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Auteur : Jean GERONIMO

La révolution d’Ukraine, et après ? Les enjeux du référendum

Jean GERONIMO

Par Jean Geronimo, Spécialiste des questions économiques et géostratégiques russes. Université Pierre Mendès France, Grenoble II. A l'heure d'un risque d'embrasement de l'Est ukrainien, sonnant comme un cri de révolte et d'incompréhension face à une évolution politique en partie impulsée de l'Etranger, la maladresse de l'ingérence occidentale risque de coûter très cher au peuple de Kiev.

La méconnaissance des bureaucraties occidentales de la réalité ukrainienne, historiquement imbriquée à l'histoire russe, éclate aujourd'hui comme une évidence. Surfant sur l'élan initial des protestations de rue, contre « un autocrate corrompu, aux soldes de Moscou », les opposants politiques les plus divers et extrêmes ont réussi leur coup d'Etat, recouvert du vernis légitime de « révolution ». C'est cette légitimité kiévienne qui est remise en cause par l'autre partie du peuple ukrainien, jusqu'à présent curieusement oubliée par la pensée unique relayée par les médias, et qui constate, impuissante, l’arrivée de nostalgiques du nazisme aux responsabilités gouvernementales. Un rêve déçu mais, surtout, un retour en eaux troubles, vers un passé que l'on croyait à jamais révolu. Peut-on parler de manipulations ? Entre soft power et manipulations, voyage en eaux troubles Après les fausses « révolutions colorées » d'inspiration libérale, frappant dans les années 2000 la périphérie post-soviétique et plaçant des (...) Lire la suite »

L’Ukraine : un enjeu géostratégique, au cœur de la guerre tiède

Jean GERONIMO

En se rendant à Kiev pour soutenir les opposants y compris d’extrême droite au régime ukrainien, Catherine Ashton assume un acte hostile à la Russie, qui avait demandé à l’UE de ne pas intervenir. Ce soutien des puissances occidentales à la troublante « révolution » ukrainienne vise-t-il à faire entrer ce pays dans le giron de l’UE et de l’OTAN, et aussi à empêcher le retour de la Russie comme grande puissance en cherchant son affaiblissement régional ?

A travers le soutien occidental à une troublante « révolution » ukrainienne et sa volonté d'ingérence, c'est l'idée d'empêcher le retour de la Russie comme grande puissance, via son affaiblissement régional, qui revient sur le devant de la scène. Dans le cadre d'une stratégie de reflux (roll back) de la puissance russe, menée depuis la fin de la Guerre froide, les puissances occidentales affichent une méfiance endémique à l'égard d'un État désespérément perçu comme l'héritier de l'axe (communiste) du mal. Cette stratégie « anti-russe » est attestée par les tentatives régulières de cooptation des anciennes républiques de l'URSS, au moyen d'innovations politiquement orientées telles que le « Partenariat oriental » (via l'UE) ou le « Partenariat pour la paix » (via l'OTAN) et, plus récemment, « l'accord d'association » de l'UE avec l'Ukraine. De manière plus ou moins explicite, ces « innovations » politiques développent l'idée d'un « voisinage partagé » et de valeurs communes, exprimant un droit d'ingérence (...) Lire la suite »

La Syrie et la guerre de l’information - Le syndrome irakien

Jean GERONIMO
« Il est inacceptable que le scénario libyen soit réédité en Syrie. » [1] Vladimir Poutine, 27 Février 2012 La Syrie est au cœur d’une guerre d’influence héritée de la transition post-communiste du nouvel ordre international et médiatisée par des rapports de puissance. Cette guerre « tiède » [2], forme actualisée et désidéologisée de la Guerre froide, opposant l’axe arabo-occidental à l’axe eurasien prend, désormais, une tournure décisive. Un point de non retour a été atteint, suite à l’islamisation croissante de l’opposition armée, plus ou moins prévisible et dénoncée par Moscou depuis le début du conflit. Pour V. Poutine, cette montée de l’Islam radical est allègrement alimentée par l’ingérence de puissances étrangères, n’hésitant pas à violer les règles westphaliennes de souveraineté nationale et voyant dans la crise syrienne un prétexte de revenir « dans le jeu ». La construction du point critique par la coalition arabo-occidentale, dans le but de déstabiliser le régime syrien, a été jusque là méticuleusement poursuivie (...) Lire la suite »

« La Pensée stratégique russe - Guerre tiède sur l’Echiquier eurasien »

Jean GERONIMO
« Voyez la situation qui s'est créée au Proche-Orient et dans le monde arabe. (…) Il est pleinement vraisemblable que s'y produisent des événements compliqués, y compris l'accès au pouvoir de fanatiques. Cela signifierait des troubles pour des décennies et la propagation de l'extrémisme. Il faut regarder la vérité en face. Ils ont déjà , auparavant, préparé un tel scénario pour nous, et ils essaieront a fortiori de le réaliser maintenant. » (2) Dmitri Medvedev, Président de la Fédération de Russie Discours à Vladikavkaz, Ossétie du Nord, 22 février 2011 « Nous constatons une tentative évidente de rééditer le scénario libyen, ce qui serait inacceptable pour la Russie. » (3) Sergueï Riabkov, Vice-ministre russe des Affaires étrangères, 26 janvier 2012 « Nous soutenons le droit des gens du monde entier à exprimer leurs opinions et leurs espoirs démocratiques et nous continuerons à le faire. » (5) Mark Toner, Porte-parole du département d'Etat américain, 9 décembre 2011 « Le fait que l'on n'intervienne pas partout ne (...) Lire la suite »