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Auteur : Eva CANTAVENERA

Solar Fire : un projet solaire hors normes

Eva CANTAVENERA

Pour répondre aux besoins en énergie thermique des pays « pauvres en dollars mais riches en soleil » tout en luttant contre la déforestation, le Solar Fire développe des concentrateurs solaires simples, efficaces et peu coûteux. L’originalité du projet étant de renforcer l’autonomie et la créativité dans la coopération Nord/Sud.

Il y a une quinzaine d'années au Canada, Fraser Symington voulut répondre à la question de l'accès à l'énergie pour les plus pauvres en s'obligeant à trouver une solution qui prenne en compte 3 critères : pas d'importation de matériaux, simplicité de construction, puissance thermique égale ou supérieure au feu traditionnel. Il mit ainsi au point le prototype Hélios, concentrateur horizontal en bois. Comme ni lui ni sa famille n'imaginèrent pouvoir diffuser cette idée simple, les choses auraient pu s'arrêter là ... Mais en 2002, un jeune journaliste, Mike Sacco, tombe par hasard sur cet engin chez l'inventeur. Passionné par l'idée, Mike descend alors au Mexique et travaille avec des acteurs locaux, notamment un groupe de villageois, pour créer une machine puissante, en fer, équipée d'un four pour torréfier le cacao. L'énergie solaire, concentrée grâce à des plaques de miroirs légèrement courbées et collées, vient chauffer un four et le matériel de base se trouve à peu près partout (barres de fer, boulons, (...) Lire la suite »
"Le terrain est reboisé et cultivé, produisant une grande variété de fruits tropicaux".

Copenhague : quand les entreprises s’intéressent de près à de vrais projets de vie

Eva CANTAVENERA

La première édition des "Humanitarian Water and Food Awards" s’est tenue à Copenhague le 25 novembre dernier. Quelques projets écologiquement passionnants ont été sélectionnés pour ce prix. Travaillant essentiellement avec les pays dits en voie de développement, il est aisé d’imaginer qu’il puisse être difficile pour ces projets de refuser une telle «  reconnaissance » quand on connaît l’anonymat et la réalité du terrain où ils oeuvrent. C’est donc une occasion inespérée de donner un coup de projecteur sur l’action essentielle de ces trois finalistes. D’autant que ce nouveau prix, qui ne rassemble curieusement aucune ONG célèbre, est un peu particulier et curieusement financé...

Le contexte La complexité des problèmes rend leur perception difficile et nous vivons une période où la confusion règne. D'infinies batailles d'experts et de rapports se succèdent, l'existence du pic pétrolier vient à peine d'être reconnue par l'IEA (International Energy Agency) dans son rapport de Pékin après avoir été si longtemps niée, l'ensemble des gouvernements semblent atteints d'une paralysie totale face à l'ampleur de la crise écologique (à part peut-être la Nouvelle-Zélande, le Bhoutan, la Scandinavie, le Costa-Rica et la Bolivie) et l'univers des grandes entreprises développe à la vitesse du vent de nouvelles stratégies lucratives dites « vertes ». Il y a un an à Copenhague, chacun avait pu mesurer l'ampleur du fossé séparant ce puissant trio science/politique/entreprise de toute la constellation d'associations environnementalistes de terrain qui sont bien souvent pieds et poings liées aux financements d'état pour avancer. Parallèlement, les associations financièrement indépendantes (...) Lire la suite »

Du ciment pour l’Europe ?

Eva CANTAVENERA

Nous sommes au Nord de l’Inde, dans le Gujarat où l’influence spirituelle de Gandhi se fait encore largement sentir : en hommage au grand homme, tout l’état se veut pacifiste, végétarien, non-fumeur et sans alcool. L’industrialisation est toutefois très présente et, comme ailleurs, les problèmes liés à la mondialisation se posent avec difficulté voire, parfois, violence. Mais tandis qu’en France, nous manifestons, que les syndicats soutiennent toutes les causes et qu’un relais publique est toujours possible (média alternatif, internet, pétitions...) pour que chaque voix puisse se faire entendre, qu’en est-il là -bas et comment font ces gens pour se mobiliser ? L’exemple de la résistance villageoise de Mahuva à la construction d’une cimenterie nous a semblé passionnant.

Etat des lieux Une des particularités de l'Inde est qu'en dépit de l'empreinte coloniale anglaise et d'une classe dirigeante continuellement formée depuis l'indépendance de 1947 dans les meilleures écoles du monde anglo-saxons, le pays a su rester proche de son identité profonde, notamment dans la vie campagnarde. Ce trait de caractère, Gandhi l'avait parfaitement compris et ne dissociait pas l'Indépendance de l'autonomie des villages. A sa mort, c'est son plus cher disciple, Vinobha Bhave (1895-1982), qui continua son oeuvre en se lançant dans une longue marche (yatra) à travers le pays pour parler avec les paysans. Ce Land gift movment, non-violent et basé sur la coopération, a consisté en une distribution et une collectivisation volontaires des terres agricoles. En Inde, la terre appartient au village et à ceux qui la cultivent et entre 1951 et 1975, le mouvement distribua sans heurts l'équivalent de la superficie de la France. Dans l'état du Gujarat, le parti du BJP (Parti du peuple (...) Lire la suite »

Jeff Knaebel, un homme libre

Eva CANTAVENERA

En ce début d’année, un ami entrepreneur en Inde du Nord nous informait que Jeff Knaebel, un homme qui tente de réveiller les consciences en diffusant la leçon de Gandhi, était menacé de prison. Après une marche épuisante dans les villages de l’Himalaya, il rédigeait seul, à la lumière de la bougie, sa défense pour demander asile à l’état indien... Voici son histoire.

Jeff est un Américain complètement dans le système comme on dit, c'est-à -dire un gars gentil, vivant dans un pays riche, sans souci, cherchant à gagner son pain et y réussissant très bien, avec femme et enfants, moi, vous, nous. Enfin presque. Jeune soldat, il partit se battre et défendre l'Amérique avec conviction au Vietnam. Sur le moment, cette guerre il l'a faite avec un mélange de répugnance humaine et de conviction patriotique, comme tant d'autres. Toutefois, son écho douloureux se réveilla en lui quelques décennies plus tard durant les guerres d'Irak et d'Afghanistan. Il s'est formé à l'université de Cornell et à la Colorado School of Mines, et devenu un riche ingénieur, géologue, propriétaire de mines et consultant, il continue à servir son pays, son gouvernement et ses industries. Il a grandi dans ce monde où gagner sa vie en travaillant dur est le mythe dominant la réalité ambiante. Mais depuis quelques temps, sa foi en ce que lui disent les hommes politiques comme les médias vacille. Peu à (...) Lire la suite »