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Auteur : Henry ALLEN

L’agonie du siècle américain

Henry ALLEN

Le rêve américain se meurt, et avec lui le siècle de magistère sur le monde que l’Amérique s’était promise à elle-même, au nom d’une destinée manifeste qui n’est plus qu’une illusion dont il convient de se défaire, écrit Henry Allen, qui collabore au Washington Post depuis 39 ans et a obtenu en 2000 un prix Pulitzer pour son oeuvre critique.

Le rêve se meurt. Voici ce qu'il était : une croyance que le monde avait un amour particulier pour les Américains, pour notre ardente innocence, notre spontanéité un peu gauche, pour notre volonté de partager l'évidente et véritable lumière de la démocratie avec ceux qui se battent encore dans les ténèbres de l'histoire, pour notre énergie imprévisible, notre musique syncopée et nos sourires de joueurs de baseball. Ajoutez à cela la majesté de montagnes violettes et les frissons parcourant des blés couleur d'ambre, et vous voyez de quoi il s'agit [1]. Il est difficile de dire à quel moment précisément est né ce rêve. Est-ce avec le tour du monde de la Grande Escadre Blanche [2] de Teddy Roosevelt ? Avec la guerre menée par Woodrow Wilson afin de rendre le monde plus sûr pour la démocratie ? En 1940, Henry Luce, qui disait aux Américains chaque semaine dans « Time and Life » qui ils étaient, a proclamé « le siècle américain. » La Seconde Guerre mondiale l'a réalisé. Ce rêve est devenu le mien avec les (...) Lire la suite »