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Auteur : Alastair CROOKE

La "destruction constructive" du modèle de relations de la Russie avec l’Occident (Strategic Culture)

Alastair CROOKE

Poutine pense ce qu’il dit : La Russie est dos au mur, et elle ne peut plus se retirer nulle part - pour elle, la menace est existentielle.

L'Occident collectif était déjà en colère. Et il est apoplectique après que le président Poutine a choqué les dirigeants occidentaux en ordonnant une opération militaire spéciale en Ukraine, qui est largement décrite (et perçue en Occident) comme une déclaration de guerre : "un assaut de choc et d'effroi touchant des villes dans toute l'Ukraine". L'Occident est tellement en colère que l'espace d'information s'est littéralement scindé en deux : tout est noir et blanc, sans gris. Pour l'Occident, Poutine a résolument défié Biden ; il a unilatéralement et illégalement "changé les frontières" de l'Europe et agi comme une "puissance révisionniste", tentant de changer non seulement les frontières de l'Ukraine, mais aussi l'ordre mondial actuel. "Trente ans après la fin de la guerre froide, nous sommes confrontés à un effort déterminé pour redéfinir l'ordre multilatéral", a averti le haut représentant de l'UE, Josep Borell. "C'est un acte de défiance. C'est un manifeste révisionniste, le (…) Lire la suite »
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Un « fanatisme idéologique » : la folie de considérer les systèmes humains comme étant des "hardwares".

Alastair CROOKE

Il y a quinze ans, un homme qui dirigeait le groupe d’étude sur le bioterrorisme de la Maison Blanche de G.-W. Bush et qui était conseiller spécial du président, s’est vu propulsé de manière inattendue au rang de « père » de la planification des pandémies, après que Bush fut venu demander à ses spécialistes du bioterrorisme un énorme plan pour faire face à une calamité imaginaire. « Nous avons besoin d’un plan pour l’ensemble de la société. Qu’allez-vous faire au sujet des frontières avec les pays étrangers ? Et des voyages ? Et du commerce ? ». Du haut de sa position d’influence – au service d’un président apocalyptique – le Dr Venkayya est devenu le moteur d’un changement radical de la politique des EU en matière de pandémies.

Les directives de la Maison Blanche de l’époque (nées d’un contexte de bio-terrorisme), permettaient au gouvernement de mettre les Étasuniens en quarantaine tout en fermant leurs écoles, leurs entreprises, et en faisant fermer les églises, tout cela au nom de l’endiguement de la maladie. Cela semblait si simple : « Comment se fait-il que ces épidémiologistes n’y aient pas pensé ? » (1) Un modèle de contrôle des maladies basé sur des assignations à domicile, des restrictions de voyage, des fermetures d’entreprises et une séparation humaine forcée. Eh bien, à partir de là, le « Père fondateur des confinements » est devenu, ce qui n’est pas anormal, successivement responsable de la politique en matière de pandémie à la "Fondation Gates", puis Président de la "Global Vaccine Business Unit". Toutefois, comme l’observe le commentateur étasunien Jeffrey Tucker, les modèles politiques élaborés par ce Groupe d’étude de la Maison Blanche « ne cessaient de débiter une conclusion selon (…) Lire la suite »

La Chine et la Russie lancent une « économie de résistance mondiale »

Alastair CROOKE

Les États-Unis vont ignorer le message d’Anchorage. Ils testent déjà la Chine à propos de Taïwan, et préparent une escalade en Ukraine, pour tester la Russie. L’Art de la Guerre de Sun Tzu (vers 500 avant J.-C.) conseille ce qui suit : « Se prémunir contre la défaite est entre nos mains ; mais l’occasion de vaincre l’ennemi nous est fournie par l’ennemi lui-même… C’est pourquoi le combattant intelligent impose sa volonté et ne permet pas que la volonté de l’ennemi lui soit imposée ». Telle est l’essence de l’économie de résistance chinoise – une stratégie qui a été pleinement dévoilée à la suite des pourparlers d’Anchorage ; des pourparlers qui ont fait taire toute pensée persistante à Pékin selon laquelle les États-Unis pourraient trouver un modus vivendi avec Pékin dans leur quête effrénée de primauté sur la Chine.

Bien qu’il y ait eu auparavant des aperçus alléchants, ce n’est qu’aujourd’hui – après Anchorage – que la position et la rhétorique dures de la Chine ont été pleinement révélées et que les pourparlers ont confirmé l’intention des États-Unis de bloquer l’ascension de la Chine. Si l’on suppose que cette initiative de « résistance » constitue une sorte de « piqûre » à Washington – en sapant les ambitions iraniennes de Biden, pour se venger des États-Unis qui crient haut et fort aux « crimes de guerre » (« génocide » au Xinjiang) – alors on passe totalement à côté de son importance. La portée du pacte avec l’Iran dépasse de loin le commerce et l’investissement, comme l’a souligné un commentateur de médias d’État chinois : « En l’état actuel des choses, cet accord (le pacte avec l’Iran) va totalement bouleverser le paysage géopolitique dominant dans la région de l’Asie occidentale, soumise depuis si longtemps à l’hégémonie des États-Unis ». Voici donc l’essence de la formule « un (…) Lire la suite »

Un double découplage

Alastair CROOKE

L’événement marquant de cette ère post-Covid (quel que soit le vainqueur des élections américaines), sera probablement le découplage des États-Unis et de la Chine – découplage technologique au niveau des télécommunications (de la 5G de Huawei) ; découplage au niveau des médias et des plate-formes de discussions chinois ; purge de toute la technologie chinoise aux États-Unis. La déconnection de la Chine d’Internet, des magasins d’applications, des câbles sous-marins et de l’accès aux systèmes américains de stockage de données dans le cloud, dans le cadre du programme « Clean Network » de Pompeo. Il s’agit du premier barrage d’artillerie lourde pour une guerre de tranchées prolongée, et bien boueuse, à venir.

Le 5 octobre 2020 – Source Strategic Culture Il ne s’agit pas d’une guerre froide, mais d’un retour à une époque antérieure qui s’est terminée par une vraie guerre ; lorsque les décideurs politiques (et les marchés) n’avaient manifestement pas pris conscience du danger croissant qui s’accumulait pendant la période de repos estival qui s’est écoulée entre l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand à la fin juin 1914 et le déclenchement de la Première Guerre mondiale, cinq semaines plus tard. Les diplomates comprenaient bien sûr que deux alliances lourdement armées étaient sur une trajectoire de collision potentielle, mais il y avait déjà eu des épisodes où les épées étaient sorties, depuis plusieurs années, et l’échec à s’imposer avait donné le sentiment que ce statu quo se prolongerait indéfiniment. L’opinion avait alors été influencée par le best-seller de Norman Angell de 1909, The Great Illusion, qui soutenait que la guerre était devenue impossible, car le commerce (…) Lire la suite »