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Auteur : Paul ELUARD

Ce que l’Amérique doit entendre ( extraits )

Paul ELUARD

Jean Ortiz cite approximativement cette phrase de Paul Éluard : « ... un cœur n'est juste que s'il bat au rythme des autres cœurs... » * J'ai eu la curiosité d'aller la rechercher dans le texte « Ce que l'Amérique doit entendre ». Ce qui me permet d'extraire quelques passages de cette intervention à New-York, qui fut publiée dans « Les Lettres françaises » en 1949, parce qu'ils ne sont pas sans rapport avec ce qu'écrit Jean Ortiz. Mauris Dwaabala

... Je viens de France et pour moi le mot France a un éclat universel. Je viens d'un vieux pays humain, sensible, intelligent et bon. Il ne vous est pas inconnu, c'est un pays où les honnêtes gens ont cru devoir faire en eux la paix, paix avec leur conscience et paix envers tous les hommes. C'est un pays où les hommes les plus grands, les meilleurs êtres de raison ont démasqué en eux-mêmes la passion qui nourrit les guerres, la bêtise et les paroles de mort. C'est le pays de la révolte contre l'orgueil infâme, c'est le pays des révolutions, et qui ne sépare pas le progrès moral du progrès matériel. Un vieux pays, mais la Grèce aussi est un vieux pays, mais qui de vous ne vit encore de sa logique, de sa lumière ? Et pourtant, la France comme la Grèce sont la proie aujourd'hui d'une pensée indécise, obscure et vile, qui tend à transformer tout or en plomb, tout soleil et toute eau pure en nuit et en boue. Nous nous mêlons de ce qui nous regarde, car ce qui nous regarde est le bonheur de l'homme, qui (...) Lire la suite »

Bonne justice

Paul ELUARD
Quand je confiai mon enthousiasme pour Paul Éluard au poète B. N*, il me répondit : Ah ! oui, adepte de l'échangisme. J'ignorais alors ce détail biographique, mais étant donné ce qu'était alors ma propre vie il n'y avait là rien pour le dévaluer à mes yeux. Si bien que lorsque j'argumentai ensuite sur ses qualités, en demeurant discret sur les miennes, mon interlocuteur épistolaire dut ravaler une pointe de jalousie pour les concéder. Bref, voici un poème court que j'apprenais pour mon anthologie mentale personnelle. (Mauris Dwaabala) Bonne justice C'est la douce loi des hommes Du raisin ils font du vin Du charbon ils font du feu Des baisers ils font des hommes C'est la dure loi des hommes Se garder intact malgré Les guerres et la misère Malgré les dangers de mort C'est la chaude loi des hommes De changer l'eau en lumière Le rêve en réalité Et les ennemis en frères Une loi vieille et nouvelle Qui va se perfectionnant Du fond du cœur de l'enfant Jusqu'à la raison (...) Lire la suite »