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Auteur : Robert BIANCO

1906 : Clemenceau et l’interdiction des manifestations

Robert BIANCO

Manuel Valls le reconnaît volontiers, son modèle politique est Georges Clemenceau. De fait, les événements actuels montrent que le premier ministre de l’état d’urgence permanent s’inspire volontiers des pratiques de celui qui se surnomma « premier flic de France » entre 1906 et 1909. Y compris lorsque celles-ci sont extrêmement violentes et antidémocratiques.

« La révolution qui vient ». En ce 27 avril 1906, le titre barre la une du quotidien L’Echo de Paris, que cette perspective n’enchante guère. Échaudées par deux mois de propagande du ministre de l’Intérieur, les forces conservatrices du pays s’inquiètent du déroulement de la manifestation du 1er mai. L’ennemi numéro un s’appelle, déjà, la CGT : « Sera-ce une journée rouge ? Les chefs de la Confédération joueront-ils leur va-tout ? [...] N’est-il pas préférable de prévenir l’émeute plutôt que d’avoir à la réprimer ? [...] Quelle que soit l’intensité du mouvement révolutionnaire, l’ordre sera maintenu à Paris. Mais cet ordre aurait-il jamais dû être à ce point menacé ? La question, à la veille des élections, devra être posée à ceux qui, depuis dix ans, ont laissé faire – quand ils ne les ont pas encouragés – les partis révolutionnaires. On a permis à des syndicats de se constituer comme un Etat dans l’Etat, d’organiser la révolte. » Ni cortèges, ni rassemblements, « la parole aux troupes » Dans le même journal, l’un des (...) Lire la suite »