que sa milice pour se protéger des cris du peuple. Honte à lui d’utiliser les forces de police, avec l’argent de notre sueur, pour préserver un système au bord de l’écroulement. Nous avons le devoir de nous tenir aux exigences de l’histoire. J’en appelle à votre mobilisation. Ici, là, et là encore, la précarité est partout. Dans le secteur public, dans le secteur privé, dans les ateliers, les usines, les laboratoires, les théâtres, les fermes, les cabinets. Elle fragilise les plus faibles et rend l’avenir incertain. Elle interdit toute anticipation et rend plus difficile la force d’espérance qu’il faut avoir pour changer, disait P. Bourdieu. Conscientes, inconscientes, les crises hantent nos imaginaires autant que le réel. Artisans, artistes, commerçants, paysans, professions libérales, ubers, peuple bariolé des indépendants, travailleurs, nos maisons s’écroulent sous la puissance de (…)

Vous avez dit laïcité ? Partie III/III : Constats et préconisations

Frédéric VIVAS
L’EXCEPTION PRESIDENTIELLE La loi institue une différence entre le privé et le citoyen. La personne et la fonction. « Comme Benoît XVI, je considère qu’une nation qui ignore l’héritage éthique, spirituel, religieux de son histoire commet un crime contre sa culture » ; « C’est par le baptême de Clovis que la France est devenue Fille aînée de l’Eglise » ; « Les racines de la France sont essentiellement chrétiennes » ; « Arracher la racine (...) c’est affaiblir le ciment de l’identité nationale » (1). Ces propos sont tenus par un président en exercice ! Qui définit donc les principes de « l’identité nationale » ? Hier Nicolas Sarkozy se proclamait « catholique de tradition et de cœur », et sa pratique de Président faisant allégeance à l’ordre religieux, par ses discours et ses actes. En se rendant à l’office, il piétinait les principes de la laïcité dont il était l’héritier. Et les autres ? L’histoire de France nous rappelle que la République gagne en liberté à se tenir à distance (…)

Vous avez dit laïcité ? Partie II/III : essai de définition et incidences

Frédéric VIVAS
ESSAI DE DÉFINITION La laïcité est pour Ferdinand Buisson (1) « un néologisme nécessaire ». Elle serait une exception française que nous serions les seuls à comprendre disent ses détracteurs. Il est des exceptions, comme des révolutions, dont on peut sans rougir soutenir les principes. Pour Jean-Michel Ducomte, c’est même « le résultat d’un combat engagé afin d’affranchir l’homme des contraintes du principe d’autorité ». (2) La laïcité vise à ne pas mettre de « bâillon à l’esprit humain » (3), selon le mot de Victor Hugo à propos de la loi Falloux. Le terme est à la foi « un terme et un concept »(4). Du grec Laos, « commun, du peuple », il s’oppose à Klêrikos, le clerc. Il signifie « ce qui n’est pas ecclésiastique et appartient au monde profane »(5). D’une manière plus extensive, laïc désigne un peuple unit, indivisible. Pour Alain Rey, le terme de laïciser définit « les processus par lequel les institutions, dont l’enseignement, se sont dégagées, en France, de l’emprise de (…)

Vous avez dit laïcité ? Partie I/III : débats et éléments d’histoire

Frédéric VIVAS

LE DEBAT DE LA LAÏCITE
Aujourd’hui, nous dit-on, dans les hôpitaux, les cabinets médicaux, certaines malades refusent les soins sous des motifs prétendument religieux : là parce que leur croyance interdit la transfusion sanguine, ici parce qu’un médecin de sexe masculin soigne une femme, là encore parce que la malade refuse de se dévoiler, ici parce que son mari le lui interdit. A l’école, certains jeunes affichent leurs préférences religieuses par un foulard, des croix, une inscription sur un tee-shirt.

La loi n° 2004-228 du 15 mars 2004 (1) ne serait que mollement appliquée. Quelquefois, les organisations confessionnelles remettent en cause les programmes de l’Education Nationale. Les assauts répétés contre les enseignements d’histoire et de géographie s’ajoutent aux attaques à l’endroit des sciences jugées trop critiques. De leurs côtés, les institutions d’Etat ne sont pas en reste. Ainsi, tous les dimanches matin, le service public propose un espace confessionnel à diverses religions ou philosophies déistes. Y-a-t-il de la place pour l’expression athée ou laïque ? En décembre 2007, le président de la République française, Nicolas Sarkozy, se faisait nommer, à Rome, « Chanoine honoraire de Latran ». Il s’en va prier, en la paroisse du Vatican, habillé du manteau de la République française. Le 11 février 2005 Jean Paul II n’affirmait-il pas aux évêques de France que la séparation Eglise-Etat avait été un événement « traumatisant » et « douloureux » (2) ? « Saint » Nicolas (…)