Auteur Jacques FRANJU

Oppenheimer ou La bombe ?

Jacques FRANJU
Vous avez sans doute vu passer la question suivante « Barbie ou Oppenheimer ? » Je n’avais pas très envie d’aller voir une pub version longue mais pas plus le dernier Christopher Nolan, bien que très intéressé par l’histoire du créateur de la bombe nucléaire, étant habitué à la déception avec le cinéma étasunien et le cinéma de Nolan en particulier. Je l’ai finalement vu avec des amis et sans surprise la qualité n’était pas au rendez-vous. Au moins le film est assez rythmé pour pouvoir (…)

Classe contre classe et Front populaire au cinéma

Jacques FRANJU
Au tout début des années 20, se met en place la stratégie classe contre classe au niveau du Komintern (la Troisième Internationale), promouvant, en adéquation avec les partis communistes de certains pays, d’une ligne dur de regroupement de la classe ouvrière et de sa conscience propre contre la social-démocratie et la bourgeoisie en général. Une stratégie qui ne différencie pas les différents courants bourgeois et qui, par exemple, ne faisait pas de distinguo clair entre la social (…)

Mouvement ouvrier et cinéma d’horreur. Aux origines : du gothique au romantisme

Jacques FRANJU
Le gothique désigne à l’origine des vestiges architecturaux de l’époque médiévale anglaise [1]. Un temps oublié et moqué, il devient au cours du XVIIIème siècle de plus en plus apprécié, notamment par les artistes et certains membres de la haute société qui trouvent de la mélancolie dans les ruines. En même temps que cette recherche d’architecture médiévale anglaise se développe une redécouverte des romans de chevalerie. Ces histoires, à l’instar des légendes de la Table ronde, font souvent (…)

Réflexions sur le mouvement ouvrier et le cinéma d’horreur

Jacques FRANJU
Un seul coup d’œil dans les programmations des cinémas (ou des plateformes) fera remarquer aux plus attentifs l’omniprésence du cinéma d’horreur. Il est vrai que le genre s’est particulièrement démocratisé. Les listes recensant sur les sites de cinéphiles les meilleures œuvres horrifiques sont devenues courantes. De même les vidéastes spécialement dédiés à l’horreur et les plateformes du type Shadowz. Hérédité (2018) d’Ari Aster a rapporté 80 millions de dollars. Get out (2017) de Jordan (…)

Vasilyok : les pertes de la guerre

Jacques FRANJU
Aujourd’hui en France, lorsqu’on pense au pays qui a vaincu l’Allemagne nazie, on pense immédiatement aux Etats-Unis. Dans un sondage de l’Ifop de 2015, 54% des personnes interrogées s’accordaient pour dire que l’Allemagne nazie avait été battue par les Etats-Unis (contre 20% en 1957) [1]. Des myriades de films comme Il faut sauver le soldat Ryan nous ayant fait imaginer que l’Europe avait été libérée par les EU, la vérité est tout autre. Comparativement aux nombres de morts, à l’effort de (…)

Cuban Network : l’histoire des cinq héros

Jacques FRANJU
« Ce qui m’a frappé, et nous l’avons dénoncé à l’ONU, c’est qu’il est inouï que le pays qui espionne le plus au monde accuse d’espionnage le pays le plus espionné du monde. Certes, parfois, nous avons envoyé des citoyens cubains pour infiltrer des organisations contre-révolutionnaires et nous informer d’activités qui nous intéressent beaucoup. J’estime que nous avons le droit de le faire tant que les Etats-Unis tolèrent que, sur leur sol, on planifie des sabotages, des incursions armées, des (…)

Candyman : l’horreur sociale au cinéma

Jacques FRANJU
En 2020 nous avons vu aux Etats-Unis se développer les manifestations du mouvement Black Live Matters (« la vie des Noirs compte ») après l’assassinat de George Floyd, un Afro-américain, par des policiers. Ce qui a ressurgi c’est la question du racisme et celle du sort fait aux descendants d’Africains. Ces manifestations n’ont pas tardé à rencontrer un écho à l’international, dont en France, avec des thématiques plus hexagonale. Il faut se rappeler que la majorité des noirs aux Etats-Unis (…)

La conquête du pouvoir par le prolétariat dans les trois premiers films d’Eisenstein

Jacques FRANJU
« Homme libre et esclave, patricien et plébéien, baron et serf, maitre de jurande et compagnon, en un mot : oppresseurs et opprimés, se sont trouvés en constante opposition ; ils ont mené une lutte sans répit, tantôt cachée, tantôt ouverte, une guerre qui chaque fois finissait soit par une transformation révolutionnaire de la société tout entière, soit par la ruine commune des classes en lutte. (...) « Toutefois, notre époque – l’époque de la bourgeoisie – se distingue des autres par un (…)

La Marseillaise (3) : la production du film

Jacques FRANJU
Après avoir analysé le film, penchons-nous un peu sur la production de celui-ci. Tout d’abord, de qui provient l’idée du film ? Les avis divergent. En effet, l’un des collaborateurs du film, Jean-Paul Dreyfus, insinue qu’il s’agit de sa femme de l’époque, membre avec Jean Renoir de l’association Ciné-Liberté, qui aurait eu l’idée. Toutefois, d’autre sources tendent à faire penser que ce soit Renoir lui-même qui aurait présenté l’idée de la fiction lors d’une réunion du secrétariat de (…)

La Marseillaise (2) : le retour de la Nation révolutionnaire

Jacques FRANJU
Une première chose frappe dans le film si l’on compare d’autres œuvres sur la Révolution française, c’est le choix des personnages principaux : celui de personnages humbles, de la petite histoire, les membres du bataillon des Marseillais se rendant à Paris pour représenter la province et faire accepter la volonté de la Nation au roi (« Monsieur veto »). Ce n’est pas pour rien que le sous-titre du film est « Chronique de quelques faits ayant contribué à la chute de la monarchie ». Ainsi, à (…)

La Marseillaise (1) : le Front populaire au cinéma

Jacques FRANJU
« Le commerce cinématographique classe les films en deux catégories : les films modernes et les films historiques. Les films modernes sont ceux qui prétendent se passer de notre temps. Les films historiques sont ceux qui prétendent se passer avant. [...] Quitte à me faire beaucoup d’ennemis je ne crois pas beaucoup à cette classification. [...] Aussi, (je) propose une grande simplification, c’est de réduire ces deux catégories en une seule et déclarer que les films ne doivent être ni « (…)