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Auteur : Alain BADIOU

Derrière la Loi foulardière, la peur.

Alain BADIOU
(Le Monde, édition du 22 février 2004) 1. D'aimables républicaines et républicains arguèrent un jour qu'il fallait une loi pour interdire tout foulard sur les cheveux des filles. A l'école d'abord, ailleurs ensuite, partout si possible. Que dis-je, une loi ? Une Loi ! Le président de la République était un politicien aussi limité qu'insubmersible. Totalitairement élu par 82 % des électeurs, dont tous les socialistes, gens parmi lesquels se recrutaient nombre des aimables républicain(e)s en question, il opina du bonnet : une loi, oui, une Loi contre le petit millier de jeunes filles qui mettent le susdit foulard sur leurs cheveux. Les pelées, les galeuses ! Des musulmanes, en plus ! C'est ainsi qu'une fois de plus, dans la ligne de la capitulation de Sedan, de Pétain, de la guerre d'Algérie, des fourberies de Mitterrand, des lois scélérates contre les ouvriers sans papiers, la France étonna le monde. Après les tragédies, la farce. 2. Oui, la France a enfin trouvé un problème à sa mesure : le (...) Lire la suite »
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DE QUOI SARKOZY EST-IL LE NOM ?

Alain BADIOU
« Entre nous, ce n'est pas parce qu'un président est élu que, pour des gens d'expérience comme nous, il se passe quelque chose. » C'est dans ces termes - souverains - qu'Alain Badiou commente, auprès de son auditoire de l'École normale supérieure, les résultats d'une élection qui désorientent passablement celui-ci, s'ils ne le découragent pas. Autrement dit, une élection même présidentielle n'est plus en mesure de faire que quelque chose se passe - de constituer un événement (tout au plus une « circonstance », selon la qualification donnée par cette série de livres) ; Badiou reste ferme quant au soupçon qu'il y a lieu de porter sur l'opération démocratique du suffrage électoral (Voir Circonstances 1). Mais, clairement, il tient à dire ceci aussi : même l'élection de Sarkozy au poste de président de la République, pour inquiétante ou décourageante qu'elle soit, n'est pas de taille à permettre qu'on dise que quelque chose s'est passé, a fortiori qu'un événement est survenu. « Oui, continue-t-il, je pense que (...) Lire la suite »