auteur Bruno ODENT
15 mai 2020
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Allemagne. Le SPD ne veut plus des armes nucléaires étasuniennes
Bruno ODENT
Se désolidarisant de la doctrine offensive de Donald Trump, les sociaux-démocrates allemands plaident le refus du transport et du stationnement de ses bombes.
La direction du Parti social-démocrate (SPD) revendique la fin de la « participation » (nukleare Teilhabe) de l’Allemagne au déploiement nucléaire étasunien sur son territoire et revendique un débat au Bundestag sur cette question. Cette « participation » est établie par un dit « contrat de fonctionnement » de l’Otan qui transforme automatiquement, en cas de conflit, les avions de la Bundeswehr en porteurs des armes atomiques étasuniennes stationnés outre-Rhin. La proposition a soulevé aussitôt des réactions indignées de la CDU/CSU, troublant quelque peu l’ambiance d’ « union sacrée face au coronavirus » qui semblait caractériser d’autant plus le climat politique dans le pays que la gestion des affaires relève déjà d’une « grande coalition » entre la CDU/CSU d’Angela Merkel et le SPD. Dans le monde, près de 2 000 milliards de dollards sont dépensés pour les armes
Appuyé par les deux nouveaux coprésidents du parti, Saskia Esken et Norbert Walter-Borjans, le président du groupe (…)
7 juillet 2014
L’accord top secret qui doit dépecer les services publics
Bruno ODENT
Les États-Unis, les pays de l’UE et une vingtaine d’autres États ont entamé à Genève des négociations sur le commerce des services. Signe particulier : ces tractations devaient rester secrètes pendant cinq ans. WikiLeaks a réussi à lever en partie le voile sur leur contenu.
Tout devait rester entièrement secret. Rien ne devait filtrer des négociations sur l’accord sur le commerce des services (ACS) entamées depuis deux ans à l’ambassade d’Australie à Genève entre les États-Unis, l’Union européenne et une vingtaine de pays.
Une vaste entreprise de libéralisation qui touche jusqu’aux services publics fondamentaux. Des mesures assurant une confidentialité totale des discussions ont été prises, dans un langage digne d’un scénario à la James Bond. Les textes établissant l’avancée des pourparlers ont été « classifiés », selon un jargon utilisé généralement pour les dossiers secret-défense. Ils doivent être « protégés de toute diffusion non autorisée » et stockés dans un système d’ordinateurs lui-même classifié et maintenu « dans un building ou un container clos » sous haute surveillance. L’objectif déclaré est que rien ne puisse transpirer du contenu de ces tractations « jusqu’à cinq ans après la conclusion d’un accord » ou la fin des négociations si celles-ci devaient finalement ne pas aboutir.
C’était sans compter sur la dextérité des lanceurs d’alerte de WikiLeaks qui sont parvenus à récupérer une partie des textes surprotégés. Ils ont publié ainsi le 19 juin sur leur site l’annexe du traité en (…)

