RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher
Auteur : Richard ABAUZIT

Qu’y a-t-il dans la loi Macron ?

Richard ABAUZIT

D’après un sondage récent, les Français seraient favorables à la loi Macron car elle permettrait à ceux qui souhaitent travailler le dimanche de le faire sans entraves et à ceux qui sont avides de faire leurs courses ce même jour de faire chauffer la carte bancaire sans qu’elle refroidisse. En d’autres termes, papa et les enfants pourront acheter des sucres d’orge en disant un petit bonjour à maman la caissière du Monoprix pendant que des millionnaires chinois (des truands, donc) achèteront des sacs Vuitton et dévaliseront les enseignes Séphora.

Le vide de l’idéologie solférinienne est désormais abyssal. On a récemment entendu le médiocre Valls affirmer vouloir empêcher les Chinois d’aller faire leurs courses à Londres et le pauvre Vallini défendre les Center Parcs (au fait : « Center », orthographe étasunienne, « Parcs », orthographe française) « pour que la France reste la France ». Voilà où en sont ces domestiques du CAC 40. À valet, valet et demi. Nous assistons au spectacle inédit d’une loi sur le droit du travail élaborée et défendue par un banquier, accessoirement et provisoirement ministre de l’Économie. Je ne suis pas sûr que Monsieur Thiers aurait osé cela. Mais comme le dit le texte qui suit, le droit du travail repose, depuis la seconde moitié du XIXe siècle, sur l’idée que le travailleur est « subordonné » à son employeur et qu’il convient donc de le défendre. Dans l’idéologie solférinienne et du grand patronat, travailleurs et employeurs sont des « partenaires sociaux » à égalité dans cadre d’un « droit civil » prétendument neutre. Je reprends (...) Lire la suite »

Analyse du projet Macron : en route pour l’esclavage ?

Richard ABAUZIT

Un projet qui porte sur le droit du travail, fait par un ministre de l’économie. Pour la méthode, c’est un retour au milieu du XIXème siècle, avant qu’on invente un ministère du travail. Sur le fond, cela risque d’être un retour au début du XIXème siècle si la modification du code civil est maintenue.

Un projet dont le titre III, étonnamment intitulé « TRAVAILLER » donne toute la mesure. On ne fera pas l’injure de penser qu’une loi dite « Pour la croissance et l’activité » montre du doigt les fainéants de chômeurs ou l’indolence des travailleurs dans un pays où leur productivité est une des plus fortes du monde, mais on peut sans doute y voir le vivre pour travailler opposé au travailler pour vivre. Un tel projet ne doit pas seulement être analysé pour ce qu’il est, il faut aussi le traduire avec nos mots, tant depuis une trentaine d’années la syntaxe patronale a envahi lois, accords collectifs, médias et hélas de plus en plus souvent contaminé le discours des « partenaires sociaux ». Des licenciements pour motif économique aux plans de « sauvegarde de l’emploi » en passant par les plans « sociaux », du chômage partiel à l’ « activité partielle », de l’exploitation des travailleurs à la « compétitivité », des qualifications collectives aux « compétences » individuelles, du droit à la formation à l’obligation (...) Lire la suite »

Accord sur le contrat de travail avec le MEDEF : ce que des organisations syndicales de salariés ont osé signer, par Richard Abauzit.

Richard ABAUZIT
Sarkozy Parisot Lundi 21 janvier 2008. Accord du 11 janvier 2008 avec le MEDEF : ce que des organisations syndicales de salariés ont osé signer. 1/ Acceptation du principe de l'utilité des emplois précaires (article 1 de l'accord) 2/ Acceptation du principe que ce sont les freins au licenciement qui freinent les embauches ! (article 12) 3/ Acceptation des interventions « plus systématiques » des patrons dans les écoles (article 2) 4/ Acceptation du principe selon lequel l'insuffisance de ces interventions serait source de l'échec scolaire (article 2) 5/ Acceptation du remplacement du service public de l'orientation par les patrons (article 2) 6/ Acceptation de la transformation des stages pédagogiques en périodes d'essai (article 3) 7/ Acceptation du remplacement progressif des qualifications (sanctionnées par des diplômes nationaux) par des « compétences » individuelles que le salarié ou futur salarié essaiera de vendre (« passeport formation », « VAE », « bilan d'étape (...) Lire la suite »

Il faut sonner le tocsin avant le 4 décembre : Sarkozy est en train de massacrer le Code du Travail.

Gérard FILOCHE, Richard ABAUZIT
Vendredi 30 septembre 2007. >> ALERTE En ce moment, dans le plus grand silence, Sarkozy est en train de massacrer le Code du travail. Tous les professionnels - syndicalistes, inspecteurs du travail, juristes, avocats, magistrats - signent des pétitions, des appels contre ce massacre. Des recours devant le Conseil d'Etat ont été déposés contre cette étrange procédure, alors le gouvernement envisage de passer par l'Assemblée plus tôt que prévu : le 27 novembre en commission. Ce n'est pas un classique débat parlementaire, il s'agit de ratifier une ordonnance. On peut encore rétablir ce qui a été supprimé (nous avons fait le travail, avec quelques inspecteurs du travail, et proposons environ quatre cents modifications pour réintroduire le droit constant). Le code du travail, c'est le droit le plus intime, le plus quotidien, pour seize millions de salariés du privé, mais aussi le droit le moins connu, le plus contesté, le plus fraudé. C'est la base de l'Etat de droit dans l'entreprise. C'est le (...) Lire la suite »